La couleur des sentiments
Chapitre 7 : Dolce Vita et puis s'en va
4480 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour il y a plus d’un an
Chapitre 6 : Dolce Vita et puis s’en va…
POV de Hermione
« - Tu es insupportable, tu le sais ? As-tu conscience que ton entêtement est loin d’être une qualité ? Quelqu’un te l’a déjà dit ?
- Pourquoi tu dis ça ? Je te trouve assez dur avec moi. »
Je vois le blond hausser les épaules et me tourner le dos. Non mais je rêve ? Que Merlin me vienne en aide, je ne vais plus le supporter bien longtemps. Cela fait une semaine que j’ai tout avouer à mes amis et que je me sens légèrement soulagée. Après mes révélations, les discussions se sont orientées sur des banalités et en mon for intérieur, je les ai remerciés de ne pas poser plus de questions.
Depuis ce soir-là, je me sens un peu mieux, je passe énormément de temps avec Drago et je suis assez contente qu’il me laisse mettre le nez dans ces dossiers de travail. Il a refusé que je reste seule dans l’appartement alors il a fait un aller-retour le lundi pour déposer et récupérer des dossiers, ensuite il a passé un long moment avec son associé et j’ai souris lorsqu’il lui a dit avoir eu des conseils d’une consultante en relations humaines et le tout, sans citer mon nom. Les autres jours se sont passés tranquillement entre son travail, de la lecture, quelques films et quelques discussions. J’ai découvert une facette de Drago que je ne connaissais pas et que j’apprécie. Je sais bien que nous n’avons pas été aussi proche que les autres mais je suis contente qu’il soit présent aujourd’hui, même si je n’aurais pas cru cela possible.
Nous venons de finir de déjeuner et une nouvelle fois, il me demande pour sortir. Je refuse, encore mais il insiste. Je sais, nous sommes dimanche et il a beau me répéter que nous ne croiserons personne, je ne sais pas, je ne suis pas très inspirée. J’ai bien conscience que de rester enfermée entre 4 murs n’est pas la solution à tout, il faudra bien que je sorte, que je prenne l’air et surtout, il faudra bien que j’agisse concrètement, je ne pourrais pas rester cachée éternellement.
« - Mione, s’il te plait… »
Il recommence et maintenant il tente de me convaincre en me prenant par les sentiments. Je le croyais partit je ne sais où, mais non. Il est tenace, le serpent. Ces yeux de chien battu ne me font aucun effet, mais je finis par soupirer et lui adresser un léger sourire.
« - Je capitule, tu me fatigues. Sortons. »
Je le vois m’adresser un magnifique sourire et je ne peux pas m’empêcher d’être heureuse en cet instant. Nous ne parlons jamais de choses qui fâchent et je suis heureuse de pouvoir me changer les idées et penser à autre chose.
Je pars en direction de la chambre pour aller rapidement me préparer. Bien que les vêtements de Drago soient très confortables, j’ai fini par utiliser quelques affaires prêtées par ma meilleure amie. Je sais que cette sortie lui fait plaisir alors soit, nous allons faire un tour rapide, il n’aura plus aucune raison de m’embêter et je pourrais revenir à l’abri des regards.
Une fois sous la douche, un nouveau soupir quitte mes lèvres. J’ai bien conscience que je ne pourrais pas me cacher éternellement et cela me renvoie à la discussion que nous avons entamée hier soir avec Drago. Il insiste pour que j’entame tout de suite une procédure de divorce, que je porte plainte contre Dereck, mais je ne peux pas faire cela pour le moment, mais comment le lui faire comprendre. Les choses ne sont pas aussi simples que cela pour moi et je voudrais mettre toutes les chances de mon côté pour m’en sortir le mieux et le plus rapidement possible. Il m’a proposé de demander à Blaise de m’aider, mais bien qu’il soit un très bon avocat, je n’ai pas envie qu’il y ait conflit d’intérêts, il ne pourrait pas être complètement neutre dans cette affaire.
Je sors de la douche, me sèche et me prépare rapidement. Je ne m’encombre pas, je me fais une queue de cheval, enfile un jean, un pull et rejoins le blond dans le salon. Il est assis dans le canapé et il me fixe lorsqu’il m’aperçoit. Il me sourit avant de se lever et me tendre sa main. Son sourire est doux, comme toujours et après une courte hésitation, je m’avance et attrape sa main. Elle est chaude et c’est bien la première fois que je l’attrape de manière pleinement consciente de mes actes. J’apprécie son contact et je me détends instantanément.
