Histoire extraordinairement ordinaire d'un sorcier de sang mélé

Chapitre 1 : Chapitre 1 - Naissances

1504 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/04/2021 10:58

Chapitre 1 : Naissances


Deux nouvelles années se sont écoulées depuis le mariage du troisième fils du comte Blackstorn et d’une envoûtante mannequin répondant au nom de Miloniä. Deux années de bonheur et d’amour partagé, jamais loin des flashs et toujours par monts et par vaux, pour les besoins d’enquêtes ou d’articles. Deux années merveilleuses couronnées par l’arrondissement maintenant très perceptible du ventre de la jeune femme. Une naissance était attendue pour l’été.

Bien sûr, elle s’était éloignée des podiums et shooting depuis quelques semaines déjà. Préférant le calme de la maison de campagne à l’agitation du milieu professionnel. Lui avait aussi arrêté les voyages, restant dans un périmètre restreint afin de pouvoir rentrer et parer aux moindres désirs de son épouse.


Le quinze juillet, alors que la fraîcheur de la nuit commençait à céder la place à la clémence de l’été, un petit être brun, les yeux aussi bleus que ceux de sa mère, rencontra le monde. Aoru fut le nom qu’on lui donna, de son nom complet Aoru Dumbledore, comte de Blackstorn.


Le jeune garçon connu des jours heureux, allant découvrir le vaste monde bien avant de savoir marcher. Ses parents l’emmenaient avec eux dans tous leurs déplacements, que ce soit pour un shooting de madame devant les fjords de Norvège, ou pour le reportage de monsieur sur les récentes chutes de neige au Sahara. Un quotidien magique aux yeux du petit moldu ignorant qu’était Aoru à cette époque. Le rêve s’arrêta alors que les 3 ans du petit approchaient. Les voyages s’espacèrent, pour finalement disparaître du quotidien. Remplacés par une grande maison entourée de champs. On lui expliqua alors que dorénavant, ce serait ici la maison, que les voyages ne se feraient que de temps en temps et plus rarement que ce qu’il pouvait espérer. Enfin on l’inscrivit à l’école, il apprit des choses nouvelles, découvrant les camarades et le quotidien qui était normal pour le reste des hommes. Il comprit ce que voulait dire ses parents quand ils parlaient de vie tranquille avant même de savoir écrire. Et puis arriva l’annonce, la véritable explication du pourquoi le rêve avait cessé, l'arrivée certaine d’un nouveau membre de la famille, l’arrondissement du ventre de sa mère. Miloniä qui restait à la maison de plus en plus alors que les signes physiques de son état étaient de plus en plus visibles.

En novembre naquit une petite fille, blonde comme l'écume crémeuse de la mer et les yeux verts luisant de curiosité. On la nomma Elisabeth, hommage à sa grand-mère avec laquelle Henry était brouillé depuis quelques années. Le jeune Aoru rencontra sa sœur quelques jours après sa naissance, et s’il avait reproché à ses parents d’avoir enlever les voyages du quotidien de la famille, la vision de cet être si fragile dans les bras de sa mère lui ôta tous ses doutes, évidemment, cela n’était pas concevable. Alors quand on lui mit sa sœur dans les bras pour la première fois, ce fut un choc, un pacte entre toutes les parties qui constituait son être. Son corps, son âme et son esprit s’allièrent et firent une promesse: ils protégeraient cette petite jusqu’à la mort et encore après, à jamais.


Avoir une petite sœur avait complètement transformé le jeune homme. Il devenait responsable, autant que peut l’être un garçonnet de quatre ans qui commence à comprendre le monde qui l’entoure. Lui qui était trop sûr de lui, trop affirmé pour un enfant, devenait plus sage, plus effacé mais aussi plus attentif. Son attention pour le monde dans son ensemble et non plus pour sa seule personne rendait Miloniä nerveuse, mais elle essayait de le cacher, réussissant dans une certaine mesure à berner son entourage et surtout son fils. Le moment viendrait où son secret serait dévoilé, elle devait s’y préparer. Alors chaque jour, pendant que son aîné était à l’école et que la petite dernière dormait, la mère de famille reprenait son entraînement. Réalisant à nouveau ces gestes perdus et pourtant si profondément ancrés qu’ils ne s’oublient pas. Doucement Miloniä abandonnait la mère de famille qu’elle était devenue pour renouer avec la sorcière qui régnait au fond de son cœur. Madame Blackstorn, sans renoncer à son titre de comtesse, retrouvait avec plaisir la partie d'elle-même qu’elle avait délaissé, la Dumbledore, héritière du sang et de la fortune d’une des plus grandes familles de son monde.

