Annastasia et le pouvoir ancien
Les jours et les semaines qui suivirent l'incident furent tranquilles, mais pas paisibles. Il n'y avait eu aucun autre signe de cette Miranda. Anna ne pouvait pas concevoir que cette femme soit amoureuse de Voldemort et qu'elle veule le venger. Elle était cinglée.
Quoi que ce n'était pas la seule qui vouait un culte au mage noir. Bellatrix Lestrange, mangemort enfermé à Azkaban, était également cinglé et fanatique de Voldemort.
Anna s'était fait répéter à maintes reprises d'être prudente, de ne pas agir sans réfléchir, de rester en groupe et de ne pas trop s'inquiéter. Elle acceptait tout cela sans un mot. Elle savait que sa séquestration finirait à la fin des vacances. La rentrée scolaire arrivait à toute vitesse.
Malheureusement pour elle, Padfoot avait refusé qu'elle aille au chemin de traverse acheter ses fournitures scolaires. Harry aussi s'était fait refuser ce plaisir. Anna adorait les courses pour Poudlard. Ils croisaient toujours plein d'élève de l'école et c'était plaisant.
Mais pas cette année. Cette année, Padfoot y était allé avec Moony et des membres de l'ordre. Il avait acheté toute leurs fournitures scolaire.
Anna feuilletait donc un de ses nouveaux manuels scolaire qui traitait de défense contre les forces du mal. Moony était toujours professeur pour cette matière. La malédiction avait disparu et Moony était véritablement le meilleur prof de défense que Poudlard eut jamais. Tout le monde l'appréciait.
Padfoot, lui, était toujours professeur de duel. Il aimait beaucoup cela. Cela lui permettait de garder un oeil sur sa fille et sur Harry.
Il débarqua dans la chambre d'Anna, tout sourire.
- Ça te dit un entraînement ? proposa-t-il.
- Ouais, approuva Anna en souriant.
Depuis sa rencontre avec Miranda Hunt, Anna se pratiquait fréquemment avec son père. Elle avait dû tout raconter à l'ordre du phénix quant à ce qui s'était passé dans la pièce avec Miranda. Ces rayons de magie qu'elle avait envoyé partout semblaient les fasciner. Padfoot lui avait dit qu'il s'agissait de magie ancienne.
Anna savait que sa mère avait un ancêtre qui possédait le don de la magie ancienne. Voldemort le savait aussi, forcément. Il l'avait choisi pour lui donner l'imperium parce qu'il savait déjà qu'elle possédait un puissant don. Cependant, l'imperium avait prit toute la place ces dernières années et Anna n'avait jamais vraiment senti plus que ça.
Sauf ce jour là avec Miranda. Ce jour là, elle avait senti beaucoup de puissance en elle. Elle avait senti sa magie essayer de sortir et elle n'avait pas su quoi faire à part la laisser sortir.
Padfoot et Anna se dirigèrent vers leur pièce d'entraînement. Padfoot avait aménagé une chambre d'ami en pièce d'entraînement. Il avait posé plusieurs coussins, au cas où. Il avait également protégé les murs et les plafonds. Les meubles avaient tous disparu pour faire de la place.
- Bon, dit Padfoot. Aujourd'hui, on va faire quelque chose de différent. J'aimerais que tu oublies complètement l'impérium.
- D'accord, répondit Anna, dubitative.
- Il faut que tu te concentre uniquement sur ta magie, déclara Padfoot. Sur la magie de ta mère, en fait.
Anna hocha la tête.
- Ferme les yeux, conseilla Padfoot. Ta magie se libère lorsque tu es en colère, n'est-ce pas ? Ce jour là, avec Miranda... qu'est-ce qui a provoqué l'explosion de ta magie ?
Anna ouvrit les yeux.
- Ses railleries, répondit la jeune fille. Elle n'arrêtait pas de parler de Taylor, d'Axel... Elle disait que c'était ma faute. Elle a aussi dit que tu ne m'aimais pas, que tu m'utilisais et que tu allais mourir par ma faute.
