Harry Potter et le phénix

Chapitre 11 : La révélation de trop

1480 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/08/2021 21:46

Pour beaucoup d'élèves de Poudlard, ça ne faisait plus l'ombre d'un doute que Harry était le descendant de Salazar Serpentard. J'avais même surpris à la bibliothèque une conversation entre des élèves de Poufsouffle. J'avais reconnu entre autres la voix de Ernie Macmillan.

-J'aurais dû conseiller à Justin de se cacher dans le dortoir, se lamentait-il. Il avait raconté à Potter qu'il était né dans une famille de Moldus. On avait bien vu par la suite ce qui s'était passé pendant le club de duel. C'était évident que Potter l'avait choisi comme prochaine victime. Et ça ne m'étonnerait pas que sa cousine soit sa complice. A moins que ce soit elle l'héritière de Serpentard et Potter le complice. Après tout elle est à Serpentard, non ? Et quand on sait ce que l'on sait...

-J'ai entendu dire qu'ils détestent les Moldus chez qui ils vivent, s'exclama soudain une fille. Ca me revient maintenant !

C'en était trop pour moi, je tournai les talons et sortis immédiatement de la bibliothèque. Là je trouvai Hermione.

-J'allais justement à la bibliothèque, me dit-elle, tu viens avec moi ?

-Hors de question que j'y retourne, je répondis d'un ton catégorique.

Et je lui racontai la conversation que je venais de surprendre.

-Qu'on s'en prenne à moi, passe encore. Mais qu'on s'en prenne à Harry, je ne le supporte pas. On n'en serait pas là s'il n'entendait pas systématiquement cette voix avant les attaques. Pourquoi faut-il qu'il soit le seul à l'entendre ? Ce n'est déjà pas simple pour lui d'être un Fourchelang, quand on sait que Salazar Serpentard en était un lui-même. Alors si en plus...

Je fus interrompue par un sursaut d'Hermione. Elle se frappa le front avec la paume de sa main et, sourde à mes protestations, m'entraîna à l'intérieur de la bibliothèque.


Assise à une table, je regardais Hermione s'agiter dans tous les sens. Elle prenait tout un tas de livres dans les rayons, les posait sur la table, les feuilletait à peine, allait en chercher d'autres. Elle semblait en proie à une vive excitation et faisait pas mal de bruit. Je m'attirais sans cesse des regards réprobateurs de Madame Pince, comme si j'y étais pour quelque chose.

Et c'est dans un très vieux livre qu'Hermione trouva enfin son bonheur.

-Mon dieu c'est pas possible, c'est forcément ça. Tout y est.

Elle referma le livre dans un bruit sec. Elle avait les larmes aux yeux.

-J'ai trouvé, Penny ! Je sais quel est le monstre qui habite la Chambre des Secrets.

Stupéfaite, je ne dis rien.

-C'est un Basilic, reprit Hermione, connu également sous le nom de Roi des Serpents. Il peut atteindre une taille gigantesque et vivre plusieurs centaines d'années. Il possède des yeux meurtriers : il tue ses victimes d'un simple regard.

Toujours en proie à une vive émotion, elle me prit la main :

-Tu comprends pourquoi Harry est le seul à entendre la voix ? Elle s'exprime en Fourchelang.

-Tu es brillante Hermione...la plus brillante des sorcières. Mais comment un serpent géant pourrait se déplacer incognito dans une école ?

-Je ne vois qu'une solution : la plomberie, les tuyaux. Mais il y a une chose que je n'arrive pas à comprendre : si le Basilic tue d'un simple regard, pourquoi personne n'est mort ? Les victimes ont toutes été pétrifiées.

-Aucune d'entre elles n'a regardé le serpent droit dans les yeux. A part le fantôme, mais c'est un fantôme...Justin a dû voir le Basilic à-travers lui. Et le soir où Miss Teigne a été attaquée, il y avait une inondation qui venait des toilettes des filles, tu te souviens ? La chatte n'a dû voir dans l'eau que le reflet de la créature...

-Il vaudrait mieux que j'essaie de me procurer un petit miroir, chuchota Hermione. Après tout mes parents sont des Moldus et à choisir, je préfère être pétrifiée...


Harry, Ron et moi, on ne quitta pas Hermione d'une semelle les jours qui suivirent, ce qui finit par l'exaspérer. Le Basilic trouva néanmoins le moyen de s'en prendre à elle, alors qu'elle était allée demander un miroir à une fille de Serdaigle qui en avait deux. Par chance, elle croisa le regard du serpent à-travers le miroir, alors qu'elle s'en servait à un angle de mur pour vérifier que la voie était libre.

