Harry Potter et le phénix

Chapitre 5 : Poudlard et ses secrets

1946 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/08/2021 12:14

Il était difficile de trouver son chemin dans le labyrinthe du château. Il faut dire que tout bougeait sans cesse. Il y avait cent quarante-deux escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête. Quant aux personnages représentés sur les tableaux accrochés au mur, ils passaient leur temps à se rendre visite les uns aux autres. Si j'avais parfois du mal à trouver la salle de classe, je n'eus par contre aucune difficulté à suivre les cours. L'exercice de la magie était pour moi un jeu d'enfant. Je devins rapidement la meilleure élève de Serpentard. Drago Malefoy en était vert de jalousie, ce qui allait bien avec la couleur de notre maison.


Chaque mercredi soir, nous observions le ciel au télescope. Trois fois par semaine, nous étudiions les plantes dans les serres situées à l'arrière du château. Les enchantements et les sortilèges nous étaient enseignés par le minuscule professeur Flitwick. Nous suivions les cours de défense contre les forces du Mal dans une salle de classe imprégnée d'une forte odeur d'ail, destinée selon le professeur Quirrell à éloigner les vampires et les zombies. Les cours les plus ennuyeux étaient ceux d'histoire de la magie, enseignés par le seul professeur fantôme de Poudlard. Le professeur McGonagall, quant à elle, assurait les cours de métamorphose. Dès le premier jour, elle en avait donné le ton :

-Quiconque fera du chahut pendant mes cours sera immédiatement renvoyé avec interdiction de revenir. Vous êtes prévenus.

Le cours de potions magiques était donné par le professeur Rogue, le directeur de notre maison. Il s'agissait d'un cours commun avec les Gryffondor.

Le cours avait lieu dans l'un des cachots. L'endroit était assez effrayant : il y faisait plus froid que dans le reste du château et des animaux flottaient dans des bocaux alignés le long des murs. Le professeur Rogue, un homme aux cheveux noirs et au teint cireux, ne détendait pas l'atmosphère. Sa voix était à peine plus élevée qu'un murmure, ses yeux étaient vides et froids comme l'entrée d'un tunnel. Tout comme le professeur McGonagall, il avait sa manière à lui de maintenir le silence dans une classe.

-Il n'y aura pas de baguette magique, ni d'incantation idiote dans ce cours. Je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la science subtile et à l'art rigoureux de la préparation des potions. Mais essayons quand même : Potter ! dit-il soudain, me faisant sursauter. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?

-Je ne sais pas, Monsieur, répondit Harry, assis à côté de moi.

-Je l'aurais parié, mais essayons encore, où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ?

-Je ne sais pas, Monsieur, répondit mon cousin, sans se démonter.

-Navrant. Sauriez-vous me dire la différence entre le napel et le tue-loup ?

-Non,Monsieur.

-Lamentable. A l'évidence la célébrité ne fait pas tout. Mais ça ne me surprend pas une seconde, Potter.

-Dans ce cas, pourquoi vous acharner sur lui ? Il vous suffit d'interroger quelqu'un d'autre.

Mon impertinence coûta cinq points à la maison Serpentard.


Le vendredi après-midi, nous n'avions pas cours et nous en profitions pour rendre visite à Hagrid. Il habitait une petite maison de bois en bordure de la Forêt Interdite. Il fallait traverser le parc pour s'y rendre. Il avait un énorme molosse noir qui s'appelait Crockdur. La maison ne comportait qu'une seule pièce, dont un coin était occupé par un lit massif.

Lorsque Harry lui raconta ce qui s'était passé pendant le cours de Rogue, Hagrid lui dit de ne pas y prêter attention, Rogue n'avait jamais aimé grand monde parmi ses élèves.

-Mais moi, on dirait vraiment qu'il me déteste, insista mon cousin.

Hagrid détourna les yeux.

