Vers un Nouveau Monde

Chapitre 13 : Interlude marin

3078 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/11/2022 17:40

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis que le trio était descendu à la recherche de la Pierre, et les vacances de Pâques approchaient à grands pas. Il ne restait que quelques jours avant que les élèves ne rentrent chez eux pour deux semaines. Harry avait cette fois décidé de faire le trajet en train comme les autres, puisque Neville et Ron rentraient tous deux chez eux pour les vacances. 

 

Il voulait profiter un maximum de ses amis, qu’il ne pourrait pas voir quand il serait chez lui. Pendant plusieurs heures, le Poudlard Express résonna de rires et de bavardages. 

 

Lorsqu’une fois descendu du train, il dut dire au revoir à ses amis qui rejoignaient leurs familles respectives, il se fit la réflexion qu’il avait hâte de les revoir. À cette occasion, il vit pour la première fois la grand-mère de Neville. En regardant de loin son ami rejoindre la vieille femme, il se dit qu’elle ne lui inspirait pas confiance. Étant trop loin pour entendre, il ne sût pas ce qu’elle disait à son petit-fils, mais à la manière dont ce dernier baissa les yeux, il devina que ce n’était pas des compliments. 

 

Une fois ses amis partis, il alla trouver un endroit où personne ne le verrait puis appela Fumseck. L’oiseau apparut aussitôt dans son habituelle gerbe de flammes et Harry lui demanda : 

 

- Tu me ramènes à la maison ?

 

Le Phœnix lui donna par télépathie une réponse positive et le jeune sorcier s’accrocha à lui. Tous deux disparurent aussitôt pour réapparaître sur le pont d’un bateau désormais bien connu de tous. Harry le salua et l’animal repartit. Une voix qu’il n’avait pas entendu depuis longtemps retentit et derrière lui, l’interpellant avec enthousiasme - un peu trop à son goût, d’ailleurs : 

 

- Harry ! 

 

Le plus jeune se retourna et eut un grand sourire en reconnaissant le jeune homme qui se tenait en face de lui : 

 

- Shanks ! Ça faisait longtemps ! 

 

- Eh ouais, gamin ! Toi et moi, on à des emplois du temps de ministres !

 

Harry ne put s’empêcher de rire à cette remarque, mais il fut bien obligé d’admettre que le roux avait raison. Entre ses études à Poudlard et les entraînements au haki - notamment la forme royale -, supervisés par Rayleigh, du plus vieux, ils ne faisaient que se croiser et n’avaient plus le temps de parler. Il trouvait cela dommage, car ils s’étaient toujours bien entendus et il se souvenait que lorsqu’il était plus jeune, Shanks était comme un grand frère pour lui. 

 

Il se fit la réflexion qu’il faudrait qu’il lui propose de s’entraîner ensemble, un de ces jours, puis le salua avant de rejoindre son père. 

 

Arrivé devant la cabine de ce dernier, il eut une légère hésitation puis frappa. La voix du capitaine se fit entendre : 

 

- Entrez !

 

Il poussa la porte et s’exécuta. En le voyant entrer, l’homme stoppa tout ce qu’il faisait et se leva d’un bond avant de s’exclamer : 

 

- Harry ! Enfin te voilà ! Dans mes bras, mon fils !

 

Le plus jeune, embarrassé, marmonna : 

 

- Papa, tu me fais honte…

 

Mais ce fut de bonne grâce qu’il accepta les bras grands ouverts que lui tendait l’adulte. 

 

Il avait beau avoir été élevé par des pirates, Harry n’en restait pas moins un enfant et il avait toujours été très proche des deux hommes qui s’étaient occupés de lui. 

 

Son père mit fin à l’étreinte pour aller ouvrir la porte et hurler : 

 

- Ray ! Ton filleul est rentré ! 

 

Le dénommé Ray, Silvers Rayleigh de son vrai nom, accourut aussitôt que son capitaine et ami eut prononcé cette phrase. Si le second de l’équipage était beaucoup plus posé et raisonnable que son capitaine, il était toutefois complètement gaga de leur protégé et se fit une joie de le montrer sitôt qu’il aperçut l’enfant : 

 

- Harry ! 

