La couleur des sentiments
Chapitre 8 : Quand un être vous manque...
8312 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour il y a plus d’un an
Chapitre 7 : Quand un être vous manque…
POV de Drago
Voilà maintenant un mois qu’elle est partit et en tout franchise, je ne m’en remets pas. Hermione me manque, sa présence me manque, même ces regards noirs me manquent. J’ai l’impression d’être revenue plus de cinq ans en arrière quand j’ai quitté l’Angleterre. A cette époque je voulais mettre de la distance, prendre du recul et trouver ma place, aujourd’hui, je suis en manque d’elle.
Depuis que je l’ai vue repartir avec Dereck, j’ai été bien incapable de rester dans mon appartement en Italie. J’ai récupéré mes dossiers et je me suis réfugié dans ma garçonnière de Londres. Je sais bien que je suis plus que pathétique, mais je ne pouvais pas rester dans ces murs. Je suis retourné au bureau, j’ai repris mes habitudes, ou en tout cas, je fais face et donne aussi bien que possible l’impression que je vais bien. Mes amis sont loin d’être dupes, ils savent pertinemment dans quel état d’esprit je me trouve, mais ils ont la gentillesse de ne pas faire de remarques.
Je suis derrière mon bureau et je regarde les dossiers devant moi et ne peut retenir un soupir. Je vois toutes les notes écrites dessus et cela me fait mal car ce n’est autre que l’écriture d’Hermione. Ce sont les dossiers que nous avions regardés ensemble et j’avais noté pour chacun, ces conseils et ces remarques pour la mise en place et l’aide que nous pourrions apporter à ces projets. Nouveau soupir. Je ne sais même quelle heure il est et je n’entends pas non plus les coups à la porte avant qu’elle ne s’ouvre.
« - Drago, est-ce que tu vas bien ? »
Au son de la voix de mon associé, je réagis enfin. Marc est aussi grand que moi, les yeux bleus et à la différence de moi, il est brun. Il s’avance et s’assoit dans l’un des sièges en face de moi. Il me regarde fixement et bizarrement je sens que je ne vais pas forcément apprécier la conversation qui va suivre.
« - Tu sais que tu ne peux pas continuer comme tu le fais là ?
- De quoi tu parles ? Je travaille sur plusieurs dossiers, je suis assez occupé au cas où tu ne l’aurais pas remarqué.
- Ne prends pas ces airs avec moi, s’il te plait ! Tu es là sans être là, tu prends des lustres sur ces dossiers alors qu’en temps normal, en même pas trois jours tu donnes des réponses et ton avis sur les projets de nos clients. Il y a quelques temps tu étais enjoué, tu as même pris des vacances et depuis presque un mois, plus rien, fermé comme une huitre. »
Je soupire une nouvelle fois et m’enfonce dans mon fauteuil. Avec le temps, nous sommes devenus ami Marc et moi, je sais qu’il me connait bien, pas forcément autant que les autres, mais tout de même. Il sait qui je suis, connait mon passé et arrive à percevoir les choses.
« - Je suis un peu fatigué ces derniers temps, rien de plus.
- A d’autres, Drago. Il y a une femme là-dessous et tu ne me feras pas croire le contraire. Tu as des cernes à faire peur, tu soupire un million de fois par jours, tarde sur tes dossiers, ne nous parle plus à Amélie et moi. Tu es déprimé mon pote, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Et de toi à moi, c’est mauvais pour les affaires. »
Avant que je n’aie eu le temps de répondre, on frappe une nouvelle fois à la porte de mon bureau. Sans attendre, elle s’ouvre et notre superbe assistante rentre et vient s’assoie dans le second siège en face de moi. Ils s’accordent bien tous les deux. Amélie a les cheveux châtain clair, assez long, les yeux verts et un regard assez malicieux. Elle a son caractère bien qu’elle puisse paraitre très douce et à l’écoute. J’ai appris que ce n’est pas une bonne idée de lui tenir tête trop longtemps.
« - Comment va mon patron préféré ? Vous n’avez pas bonne mine. »
Je la regarde et je ne peux m’empêcher de sourire.
- Il va falloir arrêter de se vouvoyez, Amélie et je sais que ce n’est pas moi le patron préféré. »
Elle ouvre de grands yeux et Marc également. C’est vrai que depuis que nous avons commencé à travailler ensemble, il y a cette barrière de politesse entre nous, mais au final, je me rends compte que c’est ridicule, on se connait depuis un moment, on passe toutes nos journées ensemble, je suis plus souvent avec eux qu’avec ma famille. Elle se permets certaine familiarité, certaines remarques mais elles sont toujours polies et respectueuses.
« - Je vous vois beaucoup plus tous les deux que tous mes amis réunis, on va arrêter ce « vous » et puis vous n’êtes pas crédible de toute façon, alors bon autant mettre un terme à ce cinéma. »
Ils me regardent tous les deux sans comprendre. Il est temps de leur dire la vérité et de leur dire que je sais tout de leur relation.
« - Je suis au courant pour vous deux. Je suis content pour vous. »
Au fur et à mesure que je parle, je vois Marc se faire tout petit dans son siège et Amélie rougir avant de prendre la parole.
« - Ce n’est pas le sujet, Drago, nous parlions de v… de toi !
- Si vous êtes heureux, c’est le principal et vous formez un très joli couple mais il y a un moment que je le sais !
