La couleur des sentiments

Chapitre 5 : Histoire d'amour à tout épreuve

6778 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus d’un an

Chapitre 4 : Histoire d’amour à toute épreuve

 

Chez Ron et Mary.

 

Après les révélations qu’Harry avait fait la veille au soir, au Square Grimmaurd, Mary avait quitté les lieux sans plus de cérémonies. En réalité, la jeune femme n’avait pas été loin, elle s’était laissé tomber sur les marches du perron et avait pleuré pendant quelques instants avant d’entendre la porte s’ouvrir derrière elle. Ron s’était assis près d’elle et sans un mot l’avait prise dans ces bras. Elle ne savait pas combien de temps ils étaient restés là, mais elle avait pleuré, sans pouvoir s’arrêter. Comment remettre en question le comportement d’un homme qui n’est autre que son propre frère. C’était comme si le temps venait subitement de s’arrêter ou bien que la Terre ne tournait plus rond, c’était tout simplement le monde à l’envers. Finalement, le jeune roux avait conduit sa petite amie jusqu’à la voiture et il les avait ramenés chez eux, quelques kilomètres plus loin. Il n’avait pas réfléchi et sans attendre, ils s’étaient dirigés jusqu’à leur chambre où il avait pris soin de Mary, la réconfortant, lui parlant, la rassurant puis elle avait fini par s’endormir, les yeux rouges d’avoir trop pleuré.

 

Ce matin, Ron avait envahit très tôt la cuisine. Contrairement à Mary, qu’il avait senti se lever dans la nuit, il avait plutôt bien dormi et il s’était dit que cela pourrait être une bonne chose de lui préparer un bon petit déjeuner afin qu’elle puisse se remettre de ces émotions et qu’ils puissent discuter un moment. Le café, le jus d’orange, les œufs, le bacon et des muffins en tout genre étaient près et n’attendaient plus qu’à être mangé. Il était déjà 9h00 et le jeune homme finit par s’installer commençant à se servir une tasse de café quand sa petite amie apparut. Sans attendre, il lui fit signe de le rejoindre, ce qu’elle fit sans hésitation. Elle se laissa tomber sur la chaise près de lui et ouvrit des yeux gourmands sur toute la nourriture qu’elle voyait étalé devant elle. Elle attrapa un muffin qu’elle mit dans sa bouche non sans un gémissement de gourmandise, avant de poser sa tête sur l’épaule de son compagnon.

 

« - J’adore quand tu prépares le petit déjeuner de cette manière. »

 

Un silence suivit ces paroles. Chacun était dans ces pensées, relatant encore et encore les dires d’Harry et de Ginny la veille. Finalement, le roux prit son courage à deux mains.

 

« - Comment tu te sens, ce matin ? Je sais que tu t’es levée dans la nuit. »

 

La jeune femme poussa un léger soupir avant de répondre.

 

« - J’avais besoin de réfléchir et je voulais être un peu seule. Je ne voulais pas t’inquiéter mon cœur. »

 

Ron se détacha de Mary et lui fit face. Ces mains étant posées sur la table, il les prit dans les sienne et lui sourit doucement.

 

« - Ecoute, chérie. Je sais bien que toute cette histoire est complètement folle, mais sache que je suis là, je te soutiendrais toujours, quoi que tu fasses et quoi que tu décides. »

 

Elle lui fit un sourire timide, sentant les larmes lui monter aux yeux.

 

« - J’ai réfléchit pendant des heures et des heures et… Vous connaissez Hermione depuis beaucoup plus longtemps que moi, mais… il s’agit de mon frère.

- Mon cœur, je sais que tout ça te fait souffrir, et comme tu le dis, Harry et moi connaissons Mione depuis des années. Bien sûr, Dereck est ton frère et tu le connais mieux que personne, mais je crois que si Mione est venue chez Ginny et Harry, c’est que les choses sont graves, elle n’aurait pas menti, ce n’est pas son genre. »  

 

