Tous au camping !

Chapitre 7 : sept

1122 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/05/2022 09:22

Hermione sortit la première de la tente, et posa une main apaisante sur l'épaule de Drago.

- Je sais qu'on est pas amis, ni proches ni rien. Je sais ce que tu penses de moi, mais je t'assure que nous n'avons pas l'intention de te malmener ou de t'humilier. Tu as juste à te détendre et à profiter des vacances.

Le Serpentard hocha brièvement la tête, et prit les valises pour les déposer à l'intérieur de la tente, cherchant à se rendre utile. Harry était en train de gonfler manuellement les matelas pour dormir et Drago rougit de nouveau en constatant le peu de place qu'ils auraient.

Se tasser à deux dans cet espace réduit reviendrait à être collé l'un à l'autre. Et il ne se voyait ni partager sa nuit avec Harry et encore moins avec Hermione. Pour se rassurer, il se dit qu'il pourrait toujours migrer sur le sol dur du couloir. Après tout, il avait connu quelques jours à Azkaban et dans les cachots du Ministère, et il avait survécu… Ça ne pourrait jamais être pire. Il lui suffirait d'attendre que le Gryffondor s'endorme et le tour serait joué.

D'un coup, il se figea, fixant les valises d'un air horrifié.

- Nous sommes côté moldu.

Hermione ricana, se moquant gentiment.

- Grande révélation. Mais oui.

- Je n'ai pas de vêtements moldus. Juste… des robes sorcières. Et des vêtements habillés. Rien de… d'approprié pour le camping.

Harry gloussa, visiblement content de lui, mais Hermione le houspilla immédiatement, furieuse. Harry haussa les épaules avec un sourire malicieux, et adressa un clin d'œil à Drago.

- Ouvre ta valise Mal… Drago.

Il s'exécuta en ronchonnant, craignant de découvrir ce que le jeune homme avait pu inventer, et il eut la surprise de découvrir que ses vêtements habituels avaient été remplacé par toute une panoplie de jeans, bermudas et tee-shirts moldus. Clignant des yeux, il se tendit, la bouche sèche et les mains légèrement tremblantes.

- C'est… que des manches courtes. Je ne porte pas de manches courtes.

Il n'avait pas besoin de détailler ses raisons. Il se refusait à exposer la marque des Ténèbres. La guerre était peut être terminé, la marque était peut être devenue juste un horrible tatouage sans qu'il ne persiste la moindre trace de magie, il se sentait juste malade lorsqu'il la voyait sur sa peau pâle.

Harry eut un haussement d'épaules désinvolte.

- Ici, côté moldu, c'est juste un tatouage original. Il n'a pas de signification précise, personne ne s'y attardera à part pour te demander où tu l'as fait faire.

Drago ferma les yeux, nauséeux.

- Pour moi il a une signification. Je refuse de…

Harry grogna.

- Malefoy. Il va faire chaud. Très chaud. Tu ne peux pas passer ta vie à cacher ton bras, toute ta vie. Déjà avoir mis une chemise pour venir… Je t'avais donné un tee-shirt, non ?

Hermione le rappela aussitôt à l'ordre, sourcils froncés, aussi bien pour l'emploi du nom de famille que pour sa brusquerie.

- Harry !

Le brun grogna et retourna au gonflage du matelas, appuyant sur la pompe à coups de pieds rageurs. Hermione leva les yeux au ciel et attrapa le poignet de Drago avec douceur.

- Il a raison, sur le fait qu'ici personne ne verra ce tatouage comme… une infamie. Et sur le fait que tu ne peux pas être toujours en manches longues. Si tu veux, nous pouvons nous renseigner sur les salons de tatouage ? Il est peut être possible de le recouvrir ou de le modifier pour qu'il perde sa… signification. Pour que tu n'aies plus honte de…

Drago réfléchit sérieusement à la proposition étonné que ce soit Hermione qui lui propose, mais il finit par hausser les épaules.

- Je ne suis pas certain de vouloir marquer ma peau une fois encore. Je… Je vais essayer les tee-shirt, après tout… ce n'est pas comme si j'avais le choix n'est-ce-pas ?

Derrière eux, Harry grogna, visiblement agacé, toute sa bonne humeur envolée.

- Effectivement tu n'as pas le choix ! Tu as le droit de t'amuser !

Hermione souffla, excédée et lança un regard noir à son meilleur ami. Finalement elle secoua la tête et grogna.

- Pendant que notre cher Sauveur se bat avec la pompe pour gonfler les matelas, et se calme par la même occasion, je vais te faire visiter et te montrer les sanitaires et les douches.

Drago plissa les yeux.

- Les sanitaires ? Mais…

Hermione ricana, moqueuse.

- Tu en as vu quelque part dans notre tente ? Encore une fois…

Il leva une main agacée et fusilla la brunette du regard, furieux. D'un coup il était épuisé de cette journée, priant pour que ce cauchemar se termine rapidement.

Ainsi, il la suivit d'un pas raide, tête haute, se refusant à sourire ou à saluer les moldus qu'ils croisaient.

Arrivé devant un bâtiment carré, positionné en plein centre du camping, Hermione tendit le bras vers une première porte.

- Les toilettes et les douches pour hommes. Ceux pour femmes sont de l'autre côté. Au pire, tu iras prendre ta douche en même temps que Harry, même s'il n'y a rien de différent avec ce que tu connais.

Elle eut de nouveau son rictus étrange et montra un autre accès.

- Ici, ça sera pour faire la vaisselle, ou si tu as besoin de laver des vêtements.

Drago déglutit et ferma les yeux un instant. Son ton était mordant quand il posa la question qui lui venait en tête.

- Et si en pleine nuit je dois aller… me soulager ? Je dois traverser ce foutu camping dans le noir et entrer ici ?

Hermione haussa les épaules.

- Ouais. J'irais acheter une petite lampe torche à la supérette un peu plus loin tout à l'heure au cas où.

Le jeune homme serra les poings, et regarda autour de lui. La semaine de vacances des deux héros de guerre prenait pour lui des airs de séjour en enfer. Cependant, il n'irait pas se plaindre : Harry Potter serait probablement trop content d'en déduire qu'il était un lâche ou un pauvre petit garçon de riches. Il allait endurer les dents serrées, faire de son mieux pour s'habituer aux habitudes étranges des moldus. Pire encore : aux habitudes étranges des campeurs moldus.

De ce qu'il savait, les moldus avaient au moins la décence d'avoir des toilettes dans leurs maisons, et ne devaient pas crapahuter dans le noir pour trouver un endroit public où se soulager.

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