Vers un Nouveau Monde

Chapitre 16 : Un fils de pirate dans une mer de roux

5055 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/11/2022 15:20

Le trio atterrit dans une cour en graviers, devant une maison biscornue qui ne semblait tenir que par magie - ce qui était probablement le cas -. Harry avait beau avoir grandi sur une mer où l’étrange était banal, il n’en fut pas moins impressionné par ce qu’il avait devant lui. C’était, après tout, la première maison sorcière qu’il voyait. 

 

Après le départ de Fumseck, ce fut Ron qui prit les choses en main, s’agissant là du lieu où il avait vécu depuis sa naissance. Il attrapa Harry par le poignet et l’entraîna jusqu’à la porte d’entrée. Laquelle s’ouvrît avant qu’ils n’aient eu le temps de frapper. Ron se retrouva pris dans une étreinte d’ours. Il réussit à marmonner : 

 

- Man… J’étouffe… 

 

Harry prit peur en voyant cela mais s’il pensa pouvoir y échapper, il se trompait lourdement. Quelques secondes plus tard - une fois son ami libéré -, ce fut à son tour d’avoir l’impression d’étouffer. Il se dégagea rapidement et put voir qui avait vraisemblablement tenté de l’assassiner par câlin étouffant. Il vit alors qu’il s’agissait d’une femme, apparemment âgée d’une petite quarantaine d’années, rondelette avec d’épais cheveux roux et visiblement un instinct maternel un peu trop développé. 

 

Elle ne sembla heureusement pas avoir oublié ses bonnes manières, puisqu’elle se reprit rapidement et invita les enfants à entrer, après s’être adressée au brun : 

 

- Tu es Harry, c’est ça ? 

 

- Oui madame. Mon nom est Harry Gold.

 

Elle lui répondit avec un sourire à faire fondre une banquise : 

 

- Et bien…. En voilà un jeune homme bien élevé. 

 

- Merci madame. Mon parrain m'a appris à être toujours poli en toutes circonstances. 

 

Elle s’adressa ensuite à son fils : 

 

- Tu vas montrer ta chambre à ton ami ?

 

Elle ajouta : 

 

- Je ne sais pas comment c’est possible, mais vos valises y sont déjà. 

 

Ron monta les escaliers jusqu’à sa chambre, Harry sur les talons. Quand ils passèrent devant une porte d’où sortaient des bruits d’explosions, le fils Weasley lui expliqua qu’il s’agissait de la chambre des jumeaux et lui déconseilla d’y entrer s’il tenait à rester en vie. Harry acquiesça mais nota dans un coin de sa tête d’aller y faire un tour. Il devait juste faire attention à ne pas se faire prendre. 

 

Ils passèrent devant d’autres pièces avant d’arriver à destination. Ron poussa la porte - décorée d’un poster à l’effigie d’une équipe de Quidditch - et le fit entrer dans sa chambre. L’endroit, situé sous les combles, était assez exigu. Une poutre était visible dans le fond. La pièce en elle-même était en orange vif, et les murs ornés de posters représentant la même équipe que ceux de la porte. Tout en lui indiquant où mettre ses affaires, Ron lui expliqua qu’il s’agissait des Canons de Chudley, son équipe préférée.

 

Une fois Harry installé, les deux amis s’assirent sur le lit du roux pour discuter de ce qu’ils allaient faire durant le mois de vacances qu’il leur restait. Ils commencèrent par s’accorder sur le fait qu’ils devaient s’arranger pour que Neville puisse venir chez les Weasley en début de mois, afin qu’ils puissent fêter son anniversaire ensemble. 

 

Ron descendit ensuite demander s’ils pouvaient inviter un ami, et la réponse fut heureusement positive, après quoi ils envoyèrent une lettre à Neville pour l’inviter. Comme à chaque fois, Harry envoya Fumseck porter l’enveloppe à son destinataire. 

