Lettockar, tome 2 : La Cour des Mirages

Chapitre 12 : Cadeau mystère

3589 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/04/2023 12:02

12. Cadeau mystère


Vendredi 12 janvier : c'était l'anniversaire de Kelly ! Elle avait reçu beaucoup de vœux de ses camarades de deuxième année, de ses comparses de Dragondebronze, et même de McGonnadie qui le lui avait souhaité avec un rictus – auquel Kelly avait répondu par le « merci » le plus glacial qu'elle pouvait proférer. Au déjeuner, elle reçut deux cadeaux : un parfum par ses parents, et une très jolie brosse à cheveux offerte par Naomi. En revanche, John n'avait pas pu lui trouver quelque chose.


- Je suis vraiment désolé, Kelly, déclara-t-il d'un ton penaud. Pardonne-moi...


- Je te pardonne, Johnny-boy, répondit-elle avec un sourire acerbe.


John détestait ce surnom. Pas plus rancunier que Kelly, il eut un petit sourire en coin.


Grâce à Peter qui avait été faire une demande aux cuisines – il était ami avec les elfes de maison -, elle avait eu droit à du jus de raisin et à son dessert préféré : un gâteau à la banane caramélisé. Elle lui en donna une part pour le remercier, et partagea le reste avec John et Naomi. Il était très bon. Bien sûr, Naomi, très à cheval sur sa ligne, n'en prit qu'une lichette, alors que John en reprit plusieurs fois bien volontiers.


Tout à coup, un hibou moyen duc arriva à la table de Dragondebronze, et déposa un paquet bleu, souple et duveteux, sur les genoux de Kelly. Elle fut très étonnée : elle n'attendait pas d'autre cadeau, puisqu'elle avait déjà reçu celui de Papa et Maman. Qui pouvait bien lui avoir envoyé ça ? Elle vit un petit papier blanc coincé sous le ruban. Il n'y avait aucun nom, aucune signature, seulement un message, écrit en police de journal, sans doute pour qu'on ne puisse pas identifier une écriture.


Ne l'ouvre pas tout de suite devant tout le monde. Attends ce soir.


Kelly tiqua. Ce soir, ils avaient cours d'astronomie, ils rentreraient tard à la salle commune de Dragondebronze, elle devrait donc attendre longtemps avant d'ouvrir ce paquet. Elle le glissa discrètement sous la table, et après un regard entendu avec John et Naomi, ils terminèrent son repas d'anniversaire sans faire la moindre allusion au sujet de ce cadeau inattendu. Tout aurait été impeccable si John n'avait pas été soudainement pris d'un mal de ventre épouvantable une fois sorti de table. Il s'avéra qu'il faisait une indigestion due au gâteau. Atterrées, Naomi et Kelly décidèrent de l'accompagner à l'infirmerie – celle-ci cacha du mieux qu'elle put le paquet bleu dans sa robe de sorcière. En chemin, entre deux grimaces de douleur, John croassa :


- Kelly, je suis désolé, être dans cet état le jour de ton anniversaire… déjà que j'avais pas de cadeau à t'offrir…


- Oh t'inquiètes, ta dégaine de constipé vaut tous les cadeaux du monde ! répliqua-t-elle avec un autre sourire mesquin.


- Enfoirée...


La porte de l'infirmerie était entrouverte. John voulut entrer, mais au moment même où il fut sur le seuil, il s'immobilisa et fit volte-face, l'air gêné. En réponse au regard surpris de Naomi et Kelly, il s'expliqua :


- Je peux pas entrer. Y'a McGonnadie dans l'infirmerie.


Kelly regarda discrètement par l'entrebâillement. Effectivement, le professeur McGonnadie était assis sur un lit de l'infirmerie, torse nu, alors que Madame Patatchaude était en train de l'ausculter. Kelly se souvint qu'il avait eu des maux de ventre cette semaine pendant leurs cours.


- Tiens, oui… et alors ?


- Ben, s'il apprend que j'ai fait une indigestion en mangeant de la banane, ça va être ma fête pendant six mois…


- Ah… euh… ben… ce que tu peux faire, c'est aller te reposer dans la salle commune et revenir un peu plus tard, quand il ne sera plus là, suggéra Naomi.


- Ouais, c'est ce que je vais faire. Vraiment désolé, les filles…


- Tiens, tant que tu y es, tu peux déposer mes cadeaux dans le dortoir ? requit Kelly. Le paquet, glisse-le sous mon lit... ajouta-t-elle en baissant la voix.


