Harry Potter et le phénix

Chapitre 3 : Bienvenue à Poudlard

2197 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/08/2021 12:05

Si Hagrid ne nous avait pas montré le Chaudron Baveur, nous n'aurions jamais pu le remarquer, tant ce pub était minuscule, miteux, insignifiant. Même à l'intérieur, l'endroit était sombre et misérable.

-Comme d'habitude, Hagrid ? demanda le barman.

-Peux pas, Tom. Je suis en mission pour Poudlard. J'accompagne les cousins, Penny et Harry, qui vont acheter leurs fournitures scolaires.

-Mon dieu, mais oui ! s'écria le barman, faisant sursauter tout le monde. C'est Harry Potter !

Toutes les conversations s'interrompirent dans le pub. Le barman contourna le comptoir et se précipita sur Harry pour lui serrer la main. Je vis avec stupéfaction qu'il avait les larmes aux yeux.

-Soyez le bienvenu, Mr Potter. Bienvenue parmi nous.

Là on entendit racler le plancher. Un instant plus tard, on se trouvait entouré de gens qui se bousculaient pour serrer la main de Harry.

-Je suis Doris Crockford, Mr Potter, je n'arrive pas à croire que je vous rencontre enfin.

-Je suis très fier de faire votre connaissance.

-J'ai toujours rêvé de vous serrer la main, vous savez.

Pas un seul client du bar n'était resté assis.

Pas un seul n'avait remarqué ma présence.


-P...P...Potter. V...V...Vous ne pou...pouvez pas savoir à quel point je suis heu...heu...heureux de vous rencontrer.

-Professeur Quirrell ! s'exclama Hagrid. Les enfants, je vous présente le professeur Quirrell qui vous enseignera à Poudlard la défense contre les forces du mal.

L'homme en question était visiblement nerveux. Il avait le teint pâle et l'une des paupières agitée de tics. Je me demandais contre quoi il pourrait bien nous défendre.

Hagrid eut toutes les peines du monde à nous entraîner hors du bar.

-Je t'avais prévenu, dit le géant en faisant un clin d'œil à Harry.


On arriva dans une petite cour. Là Hagrid se mit à compter les briques sur l'un des murs qui nous entouraient. Puis il tapota trois fois à un endroit précis avec la pointe de son parapluie. Alors la brique tremblota et un trou apparut en son milieu. Le trou se transforma bientôt en une arcade qui nous laissa passer avant de disparaître.

-Penny, Harry, bienvenue sur le Chemin de Traverse, dit solennellement Hagrid.

En l'espace de quelques secondes, le monde avait changé.

On avait beau regarder de tous côtés, il aurait fallu deux paires d'yeux supplémentaires. La rue pavée qui serpentait devant nous était remplie de gens à chapeaux pointus qui faisaient leurs courses. Dans les boutiques on vendait de tout : balais, chaudrons, grimoires, potions, robes de sorcier, hiboux...Et un grand bâtiment dominait tout ceci.

-On va commencer par aller chercher votre argent. Voici Gringotts, la banque des sorciers. C'est l'endroit le plus sûr du monde. Enfin, après Poudlard.

-Mais Hagrid, dit soudain Harry alors qu'on montait les marches de pierre blanche qui menaient au portail, nous n'avons pas d'argent.

-Ne t'en fais pas pour ça, répondit Hagrid. Tu pensais que vos parents ne vous avaient rien laissé ? Vous avez chacun un coffre rempli de pièces d'or, d'argent et de bronze.

A l'intérieur s'étendait un vaste hall tout en marbre. Derrière un long comptoir, une centaine de créatures étaient assises sur de hauts tabourets.

-Ce sont des gobelins, chuchota Hagrid. De toutes petites créatures et pas les plus gentilles si vous voulez mon avis.

Ce fut cependant un gobelin qui nous mena à nos coffres. Hagrid nous aida à remplir deux sacs de pièces. Ensuite, il s'adressa au gobelin :

-J'imagine que vous avez eu la lettre du professeur Dumbledore au sujet de Vous-Savez-Quoi, dans le coffre numéro 713.

L'unique chose que la chambre forte numéro 713 contenait, c'était un petit paquet enveloppé dans du papier kraft, que Hagrid s'empressa de fourrer dans la poche intérieure de son manteau.

-Ne me posez pas de questions, prévint Hagrid.

Résignée, je refermai la bouche.


