Les enfants de la guerre

Chapitre 6 : Chapitre sixième

3914 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/05/2023 09:51

Chapitre sixième :


« Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée. » - François Mauriac.



Retour en Juin 1998



« Ron… Sois raisonnable. Tu as entendu comme nous ce qu'a dit la médicomage en chef !

- Raisonnable ?! Hermione est toute seule à Ste Mangouste. Je ne peux pas la perdre aussi. » S'empourpra-t-il de colère.

Claquant la porte du Terrier, il transplana directement dans la zone des urgences de l'hôpital. Il prit le temps de remercier intérieurement celui qui avait eu l'idée de mettre en place cette zone après la guerre. Puis, il monta, quatre à quatre, les marches le séparant du service des pathologies magiques. Ignorant le médicomage à l'accueil, il se précipita d'un pas décidé vers la chambre de son amie.

Le médicomage lui courut après, l'interceptant au moment où il ouvrait la chambre.

« Monsieur Weasley, je suis désolé vous ne pouvez pas entrer. » L'arrêta-t-il en posant sa main sur celle de Ron et en refermant la porte.

Ce dernier se dégagea et braqua un regard enflammé sur le médicomage :

« Dé-blaye ! Bouillona-t-il.

- Je comprends bien que vous voulez voir votre amie, admit-il, malheureusement j'ai des ordres stricts.

- Des ordres ?! Tu sais où tu peux te les mettre tes ordres ?

- Ne le prenez pas comme ça voyons.

- Lai-sse-moi-pa-sser… Articula Ron derrière ses dents, au bord de l'explosion.

- Soyez raisonnable enfin. C'est pas ainsi que vous allez l'aider. »

Ces paroles, soupape de cocotte-minute, laissèrent la colère de Ron s'échapper. Elle s'évapora, ne laissant au fond de lui qu'une mélasse de frustration et d'impuissance.

Ecrasé par le poids des récentes épreuves, il se replia sur lui-même. Il prit appui sur le mur, ravalant un sanglot.

Le médicomage, troublé par cette soudaine fragilité, s'approcha de Ron et, prudemment, passa un bras sur ses épaules :

« Ne vous inquiétez-pas, on s'occupe d'elle. Allez, venez, je vous offre un thé. »

Le guidant jusqu'à l'entrée du service, ils contournèrent le comptoir de l'accueil pour accéder au bureau.

« Asseyez-vous, je vous en prie», sourit le médicomage en lui indiquant une chaise.

Ron s'effondra sur la chaise et perçut une forme floue s'affairer autour de lui. Une unique larme se déroba à ses yeux qu'il essuya hâtivement avec sa manche. Une tasse fumante s'arrêta à quelques dizaines de centimètres de son visage. Deux perles aux couleurs de l'infini serties dans une paire d'amande fut tout ce qu'il vit en relevant la tête.

Il tenta d'attraper maladroitement la tasse, mais en renversa son contenu par terre et sur lui-même, se brûlant au passage.

« Ça va ? Paniqua le médicomage en prenant le bras de Ron. Montrez-moi votre bras ! »

Encore obnubilé par les yeux vert empire du médicomage, il se laissa faire, ne le quittant pas du regard. Ce dernier s'activa : il souleva la manche de Ron, observa son bras un moment et appliqua un baume de soin.

« Aïe… Gémit Ron au contact des doigts froid du médicomage sur sa brulure.

- Je pense qu'un héros de guerre de votre trempe devrait vite se remettre.

- Donc, vous savez qui je suis... Et je me laisse soigner par quelqu'un dont je ne connais même pas le nom », l'interpella-t-il soudain curieux.

Le médicomage ne put retenir un sourire avant de lui répondre :

« Fergus Hoang-Kiêm, enchanté.

- Enchanté également, Monsieur le médicomage.

- Je ne suis que pensionnaire pour le moment, j'ai encore de longues années d'études devant moi, précisa-t-il. Voilà, j'ai terminé, lâcha-t-il en redescendant la manche de Ron.