- Amélie a raison, ce n’est pas nous le sujet, mais toi ! Dis-nous ce qui t’arrive ! Tu avais pleins d’idées pour revoir notre approche sur nos dossiers et maintenant tu es complètement fermé et silencieux.
- Je pourrais presque vous enviez tous les deux de pouvoir vivre votre vie et votre relation sans vous poser de question.
- Alors il s’agit bien de ça, il s’agit bien d’une femme. Tu vois Mel’, j’avais raison !
- Ne fanfaronne pas, je te rappelle que c’est moi qui t’ai mis l’idée en tête petit malin ! Drago, il faut nous expliquer, que l’on comprenne, parce que travailler dans ces conditions avec un patron aussi… froid, distant et absent, je n’ai pas signé pour ça ! Allez, raconte… »
Je les regarde tous les deux et ils n’ont pas l’air de vouloir lâcher l’affaire facilement. Je pense que mentir ne servirait à rien, nier non plus et esquiver le sujet, je n’y pense même pas, ce serait reculer pour mieux sauter. Je ferme alors tous les dossiers devant moi et m’enfonce dans mon siège avant de regarder ma montre. Déjà 11h. nouveau soupire. Après tout, je n’ai rien à perdre, si ?
Je commence doucement mon histoire, ma triste et pitoyable histoire ! Je passe très rapidement sur les détails concernant ermione
Hermione et surtout, je tente de minimiser quelque peu la hauteur de mes sentiments, mais je leur explique absolument tout, ou presque.
Je vois Amélie hocher la tête à des moments, ouvrir de grands yeux, mettre ces mains devant sa bouche alors que Marc reste stoïque et sans expression tout du long. Autant notre assistante est très expressive, autant mon associé aussi calme et impassible que moi. Je ne saurais pas dire ce qu’il pense, tout ce qui passe dans sa tête et j’en craindrais presque de devoir entendre leur avis mais après tout, je sais que je peux compter sur eux pour bien des choses alors pourquoi pas les laisser un peu plus de place dans ma vie privée ?
Lorsque j’ai fini de parler, il se jette un regard que je ne comprends pas avant qu’Amélie ne prenne la parole.
« - Est-ce que Hermione connait tes sentiments pour elle ? Je veux dire, tu as déjà évoqué tout ça ?
- Bien évidement que non, je ne suis pas fou ! C’est déjà bien assez compliqué pour moi de garder mon calme et ne pas aller mettre mon poing dans la figure de ce type. Je n’ai pas envie de finir en prison, crois-moi que sinon ce serait déjà fait. Je lui ai pourtant demandé de ne pas partir mais elle l’a fait…
- Ok, mais je pense que tu mélange un peu les choses. Amélie a raison quand elle pose la question de tes sentiments mais le fait qu’elle soit partie ne signifie pas qu’elle ne peut pas en avoir pour toi.
- Par Merlin, mon cœur, tu m’épates ! Bref ! Ils sont mariés Drago, elle ne peut pas juste décider de partir et voilà ! D’autant plus qu’elle t’a expliqué qu’il n’avait pas fait de contrat de mariage et que son nom n’apparaissait pas sur les documents de son entreprise, elle ne peut pas partir et être avec toi au risque de tout perdre.
- Oui, elle doit la jouer plus fine que ça et prévoir son argumentaire pour prouver que la création de cette société est grâce à elle mais qu’elle n’a rien à voir avec le reste. Et concernant… est-ce que quelqu’un d’autre que toi a vu ces marques ? »
Je les écoute et commence à prendre un peu de recul par rapport avec toutes mes pensées. Je ne sais pas vraiment ce que je dois répondre, ni ce que je dois faire. Il serait tellement plus simple que je me pointe devant leur maison et que je mette mon poing dans la figure de Dereck… En y pensant bien, je suppose que cela lui ferait plaisir et qu’il serait bien content d’aller me dénoncer, porter plainte contre moi et que mon nom sorte dans les médias pour de mauvaises raisons. Il faut bien admettre que je m’en veux, j’ai énormément de regrets et je me sens coupable pour la situation.
« - Drago ? Je te parle ! »
Je reviens à moi et reporte mon attention sur Amélie et Marc. Je soupire.
« - Personne n’a vu ces marques avant. La seule fois où nous avons vue ces blessures c’est le jour où elle s’est enfuie et réfugiée chez les Potter. Avant cela, personne ne savait ce qu’il se passait, elle n’a jamais rien dit, rien laissé transparaitre. Elle a même avoué à demi-mots que la seule fois où elle a tenté de dire quelque chose à sa meilleure amie, il l’aurait frappé pour lui faire passer l’envie de dire quoi que ce soit. »
Marc se lève et commence à faire les cents pas dans mon bureau. Depuis que je les connais tous les deux, nous nous confions beaucoup de choses, c’est vrai et pourtant, il y tellement de choses que je ne leur ai jamais dis concernant la famille que je me suis construite. Ils ne se sont jamais rencontrés et je crois n’avoir jamais vraiment parlé d’eux aux autres, ce qui emble être une belle erreur aujourd’hui.
Au même moment, je sens mon téléphone portable vibré sur le bureau. C’est Blaise qui prend des nouvelles, comme presque tous les deux jours. Mes amis se sont passés le mot, je le sais et je le sens, ils s’inquiètent. Je reçois tous les jours des messages de l’un d’entre eux qui me demande comment je me sens, si je sors, si je mange et même si je dors. Tout cela me touche, mais malheureusement, rien ne me contentera assez tant qu’elle ne sera pas revenue auprès de moi.