 

OoooO

 

Du côté des Londubat 

 

Neville avait fini ses devoirs depuis longtemps, et s’ennuyait dans sa chambre. Comme il s’en doutait, sa grand-mère avait oublié son anniversaire. Lorsqu’il était descendu pour lui en parler, elle l’avait renvoyé dans sa chambre accompagné d’un « Je n’ai pas le temps, je suis occupée ». 

 

On pourrait penser qu’avec le temps, il s’y serait habitué mais non. Chaque année, il descendait la voir le jour de son anniversaire. Et tous les ans, il obtenait le même résultat : il était renvoyé dans sa chambre. Il n’y avait qu'à Noël qu’elle trouvait un peu de temps à lui accorder. Il pouvait comprendre qu’elle soit très occupée, étant seule pour gérer les affaires de la famille, mais il aurait aimé qu’elle lui consacre quelques heures de temps en temps.

 

Comme si cela ne suffisait pas qu’il se sente délaissé par sa grand-mère, ses amis lui manquaient énormément. Il eut à peine fini de formuler cette pensée que Fumseck apparut dans sa chambre. À la vue de l’oiseau, un sourire éclaira son visage et il se dépêcha de le délester de la lettre qu’il transportait. 

 

En lisant la lettre, son sourire s’agrandît à l’idée d’aller passer quelques jours avec ses amis. Il rassembla son courage et sortit pour descendre demander à sa grand-mère s’il pouvait aller passer quelques jours chez les Weasley. 

 

Arrivé devant la porte du bureau, il frappa. La voix de son aïeule se fit entendre : 

 

- Entre, Neville. 

 

Le garçon s’exécuta et entra dans la pièce et s’arrêta, mal à l’aise. C’était la première fois qu’il y entrait. La plus âgée dû remarquer son mal être, puisqu’elle l’interrogea ensuite : 

 

- Qu’y a-t-il mon garçon ?

 

L’enfant prit une grande inspiration et se lança : 

 

- Est ce que je pourrais aller passer quelques jours chez les Weasley ? S’il te plaît ? 

 

La vieille femme garda le silence si longtemps qu’il finit par penser qu’elle n’allait pas répondre, ou qu’elle allait le renvoyer dans sa chambre, mais finalement : 

 

- Au vu de tes notes cette année, je n’y vois aucun inconvénient. Les parents de ton ami ont-ils donné leur accord ?

 

- Oui ! 

 

- Alors c’est bon pour moi aussi. 

 

- Merci grand-mère !

 

Il se retourna et allait s’en aller, lorsqu’elle l’interpella : 

 

- Neville ? 

 

Il se demanda ce qu’il avait fait de mal et repondit : 

 

- Oui ? 

 

- Je sais que je n’ai pas été très présente et j’en suis désolée… 

 

Il la regarda, étonné. En presque onze ans de cohabitation, c’était la première fois qu’il la voyait s’excuser pour quoique ce soit. Il répondit : 

 

- C… C’est b… Bon, ce… ce n’est rien. 

 

Sa mâchoire manqua cette fois de se décrocher lorsqu’elle ajouta : 

 

- Et bon anniversaire, mon grand. 

 

- M… Merci. 

 

Il se dépêcha de remonter dans sa chambre préparer ses affaires, de peur qu’elle ne change d’avis.

 

Une fois sa valise prête, il écrivit une lettre à ses amis pour leur dire que sa grand-mère avait donné son accord. Il sourit en constatant que Fumseck était toujours là. Visiblement, le phénix l’avait attendu. Une fois son courrier rédigé, il le lui donna et l’oiseau disparut.

 

OoooO

 

Dans la chambre de Ron

 

Après ce qui leur parut être une éternité, Fumseck revint avec une lettre. Les deux amis s’empressèrent de la récupérer pour en découvrir le contenu :

 

Bonjour les amis !

 

Je vous écris simplement pour vous dire que ma grand-mère a donné son accord. Ça m'a surpris, je ne pensais pas que ce serait aussi simple, mais elle a dit qu’au vu de mes notes cette année, elle n’y voyait aucun inconvénient !

