Harry Potter et le phénix

Chapitre 8 : L'homme aux deux visages

1814 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/08/2021 17:02

Longtemps encore, je me demanderais comment j'avais pu faire pour continuer mon année scolaire et passer mes examens tout en sachant à quel point la vie de mon cousin était menacée. Car c'était Lord Voldemort que Harry avait vu dans la Forêt Interdite. J'étais arrivée trop tard et j'avais trouvé mon cousin à genoux, terrassé par une douleur foudroyante au niveau de sa cicatrice. Il avait eu le temps de voir une silhouette encapuchonnée devant le cadavre de la licorne, en train de boire son sang. La silhouette s'était ensuite précipitée sur Harry qui avait été sauvé de justesse grâce à l'intervention d'un centaure, une créature mi-homme, mi-cheval, qui avait fait fuir l'agresseur. Le centaure avait ensuite révélé à Harry que le sang de licorne permettait de survivre quand on était sur le point de mourir. Mais quelques temps seulement. Il s'agissait de survivre suffisamment longtemps pour pouvoir boire ensuite quelque chose d'autre, quelque chose qui permette de ne jamais mourir. Et cette chose était cachée dans l'école. Cette chose, c'était la pierre philosophale.

Ainsi, le professeur de Poudlard qui essayait de voler la pierre ne la voulait pas pour lui-même. Voldemort l'attendait dans la forêt. Voldemort attendait son heure.


Notre dernier examen était celui d'histoire de la magie. On passa une heure à répondre à des questions concernant de vieux sorciers un peu fous, puis on fut enfin libre de s'inquiéter du sujet vraiment important.

-Ma cicatrice continue à me faire mal, nous avoua Harry. Une douleur lancinante qui ne me quitte plus. J'aimerais bien savoir ce que ça signifie.

Hermione essaya de rassurer mon cousin :

-Harry, tout le monde dit que Dumbledore est le seul à avoir jamais réussi à faire peur à Tu-Sais-Qui. Tant que Dumbledore sera là, tu ne risqueras rien. Tant que Dumbledore sera là, il n'osera pas te toucher.

Quelques jours plus tard, on apprit que Dumbledore avait reçu un hibou urgent du ministère de la Magie et s'était envolé pour Londres.

-C'est cette nuit que ça va se passer, en conclut Harry. Quelqu'un va essayer d'ouvrir la trappe et il s'est arrangé pour éloigner Dumbledore. C'est lui qui a envoyé cette lettre. Il va s'emparer de la Pierre et Voldemort va revenir.

Mon cousin était pâle mais quand il me regardait, ses yeux flamboyaient. Je lus ce que j'avais besoin d'y lire.

-Sauf si on l'en empêche, je dis dans un souffle.


La cape d'invisibilité n'était pas assez grande pour nous couvrir tous les quatre et on eut la chance inouïe de ne croiser personne dans les couloirs ce soir-là. Touffu s'endormit facilement au son de la flûte que Hagrid m'avait offerte à Noël. Mais il n'était pas le seul à garder la pierre philosophale. Elle était également protégée par des enchantements, des sortilèges que les différents professeurs avaient mis au point pour assurer sa sécurité. On réussit à s'en sortir en gardant notre sang-froid et en faisant preuve de logique. Mais les choses se compliquèrent quand on se trouva face à un échiquier géant. On comprit que pour arriver de l'autre côté, il allait falloir jouer une partie et donc nous transformer nous-mêmes en pièces d'échecs. Ron, qui était un très bon joueur, prit les choses en main. Il s'arrangea pour prendre autant de pièces blanches que l'on en perdait de noires. Mais à la fin, il nous annonça qu'il devait se faire prendre.

-NON ! on s'écria tous d'une seule voix, horrifiés.

-C'est le seul moyen, dit Ron à voix basse. Il faut savoir faire des sacrifices. Je vais avancer et la reine blanche me prendra.

On essaya de négocier tant qu'on pouvait mais il n'y avait rien à faire. Ron était déterminé et nous savions au fond de nous que nous n'avions pas le choix.

Ron avança et la reine blanche abattit son bras de pierre sur sa tête. Il s'effondra devant nos yeux et on dut attendre que Harry achève la partie avant de pouvoir bouger de nos cases. Quand le roi blanc ôta sa couronne et la jeta aux pieds de mon cousin, on sut qu'on avait gagné.


On accourut auprès de Ron. Il était assommé.

-Il faut que quelqu'un reste pour s'occuper de lui. Hermione, reste ici et ne t'inquiète pas, il n'est pas blessé, dis-je en essayant de m'en convaincre moi-même.

-Vous êtes sûrs ? demanda Hermione en s'essuyant les yeux.

-Certaine, affirmai-je.

Harry approuva d'un signe de tête.

Après avoir jeté à Ron un dernier regard navré, on franchit la porte, mon cousin et moi. On arriva devant une table sur laquelle étaient alignées sept bouteilles. Dès qu'on eut franchi le seuil de la porte, de grandes flammes jaillirent derrière nous. Au même moment, d'autres flammes s'élevèrent dans l'encadrement de la porte du fond. Nous étions pris au piège, il fallait résoudre l'énigme inscrite sur un rouleau de parchemin. On relut le papier de nombreuses fois et on en arriva à la même conclusion : c'était la plus petite bouteille qui nous permettrait de traverser les flammes pour arriver jusqu'à la Pierre. Quant à la bouteille ronde, à droite de la rangée, elle nous permettrait de rejoindre Ron et Hermione.

Je regardais la minuscule bouteille, fixement.

-Il y a tout juste une gorgée, là-dedans, dis-je d'une voix éteinte, ce n'est pas assez pour nous deux.