La jeune femme regardait son compagnon, les larmes aux yeux et le cœur brisé. Bien entendu, il avait raison, elle savait bien qu’Hermione ne pouvait pas être le genre de femme à porter des accusations aussi graves. Et bien qu’elle connaisse son frère, Mary ne pouvait pas nier l’évidence, Harry et Ginny semblaient beaucoup trop inquiets pour que toute cette histoire ne soit qu’une vaste blague de leur part. Pendant plusieurs minutes, le silence se fit dans la cuisine, car la vérité, c’est que Mary doutait. Ces longues heures de réflexions nocturnes lui avaient permis de peser le pour et le contre et de toute évidence, il était inconcevable que des personnes aussi honnêtes que la sœur et le meilleur ami de son compagnon, ne portent des accusations qui ne soient pas fondées. Mary doutait aussi car, depuis quelques temps déjà, ils avaient tous vus que Dereck et Hermione affichaient en public, un air d’un couple peut-être un peu trop heureux mais ce n’était pas le même comportement qu’aux premiers jours et en y réfléchissant bien, elle savait que son frère était ambitieux, voire trop, et qu’il aimait avoir tout ce qu’il voulait, avec trop d’exigence.

 

« - Ron, à quand remonte notre dernière visite chez eux ? »

 

A cette question, le rouquin ouvrit des yeux surpris. Oui, Mary avait énormément réfléchi et avec quelques heures de sommeil en plus, certains détails lui paraissaient encore plus clairs, plus flagrants et pourtant, aucun d’eux n’y avaient prêtés attention avant.

 

« - Je ne sais pas trop, plusieurs mois. Il y a eu la crémaillère après le mariage et… »

 

Le silence se fit pendant une longue minute.

 

« - Nous n’y sommes jamais retournés par la suite… Chéri et si… »

 

Tout d’un coup, la jeune femme sentit ses entrailles se tordent. Elle ne voulait pas y penser mais force est de reconnaitre que le scénario qui était en train de se construire dans sa tête lui faisait monter les larmes aux yeux, sans qu’elle ne puisse les retenir. Des idées sombres se profilaient et les pires images lui traversaient l’esprit.

 

« - Et s’il avait déjà fait ça avant… Par Merlin… Si ce n’était pas la première fois…

- Quoi ? Tu n’y penses pas sérieusement ?

- La preuve est là et… Oh non… »

 

Devant ces larmes et la détresse qui se faisait ressentir, Ron prit sa compagne dans ces bras pour tenter de la consoler. Cette idée lui avait effleuré l’esprit, mais il avait préféré de ne pas y penser plus longuement. Mais, si Mary y pensait également, alors il faudrait qu’il essai d’en apprendre un peu plus et de chercher la vérité directement auprès de sa meilleure amie.

 

« - On ne sait rien, peut-être que…

- Non, réfléchis… C’est ça, je le sens… Par Merlin… »

 

Dans un sursaut, la jeune femme se détacha du roux et son regard se perdit au loin.

 

« - Il n’en était pas à son coup d’essai. C’est pour cette raison que nous n’allions jamais chez eux, qu’il surveillait de près Hermione…

- Mais non, voyons, c’est…

- Possible ! Elle ne venait jamais sans lui mais lui est déjà venu sans elle, prétextant qu’Hermione était souffrante. Après le mariage… Dereck s’est jeté dans le travail, tu ne te souviens pas qu’elle nous a dit, qu’il passait tout son temps à son bureau.

- Oui, admettons, mais en quoi cela prouve qu’il a déjà levé la main sur elle ?

- Tu te souviens du week-end que nous avons fait en Grèce pour fêter l’anniversaire de mariage de Ginny et Harry, il y a quelques mois. On avait une superbe villa avec piscine et elle a refusé de se baigner et n’a même pas profiter du soleil.

- Je m’en souviens, oui… »

 

La jeune femme pâlit, tourna un regard vide vers Ron et dit d’une voix blanche :

 

« - Mon frère est un monstre… »

 

Ne sachant pas quoi faire, Ron se contenta de prendre sa compagne dans ces bras en analysant ces dernières paroles. Tout ce que Mary venait de dire ne paraissait pas insensé, bien au contraire. La seule chose réconfortante, était que Hermione était en sécurité, avec Drago et surtout loin de Londres.

 

Après plusieurs minutes à parler, Mary finit par se détacher du rouquin et avant d’avoir pu lui dire quoi que se soit, elle courra en dehors de la pièce. Ron la regarda sans comprendre et soupira. Il savait que l’annonce de la veille devait être dure à encaisser pour elle, mais cela faisait également plusieurs jours qu’il avait remarqué que la jeune femme n’allait pas très bien. Elle était tout le temps les yeux dans le vague, l’esprit ailleurs et parfois un peu distante. Il avait mis tout cela sur la fatigue du restaurant car cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas pris de vacances. Il soupira une nouvelle fois et souris légèrement à Mary quand elle revient s’assoir à sa place.