 

Ce dernier ne se gêna pas pour se jeter dans les bras de son parrain, qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs mois. Ledit parrain se dit que quelqu’un qui passerait par là aurait du mal à croire, devant cette scène, que les deux adultes occupés à cajoler un gamin extatique étaient les mêmes que ceux qui étaient connus pour être parmi les pirates les plus recherchés du Nouveau Monde. 

 

Une fois l’étreinte terminée, Harry leur fit un récapitulatif des derniers événements de Poudlard puis se rappela que le professeur McGonagall lui avait demandé de leur faire passer un message et s’acquitta de sa tâche. Si son père se mit à bouder d’être privé de son défouloir préféré, Rayleigh, lui, tempéra les ardeurs de son ami, arguant qu’après avoir frappé le directeur, il était parfaitement normal que leur présence à Poudlard soit indésirable qu’il était même étonnée que l’interdiction de revenir soit limitée à cette année scolaire. 

 

Ce fut légèrement réticent que Harry avoua que ses amis et lui étaient finalement descendus sous la trappe. Une fois le choc de la révélation passé, et après l’avoir longuement sermonné pour la forme, ils voulurent savoir si l’expédition avait été concluante. Ce à quoi Harry répondit que oui, puisque la Pierre était belle et bien cachée sous la trappe. 

 

Il avoua également qu’il ne savait plus trop quoi faire, maintenant qu’il avait atteint l’objectif qu’il s’était fixé à la rentrée des dernières vacances. Ce à quoi son parrain répliqua : 

 

- Concentre-toi plutôt sur tes examens, dans ce cas. Ils approchent, il me semble ?

 

Harry acquiesça et précisa : 

 

- Ils sont dans deux mois, ce serait bien que je m’y mette oui. 

 

Ils parlèrent de tour et de rien durant une partie de la soirée, puis Harry alla se coucher. 

 

Le lendemain, il se souvint qu’il devait également avertir son père de l’évolution de sa relation avec Fumseck et décida de le faire sitôt son petit déjeuné avalé. Lorsqu'il sortit de table, il alla donc frapper à la porte de sa cabine. L’adulte répondit : 

 

- Entrez !

 

Il poussa le battant de la porte et pénétra dans la pièce. Le plus âgé, surpris de le voir si tôt dans la journée, l’interrogea : 

 

- Harry ? Il y a un problème ? 

 

- Je… J’ai quelque chose à te dire. 

 

- Quoi donc ? Rien de grave, j’espère ? s’inquiéta son père. 

 

- Non… Enfin je ne crois pas. Tu sais que je m’entends bien avec Fumseck.

 

Le plus vieux acquiesça, ne voyant pas où il voulait en venir, tandis que Harry poursuivit sur sa lancée : 

 

- Il m'a demandé si j’acceptais qu’il devienne mon familier.

 

Devant le regard perplexe que lui lança son père, Harry comprit qu’il devait éclaircir certaines choses et se lança dans le récit de la première journée des précédentes vacances, en donnant comme définition d’un familier celle que lui en avait fait Fumseck. Toutefois, Roger ne comprenait pas ce qui motivait la décision de Harry de lui en parler, et il le lui dit : 

 

- Pourquoi tu me le dis ? Enfin je suis content que tu l’ai fait, mais ce n’est pas dramatique d’avoir gardé ça pour toi. 

 

- Et bien… J’ai gagné ça, dans le processus, avoua-t-il, légèrement penaud, en tirant sur son t-shirt pour dévoiler le tatouage qui ornait désormais sa poitrine, au niveau du cœur. 

 

- Je vois… Je sais que normalement, je ne devrais pas approuver que mon fils de onze ans soit tatoué, mais on est des pirates. Enfreindre les lois et les contourner, c’est notre mode de vie, dit-il avec un sourire contagieux.

 

Après cette entrevue, l'enfant rejoignit sa cabine où il se plongea dans ses études. Entre ses devoirs et ses révisions, il ne vit pas passer la matinée et ne sortit que lorsqu’on l’appela pour manger. 