-Une fois de plus, je ne suis pas le mieux placé pour t'en parler. Mais disons que ton père et lui n'étaient pas les meilleurs amis du monde quand ils étaient élèves à Poudlard. En fait, ils se haïssaient cordialement. Un peu comme toi et Mr Malefoy.

-Mais il s'agissait de mon père, pas de moi !

-En effet. Mais comme tu as pu le constater, tu es son portrait craché. J'essaierai de retrouver d'autres photos de tes parents.

Pendant ce temps, j'avais trouvé sur la table de Hagrid un article de journal découpé dans La Gazette du sorcier. Apparemment, la banque Gringotts avait été cambriolée. D'après les gobelins, rien n'avait été volé, puisque la chambre forte fracturée avait été vidée le même jour. Le jour où nous nous étions rendus à Gringotts avec Hagrid, qui avait pris un petit paquet dans la chambre forte numéro 713...Peut-être juste à temps, avant l'arrivée des voleurs ?

-Hagrid...je commençai.

-Ne me pose pas de questions, dit Hagrid en me prenant des mains le morceau de journal. Je n'aurais pas dû laisser traîner ça sur la table, pour commencer.

-Vous l'avez mis en sécurité, n'est-ce pas ? Ce paquet que Dumbledore vous avait chargé de récupérer ?

-N'essaie pas de me tirer les vers du nez, Penny. Ca ne te regarde absolument pas. C'est une affaire entre le professeur Dumbledore et Nicolas Flamel.

Hagrid eut soudain l'air furieux contre lui-même. Il avait raison, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

Avec Harry et Ron, on se mit à feuilleter les livres de la bibliothèque pendant les récréations. Nous n'avions pas trouvé trace de Nicolas Flamel dans les dizaines d'ouvrages consultés. Pour avoir accès aux livres de la Réserve, il fallait l'autorisation écrite d'un professeur, ce que nous ne pouvions espérer obtenir. Certains ouvrages conservés dans la Réserve traitaient de magie noire. Feuilleter les volumes de la bibliothèque représentait une tâche immense, et le temps que nous pouvions consacrer à nos recherches diminuait chaque semaine. Nous aurions eu besoin de rester beaucoup plus longtemps et sans avoir continuellement la bibliothécaire Madame Pince sur le dos.

C'est pourquoi on décida de se donner rendez-vous en pleine nuit.


A onze heures et demie, j'étais complètement réveillée. Je quittai sans bruit mon dortoir, puis la salle commune de Serpentard. Dans l'obscurité et le silence, j'éprouvai un sentiment d'excitation. Le château tout entier m'était ouvert. J'avais donné rendez-vous à Harry et Ron dans la salle des trophées, qui n'était jamais fermée. A chaque tournant, je m'attendais à tomber nez à nez avec Argus Rusard, le concierge, ou son horrible chatte Miss Teigne, une créature avec des yeux globuleux qui brillaient comme des lampes. Mais je parvins sans encombre à la salle des trophées. J'étais en avance, mais Harry et Ron étaient déjà là.

-On avait bien dit minuit ? je demandai. Et pourquoi vous avez emmené Miss Je-sais-tout ?

-J'ai un prénom ! elle dit en levant les yeux au ciel.

-On n'a pas eu le choix, qu'est-ce que tu crois ? me dit Ron qui avait l'air très mécontent. Elle nous a suivis pour nous faire la morale, et maintenant elle ne retrouve plus le chemin de la salle commune.

-Vous n'avez qu'à me raccompagner ! dit-elle en émettant des sifflements d'oie furieuse. Vous vous en fichez de Gryffondor ? Si on nous trouve, vous allez nous faire perdre tous les points que j'ai gagnés avec McGonagall.

Miss Je-sais-tout s'appelait en réalité Hermione Granger, c'était de loin la meilleure élève de Gryffondor et elle semblait avoir appris par coeur l'intégralité des livres du programme. Elle avait d'épais cheveux bruns ébouriffés, un air hautain et un ton autoritaire. Et pour ce soir, elle n'avait toujours pas abandonné la partie.

