Vers un Nouveau Monde

Chapitre 4 : De nouvelles rencontres

2021 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/10/2022 15:52

Le trajet se passa en silence, chacun restant dans son coin, si bien que Harry ne remarqua pas que son voisin avait les yeux étrangement vitreux, comme quelqu’un qui n’aurait pas dormi depuis des mois. Pour des raisons évidentes de sécurité, il n’avait pas pu emmener son sabre mais son père et Rayleigh, refusant de le laisser partir désarmé, avaient glissé un poignard dans sa valise. Harry leur avait demandé de dire au revoir à Dragon de sa part, et qu’il lui écrirait dès que possible. Roger promit de faire passer le message.

 

Harry passa une partie du voyage à réfléchir, sans remarquer que son voisin l’observait du coin de l’œil. Dragon, dans sa dernière lettre, lui avait dit vouloir changer le monde, que le système actuel était pourri jusqu’à la moelle. Il ne savait pas à quoi était due cette prise de conscience, mais il ne l’empêcherait pas de faire ce qu’il voulait. Il ignorait encore que lui, Harry, allait aider son ami à mener à bien ses projets…

 

Il fut sorti de sa comtemplation du paysage par une voix qui lui était inconnue suintante de mépris : 

 

- Alors ce qu'on raconte est donc vrai ? Harry Potter se cache ici ? 

 

La phrase sembla également attirer l’attention du rouquin qui voyageait avec lui, puisque celui-ci tourna brusquement la tête vers lui. Le brun quant à lui se tourna également vers le nouveau venu. Il lui fallut de moins d’une seconde pour savoir qu’il n’aimerait pas ce garçon. Entre ses cheveux blonds impeccablement plaqués en arrière, son uniforme flambant neuf repassé au millimètre, son air qui disait « Je suis un être supérieur, prosterne toi devant moi »… Tout chez lui donnait envie à Harry de lui coller un pain. 

 

Harry rétorqua : 

 

- Je ne connais pas de Harry Potter. 

 

Il demanda au roux : 

 

- Et toi ? 

 

- Non plus. 

 

Voyant qu’il était en infériorité numérique, l’indésirable battit en retraite puis Harry se tourna vers le roux et se présenta : 

 

- Je m’appelle Harry Gold. Et ton nom à toi, c’est ?

 

En effet, son père avait décidé de l’inscrire sous ce nom sur les conseils de Dumbledore. D’après le vieux sorcier, il attirerait moins l’attention avec un nom à consonance britannique. L’autre garçon allait répondre quand la porte s’ouvrit à nouveau. Cette fois- ci, une fille aux yeux marrons et aux cheveux pour le moins… emmêlés se présenta devant eux. Les deux garçons échangèrent un regard et se retinrent de rire en voyant l’état de sa coiffure. Tous deux pensaient la même chose : en voilà une qui n’avait sans doute jamais vu un peigne. La fille demanda : 

 

- Je peux entrer ? 

 

D’un ton presque aussi hautain que celui du blond qu’ils venaient de chasser. Elle entra sans attendre la réponse. Ce n’était visiblement pas une question. Harry allait répliquer quand le rouquin le fit : 

 

- Excuse-moi mais… À quel moment on t’a dit que tu pouvais entrer ? 

 

Le léger sourire de Harry montrait qu’il était du même avis. La fille bégaya : 

 

- Euh… Et bien… J’ai supposé que… 

 

Harry ajouta : 

 

- Et la moindre des choses à faire, quand on entre quelque part sans y avoir été invité, c’est de se présenter. 

 

Son voisin approuva. La fille répondit, sûre d’elle : 

 

- Je m’appelle Hermione Granger. 

 

Elle se tourna vers Harry : 

 

- Et toi, tu es Harry Potter. 

 

- Non ! Mon nom est Harry Gold. Bon sang, combien de fois devrais-je le répéter ? 

 

- Tu as la même coiffure. Les mêmes yeux. La même cicatrice, au même endroit. Donc tu es forcément Harry Potter. 

 

- Je. M’appelle. Harry. Gold. 

 

Elle capitula et demanda au roux d’un ton méprisant à la vue de ses affaires usagées : 

 

- Et toi, tu es ? 

 

- Ron Weasley. 

 

Harry demanda : 

 

- Et maintenant, tu as deux options : tu ressors, tu frappes et tu attends qu’on te réponde. Ou tu dégages et tu nous laisses tranquilles. 

 

Il semblerait que se remettre en question soit au-dessus de ses capacités, car elle partit en claquant la porte. 

 

Une fois qu’elle fut partie, il sentit un regard se poser sur lui. Il se tourna vers le roux - Ron donc - et admit, sachant quelle question il allait lui poser : 

 

- Oui, Harry Potter est mon nom de naissance. Mais je ne réponds plus à cette identité depuis l’âge de 4 ans. 

 

- Pourquoi ? Enfin si ce n’est pas indiscret. 

 

Harry, sentant qu’il pouvait lui faire confiance - et son instinct ne s’était jamais trompé -, lui raconta alors les circonstances de son arrivée dans un autre monde, et de son adoption. La réponse de son nouvel ami lui prouva qu’il avait eut raison d’écouter son instinct : 

 

- Tu as été élevé par des pirates ? Trop cool ! Tu sais te battre ? Tu pourras m’apprendre ? 

 

Harry ouvrit la bouche pour répondre, quand des coups à la porte retentirent. Ce fut sur la pensée qu’il y avait au moins une personne dans ce train à qui on avait inculqué les bases de la politesse qu’il répondit : 

 

- Entrez. 