« -Aucun de tes amis ne pourraient essayer de se rendre chez Hermione ? Essayer de la voir, prendre des nouvelles ?
- Je ne pense pas, même sa sœur ne veut plus lui parler depuis qu’elle connait la vérité et Ron ne la laisserait pas y aller de toute façon. Je ne suis pas sûre que même lui saurait rester calme. Dereck ne laissera aucun de nous la voir. »
Je soupire et je me sens vidé, lassé et fatigué. A croire qu’il n’existe rien que nous puissions faire pour sortir Hermione de son enfer. Tout ce que nous pourrons entreprendre nous retombera dessus par la suite, ils sont mariés après tout. Je parcours mon bureau des yeux et tombe sur la Gazette du Sorcier. L’hospital de Saint Mangouste est visiblement en fête cette semaine… J’ai comme un flash !
« - Je crois que j’ai une idée, bien qu’elle soit un peu tirée par les cheveux. »
Amélie et Marc me remarquent, très concentré sur mes dernières paroles. Mon collaborateur arrête de faire les cents pas et reprends le siège qu’il a quitté quelques minutes plus tôt.
« - Saint Mangouste organise une porte ouverte et un cocktail ce weekend ! C’est l’unique occasion que nous aurons.
- Quel est le rapport avec le fait de faire sortir ton amie de chez elle ? »
Je regarde mon assistante et je souris.
« - Hermione faisait des études pour devenir Médicomage. Elle a quitté le programme il y a quelques mois à cause de cet idiot. Cet évènement est organisé par tout le corps médical et les internes, étudiants, le Ministère, les journaux… tout le monde est convié !
- D’accord, mais je ne vois toujours pas le lien, son mari ne va pas lui laisser le champ libre et encore moins avec autant de monde présent.
- Tu pourrais peut-être te rendre chez elle, toi ? Tu te fais passer pour une camarade de cours, tu vas chez elle et tente de voir si tu peux l’approcher et prendre de ces nouvelles.
- Moi ? Mais je ne la connais pas !
- Elle sait qui tu es, elle m’a déjà entendu au téléphone avec toi. A l’entente de ton prénom, je suis sûr qu’elle comprendra. Et son mari ne se méfiera surement pas de toi, il ne connaissait pas ces amis là-bas, il ne peut pas savoir que tu travailles pour moi.
- Ok, mais pour la faire sortir de la maison ? »
Je me lève d’un bond et regarde ma montre. Il faut que je téléphone à tout le monde, il faut agir vite !
« - Je m’occupe de tout ça. Je m’absente, je vais voir Potter et je reviens ou pas. »
Sans même laisser le temps à Marc et Amélie de me répondre, j’attrape mes affaires et me dirige vers la porte de mon bureau. C’est la seule option, c’est ma seule et unique chance de pouvoir sortir la femme que j’aime de l’enfer dont elle est prisonnière. Je m’arrête sur le seuil de la porte et me tourne face à mes collègues.
« - Je vous en demande beaucoup et je vous promets que je vous revaudrais votre aide. »
Je quitte les lieux en vitesse et sors de notre bâtiment. Je respire un grand coup et regarde une nouvelle fois ma montre. Harry doit être à l’école à cette heure-ci et même si je doute que le professeur Mc Gonagall apprécie sur j’interrompt les cours, je n’en ai que faire, je m’excuserais auprès d’elle !
Je marche rapidement vers le centre de transplanage le plus proche de mon bureau, mon téléphone dans les mains. J’envoie un message à Blaise, lui demandant de me rejoindre en urgence à l’école de sorcellerie. Je sais qu’il ne comprendra pas mais qu’il sera présent.
Je presse le pas, sentant mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Il y avait des jours que je n’avais pas ressentit autant de pression et d’adrénaline en même temps. Cette lueur d’espoir me redonne de la force, oubliant ma fatigue, mon stresse, ma tristesse et tout ce que j’ai pu ressentir depuis son départ.
Une fois sur les lieux je me dépêche de transplaner jusqu’aux portes du château et je cours littéralement jusqu’à la porte principale. Une fois devant, j’entre et me dirige vers le bureau de la directrice. Une fois devant la statue, je m’arrête net et réalise que je ne connais pas son mot de passe et que je dois paraitre un peu stupide. Je sors de mes pensées en entendant mon prénom derrière moi, dans le couloir. Je me tourne et croise le regard interrogateur de mon meilleur ami.
« - Blaise !
- Dray ! Qu’’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m’as fait venir ici ?
- Plus tard ! Il faut que l’on entre et que je trouve Potter !
- Hein ? Idiot, nous n’avons pas le mot de passe ! Tu as prévenu Mc Gonagall que nous devions venir ? Rassure-moi, tu lui a fait un hibou ? »
Je regarde mon ami et souris d’un air fautif. Il soupire bruyamment et lève les yeux au ciel. Dans ma précipitation, je n’ai pas pensé à tout, en effet. Avant que je n’aie à lui répondre, la statue bouge et laisse entrevoir les escaliers pour rejoindre le bureau. Je monte les marches deux par deux, Blaise sur les talons.
