Vers un Nouveau Monde

Chapitre 12 : Ce qu’il y a sous la trappe

2855 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/11/2022 16:33

Il leur fallut une dizaine de jours pour organiser leur escapade et mettre au point un plan. Le matin du jour où ils avaient prévu de descendre sous la trappe, Harry trouva au pied de son lit un paquet mou et rectangulaire, accompagné d’un mot non signé :

 

« Fais en bon usage. »

 

Ne reconnaissant pas l’écriture, et ne sachant s’il pouvait se fier à l’expéditeur, son premier réflexe fut d’appeler Fumseck mentalement.

 

Craignant de réveiller ses camarades, il le fit après avoir rejoint la salle commune, le paquet sous le bras.

 

Aussitôt, l’oiseau de feu apparut et s’adressa à lui par télépathie : 

 

Harry ? Qu’est ce qu’il se passe ?

 

J’ai reçu un paquet dont je ne sais ni d’où il vient, ni de qui il est et ça m’inquiète. Je voulais juste être sûr qu’il est sans risque. 

 

Tu as eu raison de m’appeler. Bon… Maintenant, voyons ce paquet. 

 

À la demande de Fumseck, Harry déballa le paquet. L’oiseau émit un sifflement admiratif, avant de s’expliquer devant le regard interrogateur de l’enfant : 

 

C’est une cape d’invisibilité, Harry. Ancienne et, malgré ça, toujours en excellent état, d’après mon expérience. Il y avait quelque chose avec ? 

 

Oui, un simple mot. « Fais en bon usage. »

 

Il lui montra le papier et Fumseck se figea. Si les phénix pouvaient pâlir, il serait blême. Harry s’inquiéta : 

 

Qu’est ce qu’il y a ? 

 

Ce mot est signé Dumbledore. Je vis avec lui depuis assez longtemps pour reconnaître son écriture quand je la vois. Quand à cette cape… Je viens de me rappeler que James, ton père biologique, avait la même. 

 

Et Dumbledore me l’aurait léguée ? Mais pourquoi ? Il sait pourtant que je ne me considère pas comme un Potter. Bien sûr, c’est grâce à eux que je suis là, et je leur en suis infiniment reconnaissant, mais c’est tout. Je n’ai aucun souvenir d’eux. 

 

Et bien dans ce cas tu n’as qu’à voir cette cape comme… Un héritage familial. Que tu pourras transmettre à tes enfants si tu en as un jour.

 

Harry acquiesça puis, se rappelant de son objectif premier, demanda mentalement :

 

Du coup, c’est sans risque où pas ? 

 

Je pense que tu peux l’utiliser sans danger. 

 

Tandis que Harry, rassuré, remontait dans son dortoir, Fumseck repartit d’où il venait. En arrivant dans la pièce, Harry vit que ses camarades étaient en train d’émerger. Lui-même alla se préparer pour la journée. 

 

Le soir, après une journée de cours relativement calme - aussi calme que puisse l’être une école de sorcellerie -, le trio se réunit dans la salle qui leur servait de quartier général. La, Harry fit part aux deux autres de sa découverte du matin ainsi que de la conversation qu’il avait eue avec Fumseck. Bien que trouvant étrange qu’il reçoive une cape d’invisibilité justement le jour où ils en auraient le plus besoin, les deux autres convinrent qu’ils ne pouvaient pas se permettre de refuser un cadeau aussi utile. 