John acquiesça et prit les cadeaux. Il partit en direction de la tour de Dragondebronze, tout en se massant le ventre, laissant les filles seules. Dehors il pleuvait, elles furent donc obligées de rester dans le château, à la grande frustration de Kelly qui aurait vraiment aimé passer cette journée dehors. Elle et Naomi se promenèrent sans grand enthousiasme dans les couloirs. Elles se rendirent sans s'en rendre compte au troisième étage, qui contenait principalement les bureaux des professeurs. Tout à coup, Naomi soupira :


- Pauvre John… être obligé d'attendre pour se faire soigner parce qu'il a peur d'un prof…


- Tout ça, ça va changer, crois-moi, affirma Kelly avec ardeur. Si les gens de l’OASIS disent vrai, bientôt, les élèves prendront le contrôle de cette école. Alors, les McGonnadie, les Doubledose et les Fistwick, ils devront rabattre leur clapet ou disparaître...


- Je l'espère aus… commença Naomi. Hé mais, c'est quoi ce bazar, là ?


Devant elles s'était massée une foule d'élèves de tous âges, et il y avait un vacarme épouvantable dans le couloir. Apparemment, quelque chose se donnait en spectacle.


- Rien, c'est la Kagoule qui fait l'andouille, leur expliqua Zaïus Altaïr d'un air las.


Effectivement, la goule courait dans tous les sens, sautait, bondissait partout, en proie à une crise de folie. Elle dérangeait tout sur son passage : les bibelots, les objets d'arts, tout y passait. Certains élèves essayaient de la maîtriser avec des sortilèges, mais elle était trop rapide. D'autres observaient le spectacle, amusés. Mais tout à coup, la Kagoule pénétra dans une pièce qui était soigneusement évitée par les habitants de Lettockar. C'était le bureau de Fistwick, qui, d'après ce que Kelly savait, lui servait aussi de laboratoire. La rumeur voulait que personne n'y soit jamais entré. On entendit des bruits de verre brisé, de meubles renversés et d'objets qui tombaient par terre. Mais un bruit se fit plus retentissant que les autres : celui d'une énorme installation qui se fracassait au sol, suivi d'un liquide qui se répandait par terre. Une dizaine de secondes plus tard, la Kagoule ressortit à toutes jambes, poussant des gémissements effrayés et bousculant les gens sur son passage. Tout de suite après, une autre créature sortit du bureau.


Kelly crut d'abord que c'était un drap volant. Car cette chose était vêtue d'une vaste cape blanche qui recouvrait l'entièreté de son corps : sa tête était dissimulée sous une cagoule. Haute de facilement trois mètres, de forme vaguement humanoïde, elle ne semblait pas avoir de jambes : elle flottait dans les airs, son vêtement ondulant légèrement. La seule partie de son corps qui sortait de ce voile était une unique main, hideuse, squelettique et putréfiée, recouverte de croûtes, comme frappée par une terrible maladie. Kelly entendit son souffle, qui lui fit penser au son d'un scaphandre usé. La créature pivota la tête de droite à gauche, apparemment déboussolée.


- Mimi, qu'est-ce que c'est ? demanda Kelly d'une voix tremblante.


- Je… je… je sais pas, répondit-elle, aussi blanche que la robe de la créature.


A l'instant même où la chose était apparue, l'atmosphère s'étaient inexplicablement faite glaciale d'un seul coup. Les torches s'étaient éteintes, plongeant l'étage dans la noirceur. Alors, la créature se dressa de toute sa hauteur, et prit une grande inspiration, dans un bruit sinistre qui ressemblait à un râle. Et manifestement, ce n'était pas de l'oxygène qu'elle essayait d'absorber, car Kelly eut une très désagréable sensation. Un terrible froid se répandit sur sa peau, et un crépitement faisant penser à une chute d'eau résonna à ses oreilles. Mais ce n'était rien en comparaison de cet affreux sentiment de malheur qui l'avait envahie… comme si elle avait perdu toute notion de bonheur, que toute joie l'avait quittée pour toujours… qu'elle ne pouvait plus sourire, plus rire, et qu'elle ne le pourrait plus jamais... Elle avait l'impression que cette créature à cape blanche allait absorber toute sa force vitale. Autour d'elle, Kelly entendait des cris et des pleurs. Apparemment, tout le monde subissait la même horrible sensation qu'elle. Naomi était même tombée à genoux, au bord de l'évanouissement…


- Naomi… murmura faiblement Kelly, alors que ses yeux commençaient à se fermer.


