Harry Potter et le phénix

Chapitre 9 : L'avertissement

2107 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/08/2021 14:51

Deux mois plus tard


Dans la salle commune de Serpentard, cette idiote de Pansy Parkinson me hurlait au visage :

-Tu es complètement folle ! Qu'est-ce qu'on va faire de toutes ces limaces ?

-Elles disparaîtront d'elles-mêmes quand le sortilège ne fera plus effet ! je répondis sur le même ton. Il n'avait qu'à pas me chercher !

Drago Malefoy était à quatre pattes et vomissait de grosses limaces. Certains élèves de Serpentard pouffaient de rire, d'autres essayaient de l'aider tout en lui expliquant qu'ils ne pouvaient rien faire pour lui.

-Ca va aller, Drago, il faut juste attendre que ça passe, pleurnichait Pansy Parkinson.

En vérité, personne n'osait s'approcher de lui. Ni de moi, tout le monde savait que j'avais plus d'un tour dans mon sac en matière de sortilèges. Et que dans l'état de nerfs où j'étais, je n'hésiterais pas à m'en servir.

C'était la rentrée. On venait d'assister à la cérémonie de la répartition, durant laquelle les élèves de première année avaient été répartis dans les différentes maisons. Je n'en avais pas écouté le moindre mot. Et pour cause...Harry et Ron avaient disparu. Introuvables depuis le matin, ils n'avaient pas pris le train avec nous. La journée avait pourtant bien commencé. Mon cousin et moi avions passé le dernier mois de vacances chez Ron. Ca avait été le moment le plus heureux de notre vie. Ce matin-là, nous étions arrivés à la gare de King's Cross à onze heures moins le quart, nous n'étions pas en avance. Il n'y avait pas une minute à perdre. J'avais traversé rapidement la barrière qui se dressait entre les voies 9 et 10. Une fois arrivée sur la voie 9 3/4, j'avais remercié et embrassé les parents de Ron et j'étais rentrée dans le train avec sa petite soeur, Ginny, qui allait à Poudlard pour la première fois cette année. Nous avions retrouvé Hermione mais avions cherché Harry et Ron dans tous les wagons sans succès. Le soir, lors du banquet, ils n'étaient pas non plus à la table des Gryffondor. La cérémonie de la répartition venait à peine de commencer, quand un grand bruit en provenance du parc du château avait fait sursauter tout le monde.

Le professeur Rogue était sorti. Il était revenu vingt minutes plus tard, avait traversé la Grande Salle, s'était penché au-dessus de la table des professeurs pour dire quelque chose au directeur et au professeur McGonagall, qui s'étaient levés à leur tour et avaient suivi Rogue hors de la Grande Salle.

Une fois le banquet terminé, on avait rejoint nos salles communes. Je m'étais assise dans mon coin, profondément inquiète, je n'étais pas d'humeur à parler à qui que ce soit. Et c'est à ce moment précis que Malefoy m'avait apostrophée devant tous les élèves de Serpentard :

-Alors, tu te caches ? Tu as entendu les choses ridicules qu'on dit au sujet de ton cousin, c'est ça ? Il va être renvoyé pour avoir eu un accident avec une voiture volante ? Moi je ne pense pas que ce soit une rumeur. Je les crois tout à fait capables, le célèbre Harry Potter et son fidèle toutou Weasley, d'avoir estimé que le train n'était pas assez bien pour eux et d'avoir préféré une arrivée qui fasse du bruit. Malheureusement pour eux, ils vont juste avoir la plus grosse honte de toute leur existence. S'écraser en voiture volante contre le saule cogneur, on en parlera longtemps à Poudlard !

-Malheureusement pour toi, il y a des moments où il vaut mieux savoir se taire, j'avais répondu très calmement avant d'agiter ma baguette tout en prononçant une petite formule.

Et voilà comment Drago Malefoy s'était mis à cracher des limaces.

Je pensais qu'il avait raison sur un point : il ne s'agissait pas d'une rumeur. Ron et ses frères étaient venus nous chercher, Harry et moi, chez les Dursley en voiture volante, au milieu des vacances. Ils n'étaient pas vraiment autorisés à s'en servir, la voiture appartenait au père de Ron. Ce dernier adorait les objets fabriqués par les Moldus. Le problème c'était qu'il ne pouvait pas s'empêcher de les démonter, puis de les remonter après les avoir ensorcelés, ce qui n'était pas vraiment autorisé non plus.