Padfoot grinça des dents. Anna lui avait déjà dit tout cela mais cela le rendait furieux. Il savait que sa fille ne croyait pas cette femme, mais cela l'agaçait fortement. Miranda voulait jouer dans la tête d'Anna. Elle savait comment s'y prendre pour faire du mal à Anna.
- Bien, répondit Padfoot. Alors, il faut que tu penses aussi à cette pétasse.
- Quoi ? fit Anna, surprise. Cette pétasse ?
- Oui, oui, dit Padfoot. Ne dis pas à Moony que j'ai dis ça.
Anna rigola.
- Ok, dit-elle ensuite. Je vais penser à maman, à Miranda la pétasse et à ma magie.
Padfoot eut un sourire. L'adolescente ferma les yeux et se concentra. Pas l'impérium... se dit-elle mentalement. La magie ancienne... Elle se concentra sur cette boule qu'elle ressentait dans son ventre. Elle se concentra sur sa colère. Sur tout ce qu'avait dit Miranda. Elle pensa également aux morts. C'est lorsqu'elle vit le visage souriant de Taylor dans sa tête qu'elle ressentit une décharge dans tout son corps.
- Ça y est... murmura la jeune fille.
Elle vit Taylor, tout sourire, lui demandant de la rejoindre dans la cour. Ils se promenaient, main dans la main, simplement ensemble. Anna eut mal en-dedans. C'était à cause de Voldemort qu'il était mort. Ce fichu monstre avait tué tant de gens...
Anna sentit tout son corps trembler et elle fixa son père. Celui-ci la regardait, quelque peu inquiet. Anna leva alors la paume de sa main vers le plafond et elle sentit une force l'envahir. Elle garda l'image de Taylor dans sa tête et elle savait que cela allait marcher.
Tout à coup, une sphère apparut dans la paume de sa main. C'était une sphère de vent, de magie qui tournoyait dans sa main. Anna fut cependant horrifié : cette boule de magie était noire.
- Pourquoi c'est... murmura-t-elle.
Mais elle ne finit par sa phrase : la sphère de magie grossit de plus en plus et Anna se mit à paniquer. Padfoot lui attrapa l'épaule.
- Doucement... murmura-t-il.
Anna ne voulait pas faire exploser la pièce. La pression de la main de son père sur son épaule l'apaisa quelque peu et elle se mit à penser à des souvenirs heureux. Harry, Ron, Hermione, Ginny... Poudlard... Padfoot, Moony, Tonks, Teddy...
La sphère noire qui flottait dans sa main changea alors de couleur. Elle devient blanche. Anna en fut soulagée. Elle sourit et la sphère disparu brusquement. Elle se sentit alors totalement vidé et tomba à genoux. Padfoot se précipita vers elle, inquiet.
- Tu vas bien ? demanda-t-il.
- Oui, murmura Anna. C'était épuisant.
- Tu as fais beaucoup de progrès, souria alors Padfoot.
- Mais... c'était noire, tu as vu ? s'enquit Anna.
- Ça n'a pas d'importance, répondit Padfoot. C'est devenu blanc ensuite. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Bien... au début, je pensais à des choses tristes, expliqua Anna en reprenant son souffle. Mais quand j'ai vu que c'était de la magie noire, j'ai pensé à vous.
- Et c'est devenu blanc... murmura Padfoot.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Anna.
- Ça veut dire que tu es très forte, ma grande, dit Padfoot avec un sourire. Ça veut dire que tu as le choix.
Anna hocha faiblement la tête. Elle avait le choix ? Padfoot l'aida à se relever et la ramena dans sa chambre pour qu'elle se repose. Il resta près d'elle quelques instants.
Harry arriva alors dans la chambre.
- Je ne veux pas vous déranger, dit-il d'une voix anormalement sèche, mais Moony veut te voir, Padfoot.
- D'accord, répondit Padfoot. Tu ne nous dérange pas, Harry.
Il sortit de la chambre et referma la porte. Harry lui fit un regard noir.
- Qu'est-ce qu'il y a, gamin ? demanda alors Padfoot.
- Rien.
- Harry...
Padfoot suivit le garçon jusque dans sa chambre.
- Moony veut te voir, répéta alors Harry.