On échangea un regard. Un regard qui en disait long. Un regard qui en disait trop.

-Bois celle-là, dis-je à Harry en lui donnant la bouteille ronde. Elle te permettra de retourner auprès de Ron et d'Hermione. Ressortez, filez droit à la volière et envoyez un hibou à Dumbledore avec un mot disant qu'on a besoin de lui. Je ne sais pas quel professeur cherche à s'emparer de la pierre. Qui que ce soit, je ne suis pas de taille à l'affronter, mais je pense pouvoir le retenir pendant un moment.

Mon cousin ne prit pas la bouteille que je lui tendais. A la place il m'adressa un sourire triste.

-Tu ne pourras pas me protéger indéfiniment contre tout, Penny. Je ne te laisserai pas faire.

-Harry, qu'est-ce que tu racontes ? Ne fais pas l'idiot !

-C'est mon combat, et tu le sais, dit-il en montrant sa cicatrice.

-Ca n'a pas à l'être. Laisse-moi le mener à ta place. Prends cette bouteille.

Mais mon cousin s'éloignait de moi. Il reculait vers la porte du fond.

-Impossible. J'en mourrais s'il t'arrivait quelque chose.

Il avait prononcé ces mots d'une voix étrangement grave. Avait-il pu muer sans que je m'en rende compte ? C'est alors que je réalisai qu'une de ses mains tenait la minuscule bouteille. Il en but d'un trait le contenu, se retourna et disparut dans les flammes noires. Les sanglots se bousculèrent dans ma gorge, et je versai ma première larme.


Je me ressaisis vite, cependant. Je ne pouvais pas me permettre de m'écrouler, la vie de Harry en dépendait. Je bus une longue gorgée au goulot de la bouteille que je tenais. On aurait dit de la glace. Je fis volte-face et marchai droit vers les flammes violettes. J'eus alors l'impression d'avoir plongé dans un bain glacé. Les flammes me léchèrent le corps, mais je ne sentis aucune chaleur. Puis je me retrouvai de l'autre côté.

-Ron !

Je me précipitai sur lui et le serrai dans mes bras.

-Comment te sens-tu ?

-Ca va, Hermione m'a ranimé. Où est Harry ?

-Vite, il faut courir à la volière pour envoyer un mot à Dumbledore, je dis en guise de réponse.

On se précipita. On n'eut aucun mal à revenir sur nos pas. Et c'est dans le couloir du deuxième étage qu'on le rencontra :

-Dumbledore ! je m'écriai, stupéfaite. Vous...vous êtes revenu ? Vous êtes au courant ?

-Harry est allé le retrouver ? nous lança-t-il. Il n'écouta même pas la réponse, ouvrit à la volée la porte derrière laquelle se trouvait Touffu et s'y engouffra.

-Ben ça alors ! s'exclama Ron, les yeux écarquillés.

-Plus besoin d'aller à la volière, dit Hermione qui elle non plus n'en revenait pas. Il faut juste attendre. Dumbledore sait ce qu'il fait, Penny.

Elle posa sa main sur mon épaule. Je respirais avec difficulté.


Quelques heures plus tard


Je regardais Harry dormir. Il était couché dans un lit avec des draps de lin blanc. On se trouvait à l'infirmerie de Poudlard. Je relevais la tête de temps en temps afin de croiser le regard rassurant d'Albus Dumbledore.

-Vous êtes sûr qu'il va s'en sortir ?

-Absolument certain, me répondit Dumbledore pour la cinquième fois, en souriant.

-Ce n'est pas passé loin, je chuchotai avant de me murer de nouveau dans le silence.

-Que va devenir la Pierre philosophale ? demandai-je à Dumbledore au bout d'un long moment.

-Elle a été détruite. Au bout du compte, elle n'avait rien de si extraordinaire. Elle donnait autant d'argent et permettait de vivre aussi longtemps qu'on le souhaitait. La belle affaire ! dit-il en haussant les épaules. Désormais, nous sommes sûrs que plus personne n'essaiera de la voler.

-C'est une chance que vous soyez arrivé juste à temps pour empêcher Quirrell de la prendre. Et pour l'empêcher de tuer Harry.

J'avais prononcé ces derniers mots en frémissant.

Heureusement, Quirrell était mort. Je n'allais pas beaucoup le regretter. Ce n'était pas un mauvais professeur de défense contre les forces du mal, son seul petit défaut c'est qu'il avait la tête de Lord Voldemort collée à l'arrière de la sienne, à la place de son crâne. Un turban peut cacher beaucoup de choses. Une tête à deux visages, que mon cousin avait dû affronter tout seul.

-Quirrell est mort, mais Voldemort s'est enfui, je dis avec amertume. Il est toujours là, quelque part, sans doute à la recherche d'un autre corps à partager.

-En effet, soupira Dumbledore. Comme il n'est pas vraiment vivant, on ne peut pas le tuer. Il a laissé mourir Quirrell, il montre aussi peu de pitié pour ses partisans que pour ses ennemis. Ton cousin a réussi, tout de même, à retarder son retour au pouvoir.

De nouveau mon regard se posa sur Harry.

Il commençait à se réveiller.


Quelques jours plus tard


Le Poudlard Express nous ramenait chez nous. Enfin, pas vraiment, comme me l'avait fait très justement remarquer Harry. Chez nous, c'était à Poudlard. Mais avant d'y retourner, il allait falloir passer les vacances d'été chez mon oncle et ma tante. Nous avions décidé de ne pas leur dire que l'usage de la magie était interdit à la maison, histoire de garder du piment dans nos vies.


Les commentaires anonymes ont été désactivés pour cette fanfiction

Laisser un commentaire ?