 

Un garçon au visage un peu joufflu avec des cheveux et des yeux bruns entra et demanda, hésitant : 

 

- Excusez-moi de vous déranger mais… Est ce que vous auriez vu un crapaud ? J’ai perdu le mien, il s’appelle Trevor. 

 

Les deux autres répondirent que non et Harry proposa, appuyé par le hochement de tête de Ron : 

 

- Tu peux rester avec nous, si tu veux. 

 

Pour toute réponse, le jeune garçon entra en tirant sa valise. 

 

Harry se rappela qu’il n’avait toujours pas répondu à la question de Ron et se tourna vers lui : 

 

- Bon… Avec tout ce qui vient de se passer je n’ai toujours pas répondu à ta question. Mais oui, je sais me battre. Et oui je veux bien t’apprendre. Mais je te préviens, je serais un professeur exigeant. 

 

- D’accord, répondit l’autre sans hésiter. 

 

- Mais j’aimerais d’abord savoir : pourquoi veux-tu apprendre à te battre ? 

 

- J’en ai marre de servir de cobaye à mes frères. Je veux pouvoir être capable de me défendre la prochaine fois qu’ils viendront me chercher des noises. 

 

Harry sourit. C’était une bonne motivation. Le nouveau venu, quand à lui, marqua un bon point auprès de lui lorsqu’il prit la parole pour se présenter : 

 

- Je m’appelle Neville Londubat. Et vous êtes ? 

 

- Harry Gold. 

 

- Ron Weasley.

 

Et que, surtout, à aucun moment, il ne remit en cause l’identité de l’autre brun. En cela, Harry lui fut profondément reconnaissant. Surtout qu’il sentait que tout le monde ne serait pas aussi conciliant que ses deux compagnons de voyage. 

 

Ils n’eurent, heureusement, pas d’autres visiteurs. Ils parlèrent notamment des différentes maisons de Poudlard. Harry, qui n’y connaissait pour ainsi dire rien, fut renseigné par les deux autres. Il apprit donc qu’il y avait quatre maisons, qu’elles avaient pour nom Gryffondor, Serdaigle, Serpentard et Poufsouffle et que les élèves y étaient répartis selon leur personnalité. Aucun des deux ne fut par contre capable de lui dire comment, à sa grande surprise. Comme il posa la question, Neville lui expliqua que d’après sa grand-mère c’était pour que les élèves le découvrent par eux même le moment venu. 

 

Harry trouva cette tradition incroyablement idiote : il pensait que les élèves seraient mieux préparés, et donc moins angoissés, s’ils savaient ce qui les attendaient. Il en eut la preuve juste après, lorsque Ron leur dit que d’après deux de ses frères, la répartition consistait en un combat contre une créature magique. Harry lui posa alors la question suivante : 

 

- Qui serait assez stupide pour envoyer des élèves n’ayant pas encore commencé les cours se battre contre une créature magique ? 

 

Le plus vieux baissa les yeux, rougissant, se sentant bête d’y avoir cru. Harry remarqua cela et lui dit : 

 

- La prochaine fois qu’un de tes frères te dis quelque chose qui te paraît trop gros pour être vrai, assure toi que ça l’est avant d’y croire. D’accord ? 

 

- D’accord ! 

 

Lorsque vint, quelques heures plus tard, le moment de descendre du train, les trois garçons étaient devenus très amis.

 

Harry ne se doutait pas encore que le roux était sous l’emprise de Dumbledore. Le principal concerné n’en n’avait lui-même pas encore conscience...

 

Ils suivirent la foule des première années sur un petit sentier, jusqu’à un très grand homme. Harry apprit à ce moment-là qu’il s’appelait Hagrid et était le garde-chasse de Poudlard. Ils marchèrent jusqu’à un lac et l’homme les fit montrer dans des barques - « pas plus de quatre par barque » -. Harry monta avec Neville et Ron ainsi qu’avec le blond qu’ils avaient rencontré au début du voyage. Celui-ci lui parut aussi antipathique que lors de leur première rencontre, d’autant plus qu’il s’obstina à l’appeler Potter, peu importe le nombre de fois où Harry lui disait qu’il n’était pas ce Potter. La situation s’envenima rapidement mais heureusement le trajet toucha à sa fin avant qu’ils n’aient eu le temps d’en venir aux mains. Neville récupéra son crapaud, rendu par Hagrid. 

 

Le géant les confia à une femme à l’air sévère qui se présenta comme étant le professeur McGonagall et que Harry se promit intérieurement de ne jamais contrarier. 

 

Elle leur expliqua comment fonctionnait l’école puis les emmena jusqu’à une petite pièce. Là, les conversations reprirent de plus belle. Harry apprit également que le prétentieux de service, comme il l’appelait dans sa tête, se nommait en fait Drago Malefoy. Pas très loin d’eux, ils entendirent Granger étaler sa science et Harry espéra de toute son âme ne pas être dans la même maison que cette fille. Neville la reconnut comme étant celle qui l’avait envoyé balader sans ménagement lorsqu’il lui avait demandé de l’aide pour retrouver son crapaud. Soi-disant parce qu’elle avait, je cite, « mieux à faire que de perdre son temps à retrouver un vulgaire crapaud ».

 

Harry, lui, espérait secrètement qu’elle n’apprenne jamais l’existence du poignard qu’il cachait dans sa valise. Il ne doutait pas qu’elle n’aurait aucun scrupule à le dénoncer. 

 

Il en était à ce stade de ses réflexions lorsque le professeur McGonagall revint les chercher pour les emmener dans la grande salle, où aurait lieu la répartition. 


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