- Je sais, dit Padfoot, mais je veux savoir ce que tu as, avant, Harry.
- J'ai rien, s'énerva alors Harry. Vas-y, maintenant, laisse-moi tout seul.
Padfoot observa le jeune homme sans trop savoir quoi dire. Qu'avait donc Harry ? Il semblait en colère contre lui.
- Je sais que quelque chose ne va pas, Harry, lâcha Padfoot. Hé, regarde-moi, ajouta-t'il en constatant que le garçon l'ignorait.
Harry s'était assis à son bureau et commença à rédiger une lettre.
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire... murmura-t-il d'un air sombre.
- SIRIUS ! hurla alors la voix de Tonks. ON T'ATTEND !
Padfoot poussa un soupir.
- Harry, je vais revenir te voir, dit-il à son filleul. Et on va avoir une bonne discussion, toi et moi.
Harry marmona quelque chose et Padfoot retenu un soupir. Il sortit de la chambre en se demandant ce qui se passait en bas.
Moony et Tonks étaient à la cuisine. Padfoot prit place, un peu agacé.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-il.
- Bénédicte est morte, déclara Moony.
- Bénédicte ? répéta Padfoot.
- La dame qui surveille le cimetière où repose Taylor, expliqua Moony.
- Quoi ? dit Padfoot d'une voix blanche. Quelqu'un l'a tué ?
- Ce n'est pas très clair, répondit Tonks. Apparemment, Maugrey la retrouvé par terre, au cimetière. Elle ne respirait déjà plus. Il n'y avait aucune trace de sortilège.
- Il se peut qu'elle soit décédé de façon naturel vu son âge avancé mais étant donné les récents événements, on a quelques soupçons... déclara Moony.
- Évidemment... soupira Padfoot. Quelle connasse...
- C'est Miranda... ou le type qui avait prit le Polynectar, dit Moony. Ou on se trompe complètement.
- Maugrey va faire une enquête, dit Tonks.
- Il vaut mieux éviter de se rendre au cimetière, dit Moony. Heureusement, l'école recommence bientôt.
- Heureusement ? soupira Padfoot. On ne pourra plus être avec Anna et Harry aussi étroitement, à Poudlard.
- Mais l'école est très bien protégé, dit Tonks pour l'encourager.
- Ouais... dit Padfoot.
- Rogue tente de découvrir qui est l'homme qu'on a vu, dit alors Moony. Mais Miranda est sur ses gardes, maintenant. Elle sait qu'Anna est bien entouré.
Ils poursuivirent la discussion quelques temps puis Padfoot déclara qu'ils avaient fini. Ils avaient décidé que le décès de Bénédicte devait rester secret. Les jeunes n'avaient pas à savoir cela une semaine avant la rentrée scolaire.
Padfoot retourna à l'étage et se dirigea vers la chambre de son filleul. Celui-ci était maintenant étendu sur son lit, les mains derrière la tête. Padfoot vient s'assoir près de lui.
- Alors, que se passe-t-il, gamin ? demanda doucement Padfoot.
- Je t'ai déjà dis rien, répondit sèchement Harry.
- Ce n'est pas ton genre de me parler comme ça, dit alors Padfoot.
- Non, bien sûr, dit Harry d'un ton sarcastique. Harry, lui, il est toujours gentil et il ne fait rien de grave pendant que les autres ont toute l'attention.
Harry fuyait le regard de son parrain. Il regretta un peu d'avoir dit ça, mais c'est ce qu'il ressentait.
Il était plus discret qu'Anna, cela était une évidence pour tout le monde. Anna avait souvent l'attention de son père, ce qui était normal. Mais Harry commençait à se sentir de trop... Padfoot l'aimait, il le savait, mais il ne passait pas autant de temps avec lui qu'avec Anna.
- Hé, fit Padfoot, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Tu as autant d'attention qu'Anna, si c'est ce que tu voulais dire.
Harry haussa alors les sourcils.
- Tu t'entraines avec elle depuis des semaines... je sais que c'est important, mais moi, j'existe plus. Après tout, c'est normal... Anna est ta fille et moi, je suis juste ton filleul.