 

« - Mon cœur, qu’est-ce qui ne vas pas ? Tu es malade ? Tu veux aller voir un médicomage ?

- Ron, non… Je… »

 

La jeune femme baissa les yeux sur ces genoux un instant. Elle finit par se lever et commencer à faire les cens pas dans la cuisine. Elle s’arrêta net et fixa le jeune homme dans les yeux.

 

« - Je suis désolée… On n’en a pas vraiment… Enfin, c’est surement pas… Et pas ce matin, mais en même temps…

- Mary, chérie, je ne comprends absolument rien à ce que tu me racontes. »

 

La jeune femme le fixa un instant et quelques secondes plus tard, des larmes commencèrent à couler le long de ces joues.

 

« - Ron, je suis désolée…

- Mais de quoi ?

- Je suis enceinte. »

 

Le jeune homme ouvrit des yeux ronds à cette annonce. Bien évidemment, si on lui avait dit ce matin-là au réveil qu’il apprendrait une telle nouvelle, il ne l’aurait jamais cru. Ne sachant quoi répondre, il finit par sourire et se lever pour prendre Mary dans ces bras. Il commença à rire avant de lui prendre le visage entre les mains.

 

« - Epouse-moi, chérie !

- Quoi ?

- C’est merveilleux non ? Un bébé avec toi. Ah ah ! Epouse-moi ! Epousez-moi toi et le bébé. »

 

La jeune femme sembla troublée. Lorsqu’elle avait commencé à se sentir mal, elle avait mis cela sur le compte de la fatigue, mais l’une de ces collègues lui avait dit que ces symptômes ne semblaient pas liés uniquement à de la fatigue. Mary avait fait la sourde oreille, refusant de vouloir envisager cette possibilité. Après quelques jours de doutes et de peur, son amie avait fini par lui apporter un test de grossesse moldue ainsi qu’un test sorcier. Tous les deux avaient confirmes ce que la jeune femme refusait d’admettre.

 

Elle avait réfléchit à différente manière d’amener la nouvelle à son compagnon, imaginant sa réaction mais elle se décourageait toujours.

 

Avec les évènements de la veille, Mary savait que le moment n’était pas le meilleur pour parler de maternité, mais quand aurait-il été le mieux ? Au moins à présent, Ron savait mais elle n’avait pas imaginé qu’il serait si heureux et qu’il lui demanderait sa main.

 

« - Mary, chérie, je sais que ça parait fou, mais il y a un moment que j’y pense et malgré les évènements d’hier et ceux qui viendront dans les prochains jours, ma demande ne peut être mieux faites que maintenant.

- Je ne savais pas comment te le dire…

- Peu importe, je suis heureux. Il n’y a pas d’homme plus heureux que moi et je veux tout avec toi, je veux faire ma vie avec toi, avoir des enfants avec toi et je veux que tu m’épouse. Alors ?

- Oui. Oui, c’est d’accord »

 

A ces mots, tout d’eux éclatèrent de rire et Ron fit tourner la jeune femme dans ces bras. Malgré de sombres nouvelles, leur rayon de soleil avait été cette annonce et ils ne pouvaient pas être plus heureux.

 

POV de Drago

 

J’ouvre les yeux et baille un bon coup afin de me remettre les idées en place. Je sens que mon bras est engourdi et je tourne la tête vers ma voisine. Hermione dort toujours, la tête sur mon épaule. La situation est toujours très complexe pour moi, je ne sais pas trop comment gérer mais je sais que je ne veux pas la laisser tomber, je ne peux pas, se serait au-dessus de mes forces.

 

Quoi qu’il en soit, je ne peux pas la laisser seule toute la journée ici. Bien qu’elle soit en sécurité, il est hors de question qu’elle reste seule, je ne veux pas l’inquiéter ni qu’elle me fasse une nouvelle crise d’angoisse. Je me dégage de son étreinte le plus lentement possible et me lève du lit sans un bruit. Je quitte la chambre et me rends dans le salon en prenant soin de fermer la porte derrière moi.

 

En vérifiant l’horloge, je me rends compte qu’il est déjà 8h passé. Il faut que je prévienne au bureau que je ne passerais pas aujourd’hui. Je crois que je vais également déplacer mes rendez-vous de la semaine prochaine. Avoir une société de conseils et d’investissements c’est bien joli mais là, je n’ai pas la tête aux affaires, le weekend m’aidera à mettre un peu d’ordre dans mes idées. Je prépare le café et le lance pendant que je commence à écrire mon message pour mon assistante. Je me félicite quand même de ne jamais prévoir de rendez-vous le vendredi.

