Harry Potter et le phénix

Chapitre 20 : Priori Incantatum

1773 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2021 15:04

-Continue, Harry...

J'avais conscience de le torturer, mais je savais qu'endormir la douleur ne serait pas une bonne chose, ça ne la rendrait que plus intense lorsqu'il la sentirait de nouveau. Il fallait qu'il parle de ce qu'il venait de vivre et qu'il aille jusqu'au bout de son récit. Sinon, comment extraire ce venin de son corps ?

-Voldemort examinait son corps avec une expression de ravissement. Pendant ce temps, j'ai pris conscience de la présence à mes pieds d'un gigantesque serpent qui ondulait dans l'herbe en sifflant. Voldemort a sorti une baguette magique d'une des poches de sa robe. Il a ensuite tourné vers moi ses yeux écarlates et a éclaté d'un rire aigu et glacial. Enfin, il s'est tourné vers Bellatrix Lestrange qui lui a tendu son bras en remontant sa manche jusqu'au-dessus du coude. J'ai eu le temps de voir sur sa peau une sorte de tatouage qui représentait une tête de mort avec un serpent qui sortait de la bouche. Voldemort a appuyé son long index blanchâtre sur cette marque. Puis il a scruté l'obscurité du cimetière et s'est mis à faire les cent pas.

Soudain, j'ai entendu des bruissements d'étoffe. De partout, des sorciers vêtus de capes arrivaient en transplanant. Ils ont formé un cercle autour de nous.

-Des noms, Harry, on veut des noms ! aboya Maugrey sur le lit d'à côté, faisant sursauter tout le monde.

-Parmi les Mangemorts, il y avait Macnair, Avery, Nott, Crabbe, Goyle et bien sûr Lucius Malefoy, c'est tout ce dont je me souviens. Voldemort leur a fait un discours, il leur a reproché de ne pas être venus à son secours pendant treize ans, d'être retournés parmi ses ennemis en prétendant qu'il les avait ensorcelés. Il s'est ensuite tourné vers moi, expliquant aux Mangemorts comment ma mère, en se sacrifiant pour me sauver, m'avait assuré une protection qu'il n'avait pas prévue, comment son sacrifice avait dévié le sort qu'il avait jeté, comment ce sortilège avait rebondi sur lui, entraînant sa chute, le réduisant à moins qu'un esprit. Enfin Voldemort a conclu : "Je l'ai attendu longtemps, et le voici. Ce garçon qui soi-disant avait eu raison de moi. Bellatrix, la seule Mangemort qui me soit toujours restée fidèle, l'a fait venir en un endroit où il ne peut plus bénéficier de l'aide et de la protection de Dumbledore." 

Là, Voldemort a levé sa baguette en criant : "Endoloris !". De ma vie je n'avais ressenti une telle douleur. Je n'avais plus qu'une envie : mourir, que tout finisse. J'entendais résonner les rires des Mangemorts. La douleur n'a disparu qu'au moment où Voldemort a repris son discours, disant que cette fois-ci il allait me tuer puis me donner à son serpent qui ferait de moi ce qui lui plairait. Il a ordonné à Bellatrix Lestrange de me détacher et de me rendre ma baguette magique. Puis il m'a frappé une nouvelle fois avec le sortilège Doloris. Quand le sortilège a pris fin, j'arrivais à peine à tenir debout, j'étais agité de tremblements mais j'étais prêt à agir. Alors quand Voldemort a de nouveau levé sa baguette et a lancé le sortilège de mort : "Avada Kedavra !", au même moment j'ai tendu la mienne et crié : "Expelliarmus !". Là il s'est passé quelque chose que je suis incapable d'expliquer. C'était comme si ma baguette s'était connectée à celle de Voldemort. Un jet de lumière verte a jailli de sa baguette à l'instant même où une lumière rouge fusait de la mienne. Et un faisceau lumineux d'une intense couleur d'or a relié nos deux baguettes magiques.