Padfoot fut bouche-bée. Il était abasourdie qu'Harry puisse se sentir comme ça. Juste son filleul... franchement.
- Harry Potter, gronda alors Padfoot. Tu n'es pas juste mon filleul, voyons ! Tu es comme mon fils.
Harry eut une boule dans la gorge. Il ne savait pas trop pourquoi il balançait tout à Padfoot ce matin-là, mais il en avait besoin. Cela faisait des semaines qu'il se sentait ainsi. Padfoot passait beaucoup de temps avec Anna, avec Ashley, avec Moony et lui, il se sentait oublié. Peut-être devait-il simplement en parler à son parrain pour que cela change...
- Et bien, lâcha Harry, tu passes pas beaucoup de temps avec ton fils.
- Bon... soupira Padfoot. Je suis désolé que tu te sente comme ça, gamin. Je sais qu'Anna demande beaucoup d'attention. Mais tu existes, toi aussi. Tu es aussi important qu'elle pour moi.
Harry roula des yeux et cela agaça Padfoot.
- Tu dois me croire, Harry, dit-il fermement. Toute cette histoire avec Miranda m'a pris beaucoup de temps. Je suis inquiet pour Anna, c'est normal. Mais je le suis aussi pour toi. Tu comptes beaucoup pour moi.
Harry se contenta de le regarder sans répondre.
- Si tu veux, on peut aller se faire une partie de Quidditch. Rien que tous les deux, dit Padfoot.
Harry tourna la tête de l'autre côté. Padfoot grogna. Il avait oublié qu'Harry avait la même sensibilité que sa mère. Il détestait que son filleul se sente ainsi. Et il se détestait de n'avoir rien remarqué plus tôt.
- Tu sais ce que je faisais quand tu étais bébé et qui te faisais rire ? demanda alors Padfoot d'un air espiègle.
- Je suis plus un bébé, lâcha Harry.
- Mais si ! répliqua Padfoot.
Harry lui fit une grimace et Padfoot ria. Il se transforma ensuite en chien, à la surprise d'Harry. Le chien battit largement de la queu et posa ses pattes sur Harry. Celui-ci rigola malgré lui. Padfoot se mit alors à le lécher partout sur le visage et fut heureux de constater qu'Harry riait aux éclats.
Il joua avec son filleul quelques temps, puis reprit sa forme humaine.
- Tu veux te faire battre au Quidditch, maintenant ? demanda Padfoot.
- C'est toi qui va te faire battre, répliqua alors Harry.
Il avait retrouvé son sourire au plus grand soulagement de Padfoot.
- Tu crois ? dit-il en arguant un sourcil.
- On va bien voir, répondit Harry, tout sourire.
Il se leva et se dirigea vers la sortie, mais Padfoot le retient par le poignet. Harry leva des yeux intrigués vers lui.
- Harry... dit alors Padfoot. Je veux que tu me parle quand tu te sens pas bien, d'accord ? Ne garde pas ça pour toi.
- D'accord... répondit Harry en soupirant. Je suis désolé, Padfoot.
- Ne t'excuse pas pour ça, gamin.
- Tu n'as pas besoin de subir mon humeur...
- Je peux très bien subir ton humeur, bonhomme. Ce que je ne veux pas, c'est que tu gardes ce genre de sentiment pour toi. Je ne suis pas parfait, tu sais.
- Ah, fit Harry, tu l'admet enfin ?
- Hé !
Padfoot fit mine de le claquer en arrière de la tête et Harry rigola.
- Mais... euh... dit Harry, l'air mal à l'aise. Ne parle pas de ça à Anna.
- Mais non, promit Padfoot. C'est entre toi et moi.
Il sourit et son filleul lui rendit son sourire. Ouf, se dit-il. Harry avait un meilleur caractère que sa fille, heureusement. Il ne restait pas fâché longtemps.
Padfoot se promit de porter plus d'attention à son filleul. Il savait bien qu'il était inquiet pour Anna et toute cette histoire et peut-être qu'il avait laissé un peu Harry de coter sans s'en rendre compte. Mais cela allait changer. Il aimait Harry comme son propre fils, cela ne faisait aucun doute.