Il nous guide vers la porte d’entrée et pour la première fois, je découvre son immeuble. J’en rigolerais presque tant je trouve la situation ridicule. Enfermée depuis plus de10 jours comme une prisonnière. Nous descendons les quelques marches et nous arrivons dans une rue baignée de soleil. Après quelques pas, nous nous arrêtons devant une magnifique voiture noire. C’est un cabriolet, un modèle assez récent mais je doute qu’il soit une version standard aux vues de la peinture de la carrosserie, des jantes et du peu que j’en vois. Par Merlin, il ne m’avait pas dit qu’il avait appris à conduire.
« - Je t’avais prévenu, je me suis bien imprégné de la vie moldue et j’adore conduire. »
Je souris à sa remarque et une fois les portes déverrouillées, je m’installe à côté de lui. Drago me tend une paire de lunette de soleil que je mets avec plaisir. Le soleil est tellement agréable que je serais presque prête à lui dire qu’il a bien fait d’insister pour que nous sortions. Il démarre et nous voilà partis sur des routes que je ne connais pas. Je souris et profite du moment, en silence. Je ne sais pas combien de temps nous avons roulés mais nous finissons par nous arrêter sur le bas-côté d’une route bordée d’arbres, sans comprendre. Drago descend de la voiture et je le suis sans comprendre. Il marche quelques mètres et je découvre un pont en pierre face à nous, donnant au-dessus d’une rivière. Il y a des centaines d’arbres, pas un bruit, pas un visiteur et j’apprécie encore plus le moment. Nous avançons jusqu’à son centre et je me penche légèrement pour voir ce qu’il se passe sous nos pieds.
Je suis apaisée, je me sens en confiance dans cet environnement et je sens que les mots ne sont pas utiles en cet instant. Nous avons de la chance, le temps est magnifique, l’air et doux et je suis bien. Cela faisait des mois et des mois que je ne m’étais pas sentie aussi libre et je ne remercierais jamais assez Drago pour tout cela. Je crois bien que l’Italie à un effet relaxant sur moi, il faudra que je pense à y revenir pour faire du shoping et du tourisme. Ce calme est si… calme !
Les minutes s’écoulent encore, je ne saurais savoir combien de temps, mais peu importe, je me laisse aller, je laisse mes pensées les plus sombres au plus loin de moi pour le moment. J’aimerais que le temps s’arrête, que les mauvais souvenirs s’effacent, disparaissent et que seuls les bons puissent m’inonder l’esprit. Ces dix derniers jours ont été une libération mais je sais qu’il faudra que je revienne à la dure réalité qu’est ma vie. Je soupire mais pour une fois, il s’agit d’un soupire de bonheur.
Je tourne les yeux et je remarque que Drago est adossé au muret derrière moi, les mains dans les poches. Il a l’air perdu dans ces pensées alors je l’observe un court instant. Quelque part, il semble triste, mais en même temps, serein. Il m’a tellement aidé, j’aimerais tellement le remercier comme il se doit et je me promets de le faire lorsque toute ma vie ne ressemblera plus à un chantier. Il finit par se rendre compte que je le fixe et il me sourit en plongeant son regard dans le mien et pour la première fois depuis que je le connais, j’ose me dire que je le trouve beau. Loin de ces grands airs, c’est un homme charmant, à l’écoute, drôle aussi quand il le souhaite et définitivement beau.
Il s’approche de moi, toujours en silence, avant de prendre la direction de la voiture. Je souris et lui emboite le pas. Je ne saurais pas dire ce qui se passe, mais dans un élan que je ne me pensais pas avoir, je me retrouve à sa hauteur et lui attrape la main. Il ne s’arrête pas de marcher et pourtant il tourne la tête vers moi et me souris, ce qui me fait chaud au cœur. Les quelques mètres jusqu’à la voiture me paraissent beaucoup trop court et je quitte la chaleur de sa main. Serait-ce du regret que je ressens ? Je ne sais pas. La voiture redémarre et nous roulons encore un très long moment, toujours sans un mot. Je finis par fermer les yeux et me laisser guider, perdue dans mes pensées.
La voiture finie par ralentir et se garer. J’ouvre les yeux et je découvre un paysage qui me coupe le souffler. La mer s’étend devant moi et je constate que la journée doit être bien avancée, le soleil sera bientôt couché. Avant que je ne puisse réagir, ma portière s’ouvre et je vois la main du blond tendue vers moi. Je la prends sans hésitation et le suit sur la plage. A part un couple au loin et un joggeur, il n’y a personne, ce qui me soulage.