 

J’ouvre tous les rideaux de l’appartement et observe le beau ciel bleu qui s’offre à moi. C’est encore une journée magnifique qui s’annonce et j’espère que je saurais être en mesure de la passer comme il se doit. Il faut que je fasse sortir un peu Hermione, qu’elle puisse se détendre avec moi et si possible, qu’elle commence un peu à me parler, je pense que ça lui fera du bien mais je ne peux pas la forcer. Je m’installe à table et après réflexion, je pense qu’il serait plus simple et plus rapide pour moi d’appeler au bureau plutôt que de rédiger un mot.

 

POV d’Hermione.

 

J’ouvre les yeux lentement et instinctivement, je mets ma main à côté de moi, mais la place est vide, Drago est déjà debout. Les évènements de la veille au soir me reviennent en mémoire et je soupire. Je m’en veux d’être aussi faible, mais c’est tellement dur pour moi d’arriver à me contrôler. Je plains Drago, il doit me prendre pour une pauvre fille pleurnicharde…

 

Nouveau soupire. D’un autre côté, je ne peux pas m’empêcher de le remercier profondément de m’héberger chez lui, je ne sais pas où j’aurais été s’il n’avait pas été là. Je lui en ai voulu pendant un moment quand il a quitté Londres et voilà qu’aujourd’hui, il joue les baby-sitters avec moi, je suis désespérante.

 

Je me lève lentement et m’apprête à le rejoindre dans le salon. Bien qu’il m’ait donné les affaires que Ginny lui a prêté pour moi, je me sens bien dans son pantalon et son t-shirt, alors je continue de dormir avec, je suis à l’aise dedans. J’ouvre la porte et fait un pas dans l’autre pièce quand je l’entends parler.

 

« Amélie ? Bonjour, c’est Drago… Oui, je vous remercie… Pouvez-vous… Ah ? C’est parfait. Dite à Marc de s’occuper de la réunion de lundi s’il vous plait et… Vraiment ? Il n’a rien dit que vous ayez pris cette initiative ? Vous êtes une perle, je ne sais pas ce que je ferais sans vous… »

 

J’écoute malgré moi sa discussion et bien sûr, je n’en comprends que la moitié. Cette Amélie doit être une femme exceptionnelle pour qu’il lui parle de la sorte. Je soupire et m’avance un peu plus dans la pièce où je le vois faire les cent pas devant la baie vitrée. De l’autre côté, j’entends le café dans la cuisine et m’y dirige. Il a terminé de coulé, alors je prends deux tasses que je remplis et que j’emmène jusqu’à la table du salon. Drago me voit et me fait un magnifique sourire.

 

Ce sourire… Drago est un bel homme, il le sait et je l’ai vue faire ce sourire tellement de fois, mais la plupart du temps, il sonnait faux. Aujourd’hui, j’espère que ce sourire est sincère, pour moi. Je suis ridicule, je m’en rends bien compte, mais bon… Il continue de marcher et de parler au téléphone.

 

« Prenez mes messages, et s’il y a des urgences… Désolé, oui je sais que vous savez quoi faire en cas d’urgence… Je passerais la semaine prochaine faire un point avec Marc. Envoyez-moi son planning en fin de journée si vous avez un moment, j’aviserais si besoin. Hum… Hum… Non, je ne sais pas encore… Hum… Oui, quelques jours… Très bien… Merci Amélie, aurevoir. »

 

Il raccroche et se tourne vers moi avec son sourire. J’aime voir ce sourire, il lui va très bien. Il regarde la table et me regarde avant de se diriger vers la cuisine. Je ne sais pas ce qu’il est parti chercher mais je l’attends. En repassant près de moi, il passe rapidement sa main dans mon dos et pour une fois, je ne sursaute pas. Il semble avoir pris conscience de son geste car il s’assoit en face de moi en me fixant avant de s’excuser.

 

« - Ne t’en fais pas. Tu sais, si tu as du travail, tu ne devrais pas le repousser.

- Hein ? Tu plaisantes ? Il est tout à fait hors de question que je te laisse seule. Il fallait que je prenne des vacances et de toute façon, je crois que tu n’as pas le choix.

