R.A.B

Chapitre 52

1216 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/08/2022 20:15

Comme l’ordre était désormais un ennemi, Harry ne tarda pas à envoyer des courriers à ceux qui pourraient le rejoindre. Sans surprise, Neville et Luna avaient été les premiers à répondre et à le rassurer.

Susan Bones lui avait répondu de façon plus prudente, lui demandant des précisions. Elle lui avait cependant assuré qu’elle ne comptait pas rejoindre l’Ordre sur les conseils de sa tante, et qu’elle voulait avoir plus de détails avant de le soutenir totalement.


Régulus s’était chargé d’écrire à Narcissa, sans signer. Il comptait sur la curiosité naturelle de sa cousine pour la convaincre de le rencontrer.

Le jeune homme était certain que Narcissa n’avait pas changé au point d’oublier ses craintes et d’embrasser les préceptes du seigneur des ténèbres.


Il n’eut pas de réponse dans un premier temps, mais Severus reçut une invitation à se rendre au Manoir Malefoy. Harry craignit un piège — il n’oubliait pas que la mort de Sirius avait été causée par Bellatrix, mais que c’était Narcissa qui avait convaincu Kreattur de lui mentir — mais Régulus le rassura immédiatement, en lui assurant que chaque action de Narcissa n’était dictée que pour protéger les siens en premier lieu.

Sans compter que Severus était le parrain de son fils unique et qu’elle n’irait jamais le blesser volontairement. Dans le monde magique, désigner un parrain était un acte fort, une façon de montrer sa confiance absolue et ce type de lien ne pouvait pas être rompu si facilement. Narcissa aimait trop son fils pour le priver d’un protecteur…


Sous le regard amusé de Sirius, Harry avait cédé aux cajoleries de Régulus tandis que Severus levait les yeux au ciel — tout en luttant pour ne pas sourire.



Lorsqu’il arriva au Manoir Malefoy, Severus devait avouer qu’il était tendu. Il avait peut-être eu une amitié solide avec Lucius, mais c’était avant qu’il trahisse pour venger la mort de Lily.

Si le seigneur des ténèbres savait qu’il était un traître, il se précipitait peut-être vers sa propre fin…


Lucius l’attendait dans le salon, debout, canne en main, presque royal. S’il n’était pas aussi inquiet, Severus se serait probablement moqué de lui et de son amour de la représentation.

Il s’immobilisa, attendant silencieusement, ne montrant pas la moindre émotion.


Après s’être observés longuement, Lucius finit par dire, le visage fermé.

   — Tu as été déclaré comme traître, Severus.


Le maître des potions soupira, remerciant mentalement ce fichu Gryffondor qui l’avait retenu et empêché de se jeter dans la gueule du loup. Le gosse avait eu raison : sa carrière d’espion était belle et bien terminée.

Voyant qu’il ne bronchait pas, Lucius afficha un sourire en coin moqueur.

   — Heureusement que tu es un ami proche… Tu es le bienvenu et tu seras ici en sécurité. Cependant, je pense que tu as quelques explications à nous fournir, non ?


En pensant à la présence de Régulus Black au square Grimmaurd, vivant et tout jeune homme, Severus ne put s’empêcher de laisser échapper un ricanement moqueur. Il hocha la tête tranquillement.

   — Bien sûr. Mais tu risques d’être surpris.



Narcissa entra à cet instant en tirant son fils récalcitrant à sa suite. Elle souriait et elle se précipita pour l’enlacer avec un rire ravi.

   — Severus ! Tu te fais rare ces temps-ci !

Drago pour sa part se posta devant la porte, les bras croisés, visiblement mécontent d’être à cet endroit. Severus le fixa longuement puis soupira.


   — Nous devrions nous asseoir. Ce que j’ai à dire risque… d’être légèrement surprenant.


Lucius désigna les fauteuils installés dans le salon d’un geste plein d’emphase et ils prirent tous place, même Drago, malgré son évidente envie d’aller ailleurs. Il n’osait d’ailleurs même pas croiser le regard de son parrain, comme s’il lui reprochait quelque chose.


Lucius attaqua immédiatement.

   — Que tu sois déclaré un traître et que tu veuilles rester loin de tout ça… est une chose. Je peux le comprendre et si ma famille ne risquait pas autant, je ferais de même sans la moindre hésitation. Cependant… laisse-moi te dire mon ami que si tu es venu nous proposer de rallier le petit groupe de feu Dumbledore, tu peux repartir immédiatement. J’ai encore eu à faire face à ce foutu Auror cinglé et paranoïaque et je ne n’accepterai jamais d’être associé à son nom.


Severus eut un rire moqueur et il hocha la tête.

   — Ce foutu Fol’Oeil est une calamité. Crois-tu que je te proposerai d’aller le voir ? Il serait capable de nous jeter à Azkaban sans sommation avant même que l’on puisse se justifier !


Narcissa fronça les sourcils.

   — « Nous » jeter ? Je croyais que tu étais un genre d’espion pour eux ?


Severus soupira, retrouvant tout son sérieux. Il se frotta le visage, puis murmura, sans oser regarder ses amis.

   — Tu dois te souvenir que j’étais… proche de Lily Evans. Elle était mon amie. Elle… comptait énormément pour moi.


Narcissa intervint doucement.

   — Tu l’aimais.


Severus soupira, puis il hocha lentement la tête.

   — C’est le passé maintenant. Lorsque j’ai appris que Lily était en danger, je me suis tourné vers la seule personne qui pouvait la sauver, dans mon esprit. Dumbledore.


Lucius grogna, mais il le fixait avec attention, visiblement impatient d’en savoir plus. Severus continua.

   — Je pensais… Je pensais qu’il la cacherait. Qu’il agirait. Mais… Lily a été tuée et je suis arrivé trop tard. Elle était déjà morte et en la serrant contre moi, je lui ai juré de protéger son fils même s’il ressemblait à ce foutu Potter.


Drago hoqueta.

   — Potter ? La mère de Potter ?

Severus pinça les lèvres et hocha sèchement la tête en dévisageant soigneusement son filleul. Visiblement, la mention de Harry Potter l’avait convaincu qu’il valait mieux assister à la conversation, et il ne semblait plus prêt à fuir à la première occasion. Masquant un mince sourire, il reprit.

   — En échange de mon aide et de la promesse d’assurer la protection de son foutu survivant, Dumbledore m’a évité Azkaban en me liant à Poudlard. J’ai l’air libre en apparence, mais si je voulais quitter mon poste de professeur, il n’y aurait pas longtemps à attendre avant que je sois arrêté pour n’importe quel prétexte et jeté en prison.


Narcissa lui tendit une tasse de thé, qu’elle venait de faire apparaître d’un geste gracieux. Elle murmura, curieuse.

   — Et maintenant ?


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