L'après-midi fut consacré à l'achat de nos robes de sorciers, des manuels scolaires, du parchemin, du chaudron, de la baguette magique et du hibou. Lorsque nous reprîmes dans l'autre sens le chemin de Traverse, le soleil descendait déjà vers l'horizon. Hagrid nous accompagna jusqu'au train qui devait nous ramener chez les Dursley. Là il me tendit une enveloppe :

-Vos billets pour Poudlard. Gare de King's Cross le 1er septembre. A très vite, vous deux.


Nous fûmes plus proches que jamais, Harry et moi, durant le dernier mois que nous passâmes chez les Dursley. Nous avions toujours été très complices mais avions rarement éprouvé à ce point la sensation d'être connectés l'un à l'autre, telles deux âmes sœurs. Il faut dire que l'ambiance générale de la maison laissait à désirer. Les Dursley avaient tout simplement décidé de ne plus nous adresser la parole. Ils voulaient clairement nous faire sentir que nous n'existions plus du tout à leurs yeux. Nous passions nos journées blottis l'un contre l'autre dans notre placard, attendant le 1er septembre avec un mélange d'appréhension et d'excitation. Le jour J, l'oncle Vernon nous déposa sans le moindre mot à la gare de King's Cross. Et un problème de taille se posa lorsqu'on découvrit ce qui était écrit sur nos billets : notre train partait à onze heures, voie 9 3/4.

Evitant de mentionner le numéro de la voie, je demandai à un employé d'où partait le train de onze heures. Il me répondit qu'aucun train ne partait à cette heure-là. Je lui demandai où se trouvait le train à destination de Poudlard, mais l'homme n'avait jamais entendu ce nom de sa vie. Et comme j'étais bien incapable de lui dire dans quelle région l'endroit était situé, il s'énerva et s'éloigna, maudissant tous ces guignols qui lui faisaient perdre son temps. Une course contre la montre s'engagea, il nous restait dix minutes avant le départ du train. Pour couronner le tout, mon gros hibou marron Archimède et la chouette blanche de Harry se mirent à ululer à qui mieux mieux dans leur cage, si bien que tous les regards des autres voyageurs étaient tournés vers nous.

Et c'est dans ce chaos total qu'on entendit soudain une voix de femme :

-C'est tous les ans la même chose, la gare est pleine de Moldus.

"Moldus". Je fis volte-face. Harry s'était déjà précipité vers la petite femme replète. Elle tenait la main d'une fillette. Derrière elles se tenaient quatre garçons aux cheveux roux flamboyants. Chacun d'entre eux avait un chariot et un hibou.

-Excusez-moi, dit Harry. Pourriez-vous nous indiquer la voie 9 3/4 ?

-Oui, je devrais pouvoir faire ça, répondit la femme, les yeux rieurs. Ron, mon plus jeune fils, va également à Poudlard pour la première fois cette année.

Un grand dadais avec des tâches de rousseur esquissa un sourire.

-Ne vous inquiétez pas, dit-elle, c'est très simple. Il vous suffit de foncer dans la barrière qui se trouve entre les voies 9 et 10.

-Pardon ? dis-je, certaine d'avoir mal compris.

-Je vous dis de foncer dans la barrière qui est devant vous. N'ayez pas peur de vous cogner, l'important c'est de ne pas vous arrêter.

Etant donné que je ne bougeais pas d'un pouce et que je me contentais de la fixer d'un air ahuri, elle demanda à son fils aîné de me montrer. Celui-ci marcha droit sur la barrière entre les voies 9 et 10, puis se volatilisa. Ensuite ce fut au tour de Fred et George, deux frères jumeaux, de s'avancer vers la barrière avant de disparaître de la même façon.

-Allez, à ton tour ! me dit la femme.

La barrière entre les voies 9 et 10 me semblait très solide. C'était vers elle que j'allais néanmoins, poussant mon chariot et marchant de plus en plus vite. Arrivée à la barrière, je fermai les yeux, attendant un choc qui ne vint jamais. Quand j'ouvris de nouveau les yeux, une locomotive rouge attendait une foule compacte de sorciers et de sorcières, qui se pressaient le long d'un quai. Au-dessus de nos têtes, une pancarte indiquait : <Poudlard Express>. On trouva un compartiment vide dans le dernier wagon. On s'y installa avec le dénommé Ron qui sursauta lorsqu' Harry lui dit son nom, puis resta cinq bonnes minutes à contempler la cicatrice en forme d'éclair.


On avait à peine commencé le trajet que la porte du compartiment s'ouvrit à la volée. Trois élèves de Poudlard entrèrent. Deux d'entre eux étaient solidement bâtis, et nous observaient d'un air féroce et un peu abruti. Au milieu, un garçon blond au teint pâle et au nez en pointe s'adressa à nous d'une voix traînante. 