- Merci, murmura-t-il timidement. Il n'y a vraiment aucune chance pour que vous me laissiez voir Hermione ? »

Fergus soupira en baissant la tête :

« Malheureusement, la médicomage en chef n'est pas une tendre. Mais… ajouta-t-il devant la mine déconfite du jeune sorcier. Je peux vous proposer de lui écrire, et je me chargerai de lui faire passer. Le courrier ne lui est pas interdit. »

Les yeux de Ron s'illuminèrent instantanément :

« Vous feriez ça ? Ce serait vraiment super ! Vous auriez de quoi écrire sous la main ?

- Oui bien sûr. Par contre, je dois vous prévenir qu'elle est épuisée par ses soins. Elle ne vous répondra peut-être pas dans l'immédiat.

- Je comprends. L'important c'est qu'elle sache qu'on est là pour elle et qu'elle n'est pas seule.

- Elle a de la chance de pouvoir compter sur son petit ami.

- Ah… euh… oui… Mais je ne suis pas son petit ami, rougit Ron jusqu'à la pointe de ses cheveux.

- Ooooh… Je croyais que… Enfin… Bref ! Le papier à lettre est sur la table, je vous laisse lui écrire. »

Fergus sortit rapidement du bureau, donnant à Ron un peu d'intimité. Parchemin plié en main, il rejoignit Fergus à l'accueil et le lui tendit :

« Encore merci de jouer le hibou, commença Ron en prenant la direction des escaliers.

- Je vous en prie, Monsieur Weasley.

- Appelez-moi Ron, et merci pour le thé, même si au final je ne l'ai pas bu, réfléchit-il à voix haute en se cognant contre le chambranle de la porte du service.

- …

- Ah et merci aussi pour le soin. »

Fergus esquissa un sourire en voyant le jeune sorcier disparaître dans les marches.


XXXXX


« Monsieur le médicomage, s'adressa Ron de retour après quelques semaines.

- Monsieur Weasley, sourit-il.

- Je vous ai déjà dit de m'appeler Ron.

- Je veux bien, mais appelez-moi Fergus dans ce cas. »

Ils se regardèrent un moment avant que Ron ne se décide à rompre le silence :

« Comment va-t-elle ? Demanda-t-il soucieux.

- Et bien c'est compliqué. Elle est en vie. Mais je ne veux pas vous mentir, même si ses blessures guérissent ce qui nous inquiète le plus c'est son mental. C'est comme si elle n'espérait plus rien de l'avenir. »

L'honnêteté du médicomage ne laissa pas Ron indifférent et il le remercia en silence.

« Je peux vous prendre du papier et de l'encre ? Je voudrais que vous lui transmettiez un courrier à nouveau…

- Oui bien sûr, installez-vous. Une tasse de thé ?

- Avec plaisir. Je ferai attention de ne pas la renverser cette fois. » S'amusa Ron sous le regard rieur de Fergus.

Ils profitèrent de ce petit moment pour discuter de tout et de rien. Malgré son inquiétude, Ron ne pouvait s'empêcher d'apprécier la compagnie du médicomage. Il apprit qu'il était un peu plus âgé que lui et qu'il avait fait sa scolarité à la maison Serdaigle. Finissant son thé, Ron se leva, lui donna la lettre pour Hermione et s'en alla.


XXXXX


« Bonjour Ron, entonna Fergus sans même lever la tête de son document.

- Vous saviez que c'était moi ?

- Cela fait trois semaines que je ne vous ai pas vu. Je me suis dit que vous alliez probablement passer aujourd'hui. Et j'ai reconnu vos pas dans les escaliers. »

Il ferma le dossier qu'il lisait et adressa à Ron un sourire charmeur. Il lui rendit son sourire et, avant même qu'il ne puisse ouvrir la bouche, Fergus l'invita à s'assoir dans le bureau pour écrire à son amie.

« Ses plaies cicatrisent bien, entama le médicomage en sachant que le jeune sorcier lui poserait la question. C'est long parce qu'on ne peut pas lui donner de potions. Mais, ça cicatrise. Les brulures demanderont plus de temps. Elle a mangé un peu plus ces derniers jours que les semaines précédentes, c'est bon signe.