« - Monsieur Malefoy ? Je peux savoir ce que vous faite ici, sans vous annoncer ? »
Je regarde la directrice qui elle, ne lève même pas les yeux vers moi et bizarrement, je me sens comme un adolescent prit en faute. Je jette un rapide coup d’œil a mon ami, qui me regarde un sourire aux lèvres.
« - Je suis désolée professeur, je…
- Je ne suis plus votre professeur depuis un moment Monsieur Malefoy. »
Elle me regarde enfin et m’adresse un faible sourire. Elle ressemble à Dumbledore, elle donne l’impression de tout savoir, de tout connaitre sans avoir besoin de le lui dire.
« - Je suppose que vous êtes ici pour une bonne raison ? Monsieur Potter, je présume ? »
Incroyable ! Elle sait !
« - Euh… oui ! C’est une affaire assez urgente et j’aurais besoin de voir Potter… enfin… Harry.
- Hum…
- Je ne voulais pas vous…
- Il est en bas, vous pouvez disposer, je m’occuperais de ces élèves. »
J’ouvre de grands yeux, surpris. Blaise est comme moi, soufflé. C’est femme est et restera à jamais un mystère pour moi. A quel moment elle eu le temps de faire prévenir Potter ???
Je la remercie rapidement et mon ami et moi quittons le bureau sans demander notre reste. Une fois devant la statue, qui se referme bien vite derrière nous, j’aperçois le Survivant qui arrive en courant.
« - Drago ? Blaise ? La directrice m’a fait demandé… »
Sans un mot, je lui attrape le bras et prends la direction du couloir, vers la porte de sortie, Blaise sur les talons. Une fois dans le parc, je m’arrête enfin et leur fait face.
« - J’ai une solution pour faire sortir Hermione de chez elle, mais nous n’avons pas beaucoup de temps.
- Quoi ? Attends une minute… Hein ? »
Harry est silencieux, les sourcils froncés alors que Blaise est perdu et commence à me poser dix questions à la minute. Hier encore j’étais effondré et aujourd’hui je pars en guerre. C’est vrai qu’il y a de quoi s’y perdre.
« - Allons à mon appartement, je vous expliquerais, nous devons faire très vite. »
Je regarde ma montre. Il est presque 14h. Je fais signe aux garçons, leur attrape le bras à chacun et dans un bel ensemble je nous fais transplaner à mon appartement d’Italie. Je n’y avais pas mis les pieds depuis le départ d’Hermione mais c’est le seul endroit où je me sens en sécurité pour parler, surtout dans la situation actuelle.
J’ouvre la porte d’entrée et avant que je n’aie pas eu le temps de réagir, Harry a sortit sa baguette et les rideaux s’ouvre, laissant entrer la lumière du soleil. On ressent la froideur dans le salon, le manque de vie dans ces murs, l’absence de joie de vivre. Je soupire et tout en attrapant des verres dans la cuisine, je vois Blaise prendre la bouteille de Whisky Pur Feu et Harry se laisser tomber dans le canapé. Je les rejoins et m’assoie sans douceur et en soupirant.
« - Alors, commence Harry. De quoi tu voulais parler tout à l’heure.
- Je pense avoir une idée pour faire fuir Hermione.
- Ecoute, Dray, tu sais que je te suivrais dans toutes tes folies, mais on sait de quoi est capable Dereck sur elle, et je te rappelle que c’est elle qui a assisté pour retourner chez elle.
- Elle était terrorisée Blaise, elle a passé des jours enfermé ici, des heures à pleurer et elle est partit en me disant très clairement qu’elle voulait mettre un terme à tout ça. Si elle ne donne plus signe de vie depuis, je ne pense pas que cela soit de son fait.
- Admettons. Blaise, je rejoins Drago sur ce point, elle n’est pas retournée là-bas avec envie. Je pense aussi qu’elle devait avoir peur qu’il s’en prenne à nous tous. Mais la faire fuir ? Comment ? »
Je soupire une nouvelle fois et bois une longue gorgée d’alcool avant de poursuivre.
« - Saint Mangouste organise une porte ouverte ce weekend et un cocktail. J’ai demandé à mon assistante de se faire passer pour une camarade de classe à Hermione. L’idée est qu’elle se rende chez elle et fasse en sorte que Dereck la laisse voir Hermione. »
Les garçons échangent un regard rapide. Harry sort son téléphone et je le vois écrire rapidement tandis que Blaise prend la parole.
« - D’accord. Si elle arrive à entrer, comment elle les fera sortir toutes les deux ? Ce mec est fou, il ne va pas leur ouvrir la porte aussi gentiment.
- Non, en effet, je le sais.
- J’ai donné rendez-vous à Ron chez les jumeaux. »
Je regarde Harry et je souris. Je pense qu’il a compris où mon idée voulait arriver.
« - Nous allons créer une diversion à l’extérieur de la maison. Je sais qu’intervenir et trouver un plan maintenant pour demain est complètement dingue mais…
- Mais c’est pour Mione. On est tous avec toi, Drago et on peut se débrouiller. »
Harry a dit cela avec un calme que je lui connais peu en temps de crise, mais il a raison.
« - Oui ! Je vais faire un portoloin avec quelque chose de petit qu’Amélie pourra donner à Hermione sans que Dereck ne le vois. Il faudra que l’on trouve une solution pour déclencher un ensemble de sorts sur la maison, car elle doit être protéger.
