Annastasia et le pouvoir ancien

La jeune fille de seize ans était entrain de faire ses bagages. Ils devaient tous partir pour Poudlard dans quelques heures, sauf Tonks et Teddy qui restaient à la maison. Tonks appréciait plus ou moins le fait d'être mère au foyer, mais l'amour qu'elle avait pour son fils l'obligeait à rester avec lui et laisser les autres travailler.

Anna se faisait aider par Harry. Il rangeait ses gros manuels scolaires alors que la jeune fille prenait une pause. Étendue sur son lit, elle réfléchissait.

- Tu crois qu'on va avoir une année tranquille à Poudlard ? demanda la jeune fille.

- Non, bien sûr, répondit Harry en rigolant un peu.

Anna eut un sourire. Ils avaient eu deux années tranquilles à Poudlard. Rien d'autre à penser que les cours, les examens et les amis. Cela avait bien plu à Anna mais ce temps était révolu. Elle devait rester alerte sur ce qui se passait à l'ordre du phénix. Évidemment, Padfoot n'allait pas les tenir au courant des moindres faits et gestes de Miranda.

Harry avait terminé la valise d'Anna et la rejoignit sur le lit. Il poussa un soupir. Anna allait le taquiner mais elle fut interrompit par des petites griffes sur sa fenêtre. Un hibou se tenait là, prêt à livrer sa lettre. Anna se leva d'un bond et alla lui ouvrir. Elle avait reconnu le petit hibou : c'était celle de Thomas.

Elle ouvrit la lettre avec appréhension, Harry sur son épaule.

Chère Anna,

Ton père me tuerais s'il savait que je t'ai écris. Il m'a formellement interdit de te raconter quoi que ce soit, mais j'ai l'impression que tu dois être au courant.

Madame Bénédicte est décédée. C'était la dame qui gardait le cimetière. Tout porte à croire que c'était un meurtre. Tu comprend ce qui se passe, n'est-ce pas ? Il faut que tu sois sur tes gardes à Poudlard. Parce avec Dumbledore si tu sens que quelque chose cloche. Il saura te protéger.

Ne te met pas en danger. Tu es tout ce qu'il reste de mon Taylor.

Passe une belle année à Poudlard et amuse-toi bien. Tiens-moi au courant de ce qui se passe, s'il te plaît.

Thomas

Anna échangea un regard avec Harry.

- Padfoot le savait et il ne nous a rien dit, lâcha Anna.

- Secret de l'ordre, soupira Harry. Au moins, Thomas te tient au courant.

- Ouais... pas un mot à Padfoot et aux autres.

- Je sais, tiqua Harry.

Anna replia la lettre et la fourra dans sa valise. La dame du cimetière était décédé. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Miranda l'avait tué, mais pourquoi ? Pour lui faire peur, peut-être. Pour la faire payer...

- Je sais à quoi tu penses, dit soudainement Harry.

Anna tourna la tête vers lui.

- Que c'est ta faute si elle est morte... poursuivit Harry. Que Miranda la tué pour t'atteindre, toi.

Anna ne répondit pas mais Harry avait visé dans le mille.

- C'est pas ta faute, Anna, déclara le jeune homme. Tu sais bien que les mangemorts agissent par méchanceté.

- Elle n'est pas mangemort, répondit Anna. Mais je comprend ce que tu veux dire. Seulement, j'ai bien hâte qu'elle revienne me voir, cette garce.

- Anna...

- Je ne l'a chercherai pas, Harry, rassura Anna. Mais si elle vient à moi, je ne la laisserais pas repartir.

Harry observa son amie et aperçut sa mine déterminé. Il savait qu'Anna avait beaucoup de haine en elle. Il savait que la jeune fille ne fuyait pas le danger. Peut-être que Miranda ne ferait rien lorsqu'ils seront à l'école, mais si c'est le contraire arrivait Harry se promis d'aider Anna. Comme il l'avait toujours fait.

- Hé ! lança Padfoot en arrivant dans la pièce. De quoi vous parlez ?

- De rien, répondit Anna un peu trop rapidement. De l'école, en fait.

- Ah, bon, fit Padfoot. Vous allez travailler dur cette année ?

- Oui, répondit Harry. Très dur.

Padfoot les observa en arquant un sourcil. Il savait très bien que les enfants lui cachait quelque chose, mais il décida de passer l'éponge.

- Tonks est un peu triste, dit alors Padfoot. La maison sera vide, sans nous.

