Tous au camping !

Chapitre 17 : dix-sept

1119 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/05/2022 09:59

Hermione avait bien tenté de protester et de leur expliquer qu'un tatouage alors qu'ils étaient ivres était complètement irresponsable, mais Harry s'était contenté de rire, et de lui répondre que ça aurait pu être pire. Qu'ils auraient pu choisir un motif bien moins élégant qu'un magnifique vif d'or - même s'il ne souvenait pas vraiment de comment il avait pu montrer un modèle digne de ce nom au tatoueur…

Drago s'écarta de Harry, un peu perdu, et attrapa des vêtements propres en marmonnant qu'il allait prendre une douche. Harry eut un mouvement pour le suivre mais Hermione semblait ne pas vouloir le lâcher, et le jeune homme blond ne sut pas s'il devait être soulagé ou non d'être seul.

Il s'enferma dans la première cabine de douche libre et pour une fois, il ne grimaça pas. Il aurait pu supporter le pire du monde moldu sans broncher tant il était perturbé… Il se plaça juste sous le jet d'eau chaude essayant de se souvenir de la veille, de la fête, de ce qui avait pu se passer pour qu'ils aient l'idiotie de se faire tatouer. Il ne savait pas encore s'il devait le regretter ou non.

Après un long moment, des flashs de la veille lui revinrent alors qu'il retrouvait peu à peu sa lucidité.

Il avait dansé et ri avec des inconnus, totalement désinhibé, bien loin de son éducation stricte. Et plus Harry le fixait, plus il s'amusait, ivre de ce pouvoir qu'il avait sur le jeune homme… Le Sauveur, le grand Harry Potter était jaloux, et il savourait le moment, le provoquant sans la moindre vergogne. Il avait même flirté avec des inconnus, juste pour voir ses yeux verts s'assombrir de rage.

Ensuite, Harry était arrivé près de lui, avec des airs de propriétaire. Ils s'étaient chamaillés comme ils l'avaient toujours fait, aussi ivres l'un que l'autre, et ils avaient fini par s'éloigner de la plage en titubant légèrement.

Un peu à l'écart de la fête, ils s'étaient calmés et avaient avancé dans les rues animées, profitant de la fraîcheur nocturne. Drago ne cessait de fixer son bras vierge de toute marque, et Harry avait ricané, moqueur, et suggéré qu'il se fasse tatouer quelque chose de plus joli que son ancienne marque.

Bien évidemment, Drago avait tiqué à l'emploi du mot "joli". Probablement parce qu'il imaginait des fleurs ou des symboles un peu niais. Le ton était monté entre eux, ils s'étaient bousculés, jusqu'à ce retrouver collés l'un à l'autre, enlacés, les yeux dans les yeux. Haletants.

S'il n'y avait pas eu tant d'alcool dans leurs veines, Drago aurait peut être eu la présence d'esprit de s'écarter. De mettre fin à cette folie. Ou Harry aurait rougi et se serait écarté, mal à l'aise.

Mais ils avaient bien trop bus pour pouvoir filtrer leurs paroles et leurs envies, et Harry la voix rauque, avait proposé un tatouage symbolique. Quelque chose qui leur rappellerait toujours ce qu'ils étaient. Et Drago avait stupidement hoché la tête, incapable de réfléchir sérieusement. Aussi près du Gryffondor, il lui semblait qu'il ne lui restait plus aucun neurone en état de fonctionner.

C'était Drago qui avait métamorphosé une page de journal moldu qui traînait en un dessin d'une parfaite reproduction d'un vif d'or. Et c'était Harry qui avait découpé la page à l'exacte moitié, et qui lui avait tendu un des deux morceaux avec un regard de défi.

Ils étaient arrivés près de la boutique du tatoueur rapidement et vu l'heure tardive, elle aurait dû être fermée. Cependant, c'était l'été et les vacances en pleine zone hautement touristique. La ville vivait principalement en soirée et la nuit, et donc, le tatoueur était ouvert et disponible.

Il avait levé un sourcil surpris face au motif qu'ils voulaient, mais il s'était exécuté. Dans leur stupidité ils avaient eu de la chance de tomber sur un professionnel qui avait non seulement respecté toutes les précautions sanitaires mais en plus qui savait dessiner et qui leur avait offert une véritable œuvre d'art.

Drago coupa l'eau effaré. En s'habillant, il espérait que Harry ne se souvenait de rien. Il lui semblait que le brun avait beaucoup plus bu que lui. Et Hermione lui passant un savon l'empêcherait peut être de faire fonctionner son cerveau pour se souvenir de la veille.

Avant de quitter la cabine cependant, il jeta un nouveau regard au tatouage. Il était bien plus petit que la marque des ténèbres, et surtout bien plus élégant. Le symbolisme d'avoir un tatouage complémentaire à celui de Harry Potter ne lui échappait pas, et il déglutit. Il avait soudain envie de fuir loin, de se cacher et d'oublier toutes ces vacances.

Face à Hermione, Harry ne montrait pas la moindre trace de gêne ou de culpabilité. Juste un peu d'agacement, parce qu'il était certain que dès que ce fichu serpent aurait retrouvé ses esprits, il essaierait de fuir.

La jeune femme souffla, sourcils froncés.

- À quoi tu joues avec Drago ?

Harry cligna des yeux, avant de froncer les sourcils.

- De quoi tu parles exactement ?

- Bon sang Harry ! Je ne suis ni aveugle ni sourde ! Depuis qu'on est arrivés, tu… Bon sang, tu sais que le bâtiment des douches n'est pas fermé hermétiquement ? Et que la partie femme est collée à la partie homme ? Tu ne lui as pas dit où on venait, tu lui as refait une garde robe, tu l'enfermes avec toi sous la douche, tu lui ôtes la marque des Ténèbres, tu le traînes à une fête moldue et maintenant ça ?

Harry roula des yeux.

- C'est juste…

- C'est juste un foutu tatouage que tu garderas toute ta vie ! Et qui le lie à toi.

Le brun marmonna boudeur, mais son amie grogna, toujours furieuse.

- Harry. J'étais dubitative quand tu as voulu l'aider. Je veux dire, je sais qu'il ne méritais définitivement pas un séjour à Azkaban. Mais… au point de venir habiter avec nous ? Il était vraiment imbuvable à Poudlard.

Son ami lui lança un regard agacé et elle roula des yeux.

- J'ai noté qu'il avait changé, merci bien. Il… fait des efforts je suppose. Et, toi… tu continues à le pousser à bout encore et encore, comme à l'école, pendant vos stupides querelles. Harry, tu oublies que tu as le pouvoir de briser sa vie d'un claquement de doigts et que ça change tout !

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