- Je t’aiderais avec ça, Harry et Ron seront bien assez tous les deux pour créer de la diversion autour de la maison. Une fois ton assistante partie, il faudrait créer une ouverture assez grande pour qu’Hermione sache que les protections de la maison sont tombées et qu’elle sorte avant que le portoloin ne se déclenche.
- Et où tu la feras-tu arriver ? Il faut un endroit neutre au cas où Dereck arrive à la suivre d’une manière ou d’une autre.
- Harry a raison, pas d’endroit connu, ni d’endroit avec du monde. Un parc ou une forêt. Tu l’y attendras et tu la ramène ici. Nous resterons à proximité de la maison au cas où mais il ne faut absolument pas qu’il te voit, il pensera automatiquement que c’est toi.
- Je ferais le déclenchement pour 21h. Amélie passera dans l’après-midi. »
Nous finissons de mettre en place notre plan, se répétant plusieurs fois les différentes étapes de notre idée aussi folle que réalisable. Dans ces moments-là, je remercie Merlin et tous les grands sorciers de m’avoir donné des amis et une famille comme la mienne. J’avais un peu peur de leur réaction mais je suis bien content de voir qu’ils sont tous derrière moi.
D’un commun accord, nous avons décidé qu’il serait plus sage de ne pas mettre les femmes au courant. Nous serons tous les quatre responsables en cas de problème, quoi que je prendrais la responsabilité de toute cette histoire seul. Je déplacerais des montagnes pour elle, et je m’en veux de ne pas avoir tenté quelques choses plus tôt.
La perspective de pouvoir revoir la femme que j’aime me mets dans tous mes états. Nous sommes restés encore un moment à discuter avant que les garçons ne partent. J’ai appelé au bureau mas n’y suis pas retourné, me concentrant sur ce que j’avais à préparer pour demain. J’ai fait les cents pas, imaginant tous les scénarios possibles et cherchant un endroit sur pour l’arrivée du portoloin.
Lorsque je me suis enfin arrêté, la soirée était déjà bien avancée et sachant que j’aurais du mal à trouver le sommeil, j’ai commencé à ranger et nettoyer l’appartement. Je veux qu’Hermione soit contente de rentrer ici, qu’elle se sente à son aise et surtout, je ne veux pas lui donner l’impression de m’être trop laissé aller durant son absence.
Lorsque je me suis réveillé le lendemain, j’ai réalisé que je n’avais dormi que 2h. J’espère que la journée passera assez vite car je sais que je ne saurais pas être patient et calme. Il faut que mon plan fonctionne, il faut qu’Hermione puisse s’enfuir, je ne me le pardonnerais pas si cela échouait et je sais que je saurais capable du pire.
Une fois au bureau, j’ai pris le temps pour tout expliquer en détails à Amélie et Marc, toute la discussion que j’ai eu la veille avec Blaise et Harry. Ils ont bien trouvé cela extrême mais en même temps, seule option qui semblait possible pour agir vite et bien. J’ai fait le portoloin avec un élastique à cheveux, quoi de plus discret ?
J’ai essayé de travailler tant bien que mal toute la journée, mais en vain. J’aurais pu faire pire que mieux selon Marc, qui m’a littéralement interdis d’appeler ou de répondre à nos clients sous peur que je ne dise une bêtise. Je suis fébrile, tendu, impatient, excité et inquiet en même temps. Certains se seraient moqués de moi à la vue de mon état, mais cela m’importe peu… J’attends l’heure et ne quitte presque pas ma montre des yeux.
POV Hermione
Je soupire, encore et encore. Je suis assise dans la cuisine, le regard perdu à l’extérieur. Mon cœur est vide, triste et en pièces, en miette. Je sais que je ne suis que l’ombre de moi-même et je ne sais plus quoi faire.
Depuis que je suis revenue dans cette maison qui me sert de prison, je ne fais que survivre. Pour une raison que je ne comprends pas, Dereck n’a rien dit à notre retour, il s’est contenté de me regarder de longues minutes avant de quitter la pièce, me laissant seule au milieu du salon. Je me suis effondrée en larmes. Je suis revenue à la case départ, tout simplement. Les sorts sur la maison ont été remis, ma baguette reprise et ma vie suspendue. Il ne m’a pas touché, d’aucune façon mais j’ai peur qu’il craque, qu’il hurle du jour au lendemain, sans prévenir, j’ai peur que le cauchemar recommence et qu’il soit pire, plus violent qu’avant.
Je suis tellement perdue dans mes pensées que je n’entends pas la porte d’entée sonnée. Je reste impassible, je sais que personne ne vient me rendre visite, mes amis ne s’y risqueraient pas. Je compte les jours, je pense à mes amis et surtout, je pense à Drago. Il me manque. Je ne pensais pas que sa présence deviendrait aussi importante pour moi et qu’il me manquerait autant. Je sens les larmes me monter aux yeux mais je repousse mes pensées loin dans mon cœur. Je tends légèrement l’oreille vers le salon lorsque je perçois une voix féminine.
« - Oui, nous étions souvent ensemble. Je suis désolée M. Owen mais c’est un weekend important et j’ai du soudoyé l’administration pour avoir votre adresse. »
Mais qui est là ? Je ne comprends pas un mot de ce que cette femme raconte à mon mari et je décide de m’y désintéressée lorsque j’entends Dereck m’appeler. Je ne sais pas pourquoi, mais je sursaute. Je tente de faire bonne figure et rejoins mon époux à la porte. Une jeune femme, se trouve devant moi et me sourit. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression de la connaitre, ou alors son sourire me donne une impression de réconfort.
