R.A.B

Chapitre 51

1287 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/08/2022 19:55

Régulus croisa le regard de son frère et une sorte d’entente passa entre eux. Ils feraient payer à Rémus cette trahison supplémentaire, ensemble.

Harry soupira, hésitant longuement, puis il se tourna vers Severus Rogue.

   — Monsieur ? Et Hermione Granger ? Est-elle toujours… proche de moi ?



Severus pinça les lèvres.

   — Vous êtes amis. C’est indiscutable. Cependant… je doute qu’il soit judicieux de lui confier vos secrets. Miss Granger est extrêmement proche de la famille Weasley et elle est convaincue… que les choses peuvent être réparées entre vous et Ronald.

   — Mais… elle a peut-être raison ? Je veux dire, j’ai… j’avais totalement confiance en eux !


Le ton plein d’espoir du jeune homme fit grimacer le professeur et il secoua doucement la tête.

   — Je suis désolé.



Sirius posa une main sur l’épaule de Harry, essayant d’aider Severus à expliquer la situation au jeune homme.

   — Harry… un jour peut-être, les choses iront mieux entre toi et tes amis. Mais… durant la période où vous vous êtes éloignés, la famille Weasley a été proche de Dumbledore. Il leur a répété encore et encore que le seul espoir d’en finir avec la guerre dépendait de ton sacrifice.

   — Mais… Molly Weasley prenait soin de moi ! Elle me défendait ! J’allais chez eux à chaque vacances et… elle savait que ma famille ne me traitait pas très bien. Elle m’envoyait de la nourriture. Comment aurait-elle pu changer aussi brusquement ?


Il y eut un lourd silence, puis Severus avança une explication, hésitant.

   — Ici, vous n’étiez pas si proche de la famille de votre ami, Harry. Dumbledore ne vous a jamais laissé séjourner chez eux. Je suppose qu’elle n’était pas si attachée à vous… N’oubliez pas qu’elle voue une haine féroce aux Mangemorts. Elle a perdu ses deux frères. Ils ont été assassinés juste avant… la chute du seigneur des ténèbres. La première fois. Votre parrain a raison. Une fois que tout sera terminé pour de bon, vous pourrez retrouver vos amis.


Harry eut un sourire triste et il baissa la tête.

   — Rien ne sera jamais pareil. Nous… ne serons jamais aussi proches. Je suppose que c’est… inévitable. Au moins, ils seront en sécurité tous les deux.





Il y eut un silence qui fut rapidement brisé par le portrait de Wallburga, que tout le monde semblait avoir oublié.

   — Eh bien, les garçons ? Ce pauvre jeune homme semble avoir besoin de s’asseoir un peu !


Harry cligna des yeux en observant le portrait, mais Régulus gloussa doucement, en passant un bras protecteur autour de la taille de son compagnon.

   — Moi qui pensais que tu aimerais assister à nos conversations, mère…


Sirius eut un sourire hésitant, visiblement surpris de la bienveillance de sa mère envers Harry, mais il n’osa pas prendre la parole, craignant de déchaîner sa fureur. Quant à Severus, il eut un léger rictus moqueur.

Harry haussa les épaules.

   — Merci madame. Je vais bien.


La femme dans le portrait plissa les yeux. Puis elle secoua la tête, visiblement mécontente.

   — Mes deux fils te doivent la vie, jeune homme. Je sais parfaitement ce que la famille Black a comme dette envers toi. Il est évident que tu ne vas pas bien. Crois-moi, je sais ce qu’on ressent quand on est trahi par ses proches…



Sirius se crispa, mais ne fit pas la moindre remarque. Il quitta le couloir à pas raides. Severus le suivit après un instant d’hésitation, posant la main sur l’épaule de Harry au passage, comme pour le rassurer. C’était un geste inédit de la part de l’homme, habituellement si sombre et si froid.

Lorsqu’ils furent seuls, Régulus prit Harry dans ses bras avec douceur et lui frotta le dos, tout en jetant un bref coup d’œil en direction du portrait de sa mère.


Il souffla, soudain las.

   — Vous avez été cruelle, mère.

Wallburga fronça les sourcils, mais Harry marmonna, comme résigné.

   — Sirius a été stupide. Il avait la chance de ne pas être seul, d’avoir une famille. Et… il a préféré… tout abandonner pour un mirage. Tout le monde me dit que mon père était quelqu’un de bien, mais j’ai vu comment ils ont traité le professeur Rogue. Qui sait ce qu’il serait devenu en vieillissant ?



Wallburga eut un bref sourire et hocha la tête d’un air approbateur.

   — Tu es un jeune homme exceptionnel, Harry Potter, et je commence à comprendre ce que mon Régulus a vu en toi. Cependant, tu ne devrais pas… penser à un passé révolu. Bien au contraire, tu devrais te tourner vers l’avenir. Tu n’as pas à porter les péchés des autres sur tes épaules.



Régulus lança un long regard au tableau de sa mère avant d’entraîner Harry avec lui, le tenant contre lui sans lui laisser la possibilité de s’écarter.

Harry grogna, agacé.

   — Je ne suis pas en sucre.

   — De toute évidence.

   — Je peux marcher seul, Reg !

   — J’en suis convaincu. Mais j’ai envie de te tenir contre moi. Tu as l’air d’avoir du mal à comprendre que tu n’es pas seul. C’est une façon de le faire entrer dans ce crâne épais…


Malgré lui, Harry se mit à rire en bousculant Régulus avec affection.

   — Idiot.



Ils se chamaillèrent quelques instants, avant que Régulus pousse Harry contre le mur pour l’embrasser. Ce dernier s’agrippa au cou de son compagnon presque avec désespoir et il posa sa tête sur son épaule lorsque le baiser prit fin. Finalement, il souffla avec un léger sourire.

   — Je crois que je commence à comprendre ce que tu veux dire… Quand tu dis que je ne suis pas seul.

   — Tu commences à comprendre seulement ?


Harry gloussa malicieusement, avec l’impression que ses sens s’enflammaient. Il avait l’impression de revenir à la vie, comme s’il était resté longuement en sommeil, privé de toute sensation. Joueur, il murmura.

   — Je vais probablement avoir besoin de rappels à l’ordre. Souvent. Tu m’as l’air plutôt doué pour me… rappeler l’évidence.


Régulus éclata de rire, puis il embrassa une fois de plus Harry qui se laissa faire avec bonne volonté. Ils restèrent enlacés, avec l’impression d’être seuls au monde dans la maison redevenue silencieuse.

Harry prit une grande inspiration et finit par chuchoter, les yeux pleins d’espoir.

   — Tu penses vraiment qu’on peut y arriver ? Qu’on a vraiment une chance ?

   — Tous ensemble, on peut le faire, Harry. Face à nous, il sera seul. Les Mangemorts… ils ne sont que des esclaves, finalement. Ils ont peur de lui ou leur esprit est trop endommagé pour se montrer… rationnel. C’est un autre de tes pouvoirs, ça, pouvoir rassembler un groupe aussi disparate autour de toi.

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