 

L'après-midi, il écrivit une lettre pour Dragon dans laquelle il lui proposa de le voir durant les vacances. Comme à chaque fois, il envoya Fumseck porter la lettre à son ami et décida de s’entraîner en attendant le retour de son ami à plumes.

 

Il était tellement excité à l’idée d’avoir des nouvelles de son ami qu’il n'arriva à se concentrer sur rien et lorsque Fumseck se matérialisa devant lui, il laissa totalement tomber son entraînement et lui demanda de le suivre dans sa chambre. Une fois qu’il fut arrivé, il referma la porte derrière lui et attrapa la lettre que portait le phénix. Il l’ouvrit et se plongea dans sa lecture : 

 

Salut Harry !

 

Je sais pas si tu seras en vacances quand je t'écrirai cette lettre, parce que je sais pas comment ça marche dans ton école, mais si oui, il faut absolument qu’on se voit. J’ai plein de trucs à te raconter ! 

 

Enfin, si mon père ne vient pas me chercher pour « m’entraîner » d’ici là. Parce que, ouais, il refuse toujours de m’écouter quand je lui dis que je ne veux pas être dans la marine. Je crois que même Maria à fini par renoncer à lui faire entendre raison. Par contre, elle continue de lui hurler dessus à chaque fois que je reviens couvert de blessures et de bleus quand il vient me chercher. Je crois bien que ça, c’est une chose qui ne changera jamais. 

 

Et toi alors ? Ton école ? Tout se passe bien ? Tu m’avais dit que tes amis et toi étiez descendus sous la trappe pour savoir ce qui s’y cachait. Vous avez trouvé ? Si oui, quoi ? Je compte sur toi pour me raconter tout ça dans ta prochaine lettre !

 

À bientôt j’espère,

 

Dragon 

 

Harry finit sa lecture avec le sourire et se mit aussitôt à son bureau pour écrire sa réponse : 

 

Salut Dray !

 

Oui, je suis en vacances depuis ce matin. Je vais demander à papa si on peut se voir, mais je pense que ça ne posera pas de problème. Au fait, je lui ai dit tout à l’heure pour mon lien avec Fumseck et je lui ai montré mon tatouage. Il l’à très bien pris, même mieux que ce à quoi je m’attendais. Il m'a rappelé qu’étant des pirates, contourner les lois était notre mode de vie. 

 

Notre descente sous la trappe s’est passée… plus où moins sans encombre. On s’en est tous les trois sortis en un seul morceau, en tout cas. Et j’ai affronté et vaincu un troll adulte ! Ça, par contre, je pense que papa ne serait pas ravi de le savoir… 

 

Et le meilleur dans tout ça, c’est que Dumbledore n’à jamais su qu’on avait réussi à atteindre la Pierre ! Il s’est fait berner par trois élèves de première année !

 

Papa et Rayleigh sont persona non grata à Poudlard depuis leur coup d’éclat à la rentrée des vacances de Noël. Il faut dire que même si c’était très divertissant, frapper Dumbledore n’était pas exactement la meilleure des idées. 

 

J’espère aussi te voir bientôt,

 

Harry

 

Lorsqu’il eut terminé sa lettre, il la confia à Fumseck puis sortit de sa cabine pour rejoindre celle de son père afin de lui demander s’il pourrait voir son ami pendant les vacances. Il toqua contre la porte et la voix du plus âgé lui répondit : 

 

- Entrez ! 

 

Il poussa le battant et pénétra dans la pièce. L’adulte fut surpris de le revoir aussi vite :

 

- Harry ? Tu reviens déjà voir ton vieux père ? 

 

- Arrête papa, t’es pas vieux ! Et je voulais savoir si je pourrais voir Dragon pendant les vacances ? 

 

- Je le savais ! Tu n’es venu que parce que tu avais quelque chose à me demander ! Ne m’aimes-tu donc pas ? 

 

- Bien sûr que si, grand nigaud ! dit-il en venant se jeter dans ses bras grands ouverts. 

 

L’adulte ajouta : 

 

- Et pour répondre à ta question, bien sûr que tu peux voir ton ami. Je l’aime bien, ce petit. Il n'a pas l’air de vouloir suivre les traces de sa brute de père. 

