Harry Potter et le phénix

Chapitre 26 : Peter Pettigrow

1579 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/01/2022 16:35

Je ne saurais jamais comment je réussis à retourner dans la cave de Honeydukes, à reprendre le souterrain en sens inverse et à revenir dans le château. Seule la conversation que je venais d'entendre occupait mon esprit. Quand, le soir, Harry me reprocha de m'être rendue à Pré-au-Lard sans l'en avoir averti, je lui répondis simplement qu'il n'avait rien manqué. Je remis à plus tard le moment de lui dire que le criminel dont tout le monde parlait était son parrain et l'assassin de ses parents. Je n'avais pas envie que mon cousin se lance sur le champ à la poursuite de Sirius Black, ni qu'il finisse comme Peter Pettigrow. D'autant plus que je me souvenais assez bien des détails croustillants que Ron avait ajoutés quand j'avais enfin pu sortir de sous la table : "Papa m'a raconté : quand Black en a eu fini avec lui, la mère de Pettigrow a reçu deux choses : l'Ordre de Merlin première classe et un doigt de son fils dans une boîte, c'était le plus gros morceau qui restait de lui."


Trois mois plus tard 


-Prends la cape, me dit Harry avant d'entrer dans la salle commune de Gryffondor. Il te faut descendre aux sous-sols.

-Ne t'inquiète pas, je n'en ai pas besoin, j'ai ce qu'il faut, lui répondis-je en lui montrant la Carte du Maraudeur.

-C'est vrai, dit mon cousin en me faisant un clin d'oeil.

Il donna le mot de passe et le portrait pivota pour le laisser passer.

Nous revenions de Pré-au-Lard. Nous y étions allés en empruntant le passage secret. Dissimulés sous la cape d'invisibilité, nous étions sortis de chez Honeydukes. 

J'avais donné une petite tape dans le dos de Ron.

-Vous en avez mis du temps ! avait-il soufflé. 

-Rogue était dans le coin...

-Je ne suis pas du tout d'accord avec cette manière de faire, avait cru bon de préciser Hermione pour la douzième fois de la journée.

Nous étions allés à la poste où trois cents oiseaux étaient alignés, depuis les plus gros hiboux jusqu'aux minuscules chouettes. Ensuite nous nous étions rendus chez Zonko, le magasin de farces et attrapes. Enfin, nous avions monté la côte qui menait à la Cabane hurlante, la maison la plus hantée de toute la Grande- Bretagne. Même en plein jour, elle n'était pas très rassurante avec ses fenêtres obstruées par des planches et son sinistre jardin envahi d'herbes sauvages.

-Fred et George ont essayé d'y entrer mais tous les accès sont condamnés et pas moyen de forcer le passage, avait dit Ron.

Nous étions restés là durant de longues minutes à contempler la maison, appuyés contre la clôture. Et soudain Hermione avait dit :

-Je ne peux pas garder ça pour moi plus longtemps. Il faut que je vous dise quelque chose.

Elle avait pris une profonde inspiration :

-J'espère que je ne me trompe pas. Non, en réalité, je suis sûre d'avoir raison : le professeur Lupin est un loup-garou. Ne le dîtes à personne.

Nous devions avoir l'air particulièrement idiots, car elle avait levé les yeux au ciel avant d'ajouter :

-J'ai constaté que le professeur Lupin était TOUJOURS malade au moment de la pleine lune. Et je me suis souvenue du premier cours de Défense contre les forces du mal qu'il nous avait donné : nous avions dû affronter un Epouvantard. Vous vous souvenez de cette créature qui changeait à chaque fois d'aspect en prenant l'apparence de notre plus grande peur ? Devant le professeur Lupin, il s'était changé en lune.

-Ca alors ! avait dit Ron, les yeux exorbités.

-Je compte sur vous pour garder le secret. Il n'a pas besoin que toute l'école soit au courant.


Une heure plus tard 


Je n'avais pas eu besoin d'emprunter la cape de mon cousin, la carte du Maraudeur faisait largement l'affaire. Il s'agissait simplement de rejoindre ma salle commune sans attirer l'attention de Rogue qui, une fois de plus, rôdait dans les couloirs. Tout se serait passé à merveille si un nom sur la carte n'avait pas attiré mon attention. Apparemment "Peter Pettigrow" et moi-même nous trouvions dans le même couloir. Je tournai la tête dans tous les sens avant de me rappeler que Peter Pettigrow était mort treize ans auparavant. Je regardai la carte avec une moue désapprobatrice : apparemment elle n'était pas aussi fiable qu'on aurait pu le croire au premier abord. Pourtant, le plan avait été réalisé avec une extrême minutie et tous les autres noms sur la carte semblaient correspondre à des personnes vivantes et susceptibles de se trouver dans les endroits indiqués. La désapprobation se changea vite en émerveillement et je pris pleinement conscience de la chance inouïe que j'avais de tenir un tel objet entre mes mains. J'aurais pu rester des heures à lire la carte du Maraudeur si je n'avais pas entendu, à quelques mètres de distance, la voix du professeur Rogue.