 

Ils se couvrirent ensuite de la cape, avant de se mettre en route. Cela leur parut étrange, dans un premier temps, de voir sans être vus mais ils s’y habituèrent rapidement et arrivèrent sans encombre à destination. Devant la porte qu’ils avaient fui quelques mois plus tôt, Harry murmura : 

 

Alohomora 

 

Le battant s'ouvrit, sans bruit heureusement. Ils ne savaient pas comment passer le chien - Touffu d’après Hagrid, que Harry avait revu plusieurs fois depuis les retenues passées avec lui - mais la harpe posée dans un coin de la pièce fut un indice non négligeable et Harry comprit qu’ils devaient l’utiliser pour endormir le « gardien ». Il commença à jouer - très mal - et cela eut l’effet escompté. Neville utilisa le sortilège de lévitation pour soulever la patte du chien posée sur la trappe et libérer l’accès. Ron et lui purent ainsi passer sans difficulté mais les problèmes survinrent lorsqu’il fallut que Harry les suivent. En effet, il dut quitter son poste et le chien s’éveilla en grognant aussi que la musique cessa. 

 

Harry courut jusqu’à la trappe, que ses amis avaient laissée ouverte à son intention et sauta sans attendre. Il atterrit sur une surface molle et relativement confortable. Il entendit ses amis lui crier de bouger sans qu’il puisse les voir mais ne comprit pas tout de suite ce qu’ils voulaient dire. Puis il sentit quelque chose s’agripper à lui et la voix de Neville cria : 

 

LUMOS MAXIMA !

 

Il fut libre et tomba dans le vide pour atterrir environ un mètre plus bas, où l'attendaient ses amis. Ron lui expliqua, à sa demande, que la plante qui avait amortie leur chute était un filet du diable et qu’elle détestait la lumière. Ils reprirent leur route et arrivèrent devant une porte. Ils l’ouvrirent sans difficulté et entrèrent dans une salle spacieuse, où ils purent voir des formes floues voler au-dessus d'eux puis des balais posés dans un coin de la pièce. Ils virent également une porte devant eux, à l’autre extrémité de la pièce. Le regard de Harry fit la navette entre la porte verrouillée, les formes volantes et les balais. Et il s'exclama: 

 

- Des clés !

 

Les deux autres, surpris qu'il ait haussé la voix, tournèrent la tête vers lui si rapidement qu'ils faillirent avoir un torticolis. Ils répondirent d'une même voix : 

 

- Quoi ?

 

Harry développa : 

 

- Ces formes qu’on voit voler sont des clés et je parie que celle qui ouvre la porte devant se trouve parmi elles. 

 

Puis, il alla examiner plus attentivement la porte. Lorsqu'il revint, quelques minutes plus tard, il annonça qu'il leur fallait une grosse clé. Ils enfourchèrent chacun un balai et cherchèrent parmi les clés celle dont ils avaient besoin. Ce fut Harry qui en repéra une en argent qui correspondait à cette description. Il fit signe aux deux autres de l'encercler. À eux trois, ils réussirent à acculer la clé contre un mur et Harry n'eut plus qu'à l'attraper. Il ouvrit la porte et ils passèrent dans la salle suivante, qui contenait un échiquier géant.

 

Cette fois, ce fut Ron qui prit les choses en main. Il indiqua à ses deux amis où ils devaient se placer. Il s'assura qu'ils suivaient ses instructions et réalisa rapidement qu'il devrait sacrifier son pion, un cavalier, pour leur assurer la victoire. Il l'expliqua à ses amis et s'avança vers la reine qui, d'un coup de son épée de pierre, détruisit sa monture. La chute l'assomma.

 

Après s'être assurés que leur ami allait bien et qu'il était seulement inconscient, les deux autres remportèrent rapidement la partie et passèrent dans la salle suivante, qui contenait un troll… Vivant. Harry se figea net et Neville faillit lui rentrer dedans. Le sang pur manqua de s’évanouir de terreur en voyant la créature, tournant dans la pièce comme un lion dans sa cage. Il demanda d’une voix tremblante, rendue hachée par ses dents qui faisaient des claquettes : 

 

- N… Ne m… me d… Dis pas qu’... Qu’on va d… Devoir l’af… l’affronter… 

 

Harry répondit : 

 

- Je crains que l’on n’ait pas le choix, si on veut continuer. 