- Merci Fergus pour ces ''presque'' bonnes nouvelles. Je me demandais si… »

Mais Ron ne termina pas sa phrase et cacha sa gêne en retournant à sa lettre.

« Oui ?

- Non rien… C'est stupide !

- Ron ?

- Bon d'accord. Je me demandais si vous accepteriez que je vous offre un thé. Pour me faire pardonner de vous avoir à moitié brûlé. »

Devant le silence du médicomage, Ron se leva brusquement, attrapa son blouson et sortit. Il sentit une main le retenir et se retourna vers Fergus.

« Ce serait avec plaisir Ron. Je ne travaille pas demain après-midi. On peut se retrouver au salon de thé sur Hackney Road, si ça te va.

- 15h30 ?

- Parfait ! Je te dis à demain alors. »

Ron afficha un large sourire et s'en alla.


XXXXX


Le lendemain, Ron tournait en rond au Terrier, nerveux et impatient. Ne supportant plus d'être tel un lion en cage, il transplana sur le chemin de traverse. Parcourant les quelques pas qui le séparaient du Chaudron Baveur, il ne s'y attarda pas et sortit de l'auberge en consultant sa carte moldue.

Incapable de comprendre comment elle fonctionnait, il partit au hasard et se perdit. Il n'eut d'autre choix, au bout de ce qui semblait être une éternité, que de demander son chemin à un passant.

Il approcha du salon de thé et aperçut de loin Fergus qui patientait en terrasse. Il jeta un œil rapide à sa montre et ne put retenir un juron en voyant qu'il était en retard.

« Je suis terriblement désolé, amorça Ron en arrivant à la hauteur du médicomage. J'ai pas l'habitude de me balader côté moldu et je me suis perdu ! »

Un air mi-amusé, mi-attendri, Fergus le regardait de ses yeux rieurs.

« Ne t'en fais pas, je viens tout juste d'arriver, mentit le médicomage qui était en réalité arrivé avec trois quarts d'heure d'avance. Je t'en prie, assieds-toi. »

Ron prit place en face de Fergus et le détailla un moment. Il avait troqué son uniforme de médicomage contre une chemisette au motif fleuri. Ron ne put s'empêcher de le trouver tout à fait séduisant dans ces tons bleu marine. Un serveur le sortit de sa rêverie et ils commandèrent tous deux un thé glacé.

Malgré la chaleur de ce mois de Juillet, il n'y avait que peu de monde en terrasse, et leurs boissons ne tardèrent pas à arriver. Sirotant leur thé glacé, Ron commença par demander des nouvelles d'Hermione :

« Rien de nouveau pour le moment. McOssick envisage de faire venir des experts pour étudier son cas de plus près. On espère ainsi trouver une solution pour lui enlever cette rune et lui prodiguer enfin des soins efficaces. Non pas que les moldus ne soient pas doués en soin, mais ils ont des processus trop longs et elle a besoin d'être rapidement remise sur pied.

- Tu as l'air de bien connaître les soins moldus…

- Pas vraiment. En tout cas pas assez. J'ai appris sur le tas quand ton amie est arrivée dans le service. Mais je vois maintenant que si je veux réellement être compétent, je dois aussi apprendre la médecine moldue.

- Ne te tue pas au travail non plus ! Tes études de médicomage doivent déjà bien assez t'occuper.

- C'est le rêve de ma vie. J'ai toujours voulu aider les autres. Il paraît que je tiens ça de ma mère, ria-t-il en se remémorant les nombreuses fois où son père l'avait comparé à elle.

- Tu as bien de la chance ! Moi la seule chose dont j'ai hérité de ma mère, c'est son sale caractère et ses affreux pulls en laine. »

Ils rigolèrent de bon cœur et, voyant leurs verres vides, repassèrent commande. Ron se sentait bien en compagnie du médicomage. Ses yeux se perdirent plusieurs fois dans le regard empire de ce dernier et devait souvent le faire répéter, n'ayant absolument pas entendu ce qu'il lui disait.