Nous faisons quelques mètres et nous arrêtons. Mes yeux se perdent dans l’immensité face à moi et une nouvelle fois je me sens apaisée. Je me laisse tomber sur le sable et enlève mes chaussures ainsi que mes chaussettes, appréciant la sensation du sable sous mes pieds. Drago s’assoit près de mois mais lui, garde ces chaussures. Je soupire.
« - Je te remercie vraiment pout tout ce que tu fais pour moi. »
Il me regarde avec un sourire doux et bienveillant.
« - C’est un plaisir. Je suis content que tu te sentes bien aujourd’hui, que tu te sentes bien ici aussi.
- Je te le dois. Et c’est apaisant le bruit de la mer, la vue, le soleil couchant. Mais j’ai l’impression que toi, tu n’es pas tout à fait heureux. »
Il est surpris, je le vois, il n’a pas de masque avec moi. Il soupire et détourne le visage, regardant droit devant lui.
« - Je serais pleinement heureux quand tu seras définitivement libre. Je suis inquiet pour toi, tous les jours que Merlin fait. Je voudrais… je ne sais pas, remonter le temps, l’arrêter ou alors te garder ici à vie pour te savoir en sécurité, te garder pour moi tout seul. »
Ces mots me troublent, je ne sais pas exactement comment je devrais les interpréter mais je suis touché. Il finit par replonger son regard dans le mien.
« - Je vais m’en sortir, mais je ne peux pas faire n’importe quoi, lancer une procédure de divorce et partir comme ça. »
Ses yeux s’assombrissent, je sais que cette discussion ne nous plait pas, nous l’avons commencé et nous devons la finir.
« - Pourquoi pas ? Tu n’as pas besoin de lui, tu le quitte, tu t’éloignes définitivement de lui, tu portes plaintes et il pourrira en prison.
- Drago… Tu ne m’aide pas là… Nous sommes mariés je te rappelle, c’est désormais un homme avec beaucoup d’influence et…
- Tu en as, tous nos amis en ont et rien que seul, j’en aurais plus que lui !
- Tu vaux mieux que ça, tu le sais. Je ne peux pas demander à Blaise de me représenter, je te l’ai dis et il y a… Nous nous sommes mariés sans contrat de mariage, il pourrait me réclamer des sommes folles, me prendre tout ce que j’ai, tout ce qu’il pourrait me rester… J’ai investi dans sa société et…
- Alors tu es en droit de demander ta part de son entreprise. Où est le problème ? Tu pourrais tout recommencer et tu pourrais venir t’installer ici, tu peux rester à l’appartement aussi longtemps que tu le voudras, tu peux emménager définitivement ici et je t’embauche dans ma société par la même occasion. »
Ces mots me vont droit au cœur, je souris sincèrement et bien que l’idée soit intéressante, en l’état actuel des choses, je ne pourrais pas accepter.
« - Le problème c’est que mon nom n’apparait nulle part dans les documents de sa société et je veux pouvoir être capable de rebondir et me trouver une maison sans attendre et sans t’étouffer de ma présence, tu mérites de retrouver ton lit. »
Il sursaute et se passe une main dans les cheveux, il a compris mon message. J’ai compris il y a quelques jours qu’il attend que je sois endormie pour aller se coucher dans le canapé, je sais qu’il veut que je me sente à l’aise et je crois qu’il a peur de me déranger. J’apprécie beaucoup son aide et j’ai déjà réfléchis aux problèmes, je sais qu’il existe une excellente avocate spécialisée dans les divorces délicats qui saurait m’aider, il faut que j’arrive à trouver des documents prouvant mon investissement dans l’entreprise. Dereck est intelligent, il ne me laissera pas faire aussi facilement.
« - Reste avec moi, Hermione. Je te le demande, je t’en supplie, reste avec moi. Je suis sérieux. »
Je vois bien qu’il est. Je sens dans son regard une bienveillance incroyable et même si je me sens bien chez lui, il va bien falloir que je le laisse retrouver ces habitudes. Je ne sais pas quoi lui répondre, d’un côté, je sais que personne ne viendra me chercher, mais d’un autre, je me dis que je n’ai jamais fuis devant une situation aussi compliquée soit-elle alors il faut que je gagne cette bataille, après nous verrons, je pourrais peut-être envisager de m’installer en Italie aussi.