Là je sentis la gorge de Harry se nouer. Étonnée, je levai les yeux vers Dumbledore. Ses yeux étaient fixés sur ceux de mon cousin et ce fut comme si un rayon invisible était apparu entre eux.


-Priori Incantatum, murmura Dumbledore.

-Pardon ? dis-je, interloquée. Vous avez dit quelque chose ?

-Priori Incantatum, répéta Dumbledore. La remontée des sortilèges. Tu as revu tes parents Harry, n'est-ce pas ? 

Harry approuva d'un signe de tête.

-Ils ont dû réapparaître sous une certaine forme, reprit lentement Dumbledore en regardant toujours mon cousin dans les yeux.

Harry fit un nouveau signe de tête.

-Aucun sortilège ne peut faire revivre les morts, déclara Dumbledore d'un ton grave. Il s'agit simplement d'échos, d'ombres.

-Ils m'ont parlé, répondit Harry.

Je le sentis trembler.

-Le...leurs fantômes ou je ne sais quoi. Ils m'ont parlé.

-Des échos, dit Dumbledore. Des échos qui ont conservé l'apparence et la personnalité de tes parents. Je devine que sont apparues les formes des dernières victimes de la baguette magique de Voldemort, en remontant le temps.

De nouveau, Harry hocha la tête. Dumbledore reprit :

-Ta baguette et celle de Voldemort contiennent le même élément. Dans chacune d'elles, il y a une plume de la queue du même phénix. Quand une baguette rencontre sa soeur, elles ne peuvent agir l'une contre l'autre. Mais si leurs propriétaires les forcent à combattre...alors un phénomène très rare se produira. L'une des baguettes obligera l'autre à régurgiter les sortilèges qu'elle a jetés, en remontant le cours du temps. Maintenant dis-nous...Qu'ont-elles fait ces ombres ? Comment sont-elles apparues exactement ?

-Le fil d'or qui nous unissait, Voldemort et moi, s'est soudain morcelé. Nos baguettes restaient liées l'une à l'autre, mais d'autres traits de lumière ont jailli. Là j'ai vu clairement une expression de peur sur le visage de Voldemort, en tout cas de stupéfaction. Sa baguette a émis des sons étranges et quelque chose s'est élevé. Ma mère, puis mon père se sont dessinés dans une fumée dense. Quand ils m'ont parlé, leurs voix étaient distantes, comme répercutées par un écho. Ils m'ont dit qu'ils étaient fiers de moi, et qu'ils m'aimaient.


Harry s'interrompit quelques instants et respira profondément avant de reprendre :

-Puis une autre forme a surgi à l'extrémité de la baguette.

-Vraiment ? Qui était-ce ? demanda Maugrey, se redressant soudain.

-Je ne connaissais pas cette personne, une femme aux cheveux courts. Elle a lancé d'une voix sifflante tout un tas d'injures à Voldemort. Ensuite elle a pris les choses en main et m'a dit exactement ce que je devais faire, comme si elle avait attendu ce moment pendant longtemps.

-Vraiment ? dit Dumbledore, l'air songeur.

-Oui, je ne sais pas qui c'était, mais à l'instant où elle est apparue, j'ai repris conscience de la présence des Mangemorts autour de nous, ils ont complètement paniqué, demandant à Voldemort ce qu'ils devaient faire.

-Lena Lennox ! s'écria Maugrey d'une voix triomphante.

Pour la première fois, un sourire éclaira son visage.

-Ca ne pouvait être qu'elle Albus, pour inspirer une telle frousse aux Mangemorts. Il faut dire que la quasi-totalité de leurs amis croupissent à Azkaban grâce à elle. C'était la plus grande Auror de tous les temps, même moi je dois reconnaître que je ne lui arrivais pas à la cheville.

-Une sorcière extraordinaire, confirma Dumbledore.