« - Chérie, cette femme dit te connaitre et vouloir te parler… »
Mon instinct me dit de ne pas faire n’importe quoi alors je souris légèrement. Je sens Dereck m’observer, comme s’il cherchait un signe de mensonges. J’ai des sueurs froides tout d’un coup. La jeune femme sourit toujours, comme pour me faire comprendre de faire de même et rentrer dans son jeu.
« - Alors Mione, tu te caches ? »
Sans me contrôler, je me mets à rire et dans un geste d’espoir, je prends la jeune femme dans mes bras et je la sens me rendre mon étreinte. Lorsque je me sépare d’elle, je sens toujours le regard de Dereck, mais je n’y fais pas attention. La jeune femme sursaute et tend sa main à mon mari.
« - Je ne me suis pas présentée, je m’appelle Amélie. »
Mon cœur manque un battement. Je sens la joie m’envahir, mes amis ne m’ont pas laissé tomber. Drago n’a pas abandonné, il a trouvé une solution. Je comprends alors que cette jeune femme est son assistante, celle dont il m’a parlé lorsque je vivais chez lui. Je regarde rapidement Dereck, comme pour lui demander la permission de faire entrer Amélie.
« - Nous pourrions aller discuter sur la terrasse, non ? »
Je le vois hésiter une seconde, puis il s’écarte, laissant la place à Amélie pour entrer. Nous traversons le salon en silence et je la conduis à l’arrière de la maison. Je m’arrête une minute et vais pour faire demi-tour.
« - Assied-toi, je vais nous chercher du thé. Ça ira ?
- Oui, mes habitudes n’ont pas changé. »
Je fais vite d’aller à la cuisine et allume la bouilloire. Je vais pour prendre les tasses lorsque je vois Dereck s’approcher vers moi. Je sens que je me mets légèrement à trembler face à sa proximité.
« - Je ne sais pas d’où sort ta soi-disant copine, mais fais en sorte qu’elle ne s’éternise pas ici, c’est clair ? »
J’acquiesce de la tête et tente de reprendre contenance. Il faut que je fasse vite, que je comprenne ce qu’il se passe et que je fasse rapidement Amélie quitter cette maison avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit.
Une fois l’eau chaude, j’apporte tout dehors et pose tout sur la table. Je prends place en face de la jeune femme et lui sourit.
« - Comment ça va ? »
Sa question est lourde de sens et je comprends très bien ce qu’elle sous entends. Je suppose que si elle est là, Drago à du la mettre au courant de pas mal de choses. S’il lui fait confiance, alors je ferais de même.
« - Fatiguée, mais je tiens le coup, comme une garde de 48h »
Je la vois jeter quelques coups d’œil par-dessus mon épaule et je suppose qu’elle doit surveiller discrètement les allers et venus de mon mari. Il fera celui qui ne se préoccupe pas de nous, mais il a surement baissé le son de la télévision pour écouter notre discussion.
« - Je n’ai pas osé venir plus tôt, de peur de te déranger mais avec le cocktail à Saint Mangouste ce weekend, je trouvais dommage que tu n’y participe pas. »
Je ne savais pas qu’il y avait de tels évènements, je suis très surprise et en même temps, je ne vois pas meilleur prétexte pour tenter quelque chose.
« - Oui, j’aurais bien aimé y assister mais tu comprends, Dereck a beaucoup de travail et je suis très prise aussi de mon côté avec nos projets. Mais je suis heureuse de te voir. Comment vont les autres ?
- Eh bien, c’est moins drôle sans toi, Hélène va bien mais Davina s’inquiète de rater ces derniers examens… »
Je lève un sourcil, sans trop comprendre.
« - Ecoute, je ne vais pas te déranger très longtemps, je ne voudrais pas user de ton temps, je sais qu’il est compté. »
Amélie tend les bras vers moi et attrape mes mains sur la table. De manière très fluide et discrète, je la vois faire glisser l’élastique autour de son poigner vers le mien.
« - J’ai encore pas mal de travail et ils m’ont mis de garde ce soir, à 21h ! Tu te rends compte, moi qui pensais pouvoir être au calme, j’aurais droit au feu d’artifice ! Un vrai et grand feu d’artifice. »
Je sens qu’elle insiste sur ces mots et me fixe droit dans les yeux. Je ne sais pas ce que cela signifie mais il va falloir que je comprenne vite.
« - Mais tu as dit qu’il y avait le cocktail…
- Oui, mais je préfère tout de même être de garde à 21h ce soir que demain et être trop fatiguée. Je vais même peut être aller courir, ça m’aidera à me vider l’esprit, un jogging, de bonnes baskets et hop ! »
Elle jette de nouveau un regard par-dessus mon épaule et se recule légèrement, avalant une gorgée de son thé. Je fais de même, ne quittant pas des yeux l’élastique autour de mon poignet. La clé est là, mais je ne comprends pas. Elle me sourit et avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, je sens Dereck derrière moi.
L’ambiance change du tout au tout, l’air semble se glacé malgré l’air doux et je sens la pression, la peur qui m’oppresse. Amélie ne semble pas s’en préoccupée plus que cela, bien au contraire, elle tient presque tête à cet homme qui me fait tant de mal. Elle soupire bruyamment et se lève.
