Secrets de Serpentard : La noble famille Black

Chapitre 19 : Une élève modèle

3255 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/08/2022 20:44

Ma rentrée étant assez mouvementée, j'ai dû espacer un peu les publications. Je m'en excuse, je ferai au mieux pour les prochains !

Voici donc un nouveau chapitre sur Bellatrix, assez sombre.

On y croise également son petit cousin Regulus, plus connu sous le nom de R.A.B. dans notre saga préférée (mais le jeune homme qui a renié les Mangemorts pour venger son elfe de maison n'est, pour l'instant, encore qu'un petit garçon) ; et Sirius, qui n'est pas vraiment en phase avec tout ce qu'il se passe...

Bonne lecture, j'espère que votre rentrée à vous se passe bien ❤️


***


Il était près de minuit, et malgré la pluie, la fête battait son plein dans le Nord-Est de Londres. Pour la énième fois de la soirée, le DJ du bar Le Movaway lança un des derniers tubes à la mode, et dès les premières notes, des hurlements de joie firent trembler les vitres embuées.

Devant le bar, les quelques clients qui souhaitaient reprendre leur respiration et discuter plus calmement s'entassaient sous l'auvent, qui les abritaient tant bien que mal de la pluie diluvienne qui s'abattait sur la ville.

– Tu as entendu ? lança une étudiante éméchée à son voisin, assez fort pour couvrir le brouhaha ambiant.

– De quoi ?

– Il y a eu un craquement, là, tout près...

Les deux jeunes gens tendirent le cou, au risque de s'exposer aux seaux de pluie qui tombaient du ciel et s'acheminaient dans la rigole, au centre de la ruelle. Mais en dehors des devantures des pubs, où se massaient quelques débauchés, la rue était parfaitement calme.

– T'es bourrée, Julia, rit son ami en jetant sa cigarette sur le pavé. Allez viens, on rentre, j'suis trempé.

Alors qu'ils refermaient la porte derrière eux pour retourner dans la moiteur du bar, deux silhouettes encapuchonnées se détachèrent du mur voisin.

– Sales moldus, dit l'une d'entre elles en crachant par terre, en direction de l'endroit où les deux étudiants se trouvaient quelques secondes plus tôt.

La deuxième silhouette lui fit un geste autoritaire, et ils remontèrent la rue à grands pas. Tout en marchant, Bellatrix observait avec dégoût les pubs et les clubs où se déhanchaient des moldus de la pire espèce. Comment pouvaient-ils être aussi bêtes ? se demanda-t-elle en les voyant se trémousser sur une musique sauvage. Des parasites, voilà tout ce qu'ils étaient. Mais bientôt, toute trace d'eux aurait disparu, et les derniers survivants seraient soumis aux ordres des sorciers, se dit Bellatrix pour se rassurer.

À côté d'elle se tenait Lord Voldemort, celui qui lui avait tout appris. Celui-ci maintenait son regard fixé vers le sol, et son capuchon fermement enfoncé sur sa tête, pour ne pas montrer aux passants sa peau cireuse et ses yeux injectés de sang. Voldemort lui avait montré son vrai visage quelques semaines après leur rencontre, et comme prévu, Bellatrix n'avait pas été effrayée. Au contraire, elle s'était sentie honorée par cette révélation, et même soulagée, car elle avait bien senti que quelque chose clochait dans le joli minois que Voldemort lui avait initialement montré.

En repensant avec émotion au jour de leur rencontre, Bellatrix essaya de se remémorer le nom sous lequel il s'était initialement présenté. Mais elle ne s'en souvenait plus. Voldemort lui avait demandé de l'oublier, et Bellatrix avait obéi.

Après quelques minutes, ils bifurquèrent dans une ruelle encore plus étroite. La pluie était devenue si dense que leur visibilité était réduite, mais ils distinguaient tout de même quelques silhouettes à la démarche incertaine, à quelques mètres de là.

– Vas-y, ordonna Lord Voldemort en les désignant de son menton pâle et décharné.