- C'est sûr... dit tristement Anna. Mais elle pourra venir avec Teddy à Poudlard, non ?

- Oui, bien sûr, répondit Padfoot.

Ils bavardèrent encore un peu puis vient l'heure de partir. Tonks et Teddy les accompagna à la gare ainsi que quatre membre de l'ordre du phénix.

Le chemin se fit rapidement et simplement. Aucune trace d'une quelquonque Miranda ou qui que ce soit d'autre. Anna fut heureuse de retrouver l'ambiance de la gare. C'était l'effervescence. Les parents disaient au revoir aux enfants avec leur dernière recommandation.

Les Weasley étaient tous présents également. Ginny se précipita vers Harry en sautillant de joie.

- Enfin Poudlard ! s'exclama la rouquine. Ça va être chaud !

- Ginny, c'est l'année de tes BUSE, claqua madame Weasley. Il faut que tu travailles fort.

- Je sais, maman, soupira l'adolescente.

Anna sourit. Elle se tourna ensuite vers Padfoot qui se tenait un peu à l'écart. Harry vient les rejoindre.

- Tu en fais, une tête, dit Anna à son père. On va se retrouver à Poudlard, tu sais ?

- Je sais, sourit Padfoot. Juste que... je suis quand même triste. Vous avez toujours les miroirs de communications ?

Padfoot avait insisté pour qu'ils les prennent. Les miroirs de communication étaient franchement utiles pour rester en contact. Les adolescents hochèrent la tête. Padfoot prit ensuite Harry dans ses bras. Il murmura quelque chose dans son oreille qu'Anna n'entendit pas.

Anna enlaça Moony et Tonks. Cette dernière pleurait et Teddy qui était dans ses bras semblaient se demander ce qu'il se passait. Anna le chatouilla et l'embrassa. Elle allait s'ennuyer de ce petit bout d'homme.

Harry vient dire au revoir à Moony et Tonks et Anna alla voir son père. Celui-ci lui flatta doucement la joue.

- Ma grande fille... dit-il d'une voix nostalgique. Tu vas faire attention, n'est-ce pas ?

- Bien sûr, répondit Anna.

- Fais attention mais n'oublie pas de t'amuser, surtout. C'est ton avant dernière année à Poudlard. Il faut en profiter.

- Ouais, approuva Anna. Tout va bien aller, papa. On viendra te voir très bientôt.

- Vous êtes mieux, répondit Padfoot en souriant.

Ils se firent un câlin qui dura plusieurs minutes. Puis, les enfants durent se diriger vers le train. Anna, Harry, Ron, Hermione et Ginny grimpèrent dans le train et dire un dernier au revoir à leur famille.

Anna, même si Padfoot et Moony étaient profs à Poudlard depuis trois ans, ressentait toujours cette peine de les quitter. Ce ne sera plus pareil, à Poudlard.

Elle alla s'assoir dans un compartiment avec ses amis. Hermione raconta ses vacances avec énergie. Anna se demandait si elle pouvait parler de Miranda lorsque Ginny était là. La petite soeur de Ron était géniale mais Anna ne voulait pas l'inquieter avec tout cela. Elle décida de garder cela entre elle, Harry, Hermione et Ron.

Le chemin dura plusieurs heures et Anna commencait à être impatiente. Elle avait hâte d'arriver à Poudlard.

Ils arrivèrent finalement et le train commença à ralentir. Tout le monde sortit et gagna l'école.

Arrivé dans la Grande Salle, l'heure de la répartition des premières années arriva. Ces enfants de onze ans étaient si petits. Anna ne pouvait pas croire qu'elle avait déjà été aussi petite. Le temps passait tellement vite.

Alors que les premières années trouvaient leur maison, Anna remarqua une nouvelle tête à la table des Gryffondor. Il était brun, yeux bleus et un regard hautain. Jayden. Comment se faisait-il qu'il soit à Gryffondor ? Anna soupira mentalement. Par contre, elle ne trouva pas sa soeur Mégane ni son jeune frère, Alexis.

Après la répartition, Dumbledore fit son habituelle discours et le festin arriva. Ron se garocha sur la nourriture sous l'oeil indigné d'Hermione. Anna aperçut Jayden du coin de l'oeil se lever et se diriger vers eux.

- Annastasia, dit-il en souriant.

- Tu es à Gryffondor ? dit Anna d'un air dégoûté.

- Et oui, lâcha Jayden. Déçu ? Surprise ?

