Ta prison, c'était toi-même

Chapitre 1 : Ta prison, c'était toi-même

Chapitre final

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:24

9
Style/Orthographe
6
Scenario
6
Note globale

330 point(s)

 

Un One-shot intéressant, court et de type introspection sur Ginny et Molly Weasley.
 Le thème et les personnages traités différencient cette fanfiction des histoires habituelles, à savoir une introspection de Ginny Weasley sur la façon dont sa mère a vécu. Ce qui me donnerait presque envie de passer rapidement sur la forme du texte tant il y a à dire sur le fond.
 
Il y a très peu à redire sur la forme, c’est pratiquement nickel.  Un « J’eu » au lieu d’un « J’eus », un « qu’il se repentît » au lieu de « repentisse », un « avant » au lieu de « avait »… Ce n’est pas une liste exhaustive mais presque ! Quel plaisir de lire un texte où l’auteur ne se bat pas avec la conjugaison et les accords et dont l’expression est maîtrisée. Les passages où l’on saute du passé simple au présent accrochent un peu, mais restent corrects. Le dernier point à relever au niveau de l’expression est l’oubli des tirets pour les mots composés comme « quatre vingt ans » ou « vingt quatre heures sur vingt quatre ».
 
Passons aux tenants et aboutissants de cette courte histoire. L’introspection de Ginny sur la façon de vivre de sa mère, assez proche d’un monologue intérieur, est exclusivement centré sur le ressentiment qu’éprouve Ginny envers une mère qui s’est épuisée en tâches ménagères toute sa vie, sans laisser une chance à sa famille nombreuse de l’assister. Le thème est prometteur, mais au final un peu réducteur dans le sens qu’il n’exploite pas toutes les ficelles qu’il lève, et qu’il ne tient pas compte de la flamboyante Molly du tome 7, qui se bat en vraie sorcière lors de la bataille finale.
 
Cette introspection effleure le statut de la femme dans le monde sorcier, que l’auteur Charis rapproche de celui de la femme du monde réel. Bien que Rowling fasse tenir aux femmes sorcières dans Harry Potter un rôle assez traditionnel dans leurs fonctions, la magie reste néanmoins un atout qui les différencie des femmes normales, ce qui n’apparaît pas vraiment dans la fanfic.
En effet Molly Weasley est présentée comme désespérément humaine malgré qu’elle soit sorcière. Cependant, bien que Molly soit un archétype de l’amour et de la fonction maternelle dans Harry Potter, aimante, protectrice, nourricière, je ne souscris pas entièrement à l’idée de l’auteur qu’une femme sorcière de sept enfants n’utilisait jamais la magie dans l’usage des tâches ménagères. Malgré tout, Molly reste un archétype, celui de la femme au foyer dédiée corps et âme au bien-être de son mari et des enfants, et en cela, je rejoins l’auteur sur la justification de son personnage.
 
 
Le reproche principal de Ginny envers sa mère est d’avoir culpabilisé ses enfants pour ne jamais l’assister à la maison, tout en ne cherchant jamais à être réellement aidée au final, puisque Molly en tirait une source de fierté. L’auteur Charis s’étend longuement sur cette idée principale de Molly qui travaille volontairement dans la peine, en y revenant trois fois de suite sur différents paragraphes. Peut-être aurait-il fallu enrichir l’introspection en développant des sujets de réflexion différents…
 Surtout au regard des notes de début et de fin, où l’auteur se justifie sur son écrit et s’excuse auprès des lectrices mères au foyer, presque trop d’excuses si l’on considère que l’on est en présence  d’une fiction, avec développement d’un point de vue personnel sur un personnage de Harry Potter. Pas vraiment de quoi heurter les lecteurs^^ Ce qui me fait dire qu’il y a un enjeu autobiographique dans cet OS.
 
En effet, la petite déception dans cet OS est que l’on quitte la fanfiction à un point donné de la lecture pour se retrouver à lire un développement personnel de l’auteur, façon journal, dans l’adresse de Ginny à sa mère défunte. La sensation ne dure pas longtemps, car l’OS est condensé, mais nous fait dériver de la narration pure.
Pas de quoi s’alarmer pourtant, utiliser un fandom qui s’y prêtre pour traiter d’un thème de société est original dans la production de fanfiction, et peut apporter de la profondeur à une œuvre. Et on sent cette ambition là de l’auteur. Pour les prochaines fanfictions, mieux intégrer sa réflexion d’auteur  à l’histoire et garder le niveau d’expression écrite^^


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