SS ou le mensonge des fondateurs

Chapitre 3 : Maître Serpentard

2046 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

« Un ingrédient bien préparé c’est la moitié du succès. Et un ingrédient rare correctement préparé en représente les deux tiers. L’unique difficulté, c’est que le seul savoir il ne suffit pas, il faut aussi de savoir-faire. Et cela nécessite de l'expérience, de l'attention et une main ferme. Potter n'avait ni l'un, ni l'autre, ni le troisième. Par conséquent, pensai-je, en examinant tristement la carcasse du basilic, ou vais-je bien pouvoir le placer afin qu'il cause le moins de dégâts possible. »

 Et je n’avais aucun doute sur le fait que des dégâts il va en causer. Au cours des deux dernières années, j'avais plutôt bien analysé ce nigaud. Potter, tout en ayant de bonnes capacités naturelles, ne voulait catégoriquement pas réfléchir par lui-même. Et il y avait deux raisons à cela : Granger et Weasley. La première me rappelait McGonagall par son air d’intello ennuyeuse. Elle s’était auto-proclamée « le cerveau » du Trio d’Or, privant les deux autres de droit à la parole, sous la devise : « Je sais tout ». Et le second, s’accrochait, tel un boulet à ses jambes, pour ne pas permettre à Potter de faire un mouvement supplémentaire.

Ceci m’exaspérait le plus. Potter était semblable à une merde d'hippogriffe, qui flottait sur l’eau en suivant le courant, sans même se donner la peine de pagayer. Et pour quoi faire ? Granger lui dirait où l’eau est la plus profonde et Weasley l’aiderait à couler. Dumbledore non seulement voyait tout, mais semblait même les encourager. Pourquoi ? Pourquoi avait-il besoin d’un Potter incompétent, stupide et en même temps trop confiant dans sa propre impunité ? Bref, « Mais, Merlin, Mordred et Morgane, où vais-je, donc, pouvoir le caser ? »

-         Potter ! hurlai-je si fort que le pauvre garçon frémit et sursauta sur place. Si vous pensez que votre Retenue consistera à observer mon travail, alors vous vous trompez amèrement ! Couteau en argent numéro un et commencez à écorcher segmentairement la queue !

-         Excusez-moi, monsieur, mais je n'ai pas de couteau...

-         Potter ! Heureusement pour vous, j’en ai un ! J'espère que j’e n’ai pas besoin de vous expliquer ce que c’est le dépouillage segmentaire ?  demandai-je sarcastiquement.

-         Eh bien, c'est la façon d’enlever certaines parties...

-         Potter ! Un segment n’est pas « une partie » ! Il s'agit d'un morceau de chair physiquement fixé ! c’est Clair ?!

-         Oui, monsieur... bêla ce malentendu.

-         Alors, Commencez !

Hmmm ! L’animal était enroulé sur lui-même et la queue ne se trouvait pas trop loin de la tête. Et c'était parfait. Je pouvais, donc, contrôler le processus. Sans cela, cet imbécile magique, aurait privé Poudlard de la moitié de la peau du basilic. Dans l'ensemble, Potter ne faisait que me gêner. Mais, en le gardant avec moi, je pensais à l'avenir. Je ne pouvais pas découper la bête en une seule journée. Cela signifiait que je devrais y descendre plusieurs fois et il me fallait quelqu’un pour ouvrir l’accès. Et je n'aimais pas demander en préférant, plutôt, tirer parti de la situation.

-         Potter ! Mais Que faites-vous ?! J'ai dit : pelage de façon segmentaire, et pas n’importe comment !

Cet imbécile magique réussit d’endommager le tractus gastro-intestinal et fut entièrement recouvert des restes du dernier repas du basilic.

-         Potter ! Gémis-je pratiquement.

-         Désolé monsieur...

-         Excuro ! un léger mouvement de baguette et ses vêtements reprirent leur aspect d'origine. Je ne pense pas, Potter, que vous avez les moyens de vous offrir une nouvelle tenue tous les jours !

-         Je... je peux ! S'exclama Potter, par esprit de contradiction

-         Eh bien… Et bien, c’est pour cela que vos vêtements ressemblent à ceux d'un SDF ! Vous prenez l’exemple sur Monsieur Weasley ?

Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais envie de le secouer. James avait été un « golden boy » très soigné et immensément fier de ses nobles origines. J'attendais la même chose de Harry, mais étrangement, compte tenu de son « pédigrée », Potter semblait, en permanence être vêtu des guenilles. Cela me faisait enrager.

-         Désolé, monsieur !

Et ce fut tout, ce que réussi à bêler cette erreur de la magie « désolé monsieur » Sans blague ? Et rien de plus ? Pas de fanfaronnade, pas d'arrogance, pas de la mention de son statut d’élu et de la dette de monde entier envers lui ? Je regardai avec surprise ce... ce magicien.