Je soupire et me rapproche de Drago, qui ne me quitte pas des yeux. J’attrape son bras et me blottit contre lui, sa main libre venant rejoindre mon bras et je le sens poser sa tête sur la mienne. Je suis bien avec lui, je le reconnais et je n’aurais jamais cru cela possible un jour…
Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés là, en tout cas assez pour voir le soleil se coucher sur l’horizon. Ce simple moment m’a fait un bien fou et s’il pouvait durer, je l’apprécierais encore et encore. Je sens Drago bougé et je me détache de lui, presque avec regret et déception. Il se lève et me tends ces mains que je prends pour m’aider à me relever. La nuit est tombée, alors je suppose qu’il est temps pour nous de rentrer. Je ne sais pas tout à fait l’heure qu’il est, mais je n’ai pas envie de finir la journée ainsi.
« - Tu penses que nous pourrions aller voir Ginny et Harry avant de rentrer ? »
Il me regarde légèrement surpris mais il me sourit. Je suis sure qu’il aurait adoré me faire une remarque, me dire qu’il a eu raison de me forcer à sortir, je le connais, mais il se retient. Il est d’accord pour passer chez les Potter mais nous allons avant tout ramener la voiture et il préfère utiliser le réseau de cheminée de son appartement de Londres, alors je le suis.
La route du retour me parait beaucoup plus rapide que l’allée, nous devons être plus proche de l’appartement que prévu. Nous ne perdons pas de temps, nous montons et sans attendre, je vois le blond ouvrir la porte dans l’entrée, il attrape ma main, sa clé et un instant plus tard, nous voilà dans son autre appartement. Je ne suis venue qu’une seule et unique fois ici et je souris en regardant autour de moi. Les lieux semblent presque habités, c’est simple mais en même temps, très classe, à l’image du propriétaire. Il n’a toujours pas lâcher ma main et sans attendre nous prenons la direction de sa cheminée. Avant de s’y engouffrer, je le vois sortir son téléphone puis hésiter.
« - Nous allons faire différemment. Viens, on va transplaner dans la rue à côté. »
Je ne comprends pas tout de suite ce changement de programme, mais je ne dis rien et je le suis. Nous descendons quelques escaliers et sortons dans la rue. Il y a quelques passants mais nous ne nous attardons pas et marchons d’un pas rapide dans une rue adjacente. Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que Drago se rapproche de moi, il passe ces bras autour de moi, je m’accroche à lui par réflexe et il nous fait transplaner.
Nous voilà devant la porte de chez nos amis et je ne sais pourquoi, je prends bien soin de rester derrière le blond. Il sonne à la porte et après quelques minutes, la porte s’ouvre sur Harry qui sourit en voyant l’homme devant lui.
« - Tu es seul ? »
A ces mots, Drago se déplace et mon meilleur ami me voit, il a l’air soulagé. Il nous fait entrer rapidement et nous nous dirigeons dans la cuisine où je vois Ginny et Sirius autour de la table. Ma meilleure amie se jette dans mes bras tandis que le petit garçon hurle de joie de sauter dans les bras de son parrain. Je ne vais pas nier que son contact m’avait manqué, je suis contente d’être là, d’aller mieux et de pouvoir sourire de bonheur.
Nous prenons place avec eux et nous commençons à discuter joyeusement, j’ai l’impression que cela fait des siècles que nous n’avons pas eu ce genre de moment, calmes, sereins, vrais. Cela me réchauffe le cœur et Drago, assis à côté de moi, à l’air tout aussi heureux que moi.
Les minutes commencent à doucement défilées, je suis bien mais ce que j’ignorais, c’est que ce calme serait de courte durée. Alors que Ginny nous propose de rester diner avec eux, nous entendons la sonnerie de la porte. Mes amis échangent un regard et je comprends qu’ils ne semblaient pas attendre de la visite ce soir. Sans hésitation, j’attrape la main de Drago sous la table alors que Harry part ouvrir.
POV de Drago
Je sens la main de Hermione tremblé et je dois bien avouer que je ne suis pas rassuré non plus. Le temps semble s’être figé et je pris tous les plus grands mages que ce weekend se termine aussi bien qu’il a débuté.
« - Où est-elle ? Ecarte toi ! »
Mes pires craintes viennent de prendre formes à l’entente de cette voix. Je regarde Hermione et je vois qu’elle est tétanisée. Je ne sais pas si cela est une simple coïncidence ou non, mais Dereck est là !
« - HERMIONE !!!
- DERECK ! Ca suffit maintenant ! Rentre chez toi !
- Ne joue pas au héros avec moi, Harry, je sais qu’elle est ici ! »
A ces mots je soupire. Que faire ? Je ne suis pas sûr que la fuite soit la meilleure des solutions, se battre, qui plus est devant Sirius serait de la folie et je ne suis pas certain de pouvoir me modérer.