 

À bientôt,

 

Neville 

 

Les deux garçons redescendirent aussitôt pour prévenir les parents du roux que Mrs Londubat avait donné son accord pour que Neville vienne chez eux. Ces derniers avaient accepté à l’unique condition que la femme âgée soit également d’accord.

 

Il fut donc décidé que le couple Weasley irait chercher le fils Londubat le lendemain matin afin de pouvoir discuter avec la grand-mère des modalités de son séjour chez eux. 

 

Cette nuit-là, les deux jeunes sorciers eurent beaucoup de mal à trouver le sommeil tant ils étaient impatients de revoir leur ami. Ils ne se doutaient pas que de son côté, Neville était exactement dans le même état. 

 

Le lendemain matin, en se réveillant, il leur fallut quelques minutes pour se rappeler des événements de la veille. Une fois que ce fut le cas, ils descendirent prendre leur petit déjeuner et lorsqu’ils remontèrent, ils aménagèrent la chambre afin d’y faire une place pour leur ami. 

 

Ils lui firent de la place dans les armoires et allèrent au grenier pour chercher un deuxième matelas. Ou plus précisément, Harry accompagna Ron jusqu’à la trappe qui menait au grenier, et celui-ci monta chercher un matelas après avoir expliqué à son ami qu’il valait mieux qu’il reste en bas parce qu’une goule vivait dans la et que comme elle ne le connaissait pas, elle risquait de l’attaquer. 

 

Heureusement, le roux ne fut pas long et ils retournèrent rapidement dans la chambre.

 

Peu de temps après leur retour, ils entendirent du bruit en bas et descendirent aussitôt. Arrivés dans l’entrée, ils eurent à peine le temps de s’arrêter qu’une masse indistincte se jeta sur eux.

 

Leur ami était visiblement content de les voir, et sa joie était réciproque. D’autant plus que tandis qu’ils l’aidaient à s’installer, le nouveau venu expliqua que les parents du roux avaient réussi à négocier avec sa grand-mère pour qu’il reste chez eux jusqu’à la rentrée. 

 

Ils passèrent la matinée à discuter de leurs vacances, jusqu’à ce qu’on les appellent pour déjeuner. Là, Neville fit connaissance avec le reste de la famille. Ou du moins, avec ceux qu’il n’avait jamais rencontrés. Parmi ceux scolarisés à Poudlard, il était ami avec Ron et avait déjà croisé de loin les trois autres. 

 

Il fit donc connaissance avec les parents ainsi qu’avec la petite dernière de la famille, Ginny, qui allait entrer à Poudlard en septembre. Le repas se déroula dans un calme plus ou moins relatif, ponctué par les farces des jumeaux et les conversations du trio. Les adultes essayaient de maintenir le calme mais avec neuf personnes dans la pièce, cette entreprise était vouée à l’échec. 

 

Une fois le repas terminé, les jeunes s’empressèrent de remonter et l’après-midi fut consacré à une partie de Quidditch dans le jardin. Harry et Ron contre les jumeaux, Neville fut soulagé de devoir se contenter de l’arbitrage. Dire qu’il n’était pas très à l’aise sur un balai serait un euphémisme. 

 

Entre les matches et les séances de dégnomage, le temps passa à une vitesse folle. Deux semaines s’étaient déjà écoulées lorsque les lettres de fournitures pour la rentrée scolaire arrivèrent. 

 

Plongé dans la lecture de sa propre lettre, Harry ne vit pas le couple blêmir à la perspective des achats à venir. Il remarqua en revanche que les livres pour le cours de Défense contre les forces du mal étaient tous du même auteur, un certain Gilderoy Lockhart. Le nom lui était inconnu mais il se fit la réflexion que leur professeur devait beaucoup aimer cet homme. 

 

Il n'eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, car à ce moment-là Mr Weasley annonça qu’ils iraient faire les courses le jour même et leur demanda d’être prêts à partir dans une heure. Ils montèrent tous se préparer et rapidement, ils étaient dans le salon et sur le départ. 

