Harry Potter et le phénix

Chapitre 18 : La mort s'invite à Poudlard .

1612 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/09/2021 15:27

Six mois plus tard


Une atmosphère de tension régnait dans le château. Nous étions en train de passer nos examens de fin d'année. Il nous restait encore une semaine d'épreuves et nous nous entraînions intensivement à la pratique de tous les sortilèges que nous connaissions afin d'obtenir la note maximale en défense contre les forces du Mal. Nous avions tous les quatre l'ambition de devenir Aurors et ceci n'était pas à prendre à la légère.

Neville aussi s'entraînait dès qu'il avait un moment de libre, il me demandait parfois des conseils et je l'aidais à acquérir la maîtrise des sortilèges les plus difficiles. Ce jour-là, quand il vint me voir, il faisait une drôle de tête. Je lui trouvai un air absent, comme détaché de tout. Immédiatement, je pris les devants. 

-Neville, il ne faut pas baisser les bras maintenant, tu vas y arriver. On va continuer à s'entraîner un peu chaque jour et je te promets que...

-Je ne veux pas que tu m'aides à m'entraîner, je préfère que ce soit ton cousin qui m'aide. Harry a eu l'occasion d'affronter plus de choses que toi dans le passé.

-Pas vraiment, Neville, dit Harry qui avait entendu. En première année, peut-être, mais l'année dernière dans la Chambre des Secrets, c'est Penny qui...

-Ca m'est égal, coupa Neville. Elle n'a affronté que le souvenir du Seigneur des Ténèbres, alors que toi en première année, tu as affronté Quirrell, une personne en chair et en os qui partageait sa tête avec le Seigneur des Ténèbres. Je te demande de me consacrer seulement une heure cet après-midi, Maugrey m'a donné la permission d'utiliser sa salle et il faut absolument que je travaille le charme du Bouclier.

-Allons-y, répondit Harry, non sans m'avoir d'abord jeté un coup d'oeil gêné.

Pendant ce temps, Ron titubait le long du couloir en attendant qu'Hermione trouve dans ses livres le moyen de conjurer le maléfice de Jambencoton qu'elle lui avait jeté.


Le soir, Harry et Neville n'étaient pas présents au banquet à la table des Gryffondor. Nous ne les avions pas revus de l'après-midi. Je me sentais un peu inquiète et je n'avais pas faim. Je décidai de me lever de table pour aller les chercher dans le château.

-Miss Wyatt, que faîtes-vous ? Retournez vous asseoir, aucun élève n'est autorisé à se lever tant que le repas n'est pas terminé, décidément vous vous croyez tout permis ! aboya Rogue à la table des professeurs.

Je grommelai quelque chose que par chance Rogue n'entendit pas et retournai à la table des Serpentard.

-Miss Wyatt ! m'appela Dumbledore. Venez ici un instant, je vous prie.

Je pivotai et allai voir Dumbledore à la table des professeurs.

-Penny, murmura-t-il, où est Harry ?

-Je ne sais pas, professeur, j'allais justement le chercher. Où est le professeur Maugrey ? je demandai soudain en remarquant la chaise vide.

 -Je ne sais pas non plus, répondit Dumbledore d'un air inquiet.

A ce moment précis, Rusard le concierge entra en trombe dans la Grande Salle.

-Professeur Dumbledore, venez vite, il faut que vous voyiez ça !

Sans réfléchir, Dumbledore se leva et suivit Rusard hors de la Grande Salle. Sans réfléchir, je suivis Dumbledore.

-Miss Wyatt ! crièrent à l'unisson Rogue et McGonagall, inutilement.

Rusard sortit dans le parc du château, Dumbledore et moi sur ses talons. Puis il montra du doigt quelque chose dans le ciel. Une forme immense, verte et brillante, luisait dans l'obscurité. Elle représentait une gigantesque tête de mort, avec un serpent en guise de langue qui sortait de la bouche.

-Mais qu'est-ce que...?

Rogue, McGonagall et Hagrid arrivèrent à leur tour.

 -Qu'est-ce qui se passe ? je demandai, surprise par la pâleur de leur visage.

-C'est la Marque des Ténèbres, Penny ! murmura Hagrid en me tirant vers lui. La marque des Mangemorts, le signe de Tu-Sais-Qui. 

-Nous sommes arrivés trop tard, Albus, dit McGonagall d'un ton tremblant. Où sont-ils passés ? Et comment sont-ils entrés ? On ne peut pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard. Et avec les Détraqueurs autour de l'école...

-Ils traînent peut-être dans les parages, coupa Rogue, il faut fouiller les environs.

Dumbledore se retourna vers ses collègues, l'air étonnamment calme mais le regard animé d'une étrange lueur.

-Je vous demanderais de fermer toutes les portes qui donnent accès à la Grande Salle. Demandez aux préfets de monter la garde, confiez-leur le soin d'organiser les choses. Puis revenez ici avec les autres professeurs, il faut absolument la retrouver.

-Mais qui ça, professeur Dumbledore ? demanda Hagrid en le regardant avec des yeux ronds.

-Bellatrix Lestrange.