- Oh… Ne t’oblige pas à jouer les gardiens ou les baby-sitters à cause de moi…

- Je ne joue à rien et arrête de croire que je m’oblige comme tu dis… J’ai un vice-président qui gère très bien sans moi et une assistante géniale. Les employés savent ce qu’ils ont à faire et comme je suis le patron, je fais ce que je veux.

- Tu sors avec elle ?

- Amélie ??? Par Merlin, non ! J’avais du mal au départ mais, j’ai vite changé d’avis sur son compte. Elle est avec moi depuis que j’ai ouvert ma société, elle a un sacré caractère, elle me tient tête et elle a grandi chez les moldues, c’est la 2ème sorcière de sa famille après sa grand-mère. Elle te ressemble beaucoup tu sais… »

 

A ces mots, je le regarde, surprise. Je ne sais pas trop si je dois prendre sa remarque comme un compliment ou bien un reproche.

 

« - Elle sait me dire quand je dépasse les limites et me tient tête tout le temps. Elle est comme toi, quand tu répondais en classe et m’envoyait balader à tout bout de champ.

- Je n’avais pas peur de toi à l’époque où tu n’étais qu’un petit idiot prétentieux.

- Elle est comme cela aussi… Et puis de fil en aiguille, j’ai appris à la connaitre et je l’admire. Je la respecte et elle est brillante dans son travail, sans parler du fait qu’elle sort avec mon vice -président mais ils pensent que je ne suis pas au courant. »

 

Je le vois rigoler et je souris malgré moi. Il n’était pas comme ça avant, il n’était pas aussi ouvert et jamais je n’aurais cru qu’il serait aussi amical avec d’autres personnes que ces amis proches. Il a toujours été si froid, si distant, que je ne pensais pas le voir rire, sourire ou faire des blagues dignes des jumeaux Weasley. Par moment, je regrette de ne pas être aussi proche de lui que le sont Ginny et les autres, mais j’apprécie les moments que nous passons tous ensemble et je suis contente qu’il soit revenu.

 

Voir mon ancien pire ennemi aujourd’hui me ferait presque regretter nos mois de recherches et les semaines qui ont suivies la grande guerre. Si j’avais su à l’époque que ma vie deviendrait si misérable, il est évident que j’aurais fait d’autres choix et pris un autre chemin. J’aurais agis différemment et je me serais peut être fait d’avantage confiance.

 

Je baisse les yeux vers ma tasse de café et soupire un instant. La Hermione d’avant me manque, j’aimerais bien la retrouver, changer, tout effacer et recommencer, mais il est impossible de revenir 3 ans en arrière. Et encore, j’aurais voulu être 5 ans en arrière, juste après la guerre et avant son départ. Sans que je ne m’en rende compte, des larmes ont recommencer à couler sur mes joues. Je suis vraiment pathétique, je passe mon temps à pleurer. Je n’entends pas Drago se lever et venir vers moi. Il prend mon visage entre ces mains et le tourne pour que je lui fasse face. Il s’est accroupit devant moi et me regarde fixement avant de me faire un léger sourire.

 

« - Je suis là, d’accord ? Je serais toujours là pour toi, Mione, et je ne laisserais plus personne te faire du mal, je ne te quitterais plus jamais. »

 

Mes larmes coulent encore tandis que ces mots font échos dans ma tête. A part Ginny, Harry et Ron, jamais Drago n’avait utilisé ce surnom avec moi, jamais il n’avait exprimé ce semblant de regrets. Je ne sais pas ce que ces mots veulent dire mais ils me font du bien. Ces yeux ne mentent pas, je sais qu’il dit vrai, je sais qu’il m’aidera et que je peux lui faire confiance pour m’en sortir.

 

Je m’approche de lui et finit par quitter ma chaise pour me mettre à sa hauteur et forcer le passage de ces bras. Je passe les miens autour de lui et me blottit contre son torse pendant qu’il m’entoure et me caresse doucement les cheveux. Il y dépose un baiser, je le sens et je souris.

 

« - Merci. »

 

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés comme ça, mais j’ai fini par me détacher un peu de lui. Il m’a souri et m’a aidé à me relever et nous avons terminé notre petit déjeuner. Après cela, nous avons rapidement ranger puis je suis partie prendre une bonne douche pendant que Drago s’est installé dans le canapé, devant la télé.