« - ARRETE MAINTENANT ! Je ne te permets pas de faire irruption chez moi de la sorte, Dereck
- Alors ramène la ici tout de suite ! Inutile de me mentir, je sais qu’elle est là, j’étais certains qu’elle finirait par venir vous rendre visite ! »
Je me lève discrètement, lâchant Hermione et je me pince l’arête du nez. Ce psychopathe est allé jusqu’à faire surveiller tout le monde et moi, au lieu de suivre ma première idée d’utiliser la cheminée, nous avons transplaner devant la porte. Elle me rejoint et tente de croiser mon regard. Je me sens si coupable que je suis incapable de la regarder dans les yeux, je baisse le visage, fixant mes pieds comme un enfant prit en faute.
Avant d’avoir eu le temps de réaliser encore plus mon erreur, j’entends des pas et surtout, j’entends la voix de la femme que j’aime dans le couloir. Elle me parait si loin de moi..
« - CA SUFFIT ! C’est bon, Dereck, arrête ! Tu fais peur à Sirius. »
Fin. Je ne l’ai pas retenue, elle y est allée, c’est trop tard. Je lève les yeux et comprends qu’elle a quitté la cuisine, elle m’a quitté, moi. Je soupire et m’avance lentement vers la porte, Ginny est dans le couloir également, près de son mari et je vois cet homme, cette pourriture en face de nous. Les Potter sont la seule barrière entre lui et Hermione, je me sens impuissant.
« - Je vais rentrer avec toi, inutile de faire un scandale. »
Son regard est loin d’être rassurant, je vois son sourire en coin et je serre les poings, voulant éviter de me jeter sur lui et le frapper de toutes mes forces.
« - Te voilà enfin revenu à la raison, chérie.
- Laisse-moi une minute, que je dise au revoir à mes amis correctement. »
Alors qu’il lève un sourcil interrogateur, elle continue.
« - Je ne fuirais pas, attends-moi dehors, tu n’es pas le bienvenu ici. »
Il laisse échapper un rire dédaigneux et sans un mot, il rebrousse chemin et ferme la porte de l’entrée derrière lui. Elle ne peut définitivement pas faire une chose aussi inconsciente, elle ne peut pas retourner avec cet homme, pas après tout ce qu’il lui a fait subir, pas après tout ce qu’elle a traversé et surtout, pas après tout ce que nous avons vécu ensemble pour qu’elle aille mieux…
Je ne réalise pas tout de suite alors que je la vois embrasser Harry, qui semble tout aussi en colère que moi, Ginny pleure et après une forte embrassade, elle retourne dans la cuisine auprès de Sirius, qui n’a pas bougé d’un pouce. Ils prennent le petit et se dirige vers le salon, nous laissant seuls, Hermione et moi dans le couloir. Je la fixe et je vois ces yeux briller.
« - Ne m’en veux pas, s’il te plait. Je ne te remercierais jamais assez, mais il faut que je prenne mes responsabilités maintenant…
- Ne pars pas, je t’en supplie, Hermione, ne fait pas ça. Je suis désolé, je n’aurais pas dû t’emmener ici, j’aurais du prendre la cheminée… Pardon. »
Elle s’approche de moi et sans réfléchir, je prends son visage entre mes mains, collant mon front au sien. Je sens ces mains sur les miennes et peu importe mon éducation, mes principes et tout le reste, à cet instant, je sens et je sais que je vais craquer, les larmes ne sont plus très loin.
« - Ne ferme pas ta porte à clé…
- Reviens-moi, Mione. Reviens-moi. »
Elle se blottit complètement dans mes bras, son nez dans mon cou et je la serre autant que possible, déposant des baisers sur son front et ces cheveux. Cette étreinte me brise, me fait mal et la laisser partir me tue. Je capitule, la laissant se détacher de moi et je la suis du regard jusqu’à la porte. Elle l’ouvre, Dereck est debout et il me lance un regard narquois. Ces yeux tentent de me rassurer et après un dernier sourire, elle finit par disparaitre avec son bourreau.
Mes pieds me guident vers le salon et je me laisse tomber sur le premier fauteuil se présentant à moi. J’ai le cœur en miette, j’enfouis mon visage dans mes mains et pour la première fois depuis très longtemps je pleure. J’ai le cœur brisé, j’ai mal et j’ai la sensation de l’avoir perdu, encore une fois. J’ai une nouvelle fois perdue la femme que j’aime, je n’ai pas su la protéger et je m’en veux car j’ai l’impression d’être responsable de cette fin. Je ne vois rien, je n’entends plus rien, je pleure, je ne sens même pas la main de Harry sur mon épaule ni même les bras de Ginny autour de moi, je suis purement et simplement cassé, anéantit.