- Potter ! Votre apparence, c'est avant tout votre « carte de visite » c’est là-dessus qu’on vous jugera en tant que magicien ! Voulez-vous être considéré comme un incompétent ?!

-         Et vous Monsieur ?

-         Quoi Moi, Potter ?

-         Votre apparence ! Savez-vous au moins à quoi vous ressemblez ?

-         Pouvez-vous m’éclairer, Potter ? souris-je.

-         On vous traite de « bâtard aux cheveux gras » ! cria-t-il en se recroquevillant, comme s'il s'attendait à recevoir des coups.

-         « Bâtard », Potter, juste pour que vous le sachiez, c'est le fils illégitime d'un noble magicien ! Ce n’est pas seulement un gros mot. Et dans mon cas, c’est plutôt justifié. Oui, je suis un Bâtard ! Maintenant, que vous êtes au courant, cette connaissance vous rend-t-elle plus heureux ?

-         Non monsieur...

-         Et pourquoi ?

-         Je ne sais pas, monsieur. Mais c’est dégueulasse d’insulter une personne à cause de ses origines. On ne choisit pas ses parents.

-         Oh, Potter, vous savez réfléchir ?! C'est une révélation pour moi ! Et bien, vous-même... es-que vous vous sentez être un noble ?

-         Non monsieur !

-         Et pourquoi ? Votre père était l’héritier d'une ancienne famille ! Et vous-même, vous êtes futur Lord Potter ! Qu'est-ce vous gêne ?

-         Je ne suis pas un Lord, monsieur...

-         Qui vous a dit ces bêtises ? Vous êtes l'héritier Potter ! Considérez ce titre. Aujourd'hui, vous m'avez convaincu que vous êtes capable de réfléchir. Sans Granger et Weasley, qui parasitent sur votre nom ! raisonnez par vous-même ! ……..Et c’est suffisant pour aujourd'hui, je vous retrouve demain à dix heures, près du lavabo des toilettes de Mimi Geignarde ! Et gardez-vous bien d’être en retard ! Je vous rappelle : Vous êtes en Retenue !!

                                                                             *****

Je rangeai les ingrédients obtenus tard dans la nuit. Notre butin de premier jour, représentait déjà un dixième du montant total de financement de l'année. Et si nous parvenions à débiter soigneusement le basilic entier, cela constituerait la moitié du budget annuel de Poudlard !

Le lendemain, Potter fut plus ponctuel que jamais auparavant. A mon arrivée dans les toilettes il m’y attendait déjà. Cette fois-ci, sans tester ses connaissances, je proposai à Potter d'utiliser un ensemble de sorts prêts à l'emploi. Et quelques minutes plus tard nous fumes de retour dans le sacro-saint de Salazar Serpentard.

Un basilic mort, ce n’était pas si mal. Mais à part ça, je m'intéressais au système en entier. Par conséquent, avant de commencer la découpe, nous fîmes le tour de la pièce.

-         Potter, que pensez-vous de cet endroit ?

-         Qu'est-ce qui vous intéresse, monsieur ?

-         Vos impressions.

-         Il me semble, monsieur… Potter hésita, qu’il y a plus de la place ici, qu’il en faut pour un basilic…

-         Argumentez !

-         Ces rampes conviennent tout à fait aux reptiles, mais les marches sont clairement destinées aux humains ! Monsieur !

-         Bien ! Et vous en concluez ?

-         Il doit y avoir une autre porte ici !

-         Et où ?

-         Ici, par exemple ! Potter pointa son doigt vers une arche discrète. « Ouvre-toi », siffla-t-il en Fourchelang, et la pierre monolithique se déplaça sur le côté.

Pendant quelques secondes, nous regardâmes avec incrédulité le passage. Il était clair que Potter lui-même ne s’attendait pas à un tel résultat. En qualité d’aîné et plus expérimenté je pris la situation en main et ouvrit la marche avec prudence.

Une pièce apparut sous nos yeux. Tout était aux couleurs de Serpentard : le gris, le vert et l'argent. Au milieu de toute cette splendeur, sur un lit immense, gisait un homme endormi. Et, avant que je puisse l’arrêter, Potter, avec son insouciance habituelle, posa sa main sur le front du gisant.

-         Monsieur, il est vivant ! S'exclama cette erreur de la nature. Il est tiède et son cœur bat !

-         Bravo, Potter ! Et savez-vous qui c'est ?

L'homme endormi soudain répondit à sa place :

-         Salazar Serpentard, à votre service ! Puis-je savoir qui êtes-vous, Maître, qui accompagne mon héritier ? 

Salazar, visiblement, s’adressa à moi, car j’étais vêtu de la Robe de Maître des potions. Mais alors l’héritier c’était Potter ?!!!!

-         Harry, éloigne-toi du corps ! commandai-je

-         Pas besoin, Maître. Je ne ferai pas de mal à mon descendant ! répondit l'inconnu.

Ou, peut-être, quelqu’un de très connu, voir célèbre ? Salazar Serpentard ?

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