En revanche je savais que si Ron et mon cousin étaient venus à Poudlard par ce moyen, ce n'était pas par choix mais par obligation : ils n'avaient pas pu prendre le train. Restait à savoir pourquoi.


Je décidai d'aller dans mon dortoir. Je n'avais aucune affinité avec les élèves de ma propre maison et je n'avais pas envie de faire connaissance avec les nouveaux. La seule compagnie que je souhaitais désormais était celle de mon lit. L'ennui, c'est que sur mon lit, il y avait déjà quelqu'un.

Je voulus pousser un cri, mais aucun son ne sortit de ma gorge. La petite créature assise sur mon lit avait de grandes oreilles semblables à celles d'une chauve-souris, et des yeux verts globuleux de la taille d'une balle de tennis. Elle était vêtue d'une espèce de taie d'oreiller dans laquelle on avait découpé des trous pour laisser passer les bras et les jambes. Quand elle me vit, elle se laissa glisser du lit et s'inclina si bas que le bout de son nez toucha le sol.

-Bonsoir, Mrs. Pardon de vous importuner à cette heure tardive. Je suis Dobby, Mrs. Je suis un elfe.

-Ah, vraiment ? dis-je, éberluée. Et que faisiez-vous sur mon lit, si ce n'est pas indiscret ?

-Dobby vous attendait, Mrs. Dobby voulait vous parler. Dobby DEVAIT parler à la cousine de Harry Potter.

Je vis alors l'elfe éclater en sanglots. Ne sachant comment le réconforter, je le fis asseoir sur mon lit. Il resta là quelques instants à hoqueter puis, sans prévenir, il se leva d'un bond et se cogna frénétiquement la tête contre le mur en criant :

-Méchant Dobby ! Méchant Dobby !

-Qu'est-ce qui vous prend ? Mais arrêtez, enfin ! m'écriai-je horrifiée.

Mais l'elfe ne s'arrêta pas là. Il saisit ma lampe de chevet et l'abattit sur sa propre tête. Il s'effondra sous le choc et presque instantanément se releva. Je remarquai alors ses longs doigts entourés de bandages. Ne sachant que faire, je m'assis sur mon lit et pris l'elfe sur mes genoux.

-Calmez-vous, Dobby.

-Vous êtes tellement généreuse, Mrs. Ce n'est pas étonnant, puisque vous êtes la cousine de Harry Potter. Mais Dobby devait se punir, car c'est à cause de Dobby que Harry Potter a eu des ennuis. C'est à cause de lui qu'il a raté le train. C'est Dobby qui a bloqué la barrière à la gare de King's Cross, pour empêcher Harry Potter de rejoindre la voie 9 3/4.

-C'était toi ! dis-je lentement. C'est à cause de toi que Ron et mon cousin vont être renvoyés.

-Oh non Mrs ! Dobby s'est caché dans le bureau du professeur Rogue et a écouté toute la conversation. Malheureusement, ils n'ont pas été renvoyés.

-MALHEUREUSEMENT ?

Je bouillonnais de rage et l'elfe jugea préférable de descendre de mes genoux.

-Ah, si seulement la cousine de Harry Potter savait ! gémit Dobby en versant de nouveau de grosses larmes. Si elle savait ce qu'il représente pour les elfes de maison, les esclaves, le rebut du monde de la magie ! Dobby se souvient de comment c'était lorsque Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était au sommet de sa puissance ! Nous, les elfes de maison, étions traités comme de la vermine. Pour beaucoup d'entre nous, quand Harry Potter a triomphé et que le pouvoir du Seigneur des Ténèbres a été brisé, ce fut une aube nouvelle, Harry Potter brillait comme une flamme d'espérance. Et Dobby a entendu dire qu'Harry Potter avait A NOUVEAU réussi à échapper au Seigneur des Ténèbres il y a quelques mois...Harry Potter a déjà bravé tant de dangers. C'est pour cette raison que Dobby a cherché à le protéger en bloquant la barrière. Mais Harry Potter est têtu, jamais Dobby n'aurait imaginé qu'il puisse arriver à l'école par d'autres moyens ! Maintenant Dobby sait que Harry Potter ne l'écoutera pas, car Harry Potter n'en fait qu'à sa tête. Seule sa cousine peut réussir à le convaincre !

-Le convaincre de QUOI, Dobby ?