 

Pour la première fois depuis plusieurs jours, je me sens bien. Je sais que le chemin est long avant que les choses ne s’améliorent réellement, mais je pense que malgré le fait que mon cauchemar soit loin d’être derrière moi, je peux peut-être commencer à espérer une fin plus heureuse pour moi…

 

POV de Drago

 

Une nouvelle journée est passée et je suis plutôt fier de moi. Après qu’Hermione soit partie dans la chambre, j’ai longuement soupiré en repensant à ce qu’il s’était passé quelques minutes plus tôt. L’envie de l’embrasser était tellement forte que j’aurais pu céder à mes pulsions si je ne savais pas me contrôler. L’amour est un sentiment vraiment très complexe, il peut vous faire penser, croire et accomplir n’importe quoi.

 

Je me suis préparé à mon tour et je suis venu m’installer dans le salon, avec Hermione. Au départ, je ne savais pas bien quoi lui proposer puis j’ai pensé à mon bureau.

 

« - Au fait, j’ai oublié de te dire, il y a une bibliothèque dans mon bureau.

- Euh…

- Oui… Enfin… Je sais que tu adorais lire… J’ai pu récupérer quelques livres au Manoir avant qu’il ne soit confisqué et avec mes différents voyages, je me suis fait une petite collection d’ouvrages très intéressant.

- Sérieusement ? »

 

Elle était dans le canapé, à côté de moi, et quand je l’ai regardé, je l’ai vu me fixer avec une drôle de tête. Je n’ai pas su si c’était de la satisfaction ou de la curiosité ou bien encore autre chose. Je levé un sourcil interrogateur.

 

« - J’ai l’impression que cela fait des années que je n’ai pas ouvert un livre… »

 

Ok, je vois… Cet aveu signifie que même le simple fait de lire lui a été retiré par son idiot de mari, je n’ai pas osé y croire mais je n’ai rien dit, ne voulant pas déclencher une dispute inutile.

 

« - Elle est moins impressionnante que Poudlard, mais je pense que tu pourrais y trouver ton bonheur. Je sais que toi, tu apprécieras ces ouvrages.

- Ça te ne dérange pas, vraiment ? Je veux dire, qu’est-ce que tu vas faire toi ?

- J’ai des dossiers que j’avais ramené pour étude. J’ai des clients qui ont des projets, il faut bien que je commence quelque part, j’ai quelques recherches à faire.

- Oh, je vois… Tu as besoin d’un peu d’espace alors… »

 

Elle a fait une grimace rapide mais j’ai eu le temps de la voir. La connaissant, je suis sûr qu’elle a dû se faire de fausse idée sur mes propos mais passons.

 

« - Je vais travailler ici, rien ne t’empêche de rester avec moi, si tu en as envie. »

 

A ces mots, elle m’a souri et elle est allée se perdre dans mon bureau. Elle en est ressortie quelques minutes plus tard avec pas moins de trois livres dans les mains. J’ai ri et elle s’est laissé tomber non loin de moi alors que j’avais ramené mes dossiers.

 

Voilà comment notre journée s’est passée. Elle a lu, j’ai travaillé et les heures ont défilé. Nous avons à peine pris le temps de manger, nous avons grignoter quelques gâteaux, avec du café et voilà tout. La journée était d’une simplicité agréable, c’est bien la première fois que j’aime autant travailler de chez moi.

 

Je lève les yeux du dossier sur mes jambes et regarde Hermione. Elle est très absorbée par son livre et ne remarque pas mon regard. L’horloge indique 18h30. Je vais pour ouvrir la bouche lorsque j’entends sonner à la porte. Elle sursaute et me fixe, avec une légère appréhension dans les yeux.

 

C’est la sonnerie de cet appartement, alors à moins que l’un de mes amis ne m’ait trahi, seule Blaise et Harry peuvent venir ici, personne ne peut venir sans eux ou sans moi. Je pose mon dossier sur la table et m’avance vers la porte. Je l’ouvre doucement et rencontre deux paires d’yeux brillants. Pansy et Blaise. Je soupir de soulagement.

 

« - Bonjour mon dragon ! »

 

POV d’Hermione

 

J’ai eu la peur de ma vie. Le fait qu’il ait répété que Dereck ne pouvait pas venir me chercher, je pensais que personne ne pouvait venir. Quand j’entends Blaise appeler Drago, je ne peux m’empêcher de rire.

