Promesse de sang

Chapitre 105

1171 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/01/2023 20:42

Harry leva un sourcil méfiant, dévisageant Drago, puis il hocha lentement la tête, attendant le piège.

— Super.

Le sourire de Drago se fit carnassier.

— À une seule condition. Tu envoies une lettre à tes amis pour leur expliquer ce qui s'est passé. Notre… dispute, la promesse de sang, notre fuite. Tout.

Harry se figea, hésitant presque à s'agacer et à refuser d'un bloc. Drago renifla et reprit immédiatement la parole, le fusillant du regard.

— Je te connais, Potter. Tu vas finir par regretter et te reprocher tout un tas de trucs. Autant que tu sois concentré sur moi quand on est tous les deux, non ?

Harry s'empourpra et il lui fallut quelques secondes pour réagir. Finalement, il gloussa nerveusement et marmonna indistinctement avant de capituler.

— Très bien. Je le ferais. Satisfait ?

Drago avait eu cet air supérieur et satisfait que Harry détestait tant et il avait hoché la tête.

— Très satisfait.

Bien qu'il ait marmonné quelques longues minutes, Harry n'était pas en colère. Il se sentait même plutôt attendri par le geste du Serpentard.

Si Harry pensait que le sujet de la visite désastreuse de ses amis était clos, il se rendit compte le soir même que ce n'était pas tout à fait le cas.

Drago attendit qu'ils soient couchés dans les bras l'un de l'autre, Harry totalement détendu et somnolant déjà, pour poser la question qui le taraudait.

— Alors comme ça… nous sommes ensemble ?

Le ton était anormalement doux, même pour le Drago plus affectueux qu'il apprenait encore à connaître.

Surpris par la question, Harry resta silencieux, essayant de démêler ses émotions. Drago se méprit sur les raisons de son silence prolongé et il se raidit, avant de marmonner précipitamment.

— Oublie ça. C'était stupide comme question.

Harry le serra un peu plus contre lui, réprimant l'envie de rire nerveusement pour ne pas le froisser, préférant déposer un léger baiser sur ses lèvres.

— Je croyais que ce point était réglé. Il me semblait plutôt que le fait de vouloir rester avec toi et même voyager avec toi était un indice plutôt sérieux…

Le coeur du jeune homme battait la chamade, mal à l'aise d'avoir cette conversation malgré son ton léger. Drago se détendit légèrement contre lui, avant de déposer un léger baiser dans son cou, juste sous son oreille, le faisant frissonner.

Le Serpentard objecta doucement, avec une pointe d'interrogation dans sa voix.

— Rester ensemble ne signifie pas forcément que nous serons seuls tous les deux. Rien ne t'empêche de… désirer la compagnie d'autres personnes.

Harry émit un hoquet étranglé, entre rire nerveux et protestation outrée, avant de renifler d'un air agacé.

— Désolé de te décevoir, mais je n'aime pas vraiment partager.

Drago resta silencieux quelques secondes, son souffle précipité chatouillant le cou de Harry. Puis, il souffla un « oh » étranglé et Harry pouvait presque entendre les rouages de son cerveau tourner. Après quelques secondes, il ajouta tranquillement.

— Ensemble de cette façon, hein ?

En temps normal, Harry se serait peut-être inquiété ou vexé. Cependant, il avait entendu la pointe d'espoir dans sa voix, lui prouvant que Drago était aussi perdu que lui quant à mettre des mots sur ce qu'ils vivaient.

Depuis leur arrivée square Grimmaurd, Harry avait eu le temps de réfléchir à leur relation. L'attirance qu'il ressentait pour Drago l'avait rendu confus, puis il avait tenté de se persuader qu'elle était due à la promesse de sang.

Finalement, il avait fini par accepter qu'il avait toujours été attiré vers Drago Malefoy, depuis leur première rencontre. Il y avait eu une sorte de fascination irrépressible entre eux, les poussant à s'affronter au lieu de s'ignorer.

Il lui avait fallu du temps pour le comprendre et l'accepter. Il n'avait jamais abordé le sujet, un peu mal à l'aise à l'idée de verbaliser ce qu'il ressentait, mais il était certain d'une chose : son futur était aux côtés de Drago Malefoy, si le Serpentard voulait bien de lui.

Alors, il laissa échapper un soupir satisfait.

— Ensemble. Comme je ne veux que toi.

Harry avait pensé que Drago oublierait sa promesse d'écrire à ses amis. Ils étaient plutôt occupés à préparer le procès de Rogue et leurs propres témoignages pour laver la réputation de Drago, aussi il repoussait sans cesse ce qu'il prenait pour une corvée presque insurmontable. Depuis leur rencontre désastreuse, Harry n'était pas loin de trouver qu'un devoir de potions serait plus attrayant.

Il était déçu de la réaction de ses amis, blessé même. Il s'obligeait à cultiver sa colère pour ne pas être submergé par la tristesse de la fin de leur amitié, refusant de prendre en compte la sagesse des paroles de son compagnon.

Après trois jours à ruminer et à marmonner dès que son esprit revenait sur ce qui s'était produit, Drago lui donna un parchemin et une plume et lui jura qu'il ne partagerait plus son lit tant qu'il n'écrirait pas une lettre à ses amis.

Harry avait cligné des yeux, stupéfait, et avait tenté de protester. Mais Drago s'était montré inflexible.

Même s'ils étaient trop jeunes — et définitivement pas prêts — pour aller au-delà de baisers et de simples caresses, Harry avait pris l'habitude de dormir dans les bras de Drago. Ce ne serait pas les moments de découvertes du corps de l'autre qui lui manqueraient, mais bel et bien sa présence rassurante. Dans ses bras, il dormait mieux que jamais, sans le moindre cauchemar.

Harry, buté, renâcla jusqu'au bout. Il jura que ça ne le dérangerait pas, que la chambre de Régulus était libre après tout. Cependant, au bout de trois heures seulement, il s'installa dans la bibliothèque pour commencer à écrire, notant le regard victorieux et satisfait de Drago.

Par pur esprit de provocation, il précisa dans le courrier adressé à ses amis qu'il reprenait contact à la demande de Drago… et il raconta tout ce qui s'était produit depuis le jour où il avait quitté la salle commune des Gryffondor après une dispute avec Hermione pour rejoindre Drago dans les toilettes hantées par Mimi Geignarde.

Si au départ ce devait être un courrier de réconciliation, ce fut finalement un exercice cathartique. Il mit les mots sur ce qu'ils avaient traversé ensemble, sur la peur qu'il avait eu d'avoir blessé Drago, sur l'envie de le protéger qu'il ressentait en permanence. Il avoua ses cauchemars dans lesquels il ne parvenait pas à sauver Drago, puis dans lesquels Dumbledore finissait par livrer Drago à Voldemort lui-même.

Il décrivit leur fuite en détail, son refus de les impliquer pour les protéger, parce qu'à ce moment de leur histoire ils étaient tous les deux des morts en sursis…

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