Tout à coup, Pavel apparut dans le couloir. Avec un incroyable sang-froid, il brandit sa baguette magique et prononça une incantation que Kelly n'avait encore jamais entendue.


- Spero Patronum !


Une vague de lumière argentée jaillit de la baguette. Elle tourbillonna, et prit alors une autre forme. Une forme allongée et aplatie, pourvue de quatre pattes. Kelly écarquilla les yeux : c'était un alligator, fait de la même substance argentée. En le voyant, la créature blanche se recroquevilla immédiatement. Elle avait l'air terrorisée. L'alligator ouvrit sa gueule en grand, puis se lova, et chargea en direction de la chose. Elle fit alors volte-face et prit la fuite : elle glissa à toute vitesse dans le couloir, poursuivie par le crocodile lumineux. Il l'avait presque rattrapée quand elle fonça contre un vitrail, et passa au travers en le brisant en mille morceaux. Kelly se rua vers l'ouverture pour y passer la tête. Le grand voile blanc volait et s'en allait à toutes jambes dans les cieux, fuyant le plus loin possible. Très vite, il avait disparu. Quelques secondes plus tard, l'alligator se volatilisa lui aussi en se désagrégeant.


Tous les regards se dirigèrent vers Pavel. Toujours très calme, il fit tournoyer sa baguette, et envoya des flammèches rallumer toutes les torches. Puis il demanda à la cantonade :


- D'où il sortait, ce Détraqueur ?


- C… c'était un Détraqueur ? glapit Naomi, les yeux ronds.


- Il venait du bureau de Fistwick, expliqua une élève de PatrickSébastos. Il devait le garder dans son laboratoire...


- Mimi, c'est quoi un Détraqueur ? demanda Kelly.


- Ce sont des créatures abominables. J'ai lu un bouquin à ce sujet, ils ont le pouvoir de détruire les pensées heureuses des humains… ils leur enlèvent tout idée de bonheur, et des fois ils… ils aspirent leur âme.


- Ils aspirent les âmes ?? s'écria Kelly, horrifiée.


- Ce sont vraiment des monstres… mais des fois, les sorciers les emploient pour certaines tâches… par exemple, ils gardent la prison d'Azkaban.


Apparemment, Fistwick avait réussi à en capturer un – Dieu seul sait comment – et l'avait entreposé dans son laboratoire pour l'étudier… ou peut-être pour faire des expériences sur lui, comme il adorait le faire… et la Kagoule l'avait involontairement libéré en semant la pagaille dans le bureau.


- Mais, Pavel… bredouilla Naomi, je croyais que les Détraqueurs étaient tout noirs ?


- Bien sûr qu'ils sont tout noirs, confirma Pavel d'une voix lugubre. Du coup, je préfère pas imaginer ce qu'a bien pu faire Fistwick à celui-là pour qu'il devienne tout blanc...


Les yeux de Naomi s'écarquillèrent. Derrière ses grosses lunettes, ils atteignirent une taille impressionnante. Kelly aussi était médusée.


- Et ce sortilège, c'était quoi ?


- Un Patronus, répondit Pavel. Un sortilège qui repousse les Détraqueurs. Quand on le maîtrise bien, il prend la forme d'un animal. Chaque sorcier a le sien.


Tout à coup, le professeur Grog surgit dans le couloir, sortant de son propre bureau. Il s'avança vers la foule des élèves, l'air stupéfait.


- C'était quoi, tout ce boucan ? Qu'est-ce que vous faites tous là ? Et pourquoi y'a un vitrail de pété ? interrogea-t-il en désignant ledit vitrail de l'index où il portait son horrible bague ornée d'une pierre d'obsidienne.


Pavel prit les devants et raconta patiemment à son directeur de maison comment le Détraqueur blanc avait surgi du bureau de Fistwick et qu'il était arrivé à temps pour le repousser. Grog éclata alors d'un rire triomphant et saisit affectueusement le préfet par les épaules.


- Ha ha, bravo mon p'tit Pavel ! Je donne 30 points à notre maison pour ça !


- Merci, professeur Grog.