 

Les deux adultes expliquèrent comment ils allaient procéder mais Harry intervint : 

 

- Je n’ai jamais pris la poudre de cheminette. 

 

- Ne t’en fait pas, tu n’auras qu’à passer après Ron. Il te suffira de l’imiter. 

 

Le garçon acquiesça. À la demande de ses parents, son ami passa le premier et lui expliqua : 

 

- Tu prends une poignée de poudre, tu la jettes dans le feu, tu entres dans la cheminée et tu prononces distinctement le nom de ta destination. Comme ça : Chemin de Traverse. 

 

Les flammes devinrent vertes et le jeune garçon disparut. L’imitant, Harry s’avança et, après avoir jeté une poignée de poudre dans les flammes, y entra puis prononça : Chemin de Traverse. 

 

Il disparut à son tour puis reparut dans une cheminée qui débouchait sur une pièce qui lui était inconnue. En revanche, il sut qu’il était au bon endroit en voyant Ron se déplacer pour venir l’aider à sortir. 

 

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous réunis dans ce que Harry appris être l’arrière salle du Chaudron Baveur et purent rejoindre l’arrière cour pour accéder au Chemin de Traverse. Harry demanda : 

 

- Qu’est-ce que c’est, le Chemin de Traverse ?

 

Arthur Weasley répondit : 

 

- C’est l’allée marchande sorcière d’Angleterre. C’est là que tu as fait tes courses pour la rentrée, l’an dernier. 

 

Le plus jeune répliqua : 

 

- Ce n’est pas moi qui ait acheté mes fournitures scolaires l’an dernier. Dumbledore a assuré à mon père qu’il allait s’en charger pour nous faciliter la tâche.

 

Le fils de Roger ne manqua pas le regard inquiet qu’échangèrent ses hôtes et les interrogea : 

 

- Que se passe-t-il ?

 

Mrs Weasley lui demanda : 

 

- Dis moi Harry… Tu n’as jamais eu de problèmes avec ta baguette ? 

 

- Non, aucun. Pourquoi ? 

 

- Et bien… En temps normal, c’est la baguette qui choisit son sorcier, non l’inverse. 

 

- Vous êtes sûrs ? Dumbledore a pourtant assuré à mon père que la baguette qu’il m’avait trouvé était faite pour moi. 

 

Le couple répondit simultanément : 

 

- Certains.

 

Tout en regardant longuement le long morceau de bois qu’il tenait à la main, Harry réfléchit. Après les événements survenus au début de l’été, sa, déjà mince, confiance en Dumbledore avait fondu comme neige au soleil. Qui plus est, il sentait que les Weasley étaient sincères avec lui et n’avait aucune raison de douter d’eux. Ce fut ce qui motiva la décision qu’il prit à ce moment là : 

 

- Emmenez moi chez celui qui a vendu cette baguette. Je veux voir s’il en a une pour moi. 

 

Au bout de quelques minutes, il fut décidé qu’Arthur accompagnerait Harry chez Ollivander tandis que sa femme irait avec Neville et leurs enfants faire le reste des achats. À la demande de la mère de famille, Harry lui remit sa liste de fournitures, puis chaque groupe partit de son côté. Harry vit le regard envieux que Neville leur lança, à Arthur et lui, et laissa parler son côté Gryffondor : 

 

- Neville ! 

 

- Oui ? 

 

- Tu veux venir avec nous chez Ollivander ? 

 

- Euh… 

 

Harry lança un regard à Arthur qui acquiesça. Mrs Weasley ajouta : 

 

- Va avec eux, jeune homme, je vois bien que tu en meurs d’envie. Je m’occupe de tes courses. 

 

La joie qui illumina le visage du garçon fut pour tous la meilleure des récompenses. Il donna sa lettre de fournitures à Molly puis rejoignit en courant le deuxième groupe. 