-Miss Wyatt !!!

Je donnai un coup de baguette en murmurant "Méfait accompli" et me retournai pour voir Rogue se précipiter, sa longue robe noire virevoltant autour de lui. Il vint se planter devant moi.

-Alors ? dit-il.

-Alors quoi ? lui répondis-je.

-Ne faîtes pas la maligne avec moi. Vous n'aviez rien à faire dans les couloirs. Videz vos poches !

Je sortis lentement de mes poches deux choses qui ne pourraient m'attirer que des ennuis : un sac de farces et attrapes de chez Zonko et la carte du Maraudeur. Rogue prit le sac de chez Zonko.

-C'est Hermione qui me l'a donné, dis-je précipitamment, elle me l'a rapporté de Pré-au-lard la dernière fois qu'elle y est allée.

-Vraiment ? dit Rogue avec un horrible sourire. Oui, c'est tout à fait le genre de cadeaux que Miss Granger offrirait, je n'en doute pas une seconde. Et ça, qu'est-ce que c'est ?

Rogue avait pris la carte. 

-Un morceau de parchemin, dis-je en haussant les épaules, comme si je trouvais la question particulièrement stupide.

-J'en doute, dit Rogue avec une expression mauvaise. En vérité, je ne crois rien de ce que vous dîtes. Je vous vois simplement comme une petite menteuse arrogante et impertinente qui a trouvé un moyen d'aller à Pré-au-lard malgré l'interdiction.

D'un coup, Rogue frappa la carte avec sa baguette magique :

-Severus Rogue, professeur dans cette école, t'ordonne de révéler tous tes secrets !

Comme si une main invisible écrivait sur le parchemin, des mots apparurent alors :

"Mr Lunard souhaite le bonjour au professeur Rogue, c'est une question de politesse."

"Mr Queudver demande au professeur Rogue de bien vouloir cesser de mettre son nez crochu dans les affaires d'autrui."

"Mr Cornedrue approuve Mr Queudver et voudrait ajouter que le professeur Rogue est un horrible crétin."

"Mr Patmol voudrait faire part de son ébahissement à la pensée qu'un tel imbécile ait pu devenir professeur."

"La Reine de la Forêt Interdite, quant à elle, ne salue PAS le professeur Rogue et se contentera de lui rappeler cette vérité essentielle : parfois, un morceau de parchemin n'est rien d'autre qu'un morceau de parchemin."

Je n'osais pas lever les yeux vers Rogue. Malgré la gravité de la situation, une furieuse envie de rire venait de s'emparer de moi. Je m'efforçais de respirer profondément et régulièrement pour la faire passer.

-Très bien, dit Rogue d'une voix doucereuse, nous allons voir tout cela. Venez avec moi.


J'avais la sensation désagréable que tout ceci n'allait pas arranger mes affaires. Je fus assez soulagée, cependant, de voir que nous nous rendions dans le bureau de Lupin. 

-Entrez ! dit celui-ci.

Rogue, le visage déformé par la fureur, s'avança vers lui.

-Voyez-vous, je viens de demander à Penny Wyatt de vider ses poches et voilà ce qui s'y cachait.

Rogue montra le parchemin sur lequel on pouvait toujours lire les noms Queudver, Lunard, Cornedrue, Patmol et Reine de la Forêt Interdite. Une expression étrange passa alors sur le visage de Lupin.

-Alors ? dit Rogue.

Lupin gardait les yeux fixés sur le parchemin et semblait réfléchir à toute vitesse.

-Alors ? répéta Rogue, impatient.

-Je serais prêt à parier, dit Lupin, qu'il s'agit d'un morceau de parchemin qui insulte quiconque essaie de le lire. J'imagine que Penny a dû trouver ça dans un magasin de farces et attrapes.

-Vraiment ? dit Rogue, les mâchoires crispées par la colère. Vous ne croyez pas plutôt qu'elle l'a obtenu directement de ceux qui l'ont fabriqué ? 

-Il faudrait déjà que je connaisse des personnes qui possèdent ces noms à coucher dehors ! dis-je en levant les yeux au ciel. Ca vient de chez Zonko, Ron me l'a donné.

-Vous voyez bien Severus, dit Lupin, l'air soulagé. Tout s'explique, il ne fallait pas vous alarmer pour si peu. Je vais m'occuper de cet objet.

Il plia la carte et la mit dans sa poche.

-Au fait Penny, j'ai quelque chose à vous dire en ce qui concerne votre devoir sur les vampires. Vous permettez, Severus ?

Le regard de Rogue aurait presque pu nous tuer tous les deux sur place. Il quitta cependant le bureau. Ensuite Lupin m'engueula un peu pour la forme, mais j'étais trop heureuse de m'en tirer à si bon compte, et peut-être trop reconnaissante, pour songer à protester.


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