Bellatrix attendait ce moment depuis des mois. Elle avait écouté son Maître avec la plus grande application et le plus grand sérieux. Elle s'était entraînée, chez elle, avec Regulus, et dans le sous-sol du Serpent qui fume. Elle avait admirablement dompté la puissance bouillonnante qui l'habitait, l'avait nourrie de rancœur et de soif de domination, et l'avait sentie s'accroître en elle de façon enivrante. Et ce soir, elle allait enfin pouvoir mettre en application les capacités destructrices qu'elle avait engrangées.

D'un pas assuré, elle alla à la rencontre des badauds qui rôdaient dans la ruelle, sans faire attention aux emballages et aux seringues qui jonchaient le sol, ni aux rats qui détalaient sur son passage. Bellatrix n'appréhendait absolument pas l'acte qu'elle allait commettre. Elle avait toujours méprisé les Moldus et autres Sang-Impur, mais depuis quelque temps, elle ne les considérait même plus comme des êtres humains. Les tuer ne lui causerait aucun remords, ce serait comme écraser des insectes.

– Alors, ma jolie, on se promène ?

L'homme qui lui adressa la parole était sale, édenté, et dégageait une odeur repoussante d'alcool et de fumée.

– Viens un peu par-là, que je voie mieux, dit le deuxième en titubant.

– Sacré morceau, dit un troisième en s'humectant les lèvres. C'est quoi, ton p'tit nom ?

Bellatrix retira sa capuche, et leur adressa un charmant sourire. Elle sentait le regard de Voldemort sans sa nuque, et elle était bien décidée à lui montrer qu'elle était à la hauteur de l'enseignement qu'il lui avait si généreusement délivré.

Un des hommes tendit sa main vers la poitrine généreuse de Bellatrix, enveloppée dans un corsage noir et serré.

Poussière tu étais, et poussière tu redeviendras, dit Bellatrix à voix basse, en pointant discrètement sa baguette sur l'individu en question.

– T'as dit quoi ? l'exhorta-t-il en lui postillonnant à la figure.

Le sourire de Bellatrix s'élargit encore. Avant qu'il ne la touche, la main de l'homme s'obscurcit, prit subitement la consistance du sable, et coula sur le sol sous les yeux terrifiés de son propriétaire.

– Qu'est-ce que...

Bellatrix se concentra un peu plus intensément. Le processus se répandit le long de son bras, puis sur son corps, de plus en plus vite. Rapidement, ses bras et ses jambes tombèrent en poussière, et il chuta sur le bitume. Son cri d'épouvante mourut dans sa gorge lorsque le sortilège atteignit son visage, et quelques secondes plus tard, il ne restait de lui qu'un petit monticule de poussière au milieu de vêtements rapiécés.

Bellatrix vit une lueur de panique s'allumer dans les yeux des autres. Mais il était trop tard pour eux, bien trop tard.

Aqua strangulare, dit Bellatrix en sortant sa baguette aux yeux de tous.

Une des flaques d'eau croupie qui se trouvait à ses pieds se mit à bouillonner, et à se mouvoir comme une araignée. La forme obscure et visqueuse ainsi formée grimpa le long de la jambe d'un des hommes, et lui enserra le cou et le visage. Celui-ci poussa un gémissement rapidement étranglé, se contorsionna sur le sol pendant quelques secondes, puis s'arrêta de bouger.

– Serpentes viscus, dit encore Bellatrix en pointant sa baguette sur un troisième.

Dans un premier temps, rien ne se passa, puis l'homme écarquilla les yeux, horrifié, arracha les boutons de sa chemise sale, et se frappa la poitrine comme s'il cherchait à en extirper son cœur. Puis il bascula en arrière, les yeux révulsés, le corps parcouru de secousses violentes, et un liquide sombre jaillit de sa bouche, rapidement suivi par un serpent noir et luisant.