- Allez, vous autres, faites pas ces gueules d'enterrement ! claironna Grog à l'ensemble des élèves complètement sonnés. Y'a plus de danger, non ? Vous allez pas faire tout un flan pour un torchon géant, quand même ?


Mais personne ne parut rasséréné, bien au contraire. Plusieurs élèves fixaient le trou dans le vitrail, redoutant que le Détraqueur ne revienne. Grog lâcha un soupir d'exaspération, et les quitta en direction des escaliers, grognant par-dessus son épaule :


- Bon, Pavel, occupe-toi de relaxer tous ces glands, moi j'ai d'autres Matagots à fouetter.


Le préfet opina, et entreprit de disperser ses cadets à grands renforts de phrases apaisantes :


- Allez les jeunes, retournez à vos salles communes, reprenez vos discussions… Tout va bien… plus de peur que de mal.


Les jeunes en question finirent par lui obéir, tous plus consternés les uns que les autres. Naomi s'en alla avec eux, à la fois fatiguée et apeurée, signalant qu'elle s'en allait prendre des nouvelles de John. Kelly, en revanche, tint à rester avec Pavel, ce qui ne manqua pas d'intriguer ce dernier. Elle se racla la gorge, et dit :


- C'était impressionnant, ce Piotronus...


- Patronus, rectifia Pavel.


- Pavel… tu pourrais m'apprendre ce sortilège ? demanda lentement Kelly.


Pavel eut un petit rire et rétorqua :


- Oh là, Kelly, ne mets pas la charrue avant les hippogriffes ! Tu n'es qu'en deuxième année, ça n'est absolument pas à ta portée ! C'est un acte magique de haute volée, il faut beaucoup d'expérience et de travail. Sois patiente, Kelly, tu ne pourras sans doute pas réussir de Patronus corporel avant ta cinquième, voire sixième année, et c'est bien normal.


- Pfff, foutaises. Je savais le faire en troisième année.


Kelly et Pavel se retournèrent. C'était Fistule Fistwick qui venait de parler. Il avait l'air profondément contrarié et agacé. Kelly plissa les yeux, sur la défensive. Le professeur de sortilèges dévisagea Pavel de ses yeux pétillants de malveillance, puis dit d'une voix grinçante :


- Bien, Ossatrüvay, le professeur Grog m'a tout raconté. Il a l'air très fier de toi, mais moi, je vais enlever 50 points à Becdeperroquet pour m'avoir fait perdre un de mes sujets d'étude et pour avoir cassé un magnifique vitrail.


Pavel fronça les sourcils, mais il s'abstint de se rebiffer. Ce qui ne fut pas le cas de Kelly. Oubliant les conseils de Peter d'éviter de s'attirer des ennuis, elle explosa aussitôt :


- Non mais celle-là c'est la meilleure ! C'est la Kagoule qui a libéré le Détraqueur, Pavel nous a sauvé, au contraire ! Sans lui, on serait tous en train de se faire aspirer l'âme ! Et puis tout ça, c'est de votre faute ! Vous gardez un démon ultra-dangereux dans votre bureau, dans l'école ! Vous mettez en danger vos élèves tout ça pour des conneries d'expériences, c'est vous qu'on devrait punir !


Elle s'interrompit, ne trouvant même plus ses mots. Du coin de l’œil, elle vit Pavel se raidir sur place, à la fois impressionné et effrayé. Mais Fistwick ne parut même pas offensé. Il avait simplement l'air de s'ennuyer.


- T'as fini ta litanie, Powder ? maugréa-t-il. Je peux en placer une pour enlever 10 points à Dragondebronze ? Merci. Et si tu l'ouvres encore, c'est la retenue.


Kelly serra les dents. Elle fut sur le point de hurler à nouveau, mais elle croisa le regard de Pavel, et au prix d'un effort incommensurable, elle se tut. C'était inutile, de toute façon, et puis, perdre 10 points le jour de son anniversaire, c'était déjà une plaie, alors récolter une retenue en prime aurait été de trop. Toujours indifférent, Fistwick leur tourna le dos et s'en alla d'un pas nonchalant vers son bureau, le bruit de sa canne résonnant dans le couloir. Quand il claqua la porte, il y eut un bruit de serrure qui se fermait. Maintenant que le directeur d'Ornithoryx était hors de vue, Kelly fit un geste grossier en sa direction. Préférant se changer les idées, elle insista auprès de Pavel :


- Explique-moi au moins comment ça marche, un Patronus !