-Alors ? lança-t-il. On dit partout que Harry Potter se trouve dans le train. Il est ici ?

 -Euh...oui, répondit Harry. 

-Ah c'est toi ? Et elle, c'est qui ? demanda-t-il en me montrant. 

-C'est ma cousine. C'est Penny. 

-D'accord d'accord. Alors tu vois, lui c'est Crabbe et lui Goyle, dit le garçon en montrant les deux benêts qui semblaient lui servir de gardes du corps. Moi je m'appelle Malefoy. Drago Malefoy. 

-Eh bien Drago Malefoy, le garçon qui est assis à côté de moi s'appelle Ron, lui dis-je d'un ton assez sec. 

-Inutile de me dire son nom. Un rouquin et une robe de seconde main. C'est forcément un Weasley. 

Le teint de Ron devint cramoisi. Au moment où j'ouvrais la bouche pour le défendre, Malefoy reprit : 

-Vous savez, vous pouvez venir dans notre compartiment, vous n'êtes pas obligés de rester avec LUI. Vous vous apercevrez vite que certaines familles de sorciers valent mieux que d'autres. Evitez de choisir vos amis parmi les gens douteux. Je peux vous conseiller, dit-il en tendant la main à Harry. 

-Nous n'avons besoin de personne pour savoir qui sont les gens douteux, répondit mon cousin, refusant de serrer la main tendue. 

Ce fut au tour de Drago Malefoy de rougir. Il sortit en trombe du compartiment, ses deux acolytes sur ses talons, non sans nous avoir d'abord jeté à tous un regard furieux. 

-J'ai entendu parler de ses parents, nous dit ensuite Ron d'un air sombre. Des partisans de Vous-Savez-Qui, on appelle ça des Mangemorts. Quand Vous-Savez-Qui a disparu, ils ont été parmi les premiers à revenir de notre côté. Ils ont prétendu avoir été victimes d'un mauvais sort, mais mon père n'y croit pas une seconde.


-Ils sont tous sorciers dans ta famille ? je demandai à Ron afin de changer de sujet.

-Oui, répondit-il. Je viens d'une vieille famille de sorciers. J'ai cinq grands frères, tous des sorciers. Je suis donc le sixième à aller à Poudlard, je peux vous dire que j'ai intérêt à être à la hauteur. Fred et George, les jumeaux, font pas mal de bêtises mais tout le monde les trouve très drôles. Percy est en cinquième année, c'est l'intello de la famille. Mes deux frères aînés, Charlie et Bill, ont déjà fini leurs études.

Puis il reprit d'une voix plus basse :

-Ils sont tous allés à Gryffondor, comme mes parents.

-Gryffondor? Qu'est-ce que c'est que ce machin ? je demandai.

Ron ouvrit des yeux comme des soucoupes.

-Vous n'avez jamais entendu parler des maisons de Poudlard ?

-Si, dit Harry. Hagrid m'en a parlé sur le chemin de Traverse, pendant que Penny choisissait sa robe de sorcière. Je sais que mes parents étaient aussi à Gryffondor.

-C'est là que j'espère aller, dit Ron. Bon, si je me retrouvais chez les Serdaigle, j'imagine que ça ne serait pas trop grave. Les Poufsouffle, ça passe encore. Mais surtout pas chez les Serpentard. Tous les sorciers qui ont mal tourné étaient à Serpentard.

-Peut-être, répondit mon cousin, mais tous les sorciers qui étaient à Serpentard n'ont pas mal tourné. La preuve, les parents de Penny y étaient.

-Ah bon ? dis-je. 

Je restai un instant silencieuse. 

-Cela veut dire que j'irai nécessairement à Serpentard ? demandai-je à Ron. 

-Pas forcément, me répondit-il. Ce n'est pas une science exacte. 

Il semblait regretter amèrement que ça n'en fût pas une.

 -Ne t'inquiète pas, lui dis-je pour le rassurer. Je suis sûre que tu seras à Gryffondor. 

Mais Ron ne se détendit pas du voyage. Il faisait déjà nuit lorsque le train s'arrêta. On descendit sans nos bagages, qui devaient être acheminés séparément vers l'école. Hagrid nous attendait sur le quai, dominant la foule des élèves, une lampe à la main. 

-Les "première année", par ici, suivez-moi. 

Un chemin étroit et escarpé débouchait sur la rive d'un grand lac noir. Là, une flotte de petits canots nous attendait. D'un même mouvement, les barques glissèrent sur l'eau du lac. Il y eut alors un grand "Ooooooh". Dressé au sommet d'une montagne, un immense château étincelait dans le ciel étoilé.

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