Il ne restait qu'un survivant, le plus jeune et le moins vilain de la bande. Il tourna le dos à Bellatrix, et se mit à courir dans la direction opposée. Au bout de trois enjambées, il se heurta de plein fouet à un mur invisible, et tomba sur le sol, le nez en sang. Il donna un coup de poing dans le vide, heurta à nouveau l'obstacle insaisissable, et gémit de douleur.

– Pitié, dit l'homme en se ratatinant contre la paroi invisible.

Bellatrix hésita un court instant, et repensa à ce que Voldemort lui avait dit, quelques heures plus tôt. « C'est ce que nous allons faire, Bellatrix. Ensemble. Purger ce monde de tous ceux qui le détruisent, et en rebâtir un nouveau, à notre image. Et nous commençons aujourd'hui. »

Comme Lord Voldemort le lui avait appris, Bellatrix se laissa envahir par la haine. Elle chassa de son esprit toute pensée heureuse, toute personne pour qui elle ressentait de l'affection : Cissy, bien sûr, mais aussi son petit cousin Regulus, qu'elle avait beaucoup côtoyé au cours des derniers mois. Leurs visages souriants disparurent de l'esprit de Bellatrix, afin de laisser sa rage et sa haine occuper tout son espace intérieur. Avec délectation, elle sentit la puissance magique contenue en elle enfler, se distendre, puis, une fois que celle-ci fut prête à exploser, Bellatrix hurla :

– Avada Kedavra !

Une impressionnante déflagration d'énergie se libéra en elle. Bellatrix n'avait jamais rien éprouvé de semblable. Elle se sentit soudain invincible, toute-puissante, presque surhumaine ; elle avait l'impression de tout dominer, y compris ses propres peines, qui lui paraissaient lointaines et insignifiantes. Et cette déflagration se propagea le long de son bras, puis de sa baguette en noyer. Il y eut un bruit semblable à une violente rafale de vent, un éclair vert illumina la ruelle, et le jeune homme qui lui faisait face s'affaissa sur le sol, sans vie.

Bellatrix contempla les quatre cadavres qui se massaient à ses pieds, frémissante, électrisée. Elle savait que derrière son dos, Voldemort l'observait déjà avec satisfaction. Cependant, le spectacle qu'elle lui réservait n'était pas encore fini.

Elle pointa sa baguette vers le ciel. Une étincelle verte en jaillit, et se démultiplia rapidement pour en former d'autres, qui décrivirent chacune une courbe précise et dessinèrent le motif que Bellatrix avait pris beaucoup de plaisir à imaginer dans ses moindres détails. Une énorme tête de mort prit forme dans le ciel, puis une dernière étincelle se dégagea du dessin, sortit de sa bouche comme une langue, et dessina un long serpent qui descendit vers Bellatrix. Lorsque les crochets du serpent étincelèrent dans la nuit, elle sourit béatement dans la lumière verdâtre de sa nouvelle signature.

Les quelques fêtards qui accoururent, attirés par les cris et par la figure sinistre qui flottait dans le ciel, ne virent que deux silhouettes noires disparaître à l'extrémité de la rue, laissant dans leur sillage un rire de jeune femme, aigu et abominable.

Quelques heures plus tard, au lever du soleil, Bellatrix se retrouva devant les marches du 12, square Grimmaurd sans savoir comment elle était arrivée là. Elle était incapable de dire si elle avait transplané, emprunté la voie des Cheminettes ou erré dans les rues de Londres jusqu’à ce qu’elle échoue devant chez elle. Elle essaya de se remémorer ses exploits nocturnes, afin de reconstituer le cours de sa nuit ; mais ses souvenirs étaient flous, brouillés, désordonnés, comme si elle n’avait fait que rêver de ce qui s’était passé. Elle se souvenait des murs suintants et du pavé humide de la ruelle où elle avait tué les quatre hommes ; mais comment était-elle arrivée dans cette ruelle ? Avait-elle tourné à droite, à gauche ? Qui avait-elle tué en premier ? Celui qui était édenté ? Ou bien l’autre, dont les ongles noirs avaient presque touché sa poitrine ? Elle ne savait plus.