 

OoooO

 

Groupe « boutique d’Ollivander »

 

Le trio prit donc la direction de la boutique du vendeur de baguette le plus célèbre d’Angleterre. À peine furent-ils à l’intérieur qu’un vieil homme se montra. Il semblait encore plus âgé que Dumbledore, ce qui n’était pas peu dire. Mais peut-être était-ce du au fait qu’il passait ses journées enfermé dans son magasin. Et le moins que l’on pouvait dire était que ladite boutique était poussiéreuse, et sentait le renfermé. L’homme s’adressa à eux : 

 

- Arthur Weasley… Oui je me souvient de vous. Mais j’ai comme l’impression que ce n’est pas votre baguette qui vous amène. Je me trompe ? 

 

- Non. Je viens parce que ces deux jeunes gens auraient peut-être besoin d’une baguette. 

 

- Ils m’ont pourtant l’air trop vieux pour entrer en première année. 

 

Arthur se tourna vers les enfants et dit : 

 

- Je vous laisse expliquer la situation, les garçons. 

 

Harry allait se lancer lorsque le vendeur le reconnut et s’adressa à lui : 

 

- Tu es Harry Potter… 

 

L’enfant souffla, exaspéré, et expliqua encore une fois: 

 

- Oui, Potter est mon nom de naissance. Mais je ne réponds plus à ce nom depuis l’âge de quatre ans. Depuis que mon père m'a sauvé la vie. 

 

L’adulte acquiesça et demanda : 

 

- À quel nom répondez-vous ? 

 

- Gold. Je suis Harry Gold. 

 

Le plus vieux hocha la tête et le laissa parler. Harry expliqua donc que c’était Dumbledore qui lui avait choisi sa baguette et qu’il souhaitait savoir si elle lui était réellement adaptée ou si une autre lui conviendrait mieux. Le gérant des lieux lui demanda : 

 

- Pourrais-je avoir la composition de votre baguette ? 

 

Harry réfléchit, essayant de se rappeler si Dumbledore le leur avait dit, avant de se souvenir que oui : 

 

- Bois de houx, plume de phénix, 27,5 cm. 

 

- Oui, je me souviens… Dumbledore m’avait demandé de la faire sur mesure, disant qu’elle était pour un jeune sorcier très prometteur. Vous devez savoir, Mr Gold, que cette baguette à une jumelle, faite avec une plume venant du même phénix que la vôtre. 

 

- À qui appartient-elle ? 

 

- À celui qui a assassiné vos parents biologiques. À Lord Voldemort. 

 

Harry sentait son cerveau fonctionner à plein régime. Le fait que Dumbledore ait demandé à Ollivander de lui faire la baguette jumelle de celle qui appartenait à l’homme qui l’avait rendu orphelin ne pouvait pas être un hasard. Il continua : 

 

- Je vois… Comment pourrais-je savoir si l’une de vos baguettes me convient ? 

 

- Il vous suffit de les essayer. Lorsque l’une d’elle vous conviendra, vous le saurez tout de suite.

 

L’enfant acquiesça et alla s’asseoir sur le tabouret présent dans la pièce, puis se laissa mesurer par le mètre magique qu’utilisait le fabricant. 

 

La séance d’essai de baguettes commença ensuite. Heureusement, Harry ne fut pas un client très compliqué. Il ne fallut qu’une dizaine de tentatives avant qu’il ne trouve la bonne baguette. Ollivander lui en faisait essayer une de 30cm en bois d’ébène contenant un crin de licorne lorsque des étincelles rouge et or jaillirent et qu’il sentit une chaleur se répandre dans tout son corps. 

 

Harry récupéra sa nouvelle baguette et laissa la place à son ami. Neville, beaucoup moins confiant que son ami, expliqua qu’il venait car il utilisait jusque là la baguette de son père puis suivit à son tour les instructions du vendeur puis les essais commencèrent. Il ne put s’empêcher de penser que sa grand-mère allait le tuer à Noël, quand il reviendrait avec une nouvelle baguette. Ou peut-être prendrait-elle au contraire conscience qu’il était un être humain à part entière, avec une personnalité qui lui était propre, et non une pâle copie de son père. 