Hermione était étendue sur un lit de l'infirmerie, totalement immobile, ses yeux vitreux grands ouverts. Albus Dumbledore et le professeur McGonagall étaient présents. Celle-ci nous montra, à Harry, Ron et moi, le petit miroir circulaire :

-Ce miroir était par terre, à côté d'elle. J'imagine que vous n'avez pas d'explication ?

-Elle s'en est servie pour ne pas rencontrer directement les yeux du Basilic, répondit Dumbledore d'une voix douce, et elle a eu bien raison.

On le regarda tous avec des yeux ronds. A l'évidence, nous n'étions pas les seuls à avoir étudié la question. Le professeur McGonagall, quant à elle, paraissait complètement abasourdie.

-Co...Comment, Albus ? bégaya-t-elle. Le serpent géant ? Qu'est-ce que cela signifie ?

-Cela signifie, répondit Dumbledore, que la Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte une deuxième fois.

McGonagall plaqua une main contre sa bouche.

-Mais Albus...qui...

-La question n'est pas de savoir qui, répliqua Dumbledore, les yeux fixés sur Hermione, mais de savoir comment...

Et d'après ce que je pouvais voir du visage des autres, ils ne comprenaient pas mieux que moi ce que Dumbledore voulait dire.

Quand les professeurs Dumbledore et McGonagall furent partis, on resta encore longtemps autour du lit d'Hermione. Bien sûr, cela ne servait pas à grand-chose, de toute évidence Hermione n'était pas en état de s'apercevoir qu'elle avait de la visite. Mais nous ne parvenions pas à la quitter des yeux.

-C'est Malefoy, lâcha Ron au bout d'un moment.

-C'est probable, oui, dit Harry, le regard sombre.

-Tout devient clair, maintenant, reprit Ron. Lucius Malefoy a dû ouvrir la Chambre quand il était à l'école et il aura dit à ce cher Drago comment faire.

-Plus vite on obtiendra une confession de Malefoy, mieux ça vaudra, déclara mon cousin.

-Je m'en charge, dis-je d'un ton solennel. Par contre Harry, je vais avoir besoin de la cape d'invisibilité de mon oncle.


Dans la deuxième semaine de décembre, le professeur McGonagall passa dans les classes pour prendre les noms des élèves qui resteraient à l'école pendant les vacances de Noël. On s'inscrivit tous les trois. J'avais entendu dire que Malefoy, Crabbe et Goyle resteraient aussi. Mais c'était mieux ainsi : je comptais bien profiter de l'absence des autres élèves de Serpentard pour les espionner. Un soir dans la salle commune, assise derrière le fauteuil de Crabbe et recouverte de la cape d'invisibilité, je ne perdis pas une miette de la conversation de ces trois imbéciles.

-La Sang-de-Bourbe fait moins la maligne maintenant ! ricana Malefoy en s'asseyant. Potter doit être dans tous ses états, il traîne tout le temps avec elle. Quand on pense qu'il y a des gens qui considèrent Potter comme l'héritier de Serpentard !

Je retins mon souffle. A tout moment Drago Malefoy pouvait avouer que c'était lui.

-Si seulement je savais qui c'est ! s'exclama alors Malefoy avec mauvaise humeur. Je pourrais l'aider. Et mon père ne veut RIEN me dire sur ce qui s'est passé la dernière fois que la Chambre des Secrets a été ouverte, alors qu'il connaît toute l'histoire. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la dernière fois un Sang-de Bourbe est mort. Dommage que ça n'ait pas été le cas cette fois-ci.

Il fallait absolument que je me lève et que je regagne ma chambre, je sentais que je ne pourrais pas me contenir. Un mot de plus et j'allais sortir du néant et gifler Malefoy. De plus je savais vraiment tout ce que j'avais besoin de savoir.

-Au fait, où est Wyatt ? lança Crabbe d'un coup, me forçant à me rasseoir. Déjà montée se coucher ?

-C'est vrai qu'on l'a pas vue passer ce soir, répondit Goyle.

-Quelle importance ? dit Malefoy en haussant les épaules. L'amie de Weasley et de la Sang-de-Bourbe...Elle vaut pas mieux que son cousin. Si ça se trouve, elle est à l'infirmerie en train de parler au corps pétrifié de Granger.

-Ses parents n'auraient pas approuvé ce genre d'attitude, ricana Goyle.

-Peut-être que si, en fin de compte, dit Malefoy d'un ton dédaigneux. Mon père m'a parlé d'eux, c'était des traîtres.

-Le mien aussi m'en a parlé, reprit Goyle. Rose et Matthew Wyatt étaient des bons-à-rien qui ont trahi le Seigneur des Ténèbres. Mais tout de même, avant de le trahir, ils l'ont servi .


Les commentaires anonymes ont été désactivés pour cette fanfiction

Laisser un commentaire ?