Le jour était déjà levé, et quelques moldus se promenaient aux alentours. En voyant l’un d’eux fouiller dans une poubelle, elle se fit la réflexion que cette vision aurait dû lui inspirer un profond sentiment de dégoût, mais qu’au contraire, elle y était totalement indifférente. En réalité, elle était étrangement engourdie, comme anesthésiée ; et ce qui se passait autour d’elle lui procurait la même impression nébuleuse que ses souvenirs de l’agression, comme si elle se trouvait dans un rêve, en dehors de la triste réalité.

Elle resta au milieu de la place pendant de longues minutes, hébétée. Cette sensation d'engourdissement n'était pas du tout désagréable, au contraire : elle se sentait calme, apaisée, comme elle l'avait rarement été. Ses pensées, au lieu de s'entrechoquer dans sa tête avec fracas comme elles le faisaient d'habitude, flottaient paresseusement autour d'elle, sans l'atteindre.

Au bout d'un long moment, Bellatrix se mit à avoir froid. Alors, afin de rentrer chez elle sans être vue, elle sortit discrètement sa baguette, et la pointa successivement sur les différents moldus qui se trouvaient sur la place. Le vieil homme qui fouillait dans la poubelle se mit à regarder tout au fond de celle-ci, comme s’il s’y passait quelque chose de tout à fait passionnant. Un peu plus loin, le petit dernier d’une famille qui sortait de chez elle chuta dans l’escalier, et ses deux parents accoururent vers lui, en tournant le dos à Bellatrix. Une jeune femme qui s’apprêtait à passer à côté d’elle se mit à fouiller dans son sac, l’air affolé, et fit aussitôt demi-tour au pas de course en se reprochant d’avoir oublié quelque chose chez elle.

Lorsque Bellatrix fut certaine que plus personne ne prêtait attention à elle, elle se tourna vers les deux sinistres bâtisses qui portaient le numéro 11 et le numéro 13, et se concentra avec intensité. Les deux immeubles s’ébranlèrent alors silencieusement, et glissèrent l’un sur l’autre comme des tiroirs, découvrant la maison austère qui portait le numéro 12. Bellatrix s'avança, et monta les marches du perron d'un pas mécanique, avec l'impression qu'elle flottait au-dessus de celles-ci. Puis elle entra, faisant retentir la cloche suspendue au-dessus de la porte, et monta directement au dernier étage de la maison, impatiente de retrouver son petit cousin Regulus. Arrivée en haut de l'escalier, elle fit une petite grimace en entendant la voix de Sirius sortir de sa chambre.

– Pourquoi tu n'as pas dit que c'était Kreattur qui avait cassé l'assiette ? l'exhortait Sirius, l'air mauvais. Tu l'as vu, pourtant ! Tu savais qu'il mentait, quand il m'a accusé !

Bellatrix passa sa tête dans la chambre, et vit que Sirius avait coincé son petit frère dans un coin de la pièce. Regulus était recroquevillé contre le mur, au bord des larmes. Sirius se tenait face à lui, les bras tendus, et l'empêchait de s'enfuir en lui barrant le passage dès qu'il esquissait un mouvement pour s'échapper.

– Alors ? insista Sirius avec agressivité. Réponds !

– Je ne voulais pas que Kreattur soit puni, gémit la petite voix de Regulus.

Furieux, Sirius le frappa à l'arrière de la tête, et Regulus se protégea de ses bras.

– À cause de toi, je vais encore être privé de dîner ! poursuivit Sirius avec colère.

– Oh, tu risques de ne pas survivre jusque-là, déclara Bellatrix en entrant dans la chambre.

Sirius se retourna, et Regulus en profita pour s'échapper du recoin où il était acculé, pour aller se réfugier à côté de Bellatrix et lui saisir fermement la main.

– Va-t'en, Sirius, dit Bellatrix d'une voix sourde.