 

Harry acquiesça, sachant que son meilleur ami n’avait effectivement aucune intention de s’engager dans la Marine, ce qui était un sujet de dispute récurrent avec son père qui espérait qu’il « reste dans le droit chemin », selon ses propres mots.

 

Harry repartit donc répondre positivement à la lettre de son ami. 

 

Ce fut ainsi qu’au début de la deuxième semaine des vacances, ils accostèrent sur une île qu’ils savaient sans danger et Harry envoya Fumseck chercher le fils de Garp. 

 

L’oiseau mythique revint quelques secondes plus tard avec le jeune garçon. À peine arrivé, Dragon se jeta sur l’autre enfant en criant : 

 

- HARRY ! 

 

- Salut Dray !

 

Ledit Dray grogna mais ne dit rien, ayant fini par comprendre que plus il râlerait, plus Harry prendrait plaisir à utiliser le surnom honni. Les deux enfants marchèrent côte à côte tout en discutant jusqu’à être hors de portée des oreilles des adultes. 

 

L’avantage de ne se voir que rarement était qu’ils avaient toujours beaucoup de choses à se dire. Harry apprit que son ami avait revu le noble dont il lui avait parlé la fois précédente et que celui ci ne s’était pas montré plus aimable, bien au contraire. Pour la première fois de sa vie, Dragon s’était résigné à avoir recours au nom de son père pour avoir la paix.

 

Ça n’avait marché qu’à moitié. En entendant que son interlocuteur était le fils d’un haut gradé de la marine, et plus particulièrement de Monkey D. Garp, il avait préféré battre en retraite pour éviter de s’attirer les foudres du bienfaiteur de l’île mais son attitude était restée la même et il avait continué de regarder l’enfant comme s’il n’était qu’un vulgaire insecte qu’il aurait aimé pouvoir écraser sous ses chaussures vernies. 

 

Le midi les deux garçons déjeunèrent avec l’équipage et Dragon fut ravi de pouvoir parler avec un adulte aussi cultivé que Rayleigh. Pour une fois, Harry se sentit totalement exclu de la conversation mais n’en fut en aucun cas jaloux. Il savais que ce n’était pas sur son île natale que son ami avait l’occasion d’aborder des sujets sérieux. Maria, bien que très gentille - et maman ourse sur les bords -, ne s’intéressait pas aux nouvelles du monde. Quand à son père, il n’en voyait tout simplement pas l’intérêt. Garp ne s’intéressait littéralement qu’à son métier. Et à la viande. 

 

Les seules fois où son fils avait essayé d’aborder le sujet avec lui, le marine s’était contenté de balancer que tout le monde savait que les nobles étaient des pourris et que ça ne changerait probablement jamais, avant de détourner la conversation vers des thèmes plus légers. Dragon soupçonnait cependant son père de le trouver trop jeune pour parler de choses aussi graves que l’évolution de la société, et du monde en général. 

 

Il pouvait comprendre que l’adulte veuille le préserver mais cela l’énervait d’être écarté des conversations sérieuses à cause de son jeune âge. Pourquoi, sous prétexte qu’il était un enfant, ne pourrait-il pas se mêler où même s’intéresser aux conversations des adultes ? C’était pour ça qu’il aimait tant discuter avec Rayleigh. Lui, au moins, durant leurs conversations, le traitait comme un égal ! Il ne lui donnait pas l’impression, contrairement à son marine de père, d’être trop jeune pour comprendre de quoi il était question ! 

 

Après la fin du repas, les deux garçons repartirent de leur côté tandis que les adultes faisaient le tour de l’île pour s’assurer que les plus jeunes ne risquaient rien. Ils préféraient que Dragon soit en un seul morceau quand ils le ramènerait à sa marraine, tant qu’à faire. La fin de l’après-midi arriva beaucoup trop vite au goût des deux enfants et, déjà, vint le moment où leur invité dut repartir.

 

Entre ses entraînements et ses échanges de lettres avec Dragon, il sembla à Harry qu’il ne vit pas passer le temps jusqu’à la fin des vacances. Et pourtant, un matin, il se retrouva sur le pont du bateau à attendre, avec sa valise posée à ses pieds, que Fumseck vienne le chercher pour le ramener à Poudlard. 

 

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