Promesse de sang

Chapitre 103 : chaoitre 103

1125 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/01/2023 20:27

Le ministre se leva pour s'approcher du jeune homme, une expression désolée sur le visage. Il lui posa la main sur l'épaule, sincèrement compatissant.

— Harry… Je te crois, j'ai confiance en toi comme je te l'ai dit. Je vois que tu veux protéger ce jeune homme, mais tu ne pourras pas faire changer d'avis le monde magique d'un claquement de doigts. Cependant, je peux te proposer de venir avec lui à une audience et de témoigner à ses côtés. Je t'appuierai autant que possible, bien évidemment. Ce sera une simple audience, pas un procès. Il n'y aura pas d'accusations et aussi désagréable que ce soit, ça permettra à Drago Malefoy de pouvoir vivre normalement une fois que ce sera rendu public. Personne ne pourra jamais douter de lui si nous nous y prenons correctement. Bien évidemment, dans un monde parfait, Drago Malefoy n'aurait pas à prouver son innocence de cette façon, mais c'est le mieux que je puisse t'offrir.

Harry laissa échapper un rire nerveux, les yeux pleins de larmes, résigné.

— Pourquoi les deux seules personnes à avoir été là pour moi alors que je me débattais pour survivre sont celles qui risquent d'être emprisonnées ?

Shakelbolt soupira tristement, lui pressant doucement l'épaule.

— Je suis désolé, Harry. Tu as l'air d'être très attaché à ce jeune homme, pourtant il me semble bien que vous vous battiez à l'école, non ? Ton… Ton parrain a souvent raconté vos exploits quand je passais le voir et maintenant… Que s'est-il passé pour qu'il y ait un tel revirement ?

Harry soupira et se frotta les yeux, épuisé. Il eut un sourire amusé en pensant à Drago et il haussa les épaules.

— Je crois qu'on s'est finalement rendu compte qu'on pouvait… s'entendre. Je veux dire… Réellement. Avant, c'était des batailles sans importance, après tout. On a appris à se connaître et… voilà.

Shakelbolt lança un regard entendu au jeune homme, avec un petit sourire en coin.

— Oh, vraiment ? J'ai l'impression que tu ne me dis pas tout à son sujet, je me trompe ? Ce jeune homme doit t'avoir fait forte impression, depuis la dernière fois où nous nous sommes vus, Harry.

Harry ne put s'empêcher de rougir alors que Kinglsey riait gentiment, amusé de la soudaine gêne de l'adolescent devant lui. Oubliant le protocole et sa nouvelle position, le nouveau ministre lui ébouriffa les cheveux et il lui assura qu'il ferait de son mieux pour l'aider. Harry méritait bien un peu de répit après tout ce qu'il avait vécu.

À son retour à Grimmaurd, Drago avait noté l'air soucieux de Harry et il lui fit avouer ce qui le tracassait sans la moindre difficulté. Lorsqu'il découvrit qu'il devrait être exposé, car son père l'avait dénoncé, il resta silencieux, ne montrant pas la moindre émotion.

Harry l'enlaça fermement, sans un mot. Il savait que toutes les promesses du monde ne pourraient pas apaiser Drago. Sa présence, par contre, lui montrerait qu'il ne l'abandonnerait jamais, quoi qu'il arrive.

Habituellement, Severus allait et venait en toute discrétion dans la maison Black, croisant rarement les garçons. Harry se retenait de lui demander d'être prudent ou de le questionner, mais il s'inquiétait malgré tout à son sujet. Drago avait longuement hésité à son sujet, mais il avait fini par reconnaître que sans leur professeur, ils n'auraient jamais pu être libres.

Les deux jeunes hommes s'étaient installés dans le salon, collés l'un à l'autre. Initialement, ils lisaient un livre de métamorphose sur les conseils de Severus — ils tentaient de se maintenir à niveau pour ne pas perdre totalement leur année —, mais ils avaient été distraits et leur séance de révision studieuse s'était transformée en séance de bécotage, entrecoupée de rires joyeux.

Ces moments-là étaient toujours précieux pour Harry, puisqu'il vivait enfin la vie d'un adolescent normal. C'était grisant de pouvoir embrasser Drago sans craindre pour sa vie, sans penser au monde magique et à tout un tas de responsabilités. C'était encore plus grisant de pouvoir envisager un avenir, réellement, sans obstacles.

Lorsqu'ils entendirent la porte d'entrée s'ouvrir, ils ne s'en préoccupèrent pas. Severus les avait surpris à de nombreuses reprises à s'embrasser et il détournait juste les yeux, sans un mot. Parfois, il se permettait une allusion à leur proximité pour les faire rougir légèrement, mais il n'y avait aucun reproche ni aucun jugement.

Cette fois, pourtant, ils sursautèrent et s'éloignèrent, pris en faute, lorsqu'un juron sonore se fit entendre. Puis, une voix colérique hurla, brisant leur bulle de bonheur.

— Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Harry se retourna d'un bond, les yeux écarquillés, pour découvrir Ron, Hermione et Ginny à l'entrée de la pièce, les yeux rivés sur eux. Harry déglutit, figé par la surprise, notant l'air furieux de Ron, la surprise choquée de Hermione et l'expression blessée de Ginny.

Face à son mutisme, Drago commença à s'éloigner de lui, mal à l'aise, mais Harry eut le réflexe de le rattraper et d'enlacer leurs mains, sans la moindre hésitation.

Le geste ne passa pas inaperçu auprès de ses amis et Hermione pinça les lèvres en plissant les yeux. Harry baissa les yeux, se sentant terriblement coupable, se souvenant que la dernière fois qu'il avait parlé à Hermione, ils s'étaient disputés. Il s'était également beaucoup éloigné de Ron et il avait ignoré Ginny avec soin, n'ayant pas la moindre envie de lui retourner les sentiments qu'elle semblait lui porter.

Harry serra un peu plus la main de Drago pour y puiser un peu de courage et il releva la tête, leur offrant un sourire forcé. Il tenta d'adopter un ton joyeux, mais il avait conscience de ne pas vraiment être convaincant.

— Hey. Qu'est-ce que vous faites là ?

Ron grogna, ne semblant pas vraiment sensible à la tentative de conversation.

— Qu'est-ce que tu fiches avec la fouine ? Pourquoi il est là ?

Harry soupira, devinant que la discussion allait être pénible. Ron était entêté et inflexible surtout lorsqu'il s'agissait de la famille Malefoy. Il répondit calmement, en se répétant que hurler ne ferait qu'aggraver les choses.

— Drago et moi avons dû fuir Poudlard pour notre sécurité.

Il avait insisté sur le prénom de son compagnon et Ron lui lança un regard trahi, que Harry ignora. Hermione renifla et intervint, d'un ton froid.

— Durant tout ce temps, tu n'as pas eu l'occasion de donner des nouvelles ? De nous rassurer ? Nous pensions qu'il t'était arrivé quelque chose !

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