Sirius sembla hésiter, l'air un peu effrayé ; puis il lança un regard menaçant à Regulus, et sortit de la chambre en passant nonchalamment sa main dans ses cheveux bouclés. Bellatrix claqua la porte derrière lui, et se tourna vers Regulus. Contrairement à son frère, il était habillé avec soin, et il avait discipliné ses cheveux ondulés en les peignant soigneusement. Dès que Sirius eut disparu, un large sourire éclaira son visage pâle.

– Merci beaucoup, dit-il à Bellatrix, reconnaissant. Vivement l'année prochaine, il sera enfin à Poudlard...

Il désigna son lit à baldaquin, couvert d'édredons moelleux.

– Tu veux t'allonger avec moi ?

– Bien sûr, dit Bellatrix.

Elle retira ses chaussures, et s'étendit avec plaisir sur l'immense lit à baldaquin de Regulus. C'était un endroit bien plus propice au sommeil que la chambre-placard du premier étage, où tous les bruits et toutes les odeurs de la maison venaient s'accumuler du matin au soir, sans interruption. Et de plus, se réfugier au dernier étage lui évitait de croiser sa mère, qui était de plus en plus maigre et de plus en plus faible, et dont la vision donnait à Bellatrix l'envie de s'enfuir, le plus loin possible, de repousser cette image qui lui coupait le souffle et les jambes...

Évidemment, Walburga n'appréciait pas beaucoup de voir Bellatrix se prélasser tout le jour durant dans le lit luxueux qu'elle réservait à son fils, mais lorsque celui-ci avait avancé que cela dissuadait Sirius de venir le tourmenter, Walburga avait renoncé à chasser sa nièce. Bellatrix y passait donc toutes ses journées, et quand elle ne dormait pas, elle racontait à Regulus tout ce qu'elle apprenait auprès du Seigneur des Ténèbres, vantant les mérites de ce professeur si charismatique et si talentueux. Regulus l'écoutait toujours avec passion, en ouvrant grand ses yeux gris, étincelants d'admiration et d'intelligence.

En apprenant que Bellatrix avait tué quatre personnes au cours de la nuit, Regulus fut d'abord horrifié.

– Mais... Ils sont vraiment morts ? murmura-t-il, comme si Bellatrix était susceptible de plaisanter.

– Évidemment, se vanta sa cousine.

Regulus se doutait bien qu'il s'agissait d'un crime atroce, mais il avait tellement entendu son père parler des Moldus comme s'il s'agissait de simples parasites qu'il n'en mesura pas toute la gravité. Et finalement, la curiosité l'emporta sur l'épouvante : comment faisait-on, pour tuer des gens d'un coup de baguette magique ?

Fasciné, Regulus écouta Bellatrix lui faire le compte-rendu détaillé de ses crimes, sans remarquer les multiples incohérences et approximations qui ponctuaient son récit. Pendant des heures, il but les paroles de sa cousine, accoudée avec désinvolture sur son oreiller ; et lorsqu'elle s'assoupit, il resta allongé à côté d'elle, et se mit à rêver d'un futur qu'il espérait proche, où il la rejoindrait pour se battre à ses côtés, où il deviendrait aussi puissant qu'elle, et où plus personne n'oserait le coincer dans un recoin de sa chambre pour lui asséner des tapes humiliantes sur la tête, comme Sirius aimait tant le faire...

Au cours de la journée, après un sommeil agité et entrecoupé de cauchemars, Bellatrix sentit son hébétude se dissiper, et ses nombreuses préoccupations retrouvèrent progressivement l'emprise qu'elles avaient sur elle. Malgré ce que Bellatrix avait fait, et malgré la fierté qu'elle en tirait, sa vie était toujours la même : son père était toujours un idiot, sa mère était toujours gravement malade, et elle était toujours contrainte d'exercer la magie en cachette. La présence rassurante de Regulus à ses côtés ne parvint pas à l'apaiser : l'esprit de Bellatrix, qui avait été si dégagé, si léger tout au long de la journée, fut de nouveau assombri par la rancœur et les frustrations.

Et le soir, en allant de nouveau rejoindre Lord Voldemort au Serpent qui Fume, Bellatrix n'avait plus qu'une idée en tête : recommencer à tuer.


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