 

Ollivander finit par lui mettre entre les mains une baguette de 25 cm en bois de charme contenant un ventricule de cœur de dragon. Comme Harry un peu plus tôt, des étincelles rouge et or jaillirent et il sentit une douce chaleur se répandre en lui. 

 

Avec sa nouvelle acquisition, il rejoignit son ami. Le vieil homme se tourna vers l’adulte et prit la parole : 

 

- Cela fera quatorze galions, Mr Weasley.

 

Arthur se rendit compte à ce moment-là d'une chose : ils avaient oublié de passer à Gringotts. Il fit part à Ollivander de cet « oubli » et celui ci lui répondit : 

 

- Allez chercher l’argent, les jeunes peuvent rester avec moi en attendant. 

 

Le père de famille lui en fut extrêmement reconnaissant et partit aussitôt en courant. Il fut étonnamment rapide et à la question du gérant répondit : 

 

- J’ai croisé ma femme en route, qui revenait justement de la banque. 

 

Il paya la somme demandée puis le trio alla rejoindre l’autre groupe. 

 

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Groupe « achat de fournitures »

 

Tandis que le trio partait en direction de la boutique d’Ollivander, Molly entraîna le reste de la troupe vers la librairie après un passage à la banque - en en sortant, ils croisèrent d’ailleurs Arthur qui y allait, ayant oublié de le faire. Molly lui fournit la somme dont il avait besoin pour payer les baguettes des deux enfants - afin de récupérer de l’argent en vue des courses qu’ils auraient à faire. Compte tenu du nombre de livres qu’il leur fallait acheter - dont ceux de Lockhart en pas moins de sept exemplaires -, il avait été décidé qu’ils commenceraient par là puisque ce serait le plus long.

 

En arrivant devant l’entrée de la boutique, les choses se compliquèrent lorsqu’ils virent la queue qui les y attendaient. Ce fut Percy qui mit le doigt sur l’origine du problème : une immense affiche qui annonçait que Gilderoy Lockhart organisait une séance de dédicaces ce jour-là, à la librairie sorcière. Alors que ses enfants soupiraient à la pensée des heures d’ennuis qui se profilaient, Molly Weasley, en grande fan de l’auteur, se mit à trépigner comme un gamin le matin de Noël. 

 

Peu après, tandis qu’ils faisaient encore la queue, le groupe chargé de l’achat des baguettes les rejoignit. En voyant l’affiche et ce qu’elle annonçait, Harry se prépara à des heures d’attente interminable. Ce fut alors qu’il se produisit une chose à laquelle personne ne s’attendait. L’auteur les repéra dans la foule - où plus exactement, repéra Harry - et s’écria : 

 

- Oh mais qui vois-je !? Harry Potter est parmi nous !

 

Harry grinça des dents en entendant cela et s’apprêtait à répliquer mais l’homme ne lui en laissa pas le temps. Il lui prit le bras et le serra contre lui pour une séance photo improvisée et absolument pas consentie par le jeune garçon. Personne ne sut comment réagir. 

 

L’annonce suivante acheva de choquer le groupe, notamment les plus jeunes, puisque l’écrivain annonça qu’à partir de la rentrée, il serait professeur de défense contre les forces du mal à Poudlard. À ce moment-là, Harry parvint à se dégager et à rejoindre les autres. Le seul bénéfice de la journée, à ses yeux, fut le moment où Lockhart lui offrit l’intégrale de ses livres. Cela ferait ça de moins à payer pour ses hôtes. 

 

Alors qu’il pensait que les choses ne pourraient pas empirer après avoir été plus ou moins « pris en otage » par l’un de ses futurs professeurs, les Malefoy lui prouvèrent le contraire lorsqu’ils entrèrent en scène. Harry n’avait encore jamais rencontré les parents, mais une année scolaire à côtoyer le fils lui faisait craindre le pire et la suite donna raison à ses craintes.

