Harry Potter et le phénix

Chapitre 10 : L'héritier de Serpentard

1867 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/08/2021 20:12

Le lendemain, j'eus l'occasion de parler à mon cousin après le déjeuner. Nous étions dans le parc du château. Très vite, le ton monta entre nous, si bien qu'Hermione se plongea dans un de ses livres et que Ron décida d'aller parler Quidditch avec d'autres garçons de Gryffondor.

-Je n'en reviens pas, me disait Harry. Je n'en reviens pas que tu puisses envisager ça, même l'espace d'une seconde.

-Ecoute Harry, tu commences à m'agacer. J'ai juste dit que l'avertissement de Dobby n'était pas à prendre à la légère et qu'il fallait prendre le temps de réfléchir.

-C'est tout réfléchi, s'emporta mon cousin. Je ne vois pas de quoi tu parles. Tu as envie de retourner vivre chez les Dursley ?

-Bien sûr que non, je m'indignai. J'ai bien dit à Dobby qu'il n'en était pas question. Et je n'ai jamais envisagé de quitter Poudlard, je te signale.

-Enfin, tu m'as quand même dit : "Dommage que nous n'ayons nulle part où aller, ça nous oblige à rester à Poudlard pour le moment".

-Bon, peut-être. Mais tu n'as pas vu Dobby hier soir avec ses yeux exorbités, tu ne l'as pas entendu te supplier de quitter l'école. Ca valait le détour, crois-moi.

-Ce que je crois, c'est que contrairement à moi, ça ne t'arracherait pas le coeur de quitter Poudlard.

J'ouvris des yeux ronds :

-Et alors, où est le problème ? J'ai le droit de ne pas ressentir ce que tu ressens, d'être moins attachée que toi à Poudlard.

-Et je crois que tu n'aimes pas tellement ça, être une sorcière.

Je restai un moment silencieuse.

-Tu dis n'importe quoi.

Etre une sorcière ne me déplaisait pas. Ce qui me déplaisait, c'était l'air inquiet que Dumbledore avait toujours en me regardant, quand il me croisait dans les couloirs. Ce qui me déplaisait, c'était de savoir depuis l'an dernier que j'avais "un immense pouvoir" contenu dans mes mains, qui n'attendait que "le moment propice pour s'exprimer" selon les dires du Choixpeau Magique. Ce qui me déplaisait, c'était de savoir que c'était précisément ce pouvoir qui inquiétait le plus grand sorcier du monde.


Mais je n'eus pas le temps de ruminer davantage : mon emploi du temps était bien chargé et je ne fus pas fâchée de voir le week-end arriver. Le samedi matin, je retrouvai Harry, Ron et Hermione chez Hagrid. Tout le monde fulminait contre Malefoy qui avait traité Hermione de Sang-de-Bourbe.

-Je ne sais toujours pas ce que ça signifie, dis-je, interloquée.

-C'est la chose la plus insultante qu'on puisse imaginer, répondit Ron qui ne décolérait pas. Sang-de-Bourbe, c'est une injure odieuse pour quelqu'un qui est né dans une famille de Moldus. Certains sorciers, la famille Malefoy par exemple, sont persuadés qu'ils valent mieux que d'autres parce qu'ils ont ce qu'on appelle un sang pur. Traiter quelqu'un de Sang-de-Bourbe, ça revient à lui dire que son sang est sale.

J'étais offusquée.

-Je vais encore lui faire cracher des limaces, dis-je, les poings serrés.

-Ca ne règlerait pas le problème, intervint Hagrid. Et ça t'amènerait plus d'ennuis qu'autre chose. Lucius Malefoy se précipiterait ici.

-Oh, celui-là, si jamais je le recroise !

Lucius Malefoy était le père de Drago. Je l'avais vu quelques semaines auparavant dans la librairie Fleury et Bott qui se trouvait sur le Chemin de Traverse. Il avait le même visage pointu au teint pâle, les mêmes yeux gris et froids que son fils. Lorsque nous les avions croisés, ils arboraient tous les deux le même sourire méprisant.