- Un peu des deux, répondit Anna.

- Tu me présente pas ? demanda le garçon en pointant ses amis.

- C'est pas nécessaire, répliqua Anna avec un sourire moqueur.

- Je suis Hermione Granger, dit alors Hermione. Voici Ron, Ginny et Harry. Bienvenue à Gryffondor. Tu es nouveau ?

Anna lança un regard noir à son amie. Pourquoi lui faisait-elle la conversation ? Il était vrai qu'elle n'était pas au courant de leur rencontre à la plage.

- Enfin quelqu'un de sympathique, dit Jayden. Je suis enchanté, Hermione. Oui, je suis nouveau. Mon frère et ma soeur sont à Serpentard.

- Sans surprise, dit Anna.

- Nous allions à Dumstrang, avant, dit Jayden. Poudlard est... beaucoup plus chaleureux, je dois dire.

- Tu va te plaire ici, dit Hermione.

- Bon, à plus, lâcha Harry.

- Euh... d'accord, à plus, répondit Jayden.

Il fit un clin d'oeil à Anna et partit s'assoir plus loin. Ginny se tourna vers Hermione.

- Hermione, c'est un ennemi !

Elle lui raconta l'épisode de la plage et Hermione se sentit mal.

- Mais... il avait l'air gentil, dit-elle, penaud.

- Ouais... il a l'air, lâcha Anna.

Anna jeta un regard au jeune homme. Il parlait avec son voisin, tout sourire. Il était étrange. Un coup méchant, l'autre coup gentil... Elle espérait qu'il ne lui fasse pas trop de misère.

La soirée passa rapidement. Anna et Harry retrouvaient tout leur amis. L'année s'annonçait bien.

Vers vingt-heures, Anna sentit son miroir de communication chauffer. Elle le sortit, tout sourire, pour apercevoir son père.

- Salut, dit-elle.

- Salut, gamine, dit Padfoot. Écoute, j'ai parlé avec Dumbledore des exercices que nous avons fait pendant les vacances. Il veut te parler. Tu dois nous rejoindre dans son bureau.

- Maintenant ? se surprit Anna.

- Oui.

- D'accord... j'arrive.

Elle ferma le miroir. Que lui réservait donc Dumbledore ? Elle prévient ses amis et fila. Elle parcourut les couloirs et les étages qui l'a séparait du bureau du directeur et arriva finalement. Elle toqua trois coups et quelqu'un lui dit d'entrer, ce qu'elle fit.

Elle aperçut Dumbledore et Padfoot, assis. Son père lui sourit mais Anna sentit que quelque chose clochait. En avançant, Anna aperçut également le professeur Rogue, tapis dans un coin. Il ne l'a regarda pas.

- Bonjour, Annastasia, dit alors Dumbledore. J'espère que ton arrivée à Poudlard s'est bien passé.

- Oui, monsieur, répondit Anna.

- Assis-toi, s'il te plaît, demanda Dumbledore.

Anna prit place à coter de son père.

- Je vais aller droit au but, déclara Dumbledore. Sirius m'a parlé de l'entraînement qu'il t'a donné pendant les vacances. C'était une très bonne idée, je dois dire.

Anna hocha la tête, ne sachant quoi dire.

- La dernière fois que tu as pratiqué, que s'est-il passé ? demanda le viel homme.

Anna fronça les sourcils. Elle échangea un regard avec son père qui l'encouragea à répondre.

- Et bien... fit Anna. J'ai réussi à produire une espèce de boule de magie. Au début, c'était noir mais en pensant à des choses positives, c'est devenu blanc.

- Exactement... murmura Dumbledore. Tu dois savoir que cela n'est pas normal de produire une magie noire. Cependant, nous ne pouvions pas nous attendre au contraire après tout ce que tu as vécu.

Anna ne savait toujours pas quoi dire. Elle ne savait pas où il voulait en venir... et la présence de Rogue la stressait quelque peu.

- J'aimerais que tu continue de t'entrainer, Annastasia, déclara Dumbledore. Même si Voldemort est mort, l'importance de ton pouvoir demeure le même. Si les forces du mal continuent de faire le mal, alors les forces du bien doivent continuer de faire le bien.

- Je suis d'accord, répondit Anna.

Elle commençait à être exitée. Dumbledore semblait vouloir dire qu'elle devait s'entraîner pour pouvoir combattre le mal.

