Promesse de sang

Chapitre 37

1245 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2022 20:35

L’infirmière marqua une pause pour leur adresser un sourire doux, probablement pour minimiser ses derniers mots.

— Je ne vais pas dire que je suis surprise de vous voir collés l’un à l’autre de cette façon. Toutes ces années à vous chercher sans cesse conduisent à ce résultat… Ce n’est pas la première fois que je vois des adolescents se détester puis tomber dans les bras de l’autre. Vos parents, monsieur Potter, en sont un parfait exemple. 


Harry rosit et Drago renifla, essayant de ne pas montrer sa gêne. Il jeta un coup d’œil en direction du Gryffondor et nota son petit sourire idiot si attendrissant. Madame Pomfresh reprit son sérieux avec une grimace désolée.

— Bien. J’ai entendu la façon dont le directeur s’est adressé à vous tout à l’heure et je ne peux que désapprouver sa brutalité. Quelles que soient ses raisons, il a tendance à oublier que vous êtes encore des enfants et non pas des soldats sous ses ordres. 


Elle prit le temps de les observer, puis elle continua avec un demi-sourire.

— Le professeur Rogue est venu me voir, pour en parler. Il semble avoir revu ses positions et il est de mon avis sur le principe qu’il vaut mieux vous garder ensemble. Qui sait ce qu’une séparation brutale pourrait provoquer chez l’un ou l’autre ! Sans compter le danger qui pèse sur vous, monsieur Malefoy…


Harry avait les yeux écarquillés, surpris que leur seul soutien vienne du professeur qui le haïssait le plus. Pomfresh continua, sans tenir compte de son étonnement.

— Le professeur Rogue semble convaincu que vous avez une idée derrière la tête, qui implique d’échapper au regard du directeur. 



Les deux garçons échangèrent un regard tendu et Harry ouvrit la bouche, cherchant quelque chose à dire pour s’expliquer. Cependant, l’infirmière leva la main.

— Si c’est le cas, je ne veux pas le savoir. Il m’a dit de vous informer que le directeur sera absent de Poudlard cette nuit et qu’un elfe pourra aisément vous apporter quelques vêtements ou affaires personnelles de vos malles. Cependant, ni lui ni moi-même ne pourrons vous aider à quitter l’école… Severus, le professeur Rogue est persuadé que ce ne sera pas un problème et… croyez-moi, jeunes gens, je préfèrerai ignorer tout ça. Pour ma part, je vais vous demander une seule chose : serez-vous en sécurité ?


Harry et Drago échangèrent un long regard, puis Harry hocha doucement la tête, sans quitter le Serpentard des yeux. Il espérait avant tout rassurer son camarade.

— Oui, madame. Nous serons en sécurité. Plus même qu’ici, compte tenu des intentions du professeur Dumbledore.



L’infirmière se passa une main tremblante sur le visage et souffla, l’air défait.

— Quelle époque troublée ! Je ne pensais jamais vivre ce genre de choses. Poudlard aurait dû rester un sanctuaire pour tous les enfants… et au lieu de cela, je me trouve coincée entre les choix du directeur et ce que le bon sens me dicte… Je me trouve en train de suggérer à deux élèves mineurs de quitter l’école en pleine nuit pour aller dieux sait où…


Harry baissa la tête, mal à l’aise. Il soupira et haussa les épaules.

— Je suis désolé, madame. Mais j’ai promis à Drago de le protéger et si le professeur Dumbledore le livre au Ministère comme il l’a prévu, il sera tué… Je…


Pomfresh se leva rapidement et approcha de Harry pour poser la main sur son épaule et la presser avec gentillesse.

— Ce n’était pas un reproche, monsieur Potter. Loin de là. J’aimerais vous aider encore, mais j’ai bien peur de ne rien pouvoir faire de plus. 


Harry hocha la tête, les yeux brillants et la gorge trop serrée pour répondre. Comprenant son émotion, ce fut Drago qui prit la parole, d’une voix douce inhabituelle chez lui.

— Vous avez déjà fait beaucoup pour nous, madame.


L’infirmière Pomfresh leur pressa l’épaule une fois de plus, puis elle leur laissa un petit sac contenant quelques potions de premier secours, tenant à les aider au mieux. 

Leurs vêtements étaient également à leur disposition, propres et soigneusement pliés.


*


Harry approcha de Drago et prit ses joues entre ses mains, pour le fixer dans les yeux. Drago déglutit et il sentit ses joues rosir sous le regard intense de Harry. 

Ce dernier murmura, terriblement sérieux.

— Tu es prêt ?


Drago n’hésita même pas. Il hocha la tête doucement, aimant le contact des mains brûlantes de Harry sur son visage. Harry se mordilla la lèvre, quelque chose dans son regard indiquant au Serpentard qu’il avait des doutes. Drago le connaissait assez pour se douter que Harry s’inquiétait à son sujet… aux risques qu’ils prendraient et qui risqueraient de le blesser, lui.

 

Drago aurait aimé pouvoir le rassurer, lui jurer qu’il savait dans quoi il s’engageait, mais il avait la gorge nouée. Leur proximité, leur contact et le regard de Harry l’enivraient, le privant de la parole.

Harry reprit, dans un chuchotement, laissant transparaître son inquiétude.

— Tu sais que si on part d’ici, il n’y aura pas de retour en arrière jusqu’à la fin de la guerre ? Nous serons seuls, sans appui.



Drago fronça les sourcils, puis il agrippa les poignets de Harry, son regard prenant la dureté de l’acier. Il était déterminé quand il répondit, détachant chaque mot.

— Potter, je suis un grand garçon. Je ne suis pas stupide et j’ai parfaitement compris ce que ça impliquait. Je suis avec toi. 


Ils se défièrent du regard, comme ils l’avaient toujours fait avant leurs bagarres. Cette fois cependant, quand la tension devint trop forte, ils se rapprochèrent brusquement avec un halètement brusque et ils s’embrassèrent avec fièvre.

C’était un baiser brutal, avide, résultant du stress qu’ils enduraient et de la peur de l’avenir. Drago lâcha un des poignets de Harry pour poser une main au creux de ses reins et l’approcher de lui, lui tirant un geignement surpris. 

Leur empressement s’apaisa peu à peu, le baiser devint moins désordonné et plus tendre. Finalement, leurs lèvres se séparèrent et ils restèrent proches l’un de l’autre, haletants, étroitement enlacés.


Harry finit par sourire, les yeux brillants plus que jamais, et quelque chose dans le ventre de Drago se tordit, alors qu’il se rendait compte de l’affection qu’il ressentait pour son camarade.

Incertain, il s’éclaircit la gorge, craignant que Harry décide de parler des baisers qu’ils avaient échangés jusqu’à maintenant.

— On… devrait peut-être s’habiller, non ? 


Il détesta sa voix tremblante et incertaine, mais Harry ne sembla pas s’en rendre compte. Il acquiesça et lâcha Drago, presque à regret. Ce dernier déplora aussitôt la perte de leur contact et il se tourna pour masquer son trouble, attrapant la pile de vêtements qui lui appartenait.






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