-Ah Mr Potter, avait lancé Lucius Malefoy à mon cousin. On se rencontre enfin. Votre cicatrice est légendaire. Tout comme le sorcier qui vous l'a infligée.

-Voldemort a tué mes parents, avait répondu Harry du tac au tac. Il n'était rien d'autre qu'un meurtrier.

-Vous devez être très courageux pour oser prononcer son nom, avait dit Malefoy, le regard noir. Ou très imprudent.

-Il vient de vous dire que Voldemort a tué ses parents, je m'étais exclamé. Il a tué les miens aussi. Il nous dégoûte bien plus qu'il ne nous fait peur.

Lucius Malefoy avait alors fixé sur moi un regard glacial. Je n'avais pas cillé une seule seconde.

-Oui...avait-il repris avec une horrible voix doucereuse. Vos parents à vous, je les ai bien connus...

Avant de partir, il m'avait adressé un sourire qui m'avait fait froid dans le dos.


Quelques semaines plus tard, un souci de taille chassa complètement Lucius et Drago Malefoy de mon esprit. Un club de duel avait été ouvert à Poudlard et Justin Finch-Fletchley, un élève de Poufsouffle, s'était trouvé face à un serpent. Mon cousin avait voulu l'aider et s'était mis à parler au serpent. Ca n'aurait pas posé de problème si Harry avait parlé normalement. Mais au lieu de ça, il avait émis tout un tas de sifflements bizarres et toute l'école appelait désormais mon cousin "le Fourchelang", c'est-à-dire "celui qui parle le langage des serpents". Quant à Justin Finch-Fletchley, il n'adressait plus du tout la parole à Harry, persuadé que ce dernier avait voulu pousser le serpent à l'attaquer. Les choses auraient néanmoins pu en rester là si mon cousin n'avait pas le don de toujours se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Un soir, après le repas, on entendit au premier étage les hurlements du concierge, Argus Rusard. On s'y précipita tous, profs comme élèves. On vit alors que Rusard était en train de s'en prendre violemment à Harry.

-Je vais vous tuer ! C'est vous qui avez tué ma chatte !

-Argus ! Que se passe-t-il ? l'interrompit Dumbledore.

Je poussai un cri. Miss Teigne, la chatte du concierge, était pendue par la queue à une torchère. Elle était raide comme une planche, les yeux grands ouverts. En face de nous, sur le mur, une inscription scintillait :

"LA CHAMBRE DES SECRETS A ETE OUVERTE DE NOUVEAU. ENNEMIS DE L'HERITIER, PRENEZ GARDE."

Dumbledore ordonna à tous les élèves de regagner leur dortoir, à l'exception de Ron, Hermione et moi, qui fûmes autorisés à rester avec Harry.

-Elle n'est pas morte, Argus, dit Dumbledore d'une voix douce. Elle a été pétrifiée. Mais de quelle manière, voilà ce que j'ignore.

-C'est à LUI qu'il faut le demander ! hurla Rusard en se tournant vers Harry.

-Aucun élève de deuxième année n'aurait réussi à faire ça. Pour y arriver, il faut être un expert en magie noire. Nous parviendrons à guérir Miss Teigne, Argus, assura Dumbledore. Dès que nos plants de mandragore auront atteint leur maturité, je m'en servirai pour fabriquer une potion qui ramènera Miss Teigne à la vie.

-Vous pouvez partir, jeunes gens, nous dit Dumbledore.

On sortit aussi vite qu'on le put. Lorsqu'on eut atteint l'étage supérieur, on pénétra dans une classe vide et on referma la porte derrière nous.

-Je suis donc le seul à avoir entendu une voix ? demanda Harry.

-Une voix ? Quelle voix ? De quoi parles-tu ?

-Une voix glacée qui disait : "Tuer...il est temps de tuer..."