- Attention, Anna, dit alors Padfoot, cela ne signifie pas que tu dois foncer tête baissé à la moindre occasion. Cela signifie seulement que tu vas t'entrainer et développer ton pouvoir.

- Mon pouvoir est déjà développé, répondit Anna.

- Nous ne parlons pas de l'imperium, jeune fille, dit Dumbledore, ses yeux la fixant au dessus de ses lunettes en demi lune.

Anna dût avoir l'air bête car Dumbledore pencha légèrement la tête.

- Nous parlons du pouvoir de la magie ancienne, dit le viel homme. Je ne te cacherai pas que nous n'en savons pas beaucoup à ce sujet. Nous savons seulement que tu es la dernière héritière d'un don ancien disparu depuis des générations. Voldemort était au courant. À quel point ? Je n'en sais rien mais assez pour décider de te choisir pour son projet.

Anna hocha la tête.

- Ne vous enflez pas la tête, dit sèchement Rogue en parlant pour la première fois. Jusqu'à maintenant, nous ne pouvons pas dire que la maîtrise de cette magie ancienne soit un succès.

Padfoot se tourna vers lui en montrant les dents.

- Cela peut s'expliquer, dit alors Dumbledore. Les faits sont que tu as dû apprendre à contrôler l'imperium rapidement. Ton corps et ton esprit se sont concentrer sur ce don puissant qui n'était pas supposé prendre autant de place. La magie ancienne s'est donc mis sur pause, si l'on peut dire.

Tout ça était beaucoup à assimiler pour Anna. Elle était au courant de ce don bizarre de magie ancienne mais elle n'en avait jamais fait de cas. À présent, elle devrait y faire face.

- Alors, dit finalement Anna, que dois-je faire ?

- Tu dois bien sûr t'entrainer et réussir à contrôler la magie ancienne, déclara Dumbledore.

Rien que ça... se dit désespérément Anna.

- Tu ne seras pas seule, dit Padfoot en posant une main sur son épaule.

Anna sourit et ils echangèrent un regard appuyé.

- Le plus important, Annastasia, c'est que tu dois faire sortir la magie blanche, dit Dumbledore.

- Oui, dit Anna, évidement.

Dumbledore l'observait comme si elle avait dit quelque chose de mal.

- Alors, euh... dit Anna, maladroitement. Mon père va continuer à me donner des cours ?

Padfoot se laissa tomber sur le dossier de sa chaise et baissa la tête, apparemment contrarié.

- Non, répondit Dumbledore. Ton père est lié étroitement à toi et bien que je ne doute pas de son bon vouloir, cela risque de compromettre le processus.

- Le processus ? répéta Anna.

Rogue s'avança alors et sortit de l'ombre.

- Cela signifie que vous devez suivre un plan stricte et qu'il n'y a pas de place pour les sentiments, dit-il froidement.

La pire crainte d'Anna se confirma. Rogue allait lui faire cours, c'était évident. Comme en troisième année...

Rogue avait dû l'entraîner à bloquer son esprit et cela s'était mal passé, évidement. Le professeur était froid, mesquin et il l'insultait tout le temps. Anna ne gardait pas un bon souvenir de ces rencontres, bien qu'elle avait découvert un nouveau côté de Rogue. Elle avait, sans le vouloir, pénétré dans l'esprit du professeur et avait vu qu'il pouvait aimer.

- Le professeur Rogue est le mieux placé pour t'entrainer, dit le directeur. Il te connaît bien et je ne doute pas qu'il te fera atteindre l'objectif.

Anna poussa un soupir mentalement. Elle hocha la tête sans grande conviction.

- Les cours privés auront lieu une fois par semaine, déclara Rogue. Lundi, dix neuf heures dans mon bureau.

- D'accord, répondit Anna.

Elle sortit du bureau quelques minutes plus tard, avec son père. Celui-ci la prit par les épaules.

- S'il se passe quoi que ce soit, tu me le dis, n'est-ce pas ? exigea Padfoot.

- Ouais... répondit Anna. Je doute que ce soit le meilleur prof. Il risque de faire sortir mon mauvais côté...

- Ne te laisse pas atteindre, gamine. Je sais que tu es capable du meilleur.

Il sourit et Anna lui rendit son sourire.

Ce soir là, elle s'endormit tard. Elle avait fait part de cette rencontre à Harry et celui-ci avait déclaré que cela allait finir en catastrophe.

Cette année allait être mouvementé, finalement. Anna se surprit à ennetre ravie. Elle avait envie d'action et elle savait qu'elle allait être servie.