R.A.B

Chapitre 30

1464 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/07/2022 20:21

Harry se figea, la gorge nouée. Il garda un instant les yeux fermés, revoyant ses souvenirs les plus précieux, où Hermione et Ron avaient été ses complices depuis la première année. Ils avaient toujours été présents, près de lui.

Finalement, il souffla et se passa la main dans les cheveux.

   - Ok. C’est… J’aurais dû m’en douter. C’est un peu difficile à avaler parce que nous étions très proches, mais je n’ai pas à me plaindre, je ne suis pas seul.

Régulus le serra contre lui un peu plus et Harry souffla en se laissant aller, réfléchissant furieusement à quelqu’un pouvant les aider. Quelqu’un d’assez proche de lui pour l’aider à compléter les zones d’ombre, évidemment.



Finalement, le jeune homme soupira et secoua la tête.

   — Nous devrions faire notre apparition au Square avant que ma disparition ne soit remarquée… Je vais probablement avoir pas mal d’explications à donner alors…

Régulus grogna.

   — Ne te laisse pas faire ! Ils n’ont pas le droit de te traiter de cette façon ! Il est temps que j’entre en scène et que je reprenne les choses en main !



Kreattur se leva en hochant furieusement la tête, comme s’il était d’accord avec son maître, et il agrippa les mains des deux sorciers, avant de fermer les yeux et de les faire transplaner en toute discrétion dans la chambre de Régulus, square Grimmaurd.



En ouvrant les yeux, Harry se rendit immédiatement compte que la pièce avait été soigneusement entretenue. Il y avait ses affaires disséminées un peu partout, mêlées aux anciennes affaires du Serpentard, qu’il n’avait pas touchées ou déplacées. Cette vision fit sourire Harry et il se sentit immédiatement mieux. Régulus semblait lui aussi assez satisfait et il se laissa tomber sur le lit.


Kreattur repartit immédiatement, les laissant seuls. Cependant, avant qu’ils ne puissent parler, le chaos se déclencha dans la maison.


D’abord, ce furent les hurlements de Wallburga. Elle tenait visiblement à informer son fils et son ami des intrus qui approchaient, mais Harry retint seulement qu’il n’y avait pas Sirius. Cependant, Rémus était présent, ainsi que Fol’Oeil, d’après les cris hystériques du portrait.


Il y eut de nouveaux éclats de voix alors qu’ils se déplaçaient dans la maison. Kreattur s’ingénia visiblement à les gêner dans leur progression, jouant un cirque pas possible, tirant un rire de Harry. Il finit par regarder Régulus.

   — Je ne sais même pas comment j’ai pu ne pas aimer ton elfe dans la vie dont je me rappelle. Il est juste… exceptionnel ! Je suis heureux qu’il soit de notre côté parce qu’il est redoutable !


Régulus lui répondit d’un clin d’œil amusé.

   — J’ai rapidement compris que les elfes n’étaient pas stupides et qu’ils étaient puissants à leur manière. Certains se complaisent peut-être dans une vie d’obéissance, mais… le sorcier qui comprendra que s’en faire des alliés est un atout pourra dominer le monde magique.


Harry sourit, puis il se redressa alors que les cris se rapprochaient, échangeant un regard nerveux avec Régulus.

   — Prêt ?

Le jeune homme drapa la cape d’invisibilité sur ses épaules, attendant le dernier moment pour disparaître complètement. Il hocha juste la tête, souriant tendrement à Harry pour lui faire comprendre qu’il n’était pas seul.



Harry roula des yeux en entendant le bruit de pas dans l’escalier. Le groupe était aussi discret que si un troupeau d’hippogriffes approchait… Finalement, quelqu’un frappa à la porte avec violence et la voix de Fol’Oeil tonna.

   — Potter ! Misérable cancrelat ! Quand je pense que l’on comptait sur toi et tu prends la fuite à la première difficulté ! Maudit gamin ! Albus avait bien raison de te tenir à l’œil…


Harry déglutit, blêmissant sous le ton hargneux, et il repoussa tout sentiment de culpabilité. Il s’accrocha à la présence invisible de Régulus, au soutien discret de Kreattur. Il s’obligea à se souvenir que Sirius était encore en vie, que déjà beaucoup de choses avaient changé.