 

En voyant son ami devenir blême, il ajouta : 

 

- Mais ne t’inquiète pas, je m’occupe de tout. Toi, va voir si Ron s’est réveillé. Si oui, attendez moi dans la salle aux échecs. Sinon, reste avec lui et attends moi là-bas. Je reviendrais te chercher quand j’aurais vaincu le troll.

 

Neville acquiesça puis fit demi tour sans demander son reste, trop heureux de s’éloigner du Troll. Harry, lui, pénétra dans la salle où se trouvait la créature. Il prit une grande inspiration tandis que la porte d’où il venait se refermait derrière lui, bloquant ainsi la sortie. Voyant là l'occasion de mettre en pratique ses quelques années d’entraînement au haki, il déploya celui de l’observation pour voir venir les attaques du troll et pouvoir les éviter. Il sortit sa baguette, la pointa sur la massue du troll et prononça : 

 

Wingardium Leviosa !

 

L’arme s’éleva sans difficulté et quitta la main de son propriétaire et Harry l’abattit plusieurs fois sur le crâne de la créature, avant d’estimer que la créature ne représenterait plus un danger pour eux. Il retourna ensuite chercher Neville, qui s’étonna de le voir revenir aussi vite. 

 

Il répondit que les trolls étaient réputés pour être particulièrement idiots et que celui-là avait dû être drogué parce qu’il l’avait trouvé extrêmement lent. Avant de continuer, Harry réveilla Ron et s’assura qu’il allait bien. 

 

Ils attendirent qu’il ait complètement retrouvé ses esprits puis se remirent en route. En voyant la taille du troll que Harry avait vaincu, le rouquin fut soulagé de ne pas avoir eu à affronter une créature aussi immense. Ils poussèrent la porte à l’extrémité de la salle qu’il gardait et entrèrent dans une vaste pièce, contenant en tout et pour tout une grande table sur laquelle étaient disposées sept bouteilles accompagnées d’un mot. Harry le déplia et lut à voix haute ce qui y était écrit :

 

Devant est le danger, le salut est derrière.

Deux sauront parmi nous conduire à la lumière,

L’une d’entre les sept en avant te protège,

Et une autre en arrière abolira le piège,

Deux ne pourront t’offrir que simple vin d’ortie,

Trois sont mortels poisons, promesse d’agonie,

Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice,

Pour t’aider dans ce choix, tu auras quatre indices.

Le premier : si rusée que soit leur perfidie,

Les poisons sont à gauche des deux vins d’ortie,

Le second : différente à chaque extrémité,

Si tu vas de l’avant, nulle n’est ton alliée.

Le troisième : elles sont de tailles inégales,

Ni naine ni géante en son sein n’est fatale.

Quatre enfin : les deuxièmes, à gauche comme à droite,

Sont jumelles de goût, mais d’aspect disparates.

 

Au même moment, de grandes flammes jaillirent derrière eux. Mais ce n’était pas un feu ordinaire : celui-ci était violet. D’autres flammes, noires cette fois, s’élevèrent dans l’encadrement de la porte du fond. Ils étaient pris au piège. Ils commencèrent à réfléchir tous les trois mais Ron, qui n’était pas un intellectuel, laissa rapidement tomber. 

 

Ce fut Neville, pourtant le moins bon d’entre eux en potions, qui trouva la solution. Il expliqua ensuite qu’il s’agissait de logique pure et simple et qu’il n’y avait pas besoin d’être bon en potions, juste de savoir se servir de son cerveau et procéder par élimination. Lorsqu’il eut déterminé parmi les potions, laquelle leur permettrait d’avancer, et laquelle de reculer, ils durent faire face à un problème : il n’y en avait pas assez pour trois. Enfin, la fiole qui leur permettrait de repartir étiez assez grande pour eux trois mais celle qui leur permettrait d’avancer ne contenait assez de potion que pour une seule personne. Il fut finalement décidé, puisqu’ils avaient tous déjà eu leur « moment de gloire » ce soir là, que ce serait Neville qui la boirait. À sa protestation, Harry répliqua qu’il en avait gagné le droit, puisque c’était lui qui avait trouvé la solution à l’énigme. 