Rogue et McGonagall s'exécutèrent.

-Tu viens, Penny? , me dit Hagrid.

-Non.

-Mais tu ne vas pas pouvoir rester avec nous, c'est trop dangereux, n'est-ce pas professeur Dumbledore ? Il faut qu'elle rejoigne les autres élèves dans le Grande Salle !

-Hagrid ! je m'exclamai. Je ne vais pas rester sagement assise dans la Grande Salle, alors que Harry et Neville ont disparu !

-Disparu ? s'étrangla Hagrid en nous regardant à tour de rôle, Dumbledore et moi.

Dumbledore se contenta d'acquiescer. Puis soudain, il monta à son tour les marches de pierre. On s'empressa de le suivre. Mais il ne se dirigea pas vers la Grande Salle. On monta l'escalier de marbre, avança le long d'un couloir jusqu'au bureau de Maugrey. Dumbledore agita simplement la baguette et la porte s'ouvrit.

-Alastor n'est pas ici, professeur Dumbledore, déclara Hagrid. Il est en train de dîner dans la Grande Salle.

Puis, se tapant le front avec la paume de sa main :

-Nom d'une gargouille ! Il n'était pas là ce soir, je ne l'ai pas vu dîner dans la Grande Salle !

La pièce était vide. Je n'y étais encore jamais venue. Au milieu il y avait une grande table pleine d'objets extrêmement étranges. Ce n'était pas très surprenant : j'avais entendu dire que Maugrey était un ancien chasseur de mages noirs, un ancien Auror. Je savais qu'il n'avait pas totalement renoncé à ses anciennes pratiques, il était donc logique que son bureau soit jonché de détecteurs de magie noire. Sous la fenêtre se trouvait une grande malle qui comportait sept serrures alignées les unes à côté des autres. Je me demandais ce qu'il pouvait bien y avoir à l'intérieur, lorsque des cris plaintifs nous parvinrent.


Dumbledore prit un trousseau de clés sur le bureau de Maugrey. Il s'approcha ensuite de la malle, glissa la première clé dans la première serrure et l'ouvrit. Elle était remplie de livres de sorcellerie. Stupéfaite, je regardai Dumbledore glisser les autres clés dans leurs serrures respectives. A chaque fois qu'il rouvrait la malle, son contenu changeait. Enfin, il enfonça la septième clé dans la septième serrure et je laissai alors échapper une exclamation de stupeur. Je voyais à présent une sorte de fosse, comme une pièce souterraine, dans laquelle était étendu un individu. 

-Albus, je suis désolé, me voilà en piteux état, gémit celui-ci.

Dumbledore entra dans la malle et se laissa tomber en douceur à côté de lui. Il se pencha et l'examina. 

-Hagrid, dit-il au bout d'un moment, la cape que vous voyez sur le dossier de la chaise, pouvez-vous me la faire passer ? Alastor est glacé. Il faudra que Madame Pomfresh l'examine, mais il n'est pas en danger immédiat.

Hagrid lui donna la cape. Dumbledore en enveloppa soigneusement l'homme étendu. Puis il ressortit de la malle.

-Je vais chercher Madame Pomfresh, dit Hagrid qui tourna aussitôt les talons et sortit du bureau.

-Cela vaudra mieux, en effet. Alastor s'en sortira, mais l'épreuve a été terrible pour lui.

-Alastor Maugrey ? je sursautai. C'est le professeur Maugrey qui est étendu dans la malle ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Où sont Harry et Neville ?

Dumbledore ouvrit la bouche, mais il n'eut pas le temps de me répondre. On entendit la grosse voix d'Hagrid dans le couloir :

-Rusard, vous avez failli me faire tomber, où courez-vous comme ça ?

-Où est Albus Dumbledore ? cria le concierge d'une voix affolée.

Un instant plus tard, Rusard se tenait dans l'entrebaillement de la porte. Il était essoufflé et ses lèvres tremblaient. 

-Je les ai trouvés, Monsieur le Directeur. Les deux élèves. Dans les serres du professeur Chourave.

-Ils vont bien ?

-Non. Ils sont morts.


Je courus à perdre haleine. Autour de moi, c'était le vide, le monde venait de sombrer dans un silence horrifié. J'avais laissé mon esprit tomber en chute libre, sans esquisser le moindre mouvement pour le retenir. Poudlard avait disparu, n'avait peut-être jamais existé. Dans ce chaos total, une seule chose comptait : courir le plus vite possible, rejoindre Harry. Dans ce chaos total, une seule réalité survivait : lui et moi.


Harry n'était pas mort. Il gesticulait dans les ténèbres, apparemment en proie à une terrible souffrance, mais il respirait. Ses doigts se cramponnaient à quelque chose, tandis que le reste de son corps se cramponnait à la vie. Il tenait fermement d'une main une sorte de plante affreusement laide, comme si sa vie en dépendait. De son autre main, il serrait le poignet de Neville Londubat. Les lèvres de celui-ci étaient entrouvertes, comme celles de mon cousin. Ses yeux étaient grands ouverts, comme ceux de mon cousin. Mais contrairement à Harry, les yeux de Neville regardaient sans voir.


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