R.A.B

Chapitre 57

1340 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/08/2022 20:24

Voyant la tension monter, Sirius laissa échapper un rire moqueur.

   — Après tout, les ennemis de mes ennemis sont mes amis, non ? L’Ordre est contre vous, sans compter que ces idiots veulent surtout que Harry soit le bon petit sacrifice, même si ce n’est plus nécessaire.


Drago se laissa aller en arrière dans son siège, les bras croisés sur la poitrine, fixant Harry et Régulus.

   — Suis-je le seul à me demander pour quelle raison Potter devrait se sacrifier ? Pourquoi il devait mourir ?


Harry eut un sourire malicieux, comme s’il s’était attendu à ce que ce soit Malefoy qui réagisse à son récit.

   — J’étais l’un d’entre eux.


Lucius fronça les sourcils.

   — Pardon ?

Son épouse semblait avoir compris puisqu’elle était pâle et horrifiée. Drago s’était assombri, semblant furieux, les poings serrés.


Harry haussa les épaules avant de s’expliquer, fixant Drago dans les yeux.

Il souleva ses cheveux pour exposer sa cicatrice avant de parler.

   — Lorsqu’il m’a fait ça, quand j’étais bébé, il s’est passé quelque chose d’imprévu. Peut-être qu’il avait trop morcelé son âme, je ne sais pas trop. Toujours est-il que lorsqu’il a tenté de me tuer, le sort s’est retourné contre lui. Un morceau de son âme… s’est détaché. Dumbledore m’a dit que… qu’elle s’était accrochée à la dernière personne vivante dans la pièce. Moi.


Il y eut un long silence et Harry s’agita, mal à l’aise. Narcissa prit la parole, hésitante.

   — Quelles… conséquences pour vous ?

Lucius grogna.

   — La vraie question serait de savoir si vous avez toujours une partie de lui en vous !


Harry soupira.

   — Non. L’horcruxe a été détruit lorsque je suis mort. Avant de… d’utiliser le sort.

Il marqua une pause avant de reprendre.

   — Les conséquences… Je me retrouvais dans son esprit dès qu’il était furieux. Je parle Fourchelang également, comme lui.


Régulus intervint, les sourcils froncés.

   — Comme je te l’ai déjà dit, le fourchelang est une capacité comme une autre. Tu peux très bien avoir hérité ça d’un lointain ancêtre.


Lucius soupira.

   — Les Potter sont une vieille famille sorcière, effectivement. Vous descendez d’un des frères Peverell après tout.


Harry sourit et ajouta malicieusement.

   — Sans compter que j’ai failli être réparti à Serpentard.


Cette fois, Drago hoqueta, choqué.

   — Quoi ?

Sirius se mit à rire, visiblement amusé.

   — Je m’en doutais !


Harry le regarda avec surprise, puis s’expliqua doucement, réconforté par le sourire complice de son parrain.

   — Le Choixpeau voulait m’envoyer à Serpentard. Mais… Ron venait de me dire que l’assassin de mes parents venait de cette maison et que la plupart des sorciers qui s’y trouvaient tournaient mal. Je ne connaissais rien au monde magique et tout le monde me vantait les mérites de Gryffondor. Tout le monde me mettait en garde contre Serpentard. Alors j’ai supplié le choixpeau de ne pas m’y placer et j’ai été réparti chez les rouge et or.


Lucius renifla.

   — Ce vieux fou de Dumbledore et sa manie de privilégier son ancienne maison.


Harry gloussa et glissa un coup d’œil moqueur en direction de Drago.

   — Sans compter que tu venais d’insulter le seul garçon de mon âge à se montrer sympathique avec moi, Malefoy. Si tu avais été… moins prétentieux, je n’aurais pas eu autant d’à priori…


Il y eut un silence, puis Sirius se remit à rire.

   — Oh gamin… tu as bien le caractère de ta mère !


Harry cligna des yeux, essayant de masquer son trouble et croisa le regard de son professeur de potions qui le fixait avec un demi-sourire.


Lucius fronça les sourcils.

   — Dans ce cas, si vous avez accompli ce que vous deviez faire, si vous avez… détruit l’horcruxe en vous… pourquoi l’Ordre de ce fou veut encore votre mort ? Ils devraient se réjouir de pouvoir garder leur petite mascotte !


Harry secoua la tête.

   — Dumbledore leur a dit que je devais mourir. Cependant, il n’a pas donné plus d’explications et… je suppose qu’ils pensent que c’est la seule façon. Sans compter que je dois être envoyé en première ligne, mais ils ne m’écoutent pas. Ils ne me font pas confiance.



Drago grogna.

   — Heureusement que nous avons caché notre… entente alors !

Harry sourit, hésitant.

   — Comment ça s’est passé ?


Le jeune homme blond pinça les lèvres puis consentit à donner plus de détails.

   — Après que Weasley t’ait tourné le dos, tu étais toujours seul, et on a passé un moment ensemble, loin des regards des autres élèves. Au début… c’était un peu tendu. Finalement, on a fini par se rendre compte qu’on arrivait à… communiquer.


Harry gloussa.

   — Ce n’est pas vraiment surprenant. Je suppose que les disputes dans mes souvenirs étaient aussi une façon de communiquer.


Lucius intervint, visiblement agacé des digressions.

   — Parfait. Vous aviez un morceau de son âme en vous, vous ne l’avez plus. Et maintenant ? Pourquoi avoir besoin de notre aide ?


Harry se crispa involontairement, mais ce fut Severus qui répondit, calmement.

   — Voyons, mon ami. Je t’ai connu plus vif. Potter ici présent a accompli ce qui était attendu de lui. Il lui a ôté… son immortalité. Je suppose que le seigneur des ténèbres l’ignore et l’échec du gamin face à lui a dû le conforter dans cette idée. Il reste donc à l’achever, et pour ça nous pensions mener une attaque collective.


Lucius sembla horrifié et il secoua la tête, le teint verdâtre.

   — Te rends-tu compte de ce que tu demandes ?

Le maître des potions le dévisagea puis hocha lentement la tête.

   — Oui. Mettre à mort le monstre, tous ensemble. C’est la seule façon de mettre toutes les chances de notre côté. Ce n’est pas vraiment fair-play, mais il ne s’est jamais lui-même montré très juste, n’est-ce pas ?


Lucius secoua la tête.   

   — C’est trop dangereux. Trop risqué. Si nous échouons…

Sirius intervint, tranquillement.

   — Échouer n’est pas une option. Nous n’aurons qu’un seul essai.


Ils échangèrent des regards tendus alors que Harry gardait la tête baissée, le cœur battant, se laissant aller dans les bras de Régulus. Il ne parvenait pas à croire qu’ils pensaient réellement se mettre volontairement en danger pour l’aider et il devait se retenir de ne pas leur hurler de se tenir à l’écart.

Il avait toujours entendu que c’était son rôle, sa mission.


Lucius grogna.

   — Avez-vous la moindre idée de ce qu’il fera s’il découvre…

Drago l’interrompit, amer.

   — Parce qu’il n’a pas déjà l’habitude de te torturer lorsqu’il est furieux, père ? Combien de fois es-tu revenu blessé, souffrant ? Il est peut-être temps de mettre fin à toute cette folie, surtout lorsque l’occasion nous est offerte sur un plateau !


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