Fergus lui-même, ne pouvait s'empêcher de caresser des yeux les fines lèvres du jeune sorcier.

Malgré la déclinaison du soleil à l'horizon, la température ne baissait pas pour autant. Au fil des thés glacés, ils apprenaient à se connaître. Ne se quittant pas des yeux, ils semblaient chacun hypnotisés par le regard de l'autre. Après un énième fou rire, Ron leva un irrésistible sourire vers Fergus qui faufila ses mains entre les verres pour trouver les siennes.

Le souffle coupé, Ron arrêta de rire instantanément, plongeant dans l'infini des prunelles en face de lui. Son cœur battant à tout rompre, il retira ses mains de celles du médicomage, persuadé qu'il était le seul à ressentir cette attraction.

« Pardon… lâcha timidement Fergus, je pensais naïvement que c'était réciproque. »

Mal à l'aise, le médicomage sortit quelques billets qu'il déposa sur la table et se leva subitement. Il partit précipitamment sans un regard vers Ron. Celui-ci était resté bouche bée, affalé sur sa chaise. La phrase de Fergus tournant en boucle dans sa tête, il mit plusieurs secondes à percuter et réagir.

Il se leva d'un bond et courut pour rattraper Fergus. Arrivé à sa hauteur, il posa une main sur son épaule pour le forcer à s'arrêter et à se retourner vers lui. En voyant des larmes perler à ses yeux, il ne put se retenir.

Il passa alors une main sur la taille du médicomage pour l'attirer un peu plus contre lui et déposa un baiser doux mais sans équivoque. Fergus le regarda, d'abord étonné, mais en voyant l'étincelle dans les yeux de Ron, il attrapa son visage tendrement et l'embrassa à son tour.


XXXXX


La fin de l'été était là, les journées raccourcissaient indubitablement, Ron se rendait presque toutes les semaines à Ste Mangouste, pour avoir des nouvelles d'Hermione mais aussi pour profiter de Fergus. Un soir, alors qu'il écrivait une nouvelle lettre à son amie, Ron, sans relever la tête, se jeta à l'eau :

« Bon… Mmèrevoudrait'viteraurierpoudîner.

- Qu..quoi ?! Bafouilla Fergus en fronçant les sourcils.

- Ne me force pas à répéter, supplia-t-il.

- Alala… Ron ! Après tout ce que tu as vécu… Après avoir tué de tes mains le plus grand mage noir de notre époque… tu trouves le moyen de rougir en face de moi.

- Oui, mais j'étais pas amoureux de Tu-sais-qui ! »

Se rendant compte de ces dernières paroles, il fit mine de retourner à son courrier.

« Quoi ?! Balbutia Fergus.

- Ne me force pas à répéter.

- Rho mais ça suffit avec ça maintenant ! Regarde-moi.

- Non…

- Ronald Weasley, lève tes fesses de cette chaise et regarde-moi. »

Face à l'insistance de Fergus, Ron se leva en fixant ses pieds. Délicatement, Fergus posa ses doigts sur son menton et le força à lever les yeux vers lui.

« Quoi que ce soit, je suis là avec toi. Ce n'est quand même pas si grave ? »

Ron inspira et expira à fond et prit soin cette fois d'articuler correctement pour ne pas avoir à se répéter une fois encore :

« Ok… Ma mère. » Il marqua une courte pause, semblant chercher son courage.

« Ma mère…

- Oui ?

- Voudrait t'inviter au Terrier pour dîner. » Finit par lâcher Ron.

Fergus écarquilla les yeux et déglutit avec difficulté avant de pouvoir reprendre la parole :

« Tu… Tu leur as parlé de nous ? S'enquit Fergus soudainement très inquiet. Mais… Mais que vont-ils penser de moi ? Je… Je veux pas qu'ils pensent que je profite de toi ou de ton statut de héros de la guerre.

- Il n'y a que ça qui t'inquiète ? Ma mère veut t'inviter à dîner et toi, tu as peur qu'ils pensent que tu profites de moi ? »

Ron ne put s'empêcher de sourire, attendri par les soudaines inquiétudes de Fergus.