 

Ce qu’il ne dit pas, c’était qu’il pensait que récupérer la Pierre pourrait aider Neville à gagner en assurance. Il attendit avec Ron que le fils Londubat revienne avec l’objet de leur expédition, ce qui ne fut étonnement pas très long. Neville revint rapidement en transportant, dans sa main, une pierre rouge sang de forme oblong. Il se rappela alors où il en avait déjà entendu parler : un des livres de son parrain mentionnait cette pierre, disant qu’elle pouvait transformer n’importe quel métal en or et permettre de produire un élixir de longue vie. 

 

OoooO

 

Alors que Neville récupérait la pierre, Albus Dumbledore fut réveillé par une alarme qui sonna dans son bureau. Il comprit tout de suite de quoi il retournait : quelqu’un avait prit la pierre. 

 

Aussi vite que le lui permettait son corps âgé, il rejoignit le troisième étage. La porte grande ouverte de la salle menant au gardien de la salle l’inquiéta particulièrement. Il espérait que le chien n’en avait pas profité pour s’enfuir, car il se voyait mal expliquer à Hagrid que Touffu n’était plus à son poste parce que quelqu’un avait laissé la porte ouverte. 

 

Heureusement, le chien à trois têtes était toujours à son poste. Il l’endormît avec l’aide de la magie puis descendit sous la trappe, qui était ouverte également. Il eut la preuve définitive que quelqu’un l’avait devancé lorsqu’il trouva le filet du diable du professeur Chourave en partie calciné, percé d’un trou béant dans lequel il n’eut qu’à sauter. Il continua jusqu’à la salle suivante, où attira à lui la bonne clé, qui avait les ailes tordues, remarqua-t-il.

 

Il passa sans difficulté l’épreuve des échecs, quoiqu’il vit là aussi des traces du passage de son prédécesseur. La salle suivante contenait un troll adulte, dont le crâne défoncé, ainsi que la massue posée à terre, attestait qu’il ne serait plus un danger pour personne. 

 

Il continua et la salle suivante contenait une énigme à base de potions qu’il passa sans difficultés. Cette salle là, en revanche, était intacte. Il n’y avait aucune trace de passage. Il poursuivit sa route jusqu’à la dernière salle. Celle qu’il savait contenir la Pierre Philosophale. La Pierre était là où elle devait être, posée sur son socle, mais en dehors de cela, la pièce était vide de toute autre présence humaine. Il était arrivé trop tard. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi celui qui l’avait devancé n’avait pas prit la pierre ? Il ne pouvait s’agir que d’un adulte - jamais un enfant n’aurait pu passer les épreuves et encore moins tuer un troll adulte - et il savait que quelqu’un - le professeur Quirrell, d’après Severus - comptait voler la Pierre pour le compte de Lord Voldemort. Si, comme il le pensait, le professeur de défense était passé à l’action, alors pourquoi l’objet de sa convoitise était-il toujours à sa place ?

 

Il repensa à tout cela sur le chemin du retour ainsi qu’en retournant à son bureau. Il se promit d’y réfléchir à tête reposée. Il décida de ne pas faire part de l'incident au propriétaire de la Pierre. Nicolas n’avait pas besoin de savoir que quelqu’un avait tenté de la voler, puisqu’elle était toujours à sa place. 

 

OoooO

 

Au même moment, trois élèves de première années regagnaient leur salle commune, après avoir fait un saut par la salle du septième étage, où ils avaient pris un passage secret, sans se douter une seconde que Dumbledore avait été averti de l’intrusion dans les sous-sols, ni qu’ils avaient été à deux doigts de se faire attraper. Harry et ses deux amis, éreintés par leur récente aventure, se couchèrent sans demander leur reste aussitôt qu’ils eurent regagné leur dortoir. Avant de s’endormir, le plus jeune se félicita d’avoir pensé à remettre la Pierre là où ils l’avaient trouvée.

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