-La meilleure ! renchérit Maugrey qui dans l'excitation semblait prêt à se lever de son lit. Elle n'avait peur de rien !

-C'est vrai Alastor, mais c'est aussi ce qui la rendait très imprudente et elle l'a payé de sa vie, ajouta Dumbledore.

-Tu casses l'ambiance, ronchonna Maugrey. Si elle n'avait pas été trahie par son fiancé, elle serait encore parmi nous et pas sous la forme d'une ombre, crois-moi.

-Qu'a dit Lena Lennox, Harry ? demanda Dumbledore.

-Elle m'a dit : "Ne le laisse pas te vaincre Harry, jamais... Maintenant, écoute-moi bien, il va falloir que tu brises ce p***** de lien. Lorsqu'il sera rompu, nous ne pourrons rester que quelques instants, mais nous te donnerons le temps de retourner auprès du Portoloin, il vous ramènera à Poudlard. Tous les deux, Harry...Tiens-toi prêt à t'enfuir, n'aie pas peur, on s'occupe de ce guignol. MAINTENANT ! "

J'ai levé brutalement ma baguette et le fil d'or s'est brisé. Les silhouettes, je pense, entouraient Voldemort afin de me dérober à son regard. J'ai couru comme j'ai rarement couru dans ma vie, renversant au passage deux Mangemorts abasourdis. Les sortilèges qu'ils me lançaient s'écrasaient contre les pierres tombales. J'ai lancé à l'aveuglette un sortilège par-dessus mon épaule, je sais que j'en ai arrêté au moins un. J'ai réussi à rejoindre Neville, j'ai attrapé son bras, j'ai hurlé "Accio !" en pointant ma baguette magique sur l'espèce de plante qui s'est élevée dans les airs et s'est envolée vers moi. Au moment où je l'ai touchée, j'ai entendu le hurlement de fureur de Voldemort...

Harry s'interrompit de nouveau et pour de bon cette fois-ci. Il était à bout, vidé de toute énergie.

-Tu sais Harry, dit Dumbledore, tu as manifesté le même courage que ceux qui sont morts en combattant Voldemort lorsqu'il était au sommet de sa puissance.


Madame Pomfresh était une femme charmante, mais très stricte. Alors quand Ron et Hermione poussèrent la porte de l'infirmerie, elle les chassa immédiatement.

-Seulement cinq minutes, je les entendis supplier.

-Il n'en est pas question. Harry et le professeur Maugrey ont besoin de calme. Ils ont surtout besoin d'une bonne potion de Sommeil.

Et elle déplia un paravent autour de chacun des malades, puis déposa sur leurs tables de chevet un gobelet et un flacon rempli d'une potion violette.

-Il va falloir boire tout ça, dit-elle. C'est une potion pour dormir d'un sommeil sans rêves.-Je ne bois que ce qu'il y a dans ma gourde, c'est bien connu, grogna Maugrey.-Il va falloir déroger à la règle pour cette fois, Alastor. Et maintenant...TOUT LE MONDE DEHORS ! lança-t-elle d'un ton sans réplique. Oui parfaitement, vous aussi, Monsieur le Directeur ! Allez ouste !

Une fois le devoir accompli, elle retourna dans son bureau. Quand elle revint vingt minutes plus tard jeter un coup d'oeil à ses malades, elle vit qu'un seul d'entre eux avait bu sa potion. Il s'agissait d'Alastor Maugrey qui ronflait à qui mieux mieux. Quant à Harry, il n'avait jamais esquissé le moindre geste pour attraper son gobelet ou son flacon. Sa tête dans mon cou, son corps contre le mien, il s'était endormi sans dire un mot. Il était à présent plongé dans un profond sommeil et à chacune de ses respirations, ses doigts caressaient mon dos.

Madame Pomfresh s'approcha doucement de nous, prit le gobelet, la potion violette et s'en alla.


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