-HARRY POTTER ET SA COUSINE NE DOIVENT PAS RESTER A POUDLARD.


Il y eut un long silence.

-Tu plaisantes ? dis-je. Il est hors de question de retourner chez mon oncle et ma tante. On est resté un mois chez eux cet été et j'ai cru que j'allais étrangler tout le monde. Ce sont les pires moldus que l'on puisse imaginer, tu ne crois tout de même pas que je vais retourner vivre là-bas ? Quant à Harry, ce n'est même pas la peine d'y songer, il ne quitterait Poudlard pour rien au monde.

-Il le faut, Mrs, se mit à couiner l'elfe. Il le faut absolument. Harry Potter et sa cousine doivent aller là où ils seront en sécurité. S'ils restent ici, ils courront un danger mortel.

-Pourquoi donc ? je m'étonnai.

-Il existe un complot, murmura Dobby, les yeux exorbités. Un complot qui provoquera des événements terrifiants à l'école de sorcellerie de Poudlard cette année. Il y a des mois maintenant que Dobby est au courant.

J'explosai :

-Au courant de quoi? Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Quels sont ces événements si terrifiants? Qui est à l'origine de ce complot? Quelle famille de sorciers sers-tu, Dobby ?

Un drôle de bruit s'échappa de la gorge de l'elfe qui recommença à se cogner violemment la tête contre le mur.

-D'accord, D'ACCORD ! je m'exclamai en saisissant Dobby par le bras pour l'éloigner du mur. Tu ne peux rien dire, soit. J'en parlerai avec Harry mais je ne te promets rien.

-Merci Mrs. Merci infiniment.

L'elfe se moucha dans un coin de la taie d'oreiller crasseuse qui lui tenait lieu de vêtement.

-Pourquoi t'habilles-tu avec cette chose, Dobby ? je demandai, intriguée.

-C'est un signe distinctif des elfes de maison, Mrs. Ils sont tenus en esclavage et doivent servir à tout jamais la même maison et la même famille. Oh bien sûr, Dobby va pouvoir changer de vêtement, maintenant.

-Vraiment ? Ta famille t'a libéré ?

-Oh non, Mrs. Elle n'aurait jamais fait une chose pareille. Dobby aurait dû la servir jusqu'à sa mort. Mais Dobby a désobéi. Dobby est venu à Poudlard il y a quelques jours pour prévenir Albus Dumbledore, pour le supplier.

-Le supplier de quoi ?

-Le supplier de ne pas réouvrir l'école.

J'en avais le souffle coupé. L'elfe reprit :

-Albus Dumbledore est le plus grand directeur que Poudlard ait jamais eu. Dobby le sait, Mrs. Dobby a entendu dire que les pouvoirs de Dumbledore rivalisent avec ceux du Seigneur des Ténèbres au plus fort de sa puissance. Pourtant Mrs...il y a des pouvoirs que Dumbledore ne...Alors Dobby a voulu le prévenir.

-Si tu lui as dit aussi peu de choses qu'à moi, ça n'a pas dû être facile de le convaincre.

-En effet Mrs...Dobby a échoué. Le directeur voulait absolument connaître le nom de la famille de sorciers que servait Dobby. Mais Dobby n'a rien dit. Alors Dumbledore s'est méfié. Il avait peur que Dobby ait justement été envoyé ici par un maître mal intentionné. Et il a dit qu'il réouvrirait l'école.

-On ne peut que le comprendre.

-Dobby le sait bien, Mrs, d'autant plus que Dobby ne pouvait rien lui dire non plus sur le complot en question. Alors le directeur a dit : "Ecoute-moi bien Dobby, je comprends que tu refuses de trahir ta famille et je ne t'obligerai pas à m'en dire davantage. En revanche, je te défends de retourner là-bas. Si tu veux absolument travailler, tu travailleras ici, dans les cuisines de Poudlard avec les autres elfes. Je suis certain que tu t'y plairas. Et tu seras bien traité et respecté, ça te changera." Un grand homme, Dumbledore. En effet, Dobby se plaît beaucoup ici. Mais Dobby culpabilise encore beaucoup par rapport à son ancien maître.

On entendit des bruits de pas, les filles de mon dortoir arrivaient.

-Bonne nuit Mrs. N'oubliez pas de parler à Harry Potter.

Dobby claqua des doigts et disparut alors avec un bruit sec, comme le claquement d'un fouet.

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