Guérir ensemble

Chapitre 27

1314 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/09/2022 21:03



Harry secoua la tête, effaré. Il ne savait pas s’il devait exploser et leur hurler dessus ou juste les mettre à la porte sans un mot, parce qu’il était convaincu qu’une explication ne réglerait pas des années de mauvaises habitudes.

Depuis quand le monde magique s’adressait-il à ses amis plutôt qu’à lui ? D’abord le ministère qui les appelait pour signaler sa démission, et maintenant l’école de ses enfants qui signalait leur absence alors que lui, leur père, avait envoyé un courrier pour annoncer qu’ils seraient scolarisés ailleurs…


Finalement, il répondit d’une voix acide, sentant sa magie bouillir en lui, prête à jaillir autour de lui sous la colère.

   — Ce sont mes enfants. C’est à moi de décider ce que je trouve le mieux pour leur éducation. Tu n’as aucune autorité sur eux, Hermione, quoi que tu puisses en penser.


Hermione mit les mains sur les hanches, les sourcils froncés, prête à hurler. Elle avait cette expression particulière qu’elle avait à Poudlard, lorsqu’il s’apprêtait à briser le règlement ou à leur faire perdre des points et Harry se tendit. Cependant, le cri d’Hermione s’étrangla dans sa gorge et elle fut stoppée net par l’arrivée soudaine de Scorpius.

Ce dernier arriva en courant sans faire attention à la présence de visiteurs inconnus et il s’approcha de Harry sans la moindre hésitation, avec un large sourire fier.

   — Harry ! Monsieur Epignosi aimerait te parler si tu es disponible. Il m’a envoyé parce que j’ai fini mes exercices en avance.


Ron laissa échapper un rugissement agacé, faisant sursauter Scorpius. Le petit garçon blêmit, les yeux écarquillés, et il se cacha derrière Harry, s’agrippant à lui. Le traumatisme de l’attaque contre son père restait frais dans sa mémoire et Harry l’enlaça avec douceur pour le rassurer tout en levant un regard furieux vers son meilleur ami.

Il passa la main dans les cheveux blonds du petit garçon et lui sourit avec tendresse.

   - Ok. Dis-lui que j’arrive. Le temps de terminer ici. Tu devrais retourner avec Al et Lily.

Scorpius hésita puis hocha la tête, avant de repartir non sans jeter un coup d’œil méfiant en direction des deux visiteurs qui l’avaient effrayé.


Dès qu’il fut parti, Ron grogna sourdement, le teint écarlate.

   — Je peux savoir ce que tu fais avec le fils de la fouine ? Chez toi ? Tu as perdu la tête ? Finalement, la Gazette avait raison, ce foutu Mangemort t’a vraiment ensorcelé !


Harry secoua la tête, furieux de voir que Ron était resté accroché aux disputes d’école, et il pointa la porte du doigt, tremblant d’indignation. Sa magie s’agitait furieusement et Ron avait reculé d’un pas, les yeux plissés. Hermione semblait surprise, mais elle semblait toujours autant déterminée, persuadée d’avoir raison et d’agir pour le mieux.

Finalement, il réussit à se contenir assez pour s’exprimer d’un ton maîtrisé.

   — Dehors. Lorsque vous aurez compris que je ne suis pas un enfant et que je suis parfaitement capable de prendre mes propres décisions, nous verrons, mais en attendant, je ne veux plus vous voir.


Hermione objecta immédiatement, refusant de céder le moindre pouce de terrain.

   — Nous sommes tes meilleurs amis depuis Poudlard ! Et tu nous mets dehors sans raison, juste parce qu’il y a le fils de Malefoy avec toi ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Je suis certaine que tu t’es encore mis dans les ennuis, Harry ! Sois raisonnable et laisse-nous t’aider à te débarrasser de lui.


Harry serra les poings de toutes ses forces, ses articulations blanchissant. Il secoua la tête et laissa échapper un ricanement amer.

   — Mes meilleurs amis ? Tant que j’obéissais à ce qu’on voulait de moi peut-être. Mais dès que je veux reprendre ma vie en main, j’ai droit à des sermons sans même pouvoir donner mon avis ! Ce n’est pas ce que j’appelle des amis !




Hermione rougit et détourna les yeux, gênée. Elle prenait probablement conscience de leur comportement intrusif sans pour autant le regretter si Harry se fiait à son regard décidé. Elle semblait persuadée qu’elle agissait pour le bien de Harry, ce qui légitimait son comportement intrusif. Ron, cependant, était focalisé sur la présence d’un Malefoy et avait oublié tout le reste.

   — Harry. Que fait ce foutu Malefoy ici ?


Plutôt que de hurler sur Ron, Harry soupira, soudain épuisé de devoir encore se battre et cette fois contre ses propres amis, ceux qui auraient dû le soutenir.

   — La guerre est terminée, Ron. Tu devrais le savoir, non ? Rentrez chez vous et oubliez-moi un peu. Je vais bien, je sais ce que je fais. Je fais mes propres choix. Ce n’est pas ce que vous vouliez que je fasse, à une époque ?


Hermione le rabroua aussitôt, sans même avoir écouté ce qu’il venait de dire.

   — Harry ! Tu as besoin de nous !



Ce fut évidemment le moment que choisit Drago pour arriver. Harry était prêt à parier que Scorpius avait fait un petit détour par son laboratoire pour le prévenir qu’il y avait des inconnus vindicatifs et le Serpentard était venu le soutenir. Il avait probablement deviné qui s’était présenté à sa porte et il comptait probablement avoir la satisfaction de clouer le bec à un Weasley… ou quelque chose du genre.


Harry se sentit soulagé de le voir et il lui sourit largement, les yeux brillants, comme pour le lui faire comprendre. Drago eut un léger sourire en coin et posa la main sur son épaule, comme si le geste était naturel.

   — Un souci ?


Hermione était figée, la bouche ouverte, muette de stupeur. Ron rougissait à une vitesse alarmante et il allait visiblement hurler d’ici peu.



Lorsque Lily Luna déboula en courant, Harry soupira, en pensant qu’ils s’étaient tous donné le mot pour arriver au pire moment. En voyant son oncle et sa tante, elle s’immobilisa, les sourcils froncés, ses yeux verts naviguant entre les deux couples.


Hermione lui tendit aussitôt les bras avec un air affolé, comme si elle imaginait secourir sa nièce, mais Ron explosa au même instant, hurlant après Drago, l’abreuvant d’insultes.

Aussitôt, Lily recula en fusillant du regard son oncle et sa tante pour se précipiter dans les bras du blond, l’escaladant presque comme un koala pour se blottir contre son torse.

Ce dernier lui frotta le dos avec douceur pour la rassurer et déposa un baiser sur sa tempe, tout en ignorant Ron, laissant Harry gérer la situation.



Face au désastre en cours, Harry sortit sa baguette et lança un bloclang, sifflant le sort furieusement, empêchant Ron de continuer ses cris stupides. Le silence revenu, il pointa une fois de plus la porte du doigt, ses yeux brûlant d’une rage difficilement contenue.

   — Rentrez chez vous. Je vais bien, je ne suis ni fou, ni sous l’influence d’un sortilège ou de je-ne-sais-quoi. J’ai juste décidé de reprendre ma vie en main et pour une fois de faire ce que je voulais. Si vous n’êtes pas capable d’accepter, ce n’est plus la peine de chercher à me revoir.





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