Les signes que Miloniä redoutaient arrivèrent une année après. Commençant par un verre cassé, alors que le garçonnet enrageait sur un exercice difficile pour l’école. Les signes se firent bientôt présents au quotidien, de petites bizarreries qui coïncidaient étrangement avec les sautes-d’humeur du pourtant si calme Aoru. Et puis quelques semaines après l'entrée d’Elisabeth à la crèche, alors que le ciel d’automne avait commencé à teindre les arbres de rouge et d' orange, le grand frère vint chercher sa jeune sœur. Mais à la place d’une scène de calme entre enfants, il surprit des enfants plus âgés en plein chahutage avec Elisabeth. Les camarades s’amusant des larmes et des cris de la petite alors qu’ils lui tiraient les cheveux.

Les barrières d’Aoru, celles-là même qu’il s’était imposé, sautèrent en une demie-seconde. Il arriva aux côtés de sa sœur de trois ans, avant d’en avoir réellement eu l’envie et la prit dans ses bras, protecteur. Il hurla alors, son corps ordonnant à son âme et son esprit de respecter le pacte qu’ils avaient accepté à la rencontre du nourrisson. Les pouvoirs magiques scellés autant par ce pacte que par son éducation explosèrent, brisant les vitres de la salle où ils se trouvaient, envoyant valser les cinq agresseurs contre les murs et les protégeant, lui et sa sœur, d’une bulle de magie pure. Le bilan du déchaînement fut lourd, les cinq enfants moldus furent emmenés à Saint-Mangouste afin qu’on leur administre les soins nécessaires et qu’on les oubliettes convenablement de façon à ce qu’ils ne se souviennent de rien. Les parents des enfants touchés ainsi que le personnel de la crèche furent également oubliéttés et on annonça une explosion mineure, due à une fuite de gaz afin d’expliquer les dégâts de la salle de classe. La salle de classe elle-même fut transformée à l’aide de la magie, réparée puis modifiée pour faire croire que les moldus avaient profité de l’explosion pour faire quelques améliorations mineures. Il ne restait plus que les deux enfants Blackstorn, retournés chez eux, protégés par leurs mère que personne parmi les brigades du ministère n’avait osé contredire. Des médicomages avaient cependant suivi Miloniä afin d’ausculter le jeune homme que ce déchaînement de magie avant transformé et fatigué, mais aussi la petite qui paraissait choquée mais refusait catégoriquement de lâcher son frère, qu’elle serrait contre elle si fort que ses petites mains étaient blanches. Les soigneurs, sous le regard perçant de Miloniä, firent leur travail et prescrivirent du repos pour les deux enfants et quelques examens supplémentaires pour le garçon mais la vie d’aucun des deux n’étant en danger, ils partirent rapidement. La mère des enfants les coucha dans le lit conjugal, ne voulant pas traumatiser sa fille plus qu’elle ne l’était déjà. Elle ne chercha pas à les séparer, laissant simplement un plateau de gâteau et de l’eau sur la table de chevet, elle embrassa sa fille qui somnolait déjà, et coucha son fils, toujours inconscient, avant d’embrasser ses cheveux devenu blanc.


Un sorcier venait de naître et pas des moindres. Le dernier héritier mâle de la lignée des Dumbledore venait de démontrer tout son potentiel. Mais pour l’heure, loin, très loin des préoccupations du sang, l’enfant de six ans dormait blotti dans le lit de ses parents avec sa sœur. Cette sœur qu’il avait protégée merveilleusement.

Au même moment, perdu dans un manoir, dans la solitude et le murmure des vents du nord de l'Écosse, un oiseau chaleureux se mis à chanter doucement, illuminant d’un sourire ravi le visage barbu de son propriétaire.

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