Promesse de sang

Chapitre 15

1192 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/10/2022 20:46


Harry soupira et se frotta les yeux de sa main libre. Il laissa paraître sa fatigue et chuchota, les yeux dans le vague, évitant de regarder en direction de Malefoy.

— Je suis fatigué de devoir me battre sans arrêt, Malefoy. Je ne veux pas me retrouver dans quelques semaines face à toi dans un duel à mort. Je ne veux pas te voir livré aux Détraqueurs. Je… ne te déteste pas vraiment, tu sais. Il y a ce truc de rivalité entre nos maisons et… je me sens vivant quand tu me défies. Au moins, tu ne me traites pas comme un héros ou comme une petite chose fragile, toi ! 


Drago laissa échapper un rire incrédule, mais il ne bougea pas de sa place, collé à Harry Potter, lui tenant la main fermement.

— Tu dérailles, Potter… Ce stupide sentimentalisme ne te sauvera pas la vie ! J’ai pas envie de me battre contre toi non plus, mais on n’a pas vraiment le choix ! J’ai… Je dois suivre mes parents et toi… 


Harry fronça les sourcils, laissant la colère familière qui le suivait depuis un certain temps refaire surface. Sa voix claqua sèchement, alors qu’il répondait au Serpentard, se moquant bien de froisser le susceptible blondinet.

— Ose dire que tu voulais être un Mangemort. Que tu voulais t’agenouiller devant ce… cet ersatz d’être humain et devoir assassiner des gens sur son ordre ! Ose dire que tu rêvais de te mettre en danger, de risquer Azkaban à chaque instant !


Drago perdit toutes couleurs et déglutit difficilement. Il se reprit cependant rapidement, masquant ses émotions, puis il afficha un rictus amer.

— Ne parle pas de ce que tu ignores ! Tu ne sais pas… Tu ne comprends pas !


Harry grogna, presque boudeur. Il était certain que Malefoy n’était pas mangemort par choix et il refusait d’en démordre, pas sans de solides preuves en tous cas. Il connaissait assez son rival pour savoir qu’il n’était pas mauvais. 

- Ok. Vas-y, dis-moi ! Dis-le que tu voulais torturer gratuitement et tuer des moldus ou des nés de moldus ! Dis-le clairement en me regardant et je te croirais ! 

Le teint de Drago devint crayeux et il sembla sur le point de vomir. Il ferma les yeux, et laissa entrevoir l’étendue de son désespoir. Finalement, il capitula et souffla, mal à l’aise.

— Je n’ai pas le choix ! Mon père est à Azkaban ! Ma mère est seule, dans notre manoir, avec ce monstre ! Si… Si j’échoue… Merlin seul sait ce qu’il lui fera !


Harry ne laissa pas Drago terminer. Il l’attira maladroitement contre lui pour l’enlacer, le serrant de son bras libre de toutes ses forces, caressant son dos avec douceur. 


Après une longue étreinte, Drago chuchota, la voix mal assurée.

— On dit quoi au vieux fou ?

Harry ricana sans s’émouvoir de la façon dont il désignait Dumbledore. Il était plutôt d’accord ces derniers temps avec les mots de Drago et il n’allait certainement pas défendre l’homme qui avait échoué à innocenter et à protéger Sirius. 

— Ce qui nous arrange, bien évidemment. Quelque chose qui puisse te protéger de ce foutu serpent, qui puisse aider ta mère et qui t’évite de te retrouver jeté à Azkaban pour la marque sur ton bras.


Drago soupira et ne chercha pas à nier. Il semblait plutôt troublé par la décision de Harry de l’aider à ce point, alors qu’il aurait pu juste répéter ses mots à Dumbledore et le directeur l’aurait isolé quelque part pour protéger le sauveur.

— Comment tu savais ?

Harry nicha son visage dans le cou de Malefoy et ferma les yeux, profitant de ce contact humain inhabituel pour lui. Il ne se sentait même pas gêné, son geste était purement instinctif. Malefoy avait besoin de réconfort et lui, il avait besoin de… câlins probablement. De chaleur humaine.

 Il manquait de tendresse depuis son enfance et bien que ce soit étrange, cette étreinte avec Malefoy était tout ce dont il avait besoin pour se sentir mieux. 

Il sentit le Serpentard tressaillir et se tendre, avant d’accepter le contact, se calant un peu mieux contre lui. Drago posa la main dans son dos et le garda contre lui. Harry laissa échapper un léger souffle de contentement et murmura avec une tendresse qu’il ne pouvait pas dissimuler.

— Je te connais, Malefoy. Depuis la première année, je t’observe. J’ai vu la façon dont tu te tenais, la façon dont tu essayais de garder ton bras caché. Quand Parkinson a voulu te toucher ce bras, tu l’as repoussée brusquement alors qu’avant, ça ne t’avait jamais gêné. Et puis, tu avais l’air désespéré.

— Mon père a été jeté à Azkaban, Potter. J’ai de quoi être désespéré.

Harry se raidit, repensant au désastre du Ministère et à la mort de Sirius. Malefoy dut s’en rendre compte puisqu’il reprit, avec un calme inhabituel compte tenu du sujet abordé.

— Qu’est-ce qui s’est passé au Ministère ? Je sais juste que mon père a été arrêté pour avoir… attaqué ton groupe de copains alors qu’il portait la tenue des Mangemorts.


Harry n’hésita pas un seul instant, même s’il était certain que Dumbledore serait furieux. Le vieil homme tenait à garder beaucoup trop de choses secrètes et il n’aimerait pas que Harry se confie à un Mangemort… ou à n’importe qui d’autre. Dumbledore aimait par-dessus tout distiller les informations au compte goutte, à sa convenance, ne donnant pas les mêmes éléments aux différentes personnes qui le suivaient. Harry préférait se montrer honnête, ne voyant pas l’intérêt de manipuler de cette façon les membres de leur propre groupe.

— J’ai cru que mon parrain était entre les mains de Voldemort. Il m’a envoyé… une vision, une image de Sirius, qu’il torturait. Sirius… Il était ma seule famille, alors j’ai voulu aller le sauver puisque personne ne voulait me croire ou m’écouter. Mes amis sont venus, mais c’était en fait un monstrueux piège. Sirius n’était pas là-bas, c’était juste pour m’y attirer. Voldemort avait besoin de moi pour s’emparer de la prophétie qui nous concerne tous les deux. Au ministère, dans la salle des mystères, ton père a essayé de récupérer la prophétie en question et nous nous sommes battus comme nous avons pu contre lui et ses… collègues. Entre-temps, l’ordre est arrivé pour nous protéger et mon parrain était là, avec eux. Bellatrix… Cette chienne a tué Sirius et la prophétie a été brisée. Ton père a été arrêté parce qu’il n’a pas réussi à fuir à temps.


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