Tous au camping !

Chapitre 3 : trois

1131 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/04/2022 10:07

Ils arrivèrent dans l'entrée de la maison lugubre et Narcissa écarquilla les yeux, stupéfaite. Pour une fois, le portrait de la mère de Sirius ne se mit pas à hurler et à les insulter : l'aristocrate s'avança pour saluer sa tante, visiblement émue.

Drago regardait autour de lui avec une grimace et Harry soupira.

- Nous sommes en train de rénover les lieux avec Hermione, mais la maison est encore…

Le Serpentard ricana, moqueur.

- Lugubre ?

- Drago !

L'avertissement de sa mère claqua sèchement, et le blond rentra la tête dans les épaules. Harry lui adressa un clin d'oeil, pour lui montrer qu'il ne lui en voulait pas.

- Lugubre ouais. C'est probablement ce qu'il y a de plus poli à dire sur cet endroit. Et encore, tu n'as pas vu la déco du couloir, avec ses têtes d'elfes empaillées.

Le blond haussa un sourcil intrigué, mais il se retint de la moindre réflexion, jetant un regard prudent en direction de sa mère.

Harry soupira et les conduisit dans le salon.

Les meubles vieillots initiaux étaient bâchés, et Harry avait arraché le papier peint ignoble des murs, ne laissant que la tapisserie de l'arbre généalogique des Black. Il avait déjà commencé à la restaurer et à la nettoyer, essayant de réparer la brûlure qui masquait Sirius.

Narcissa s'en approcha et caressa la marque brûlée correspondant à Andromeda. Elle soupira.

- C'est la seule soeur qui me reste désormais, et elle me déteste.

Harry murmura.

- Peut-être que vous devriez la contacter. Andromeda a perdu son époux, sa fille unique et son gendre. Votre soutien pourrait lui être précieux…

L'aristocrate se mordilla un instant la lèvre puis hocha doucement la tête. Changeant de sujet, Harry leur désigna le sofa recouvert d'une vieille couverture, avec une légère grimace d'excuse.

- Nous sommes en travaux…

Après un regard sévère de sa mère, Drago prit place sans un mot, le dos droit, les yeux fixés au sol. Harry roula des yeux, ignorant le regard d'avertissement de Hermione.

- Je suppose que ce serait plus… facile si Mal… Drago venait vivre ici. Au moins le temps que nous sachions ce que le Ministère va exiger.

Narcissa hocha la tête calmement, sans même consulter son fils.

- Ça me semble tout à fait normal…

Harry jeta un bref regard en direction de Drago, mais le blond gardait obstinément la tête baissée. Hermione prit la parole rapidement, comme pour empêcher son ami de titiller son plus ancien rival.

- Nous avions des projets pour cet été, mais nous avons décidé avec Harry que Drago pourrait nous accompagner. Le Ministère en profiterait pour… l'envoyer à Azkaban et je suppose qu'une fois entré là-bas il sera difficile de le faire sortir.

Narcissa lança un regard en direction de son fils, et ce dernier dût le sentir puisqu'il se redressa et marmonna, visiblement à contrecoeur.

- Je vous remercie.

Harry grogna.

- Madame Malefoy. Je connais Drago et je ne compte pas le transformer en pantin obéissant ou en esclave. Je ne vais pas le jeter dehors qu'il se conduit… comme à son habitude.

Narcissa hocha la tête brusquement et se leva, un peu raide. Elle lissa sa jupe et renifla.

- Très bien. Dans ce cas, je ne vois pas de raison d'abuser davantage de votre temps. Je… vais rentrer chez moi. Drago… Je compte sur toi pour te montrer… raisonnable.

Le blond hocha la tête, sans croiser les yeux de sa mère. Celle-ci poursuivit, impitoyable.

- J'enverrais un elfe d'apporter tes affaires. Pour le reste… et bien tu sais où se trouve le Manoir.

Elle salua sèchement Harry et Hermione, puis quitta les lieux, tête haute.

Les trois jeunes adultes restèrent silencieux un long moment, puis Hermione siffla entre ses dents, avec un petit sourire en coin.

- Et bien… ta mère c'est quelque chose, Drago.

Le voyant froncer le nez, elle s'empressa d'ajouter, visiblement amusée mais d'un ton sans appel.

- Puisqu'on va vivre ensemble ici, il serait bon d'utiliser nos prénoms non ? Ça sera plus convivial.

Le blond hocha sèchement la tête, affichant un mélange de colère et de résignation. Harry soupira et échangea un regard rapide avec Hermione, conscient que les débuts seraient probablement compliqués. Après tout, ils avaient un passif compliqué avec Drago Malefoy.

Harry lui fit un signe pour qu'il le suive et le conduisit à l'étage où il ouvrit une porte d'une chambre. La décoration était vieillotte, mais elle était propre et fonctionnelle. Drago sembla surpris et lui lança un regard étrange puis il entra et s'installa sur le lit.

- Pourquoi tu fais ça Potter ?

- Harry. Sauf si tu veux que Hermione nous tombe dessus. Elle est décidée à… peu importe.

Drago leva un sourcil moqueur, semblant oublier sa situation inconfortable.

- Toi et Gran… Hermione hein ?

Harry ricana et roula des yeux, visiblement habitué à recevoir ce style de commentaires.

- Hermione est ma meilleure amie. Comme ma soeur. Elle… Peu importe. Elle vit ici, et il faudra t'en accommoder.

Le Serpentard baissa les yeux sur ses mains puis haussa les épaules avant d'afficher un rictus moqueur.

- Et bien, je n'aurais jamais pensé partager un jour la même adresse qu'elle, mais face à Azkaban…

Il se passa la main dans les cheveux, et soupira.

- Je suppose qu'il y a Weasley également dans cette gentille colocation ?

- Ron… Nous avons eu une divergence d'opinion. Peu importe. Il a sa propre vie donc, tu ne le verras pas vraiment.

Drago força un sourire.

- Enfin une bonne nouvelle.

Malgré lui, Harry se mit à rire et le bouscula gentiment. Drago frotta ses mains sur son pantalon, hésitant, avant de poser la question qui le perturbait.

- Et donc, tes projets pour cet été ? À quoi je dois m'attendre ?

Harry ricana et le fixa, ses yeux verts pleins de malice. Il hésita un instant à se moquer un instant du blond puis il décida à ne pas le provoquer. Il voulait passer des vacances paisibles après tout, et le Ministère avait suffisamment humilié Malefoy en le plaçant sous sa garde - tout en sachant pertinemment qu'ils n'avaient jamais été amis.

- Je… Je ne suis jamais parti en vacances… avant. Hermione a eu l'idée de… me faire découvrir ça, maintenant que je ne suis plus obligé de… Et bien me cacher. Donc elle a planifié les parfaites vacances selon elle, et nous devons partir… dans trois jours.

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