« - M. Owen, je ne vais pas vous déranger plus longtemps et je vous remercie de m’avoir permis de parler quelques minutes à votre femme. »
Je me lève à mon tour et regarde brièvement mon mari. Il fronce les sourcils mais ne dit rien. Je raccompagne Amélie a la porte, triste de la voir partir mais soulagée également. Je lui souris doucement et je ne peux m’empêcher de la prendre dans mes bras. Alors que je me concentre sur cette étreinte, je l’entends me murmurer à l’oreille.
« - 21h, sort et court. »
Elle se recule et me sourit de manière bienveillante. Elle tourne les talons et monte dans la voiture garée devant la maison et je sursaute une nouvelle fois. Je connais cette voiture, je suis surprise et sidérée. Une nouvelle fois, je reprends un peu espoir. Cette voiture je la connais pour être montée dedans, il s’agit de celle de Drago, celle qu’il possède en Italie. Enfin non, ce n’est pas la sienne, la couleur est différente, mais c’est exactement le même modèle. Il a un plan.
Je ferme la porte et lorsque je me retourne, je tombe nez à nez avec Dereck. Son regard est noir, froid et il semble en colère. Je n’ai rien fait, il le sait, tout comme il sait que je n’ai put contacter aucun de mes amis. Rien ne lui laisse sous-entendre que quelque chose se prépare. Je baisse les yeux et je vais ranger le thé laissé sur la terrasse alors qu’il reprend place dans le salon.
Je retourne ma discussion avec Amélie dans tous les sens. La maison est protégée, je n’ai pas de baguette, ils le savent tous, alors comment s’attendent-ils à ce que je puisse sortir et m’enfuir en courant ? Et à 21h ? Comment je suis censée faire ? je soupire et pars prendre un livre dans le bureau de mon mari et vais m’installer dehors. Je vois les mots devant moi mais je ne comprends pas une seule phrase. Par moment je tourne une page, mais je ne sais pas ce que je lis, je repasse en boucle encore et encore les mots que j’ai entendus.
Plus l’heure avance et plus je sens l’angoisse m’envahir. Je prépare le diner et je ne sais toujours pas quoi faire. La conclusion à laquelle je suis arrivée, c’est qu’il fallait que je sois le plus loin possible de Dereck à 21h. Alors que j’étais prête à abandonner, je comprends. Amélie a parlé de feu d’artifice et je fixe mon poignet. C’est ça la solution ! Drago a du trouvé une solution pour enlever les barrières magiques de la maison pour que je puisse sortir. La seule chose que je ne sais pas, c’est jusqu’où je devrais courir.
Mine de rien, je repère mes baskets non loin de l’entrée. Je ne sais pas si j’aurais le temps nécessaire pour les mettre, mais je sais qu’elles sont là. Nous n’avons pas diner trop tôt ni trop tard, de manière à faire en sorte que Dereck monte avant moi. Je sais qu’il aime prendre sa douche après diner, reste à savoir s’il va redescendre regarder la télévision dans le salon ou s’il restera dans la chambre.
Je prends mon temps pour débarrasser la table et faire la vaisselle, guettant l’horloge de la cuisine. L’heure approche et je commence à trembler. Je suis mélangée entre l’appréhension, l’adrénaline, l’angoisse et la peur, mais je me doute que je n’aurais pas d’autres occasions de m’enfuir une nouvelle fois, alors il faut que je sois prête.
Alors que je suis dans mes pensées, sans prévenir, je sens comme un vent froid me traverser et un bruit assourdissant retentir dehors. Je sursaute et sans attendre je me dirige à la fenêtre de la cuisine : un feu d’artifice ! Je commence à sourire lorsque j’entends du bruit à l’étage. Dereck à du aller voir à la fenêtre tout comme moi, pour voir ce qu’il se passe.
J’oublie l’idée de mettre mes baskets, je cours à la porte d’entrée et je prends peur lorsque je réalise que les clés ne sont pas dans la serrure.
« - Non, non, non…
- HERMIONE ! »
Dereck hurle mon prénom et je sens les larmes monter. Un bruit de canon retentit près de moi et je vois la serrure de la porte volée en éclat. Je crie de peur et porte mes mains à mes oreilles. Réalisant l’opportunité, je me lève, ouvre la porte à la hâte et sort, pieds nus, à l’extérieur de ma prison. J’entends une nouvelle fois mon prénom hurler et prise de panique, je cours jusqu’à la rue. Voyant que rien ne m’a retenue, je souris et court le plus rapidement possible et le plus loin possible de la maison.
Je sais que je ne suis pas aussi rapide, surtout sans chaussures, qu’il le faudrait, mais je fais du mieux que le peux. Je me retourne et voit mon mari devant la maison qui commence à courir vers moi. Alors que je vais pour reprendre ma course, je me sens attirée vers l’arrière, ma vision se trouble, tourne et je perds de vue la vision de la rue, de Dereck, de ma maison.
Quelques secondes plus tard, je me sens tomber dans l’herbe humide. Je regarde autour de moi, désorientée et perdue. Je suis entourée d’arbres, en pleins nuit et il n’y a rien autour de moi, pas de lumière hormis celle produite par la lune et les étoiles. Je panique.