 

La première intervention du père fut d’insulter les convictions des Weasley, en plus de sous entendre qu’Arthur et sa femme n’avaient aucun honneur. Il n’en fallut pas plus pour que les deux adultes se sautent dessus et en viennent aux mains.

 

Ils furent mis à la porte par le vendeur, sous les regards désespérés de leurs femmes respectives. Dans la cohue générale, Harry fut le seul a remarquer l’étrange carnet noir que Lucius Malefoy glissa dans le chaudron de Ginny. Il se promit de tirer cela au clair. 

 

Molly, morte de honte, décida de rentrer immédiatement. 

 

Les plus jeunes furent envoyés dans leur chambre, mais tous purent l’entendre hurler sur son mari durant quinze bonnes minutes.

 

Les semaines qui les séparaient de la rentrée s’écoulèrent trop vite au goût des plus jeunes, qui auraient aimé que les vacances durent plus longtemps. Lorsqu’arriva le matin du premier septembre, Harry avait l’impression que les vacances n’avaient duré que quelques jours. 

 

Harry fut réveillé beaucoup trop tôt à son goût par une sensation de poids sur son ventre. Ses yeux s’ouvrirent sur une créature dont il ne put distinguer que la petite silhouette à cause de la noirceur de la nuit. Le garçon se redressa en position assise afin de déloger l’intrus. La manœuvre eut l’effet escompté, puisque la créature, dont il ignorait toujours la nature, fut envoyée au sol. Le temps qu’elle se remette debout, les yeux de Harry purent s’habituer à l’obscurité. Il put alors voir que son “visiteur nocturne” avait des yeux globuleux et de longues oreilles tombantes, ainsi qu’un nez crochu et ne portait pour tout vêtement qu’une espèce de taie d’oreiller crasseuse et rapiécée. 

 

Bien qu’il ne sache si cette pratique avait où non court dans le monde magique, cela lui fit aussitôt penser à certaines… activités auxquelles se livraient les nobles de son monde d’origine. Avant qu’il ait le temps d’interroger la créature, celle-ci se présenta comme étant Dobby l’elfe de maison et ajouta être venu l’avertir qu’il ne devait pas retourner à Poudlard cette année, qu’un grand danger planait sur l’école… puis disparut avant qu’il n’ait pu réagir. 

 

Harry n’eut que le temps de se promettre d’essayer d’en savoir plus, puis replongea dans le sommeil. 

 

Hélas, il n’eut pas le temps de se rendormir très longtemps. À 7h, moins de 3h plus tard, Molly passa dans les chambres afin de réveiller tout le monde. Dès le réveil des enfants, ce fut le branle-bas de combat. Il fallut s’assurer que toutes les valises étaient faites correctement, que personne n’oubliait rien, etc… 

 

Ensuite seulement, ils purent déjeuner. 


Puis, à 10h, embarquèrent dans la Ford Anglia des Weasley, heureusement magiquement agrandie afin de pouvoir y faire entrer tout le monde. Il sembla pourtant que même la séance de vérification du matin n’ait pas été suffisante, puisqu’au bout de quelques secondes ils durent faire demi tour afin que la plus jeune des Weasley retourne chercher son journal intime, qu’elle avait laissé dans sa chambre. Après plusieurs allers-retours de ce genre, ils purent enfin partir pour de bon. 


Lorsqu’ils arrivèrent à la gare, il était presque onze heure et ils durent se dépêcher pour que les enfants ne ratent pas le train. Percy passa le premier, suivi par les jumeaux puis le couple Weasley avec leur fille. Il ne resta ensuite plus que Harry, avec ses deux amis et leurs affaires à tous les trois. Et ce fut à ce moment précis que les choses dérapèrent. À 10h55, les garçons s’élancèrent en direction de la barrière séparant les quais neuf et dix… et s’y écrasèrent. Après avoir ramassé leurs affaires, qui avaient valsé au moment de l’impact, ils passèrent quelques minutes à essayer de comprendre pourquoi ils n’avaient pas pu traverser. 

 

Onze heures sonnèrent, quelque part dans la gare. Ils avaient raté le train.

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