- Bon, d'accord. Un Patronus, c'est censé combattre des créatures qui t'enlèvent toute pensée heureuse et toute idée de bonheur… donc, pour les contrer, il faut justement se concentrer sur une pensée, ou un souvenir heureux, si heureux que les Détraqueurs ne pourront pas le détruire en toi. A ce moment-là, tu prononces l'incantation Spero Patronum… et si ton souvenir et suffisamment fort, le sortilège fonctionnera. Ça peut être simplement de la vapeur ou de la fumée argentée, mais avec de l'expérience, il peut prendre une forme animale. On parle alors de Patronus corporel.


Kelly, passionnée, approuvait chaque phrase de grands signes de tête. Elle s'imagina, brandissait fièrement sa baguette face à une horde de Détraqueurs – noirs, selon Naomi – invoquant une bête de lumière. Quel serait son animal à elle ? Si seulement ça pouvait être une chienne, une Colley, comme Nikita... Pavel perçut son excitation rêveuse et sourit.


- C'est bien dommage que lorsque tu seras en âge d'apprendre ce sortilège, j'aurais déjà quitté l'école, dit-il d'une voix suave. J'aurais beaucoup aimé t'enseigner moi-même à faire ton Patronus, Kelly...


A ces mots, il s'en alla paisiblement, les mains derrière le dos. Kelly, elle, rosit simplement.


Le soir, le cours d'astronomie se déroula sans histoire. John était guéri, et le professeur Morgana eut la délicatesse de souhaiter bon anniversaire à Kelly. Celle-ci n'écouta que d'une oreille distraite son récital sur les satellites de Neptune, car elle n'avait en tête que le mystérieux paquet qu'elle avait reçu ce midi. Elle attendait avec impatience le moment où elle se trouverait seule pour pouvoir l'ouvrir. Chaque minute dans la tour d'astronomie lui paraissait interminable.


23 heures, le cours était enfin terminé, et la semaine avec lui. Quand les trois amis furent de retour dans la salle commune, sans que Kelly ait eu besoin de dire un mot, ils s'assirent dans un canapé. Ils y attendirent patiemment que toute la maison Dragondebronze aille dans les dortoirs. Quand elle l'aperçut, Kelly voulut saluer Peter et le remercier encore une fois pour le gâteau – n'en déplaise à John – mais celui-ci se comporta de manière étrange. Il évita soigneusement les regards de ses trois comparses, et alla très vite se coucher sans leur dire un mot. Très vite, il n'y eut plus qu'eux trois dans le salon. Naomi et John ne disaient rien : Kelly devina qu'ils attendaient aussi qu'elle ouvre votre paquet. A un moment, Kelly hocha la tête, et se leva du canapé. Elle monta dans le dortoir des filles, et alla sans un bruit le chercher sous son lit. Elle repartit sur la pointe des pieds ; heureusement, tout le monde dormait… à l'exception de Martoni, qui leva la tête au moment où elle passa devant son lit. Kelly s'immobilisa et cacha son paquet derrière son dos.


- Qu'est-ce que tu fous, Powder ? interrogea Martoni.


- Ça te regarde ? répliqua Kelly d'une voix sifflante. Recouche-toi !


- Hé, tu me dis pas ce que j'ai à faire !


- C'est incroyable, tu vas me faire chier le jour de mon anniversaire ? T'avise surtout pas de me suivre, sinon tu te prendras trois sorts dans la tronche en même temps !


Martoni lui jeta un regard mauvais, puis se retourna. Kelly souffla des narines, méfiante. Quand elle fut de retour en bas des escaliers, elle ordonna à John par prudence :


- John, reste faire le guet au pied l'escalier, au cas où Martoni ramènerait son museau.


Un peu surpris, il acquiesça et se plaça, regardant vers le haut de temps à autre. Kelly revint s'asseoir, posa le paquet sur la table, et, enfin, déchira le papier. A l'intérieur se trouvait un long vêtement, noir, fait d'une matière caoutchouteuse. Elle le déplia. C'était… une combinaison de plongée. Kelly étouffa une exclamation de surprise. Tout aussi stupéfait, John risqua un pas en avant pour voir de plus près.


- Mais… qu'est-ce que ça veut dire ? bredouilla Kelly.


Naomi tâta la combinaison, et déclara dans un murmure :


- Ça veut dire que la capture de la Boule de Curcumo est pour bientôt…


Laisser un commentaire ?