-Je vous ai entendus à la bibliothèque, je te signale ! elle me lança. Quand vous parliez de ce que vous comptiez faire cette nuit.

-Et alors ? je rétorquai. Ce ne sont pas tes affaires, retourne te coucher, toi !

-Pas question ! J'ai peur toute seule et de toute façon je suis perdue. Je viens avec vous !


Il régnait une atmosphère un peu effrayante dans la bibliothèque. La Réserve se trouvait tout au fond. J'enjambai le cordon qui séparait les livres interdits du reste de la bibliothèque, malgré les avertissements de Miss Je-Sais-Tout ("On n'a pas le droit d'aller là, ces livres ne font pas partie du programme que je sache, ça peut être dangereux !"). Au bout d'une demi-heure, je trouvai mon bonheur, un ouvrage qui comprenait un chapitre entier dédié à Nicolas Flamel.

-C'est bon ! Sortons d'ici !

Les couloirs étaient zébrés de rayons de lune. Les escaliers n'en faisaient une fois de plus qu'à leur tête, si bien qu'on finit par ne plus savoir où on était. C'est alors qu'on entendit distinctement la voix de Rusard :

-Cherche ma belle, cherche bien, ils doivent se cacher dans un coin.

Rusard et Miss Teigne. On fila en silence jusqu'à la porte opposée : elle était verrouillée. Hermione sortit sa baguette, tapota la serrure et murmura :

-Alohomora !

Il y eut un déclic et la porte pivota sur ses gonds. On se précipita dans l'ouverture et on referma la porte derrière nous.

Et alors, instantanément, on sut...

On sut qu'on ne se trouvait pas dans une salle, mais dans un couloir.

On sut que ce n'était pas n'importe quel couloir, mais LE couloir interdit du deuxième étage.

Et on sut pourquoi l'accès à ce couloir nous était interdit.


Jamais je n'aurais pensé qu'une telle créature pouvait exister. Devant nous se tenait un monstre : un chien à trois têtes qui remplissait tout l'espace entre le sol et le plafond. Six yeux habités par une lueur démente, trois museaux qui nous reniflaient, trois gueules bavantes hérissées d'énormes crocs jaunâtres...On sortit à reculons, on claqua la porte derrière nous et on se mit à courir à une vitesse vertigineuse. Quand on s'arrêta de courir, on se trouvait à l'entrée de la salle commune des Gryffondor. Il fallut reprendre notre souffle. Hermione retrouva assez vite son mauvais caractère.

-J'espère que vous êtes contents de vous. Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais me coucher, avant que l'un de vous ait encore une brillante idée pour nous faire tuer. Ou pire, nous faire expulser !

Sur ce, elle se tourna vers le portrait d'une grosse dame, dit un mot de passe "Groin de porc" et s'engouffra dans l'ouverture qui se referma derrière elle.

Je clignai plusieurs fois des yeux.

-Je rêve! Dîtes-moi que je rêve ! A quel moment lui a-t-on demandé de venir ? Et il faudrait qu'elle revoit l'ordre de ses priorités.

-Oublie Hermione, me dit Ron. Qu'est-ce qui leur prend de garder un monstre pareil dans une école ?

-Il était sur une trappe, répondit mon cousin. Il garde quelque chose, reste à savoir quoi.

La réponse se trouvait dans mon livre, je le savais. Le lendemain, j'annonçai à Harry et Ron :

-La Pierre philosophale. C'est ce que garde le chien à trois têtes.

Cette Pierre avait été fabriquée par l'alchimiste Nicolas Flamel, qui avait célébré récemment son six-cent soixante-cinquième anniversaire. Il s'agissait d'une substance dotée de pouvoirs étonnants : elle pouvait transformer n'importe quel métal en or pur et produisait l'élixir de longue vie. Quiconque buvait cet élixir devenait immortel.

Quelqu'un avait essayé de voler la Pierre philosophale.


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