 

« - Hermione chérie ! Comment vas-tu ? »

 

Blaise est un sacré numéro, il a le don de faire sourire quiconque croise son chemin. Il a l’art et la manière de détendre l’atmosphère et de rendre les choses légères. Il s’avance vers moi les bras ouverts et j’hésite. Il a dû voir mon malaise car il s’arrête à quelques mètres de moi avec un sourire en coin et une moue boudeuse. Je souris franchement et m’avance à mon tour, le laissant me prendre rapidement dans ces bras. Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas pris mes amis dans mes bras que j’en avais presque oublié le bien que cela fait.

 

« - Comment tu te sens ? »

 

Je comprends tout l’ampleur de la question et je sais bien qu’il aimerait que je lui réponde en lui expliquant tout depuis le début, mais je sais bien qu’il a compris que je ne le ferais pas tout de suite alors je lui réponds très simplement.

 

« - Je vais bien, merci de demander.

- Drago s’occupe bien de toi j’espère ?

- Oui, c’est un ange.

- Ah ? En tout cas, si j’étais toi, j’éviterais de manger sa cuisine trop longtemps. Il cuisine et mange comme un vieux célibataire endurci, c’est une catastrophe et un danger public, à mon avis. C’est la raison pour laquelle nous avons ramené le dîner ! »

 

Je rigole sans retenue et regarde Drago qui semble bouder un peu. Pansy se contente de rire le plus discrètement possible pour ne pas le vexer. En tout cas, je prendrais note des conseils du métis, surtout que j’aime bien cuisiner de temps en temps, ce sera ma façon de le remercier de m’héberger.

 

Nous nous installons dans le salon, je pousse un peu mes livres ainsi que les dossiers de Drago et Pansy y dépose plusieurs paquets de nourriture. Il faudra que je pense à lui demande un peu plus de détails sur son travail, cela doit être intéressant. Il s’occuper des boissons pendant que je prends place dans l’un des fauteuils pour laisser le canapé au couple. Juste en les regardant, on ressent les sentiments qu’ils partagent, le regard doux de Blaise et les gestes tendres de Pansy. Les voir me rend nostalgiques mais en même temps, cela accroit un peu mon sentiment de culpabilité et de regret. Drago nous rejoint et s’assoit dans le second fauteuil face à moi.

 

« - Tu sais Dray, il serait peut-être temps que tu vires tous tes sorts, c’est pénible de ne pas pouvoir venir quand je veux. »

 

Qu’est-ce que Pansy peut bien raconter ? Je l’entends lui répondre qu’il n’enlèvera rien du tout et que si elle n’était pas contente cela ne changerait rien, mais je ne comprends pas. Cet appartement est protégé bien plus que je ne le pensais, il faudrait que je pose un peu plus de questions pour savoir de quoi il s’agit.

 

Quoi qu’il en soit, nous profitons du couple pour bavarder de tout et de rien. Pansy nous raconte quelques anecdotes sur sa rubrique au journal et Blaise s’extasie d’être de plus en plus considéré comme un « grand » avocat. Silencieusement, je les remercie de ne pas m’accabler de questions, de remarques ou de réflexions sur ma situation. Quand le moment sera venu, je saurais leur parler, mais pour le moment, je ne m’en sens pas capable.

 

POV de Drago

 

J’adore mes amis et je remercie Merlin tous les jours de les avoir dans ma vie. Même si parfois j’aurais des envies de meurtres et de tortures sur Blaise. La soirée s’est vite et très bien passé et je suis ravie qu’Hermione est paru si détendue en leur présence. Je sais que les choses ne doivent pas être facile, mais je pense qu’elle va déjà un peu mieux, elle a dormi, sa magie s’est reposée et elle s’ouvre un peu, même légèrement, mais bon c’est un début.

 

Après le départ du couple, nous avons ranger rapidement le salon et elle est partie en direction de la salle de bain. Il est tard et je pense qu’elle doit être fatigué. Mine de rien, je pense que même moi, je ne vais pas faire long feu, je ne pensais que le fait de réfléchir pouvait autant fatiguer le corp et l’esprit.

 

Plusieurs minutes se sont écoulées et je pense que je peux aller la déranger un moment, avant de m’installer dans le salon. Je vais dormir sur le canapé, elle sera plus à l’aise et tranquille comme cela.

 

J’essaie d’arrêter de penser et de réfléchir sous la douche, mais pas de chance, l’eau chaude, bien qu’ayant une vertu apaisante, ne m’empêche pas de me poser tout un tas de questions. Je m’habille et passe dans la chambre. Hermione est couchée sur le côté et me fixe.

 

« - Tu retournes travailler ?