« Moi j'ai surtout peur qu'elle te harcèle de questions et que tu ne veuilles plus jamais entendre parler de moi, confia simplement Ron.

- Je ne suis peut-être pas issu de la maison Gryffondor, mais je ne laisserai rien se mettre en travers de notre chemin. »

Et il embrassa Ron comme pour sceller cette promesse. Ils se séparèrent et se mirent d'accord pour un dîner au Terrier à la fin du mois.

XXXXX

« Bonsoir Madame Weasley, Monsieur Weasley. Je suis absolument enchanté de faire votre connaissance. »

Fergus fit apparaître un énorme bouquet de glaïeuls à la grande surprise de Molly qui s'empressa de le mettre dans un vase. Il tendit également une corbeille remplie d'objets moldus divers et variés qu'il donna à Arthur :

« Votre fils m'a parlé de votre passion pour le monde moldu, aussi me suis-je permis de vous concocter un assortiment d'objets que je trouve moi-même fascinants ! »

Arthur scruta la panière, ébahi et émerveillé par ce qu'il voyait.

« Ooooh… Un canard en plastique ! Quelle attention adorable. Molly, chérie, regarde ce que m'a apporté Fergus ! » Chantonna Arthur en rentrant dans la maison.

Ron invita Fergus à entrer et lui chuchota en passant :

« Bien joué le canard en plastique », s'amusa Ron en lui faisant un clin d'œil.

Ils passèrent à table la réputation de Molly Weasley n'était plus à faire : une multitude de plats allant de sandwichs à de la purée de pomme de terre en passant par un succulent rôti de veau recouvrait la nappe de la salle à manger.

« Alors dites-moi Fergus. Que font vos parents ? Questionna Arthur.

- Ma mère travaille à la grande bibliothèque magique de Londres, c'est d'ailleurs là que se sont rencontrés mes parents quand mon père a fui le Vietnam. Et mon père occupe un poste au sein de la confédération internationale.

- Je ne savais pas que ton père avait fui le Vietnam, s'enquit Ron.

- Nous n'avons juste jamais eu l'occasion d'en parler, lui sourit gentiment Fergus. En tout cas, Madame Wealsey, votre cuisine est divine. Je pense ne plus avoir besoin de manger pour au moins une semaine ! »

Des éclats de rire et des conversations chaleureuses rythmèrent le reste du repas. En fin de soirée, sur le pas de la porte, Fergus remercia une fois encore les parents de Ron pour l'invitation et leur accueil. Ce à quoi Molly et Arthur répondirent qu'il était le bienvenu au Terrier quand il le souhaitait. Pris d'un élan de tendresse, Ron enlaça Fergus et déposa un délicat baiser sur ses lèvres avant que celui-ci ne transplane.

« Quel homme charmant ! S'égaya Arthur après le départ de Fergus.

- Tout à fait, surenchérit Molly. Je suis absolument ravie par cette rencontre. »

Le couple rentra dans la maison, laissant Ron, seul mais comblé.


XXXXX


« Mes parents t'adorent !, s'enjoua Ron en arrivant face au comptoir du service des pathologies quelques semaines plus tard. Ils m'ont parlé de toi tout le reste du week-end et le week-end suivant aussi ! »

Alors qu'il s'apprêtait à l'embrasser, Fergus eut un mouvement de recul.

« Tout va bien Fergus ? S'inquiéta Ron.

- Assieds-toi, je dois te parler…

- …

- C'est par rapport à Hermione. Elle a fui Ste Mangouste il y a deux jours. Je l'ai appris aujourd'hui en arrivant au travail. Personne ne sait où elle est.

- Quoi ? Mais comment c'est possible ! Paniqua Ron.

- De ce que je sais, elle s'est énervée contre McOssick à propos de sa rune et de ses soins. Est-ce que tu sais quelque chose ? Il faut à tout prix qu'on la ramène ici, imagine qu'elle entre en contact avec de la magie, ça pourrait la tuer…

- Non, bien sûr que non ! Je te le dirai sinon. Je peux comprendre qu'elle en ait eu marre mais elle n'est pas du genre à mettre sa vie en danger pour autant.

