Promesse de sang

Chapitre 40

1186 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/11/2022 20:23

Il entendit Harry rire doucement, sans méchanceté. Drago sursauta presque lorsque son camarade se retourna pour l’enlacer et l’attirer contre lui. Le Gryffondor chuchota, d’un ton légèrement moqueur.

— Tu as peur du noir, Malefoy ?


Drago roula des yeux et il profita de l’obscurité pour afficher un léger sourire, plus amusé que fâché par la petite pique. Il prit cependant un ton boudeur pour répondre, jouant le jeu de Harry.

— Et sinon, il y a moyen de sortir d’ici ? Je ne pensais pas que ta solution consistait à jouer les taupes…

— Patience, je m’assurais juste que la voie était libre. S’il y a de la lumière de l’autre côté, mieux vaut patienter un peu. Je suppose que tu n’as pas la moindre idée de l’endroit où nous allons sortir…


Drago hésita brièvement, et profita de l’obscurité pour frotter son nez dans le cou de Harry, son souffle chatouillant la peau hâlée. La phrase de Harry se coupa dans un halètement qui amusa particulièrement le jeune homme. Ce n’était pas le moment probablement de plaisanter, mais c’était le parfait moyen d’oublier sa peur. Taquiner Harry était une activité dont il ne se lasserait jamais, même si ce n’était pas pour les mêmes raisons qu’avant…

Harry le serra un peu plus contre lui avec un grognement sourd. 

— Évite de me distraire, s’il te plait… le but est de ne pas se faire prendre. 


Le cœur de Drago rata un battement, alors qu’il se sentait particulièrement satisfait de déstabiliser Harry à ce point. Il résista à la tentation de déposer un baiser sur la peau du Gryffondor, reculant d’un pas pour échapper à l’attrait qu’il représentait. Le bras de Harry le retint un instant avant de le laisser s’écarter avec un soupir. 


L’instant d’après, Harry s’éloignait et ouvrait la trappe au-dessus d’eux, perché sur l’échelle bancale. Puis, la lumière revint alors que Harry chuchotait « lumos » et s’écartait pour lui permettre de sortir du tunnel à son tour.

Pendant que Harry refermait la trappe pour faire disparaître toutes traces de leur passage, Drago observait autour d’eux les sourcils froncés essayant de localiser leur point d’arrivée. Soudain, il écarquilla les yeux.

— On est à Honeydukes ?


Harry gloussa.

— Ouais. L’arrière boutique plus exactement. Prêt ? À cette heure, Pré-au-Lard est désert, on devrait pouvoir sortir sans se faire remarquer. Ici, dès qu’il fait nuit, ça devient très calme.


Drago suivit Harry sans un mot, jetant un dernier regard à la pièce pleine de friandises, et ils purent quitter la boutique en toute discrétion par la porte que devaient utiliser les livreurs. Un simple Alohomora suffit à déverrouiller l’accès à la ruelle derrière la célèbre boutique. Alors qu’ils avançaient dans les rues sombres et désertes de la petite ville sorcière, Drago attrapa le bras de Harry.

— Tu as conscience que nous n’avons pas l’âge de transplaner ni l’un ni l’autre ? Et que nous ne pouvons pas faire de magie en dehors de Poudlard ? Comment va-t-on rejoindre la maison de ton parrain ? 


Harry lui adressa un clin d’œil complice.

— Tu as déjà pris le magicobus ?


*


Drago s’arrêta brutalement, les yeux écarquillés. Il avait déjà entendu parler du magicobus, puisqu’il avait grandi dans le monde magique bien évidemment. Cependant, ses parents en avaient toujours parlé avec un dédain manifeste et avaient toujours critiqué ce moyen de transport, ressemblant bien trop aux inventions moldues selon eux. Il soupira en secouant la tête puis il grimaça, pas vraiment enthousiasmé par la proposition du Gryffondor. Il tenta de protester, même s’il savait que Harry ne changerait pas d’avis.

— Je croyais qu’on ne devait pas se faire remarquer ? 


Harry haussa les épaules sans s’inquiéter. Avec un sourire rusé, il fouilla sa poche un instant et il en sortit un bonnet.

— Il suffit de cacher tes cheveux bien trop reconnaissables et personne ne fera attention à nous…


La première question qui vint à l’esprit de Drago n’était visiblement pas celle que Harry attendait.

— Qu’est-ce que tu fais avec un bonnet dans ta poche, Potter ?


Le brun cligna des yeux puis il haussa les épaules.

— Je le mets quand je vais à Pré-au-Lard. Pour cacher ma cicatrice. C’est l’avantage de la saison froide en fait, je ne peux pas le faire en été… 


Drago resta silencieux, le suivant sans un mot de plus. Il n’était pas vraiment étonné par la réponse de Harry, il s’était rendu compte qu’il n’aimait pas vraiment être la cible de l’attention bien qu’il se soit souvent moqué de lui à ce sujet. 


*


Lorsqu’il s’était expliqué sur la présence d’un bonnet dans sa poche, Harry s’était attendu à une remarque moqueuse de la part de Drago. Cependant, le Serpentard resta silencieux et Harry lui jeta un coup d’œil en coin, un peu perplexe. 

Il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour son camarade, surtout après l’avoir vu étendu au sol, se vidant de son sang. Harry frissonna soudain alors que l’image de Drago exsangue lui revenait en mémoire, et une vague de panique le percuta. Il avait réellement cru qu’il l’avait tué. Qu’il avait causé la mort de Drago Malefoy.

Et ce constat l’avait empli d’un désespoir violent, avec l’impression qu’on lui avait arraché la poitrine. 


Harry était très doué pour enterrer profondément les questions gênantes. Il ne voulait pas savoir pourquoi il ressentait autant d’affection pour Drago. Il pouvait comprendre son besoin de le protéger, parce qu’il l’avait blessé. Parce qu’il avait failli le tuer. Il y avait aussi ce lien magique entre eux, qu’il avait initié inconsciemment. Cette promesse de sang.

Étrangement, il n’avait pas le moindre regret à ce sujet et même sans l’obligation de la magie, il aurait fait en sorte de protéger Drago. 


Cependant, ce désir constant de toucher Drago et cette envie de le garder près de lui ne semblaient pas liés à la promesse. Il avait plutôt l’impression étrange que c’était bien plus profond, bien plus ancien que ça. Comme s’il s’était attaché à l’insupportable Serpentard depuis leur rencontre, sans même s’en rendre compte.


L’action le détournait efficacement de ses réflexions un peu trop gênantes pour lui. Ils devaient s’éloigner rapidement de Poudlard et ne pas être surpris, ce n’était pas vraiment le moment d’être distrait ou de se plonger dans ses pensées.


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