 - Oh non, je pense que ça ira pour ce soir, je vais me coucher. »

 

Elle se recule un peu et attrape un oreiller qu’elle pose au milieu du lit avant d’ouvrir la couette.

 

« - Tu peux rester là si tu veux. »

 

Je la regarde, inexpressif avant de fixer l’oreiller. Son regard suit le mien.

 

« - J’ai… Je ne veux pas te priver de ton bras… enfin…

- Je ne suis pas confortable ?

- Non… c’est juste que… pfff »

 

Je la vois chercher ces mots et rougir. Je ris.

 

« - Idiot ! »

 

Je lui souris et après être allé éteindre le salon, je me couche à mon tour. Je la regarde un instant et je ne peux pas m’empêcher de la trouver magnifique.

 

« - Je peux te demander quelque chose de personnel ? »

 

Je hausse les épaules puis me tourne, me mettant sur le côté pour lui faire face.

 

« - Pourquoi Pansy a dit qu’elle ne pouvait pas venir quand elle veut ici ? »

 

Ah, cette fameuse question… C’est vrai que c’est une histoire un peu tordue et je ne saurais pas l’expliquer dans son intégralité, mais pour moi, avoir un endroit méconnu était simplement vital. Ils auraient pu tous avoir accès à cet appartement et venir quand ils le veulent, mais j’avais besoin de garder un jardin secret, j’avais besoin de garder une part de moi aveugle aux yeux du monde.

 

J’ai acheté un appartement à Londres quelques semaines après mon retour. Il n’est pas plus grand que celui-ci, ni plus petit d’ailleurs, juste différent. Il me sert d’adresse officielle, de bureau, de garçonnière mais j’y reste rarement. Je reçois généralement mes amis, mes collègues ou parfois des rendez-vous là-bas, mais personne ne vient jamais ici. Je voulais qu’une part de moi reste dans ce pays dans lequel je me suis senti revivre après la guerre, je voulais garder une part de ce nouveau moi, un endroit vierge, où mon passé et mon nom n’exerceraient aucune influence sur ma vie.

 

« - Cet appartement n’est pas connu, il n’apparait nulle part dans mes papiers officiels ou dans mon patrimoine. Il est protégé de tout.

- Mais tu utilises la magie… Et Blaise et Pansy sont venus.

- En réalité, seul deux personnes peuvent venir ici à part moi.

- Pourquoi ? Je ne comprends pas.

- Je voulais un endroit rien qu’à moi, j’ai voulu être égoïste et protéger une partie de ma vie, de ma nouvelle vie, du nouveau Drago. J’ai fait quelques recherches et j’ai demandé de l’aide à Harry, pour les sorts, les protections, et à Blaise pour l’administratif, il fallait que cet appartement soit à moi, sans que personne ne le sache.

- Comment est-ce possible ? Si tu l’as acheté, il doit bien y avoir une transaction financière quelque part.

- Oui et non. J’avoue que je ne sais pas si je peux tout te dire... Non, non, ne crois pas que je n’ai pas confiance en toi, loin de là mais… J’ai fait un serment inviolable avec Harry et Blaise, ils sont les gardiens du secret de cet appartement. Ils peuvent y venir sans problème, cependant, personne ne peut y venir sans eux ou sans moi.

- Comme le Square Grimmaurd.

- Oui, la seule différence, c’est qu’aux yeux de la loi, ce lieu n’existe pas. Et aussi, même si tu es déjà venu ici avec l’un de nous trois, tu serais incapable d’y revenir seul. Les protections fonctionnent comme ça, c’est comme si, en passant la porte, tu oubliais son adresse.

- C’est impressionnant, je ne pensais pas que c’était possible. Tu dois sacrément vouloir être tranquille pour en être arrivé là, monsieur le cachotier. »

 

Je souris à sa remarque. Oui, je suis cachotier et bien plus qu’elle ne pourrait l’entendre. Si j’avais pu l’avoir juste pour moi, si j’avais su lui ouvrir mon cœur il y a cinq ans, c’est dans un endroit comme ici où je l’aurais emmené vivre, c’est dans un endroit comme celui-ci que j’aurais voulu lui dire tout mon amour pour elle.

 

Elle me sourit une nouvelle fois et ferme les yeux. Si tu savais, Hermione, j’aurais tellement de choses à t’avouer, tellement de mots à te dire, de gestes d’affection à te donner… Je suis pathétiquement romantique, c’est ridicule… JE suis ridicule.

 

 

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