- Visiblement, elle a changé. » Conclut tristement le médicomage.


XXXXX


Ron était partit furibond de Ste Mangouste à la recherche d'Hermione. Il avait vérifié au Terrier en premier lieu et puis au 12 Square Grimmaurd dans l'espoir qu'elle s'y soit réfugiée. Ne la trouvant pas, il avait poursuivi jusqu'à l'ancienne adresse des parents de son amie. Plusieurs jours de recherches infructueuses mirent les nerfs de Ron à rude épreuve.

Nerveux et passablement en colère, Ron passa la porte du bureau du premier ministre :

« Où est-elle ?, fulmina-t-il. Vous étiez censé la sauver, la soigner… La protéger ! Alors où est-elle ?!

- Bonjour Monsieur Weasley. Inutile de vous demander comment vous allez. Sachez que la fratrie Quesderre est sur le coup, ce sont mes meilleurs aurors.

- Et bien visiblement Abygaël et Aydan ne sont pas si bons !

- Je vous assure qu'ils remuent ciel et terre pour la rapatrier saine et sauve. »

Ron sembla tout à coup épuisé par ses longues journées à courir dans tout Londres. Il ne prit même pas la peine d'attendre qu'on l'y invite pour se laisser tomber dans un des fauteuils du bureau.

« Monsieur Weasley, je vous promets que dès que nous l'aurons localisée, je vous informerai personnellement de son nouveau lieu de résidence… A une condition !

- Laquelle ? Se renfrogna Ron.

- Que vous ne débarquiez pas chez elle comme vous l'avez fait ici. Vous savez aussi bien que moi que son état est fragile. Alors je vous demanderai de prendre sur vous et, dans un premier temps, de lui envoyer un hibou. Ce sera ma seule condition. »

Une étincelle dans le regard de Kinglsey Shacklebolt, que Ron ne lui connaissait pas, brilla intensément. Ron ne put qu'acquiescer silencieusement avant de quitter le ministère.

Les jours s'écoulèrent, puis les semaines, Ron n'avait toujours aucune nouvelle d'Hermione. Fergus essayait de le rassurer du mieux qu'il pouvait à grand renfort de :

« Tu sais, s'ils ne l'ont pas encore trouvée c'est qu'elle est toujours capable de se sauver et donc qu'elle est en vie. »

Un soir, alors qu'il rentrait d'un énième tour dans Londres en espérant tomber sur elle par hasard, il vit sa mère sortir en trombe du Terrier :

« Ils l'ont retrouvée ! »

Ron se précipita à l'intérieur et arracha le parchemin des mains de son père.

« Leinster Garden… J'y vais tout de suite ! Commença Ron avant d'être arrêté par sa mère.

- Souviens toi ce qu'a dit le premier ministre… Calme-toi et écris-lui. Ne sois pas si impétueux ! »


XXXXX


« Elle vit avec Drago Malefoy ? S'inquiéta Molly.

- Molly chérie, cesse donc de tant t'inquiéter. Tu as lu sa lettre, elle n'a pas l'air maltraitée et ce jeune homme semble tout à fait capable de prendre soin d'elle.

- Mais enfin, c'est le fils de Lucius Malefoy dont on parle !

- Oui, et tu as lu comme nous qu'il ne voulait plus de son nom. Il y a bien une raison à ça.

- Et moi je te dis qu'Hermione est comme une fille pour moi et je ne laisserai personne lui faire plus de mal qu'elle n'en a déjà subi ! »

Arthur Weasley préféra le silence au courroux de son épouse.

« Ne t'inquiète pas maman, de toute façon elle m'invite le week-end prochain, je vais vite être fixé. »


XXXXX


Ron partit du Terrier en avance sur l'horaire convenu avec Hermione pour se laisser le temps de trouver l'adresse et ne pas se perdre une nouvelle fois.

Arrivé au bas de l'immeuble, il jeta un œil aux étages et s'engouffra dans le hall. Il gravit les escaliers pour arriver devant l'appartement 7, frappa à la porte et patienta.

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