Je ne sais pas quoi faire, la fatigue et la peur s’empare de moi, alors dans un dernier effort je transplane vers le premier lieu sur qui me vient en tête…
POV Drago
Trop tard. Je n’ai pas été assez rapide et je grogne de frustration.
Tout devait bien se passer, il ne devait pas y avoir d’imprévu et pourtant. J’ai légèrement mal géré l’atterrissage du portoloin que j’avais fais pour Hermione et la nuit, il est bien plus compliqué de se repérer. Le temps que je me repère et que je m’approche d’elle, elle a disparu dans un bruit de transplanage. Elle ne m’a pas vue.
Je suis en colère contre moi, c’est indéniable. Quoi qu’il en soit, l’information principale a retenir c’est qu’elle a pu s’enfuir de chez elle, mais je n’ai aucune idée de l’endroit où elle peut bien se trouver et je commence à paniquer. Sans trop savoir par quoi commencer, je décide d’aller faire un tour non loin de chez elle. Je me cache derrière une voiture, à quelques mètres de la maison qu’occupait encore il y a quelques minutes Hermione.
Le feu d’artifice que nous avions prévu continue de faire du bruit et de résonner dans la rue. Les voisins sont dehors et se demandent ce qu’il se passe. Je vois une voiture de police se garer devant la maison et Dereck sortir et faire de grands gestes. Je ne sais pas ce qu’il dit, mais il semble en colère. Pendant un quart de seconde, son regard se tourne dans ma direction. Je doute qu’il puisse me voir, derrière cette voiture et derrière ces voisins, mais je ne peux m’empêcher de sourire avant de tourner les talons.
Je disparais dans la nuit et atterrit devant mon appartement londonien. Je rentre rapidement et constate qu’il est vide, elle n’est pas là. Je passe une main sur mon visage et commence à m’inquiéter. Je fais les cents pas, réfléchissant à l’endroit auquel Hermione aurait pu penser. J’attrape mon portable, prêt à appeler Blaise mais il sonne. C’est Harry.
« - Allo ?
- Vient, vite ! »
Sa voix est ferme. Je raccroche et je transplane illico devant la porte du Square Grimmaurd. Je n’ai pas le temps d’ouvrir la porte que le brun m’ouvre et s’écarte pour me laisser entrer. Il sourit, c’est bon signe non ? Je m’avance vers le salon et lorsque j’entre, une tornade brune s’accroche à mon cou. Je ne réalise pas tout de suite, mais en croisant le regard plein de larmes mais souriant de Ginny et Harry, je comprends. Je resserre mon étreinte autour de son corps et plonge mon visage dans son cou.
« - Par Merlin…
- Pardon, pardon, pardon… »
Elle m’avait tellement manqué ! Son odeur, ses yeux, son sourire, tout dans cette femme m’avait manqué, j’ai presque la sensation de n’avoir recommencer à respirer que maintenant. Je lui caresse les cheveux et je souris de la sentir contre moi, je suis tellement soulagé que j’en oublie que nous ne sommes pas seuls. Je finis par m’écarter d’elle, attrapant son visage entre mes mains. Elle pleure mais me sourit.
« - Tu vas bien ? Tu n’as rien ?
- Merci Drago. Je suis désolée… tellement désolée. »
Je me contente de sourire, ne la quittant plus des yeux. Elle est enfin là, c’est tout ce qui compte pour moi et je ne comprends pas pourquoi elle me présente des excuses, la seule chose c’est de la savoir en sécurité et loin de Dereck. Je me serais écouté, je l’aurais embrassé pour qu’elle comprenne à quel point son absence a été une torture pour moi. Je soupire enfin de soulagement et de bonheur.
On se détache un peu l’un de l’autre et je vois Hermione rougir lorsqu’elle croise le sourire, légèrement moqueur, de nos amis. Elle attrape tout de même ma main et nous finissons par nous assoir dans le salon. Harry semble tout de même inquiet.
« - Bien que je sois heureux de te retrouver Hermione, je ne pense pas que vous devriez trainer trop longtemps à la maison.
- Harry a raison. On devrait y aller et puis je pense que tu mérite une bonne nuit de sommeil, non ? »
Hermione me regarde intensément, sans un mot avant de reporter son regard vers les Potter. Elle leur sourit et hoche la tête. Elle détache sa main de la mienne et va prendre ces amis dans ces bras à tour de rôle.
« - On se verra demain. Merci encore à tous les deux et embrasser Sirius pour moi. »
Je me lève à mon tour, salut nos amis et nous empruntons le réseau de cheminées pour se rendre dans mon appartement de Londres avant que je ne nous fasse transplaner en Italie.
Une fois rentrée, Hermione fait le tour de la pièce des yeux et souris avant de soupirer de bonheur. Ces yeux brillent, elle a l’air heureuse et j’ai l’impression de revoir ce regard, celui qu’elle avait avant son départ. Elle se tourne vers moi et je n’y tiens plus, je ne sais pas ce qui me prends, je m’avance doucement vers elle et je lui prends le visage entre les mains avant de poser mes lèvres sur les siennes.
Je ne sais plus ce qu’il se passe dans ma tête, mais je l’embrasse avec toute la douceur possible et doucement je sens ces mains se poser autour de mon visage et je la sens répondre à mon baiser. Le temps est comme suspendu, arrêté et je prends en plein fouet la conscience et la profondeur de mes sentiments. Je suis raide dingue, fou amoureux de cette femme.