Il ouvrit sa porte brutalement, mais resta devant pour les empêcher d’entrer, les obligeant à rester dans le couloir. Il n’oubliait pas l’œil magique de Fol’Oeil qui pourrait détecter Régulus sous la cape s’il le laissait trop approcher. Croisant les bras sur sa poitrine, il prit un air revêche.

   — Prendre la fuite ? Vous vouliez quoi ? Que j’y reste ?

Fol’œil ricana, mauvais, mais Rémus l’interrompit pour expliquer d’une voix douce.

   — Harry. Je sais que tu es un adolescent et que tu es en pleine… révolte. Mais tu dois comprendre que c’est une affaire sérieuse et que tes parents n’aimeraient pas ton comportement.


Déstabilisé, Harry écarquilla les yeux un bref instant. Remus Lupin, l’ami de ses parents, de son parrain, semblait prendre fait et cause contre lui. Il croisa le regard de son professeur de potions et eut l’impression que l’homme n’était pas hostile. Pas autant qu’il l’avait été dans ses souvenirs. Cependant, avant d’avoir pu approfondir son sentiment, Fol’Oeil reprit la parole, avec un mépris évident.

   — Et ta petite amie ? Tu y as pensé ?


Harry cligna des yeux, réprimant l’envie de leur claquer la porte au nez. Il plissa le nez, laissant la colère l’envahir.

   — Je me suis battu et j’ai échoué. Je n’ai pas fui, j’ai estimé qu’il était temps de changer de stratégie. Quant à ma vie privée, bien que ça ne vous regarde pas, je n’ai pas de petite amie. Sur ce sujet, il me semble que je suis la personne la mieux placée pour être au courant, non ?


Rémus voulut insister visiblement, mais Harry le coupa grossièrement.

   — Professeur Rogue ? S’ils ont terminé de me faire la morale alors que j’étais seul à me battre face à ce foutu Mage noir, j’aimerais vous voir quelques instants en privé pour vous poser des questions au sujet d’une potion.


L’homme arqua un sourcil surpris, et ignora les regards dégoûtés sur sa personne. Il avait l’habitude après tout d’être rejeté pour la marque sur son bras et pour sa tendance à repousser toute forme de socialisation. Il hocha la tête sèchement.

   — Tant que vous m’épargnez le récit de vos prouesses amoureuses, ça me va, Potter. Bien que visiblement il y ait du monde pour s’intéresser à la question.


Harry ricana, amusé malgré lui. Il serra le poing et se redressa.

   — Dans ce cas, vous pouvez repartir d’où vous venez. Je ne bougerai pas d’ici. J’ai à parler avec le professeur Rogue et ensuite je compte passer du temps avec mon parrain lorsqu’il se décidera à rentrer.


Fol’Oeil grogna, tapant de son bâton contre le sol, protestant de la rébellion du gamin face à lui.

   — Ou nous pouvons t’arrêter pour refuser de te battre contre qui-tu-sais ? Peut-être que tu mettrais un peu plus d’énergie à faire ce qu’on attend de toi au lieu de faire semblant ?


Harry afficha un sourire froid, se sentant soudain glacé et nauséeux..

   — Dans ce cas, préparez une cellule confortable parce que je refuserai de me battre. Je préfère encore me laisser tuer. Et si c’est si simple, qu’attendez-vous pour aller lui botter les fesses ? Vous l’Auror si puissant et si parfait ? Il ne me semble pas vous avoir vu l’affronter ces derniers temps.


Fol’Oeil leva son bâton, probablement décidé à lancer un sort à Harry pour le faire taire et passer sa frustration sur le jeune homme. Mais Rogue, voyant le désastre arriver, s’interposa et leva un sourcil moqueur.

   — Vous semblez tendu, Fol’Oeil. Un peu de repos ne serait pas superflu visiblement. Le gamin ne va pas s’échapper, où voulez-vous qu’il aille ? Je vous rappelle que vous avez fait sceller ses coffres à Gringotts, il ne pourrait pas fuir sans or.

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