-Non, on n'a rien entendu, dit Ron qui le regardait avec stupéfaction. On était au festin, il faut dire.

-Je venais de finir ma retenue et j'allais vous rejoindre quand je l'ai entendue. Elle s'élevait, semblait monter à l'étage, je l'ai suivie. Vous croyez que j'aurais dû leur en parler ?

-Non, répondit Ron sans la moindre hésitation. C'est un peu bizarre cette histoire.


Pendant plusieurs jours, on ne parla plus de ce qui était arrivé à la chatte de Rusard. Mais le mercredi suivant, Hermione n'y tint plus. Elle interrompit le professeur McGonagall en plein cours pour lui demander ce qu'elle savait à propos de la chambre des secrets.

Le professeur McGonagall ne se fâcha pas, elle paraissait complètement désarçonnée.

-Eh bien, soit...répondit-elle. Comme vous le savez tous, Poudlard a été fondée il y a plus de mille ans par les quatre plus grands mages et sorcières de l'époque. Les quatre maisons de l'école portent leurs noms : Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard. Mais un jour, un conflit éclata entre Serpentard et les autres. Salazar Serpentard ne voulait pas prendre d'élèves nés de parents moldus. Il finit par quitter l'école. Mais d'après la légende, il aurait aménagé une salle cachée dans le château. Il aurait ensuite scellé l'entrée de la Chambre des Secrets de telle sorte que personne ne puisse l'ouvrir jusqu'à ce que son authentique héritier arrive à l'école. Seul son héritier aurait le pouvoir d'ouvrir la Chambre et de lâcher le monstre horrible qu'elle contient pour chasser de l'école ceux qui ne seraient pas dignes d'étudier la magie.

-Je n'arrive pas à y croire, je dis à Harry, Ron et Hermione alors qu'on descendait dîner, j'ignorais que c'était ce Salazar Serpentard qui avait inventé ces histoires de sang pur. Je paierais cher pour être une Gryffondor comme vous, vous n'avez pas à avoir honte de votre propre maison.

-Ne te plains pas, répondit mon cousin, tu as vu comme tout le monde me regarde ? Ils pensent tous que c'est moi, l'héritier de Serpentard.

-Les gens croient n'importe quoi, dit Ron d'un air dégoûté. Pourtant, ce n'est pas toi qui affirmes haut et fort que les enfants de Moldus sont des moins que rien.

-Je vois où tu veux en venir, dit Hermione d'un ton sceptique. Mais Malefoy, héritier de Serpentard ?

-Regarde sa famille, s'exclama Harry. Son père est assez malfaisant pour être le descendant de Salazar Serpentard.

-C'est certain, je dis sombrement. Drago Malefoy est un fils de Mangemorts, ne l'oublions pas.


Le monstre de Serpentard ne s'arrêta pas là. Un matin, Harry entendit de nouveau la voix monter dans les étages.

-Il va y avoir un meurtre! , s'écria-t-il soudain.

Je le suivis tandis qu'il montait les marches quatre à quatre. Il parcourut précipitamment tout un étage et ne s'arrêta que lorsqu'on eut tourné l'angle d'un dernier couloir désert.

Ce que je vis alors me retourna l'estomac. Justin Finch-Fletchley était étendu sur le sol, le corps raide et froid, le visage figé dans une expression de stupeur, les yeux fixés au plafond. Mais ce n'était pas tout. Il y avait aussi Nick Quasi-Sans-Tête, le fantôme de la maison Gryffondor, qui avait perdu sa couleur gris perle et sa transparence. Sa tête était à moitié décollée et son visage avait la même expression de stupeur que celui de Justin. Ils étaient tous les deux pétrifiés.

Malheureusement à ce moment-là, une porte s'ouvrit juste à côté de nous et un élève de Poufsouffle du nom de Ernie Macmillan apparut, suivi par une flopée d'autres élèves.

-Pris sur le fait ! s'exclama Ernie, le visage livide en montrant du doigt mon cousin d'un geste théâtral.


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