Histoire extraordinairement ordinaire d'un sorcier de sang mélé

Chapitre 3 : Chapitre 2 : Découvertes

1943 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/05/2023 14:23

Henry n’avait pas tout compris de sa journée. Elle avait pourtant bien commencé, la séance photo avait été une réussite et il était en plein travail de retouche des fonds quand on vint le déranger, enfin le prévenir, qu’un incident mineur avait été déclaré à l’école de sa fille et qu’on lui demandait de rentrer. Il avait aussitôt plié bagage, éteignant son ordinateur pour prendre sa voiture et rentrer chez lui.

Quand il arriva chez lui, et découvrit sa femme et ses enfants sur le canapé, Miloniä étreignant une Elisabeth endormie et ne reconnaissant son fils qu’à son regard bleuté, tant il avait changé physiquement. Les trois perles de son cœur étaient entourées par d’illustres inconnus remuant dans leurs directions des baguettes de bois ridicules et étant vêtus de robes tout aussi grotesques. Le père de famille s’approcha, essayant d’aller embrasser sa femme qui venait de tourner la tête et de le voir. Elle avait sourit, mais son sourire s'effaça quand l’un des hommes qui les entouraient, elle et ses enfants, s’interposa. Se plaçant devant Henry, il lui demanda avec le moins de politesse possible de bien vouloir rentrer chez lui et laisser les gens compétents s'occuper du problème. Il se détourna sans même écouter l’explication qu'Henry aller lui donner, en murmurant quelque chose d’incompréhensible au sujet de repousse moldu mal lancé. Miloniä s’était levée, elle n’eut cependant pas le temps d’agir. Henry, visiblement très en colère, avait retourné l’homme en lui posant une main sur l’épaule et lui envoya son plus beau direct du droit en plein dans la figure. Exprimant pour la première fois depuis bien longtemps son exaspération. Il se massait encore la main quand Miloniä arriva auprès de lui, un nouveau sourire sur son merveilleux visage. Elle présenta son époux et père de ses enfants à l’homme qui était maintenant à terre et dont les couleurs semblaient disparaître à mesure de l'explication. Miloniä fit ensuite quelque chose qu’elle n’avait jamais fait, elle se servit de l’influence qu’elle avait sur les homme pour tous les mettre dehors, usant de la magie du sang de Vélanes qui coulait dans ses veines pour envoûter et se faire obéir sans user de sa propre baguette. Une fois que tous les invités indésirables furent hors de portée de voix, elle se remit sur le canapé, entre ses enfants endormis et repris la berceuse qu’elle fredonnait comme si rien n’était arrivé. A la fin de la chanson, ils portèrent ensemble leurs enfants dans le lit qui normalement leur appartenait, chacun embrassa le haut de la tête des enfants et ils reprirent leurs places dans le canapé, l’un en face de l’autre.

 Sur la table basse, entre le couple, était apparue une baguette de bois clair, ornée de motifs tous plus nébuleux les uns que les autres et qui semblaient gravés dessus. Elle était similaire aux morceaux de bois étranges que les idiots en robes utilisaient, sauf que celle-ci venait directement des manches de son épouse. Aussi, Henry prit le parti de regarder sa femme et d’attendre. Il attendait son explication, comprenant parfaitement la tempête qui avait lieu dans son esprit. Elle cherchait ses mots, par où commencer. Elle posa à nouveau les yeux sur lui, ouvrit la bouche en même temps et commença son récit. Elle expliqua tout, commençant par qui elle était et que signifiait son nom dans le monde d'où elle venait. Dévoilant l’existence du monde magique si restreint par sa taille mais si grand par son poids, donnant des exemples de méfaits, en les puisant dans la dernière guerre des sorciers, l’ultime combat contre le mage Noir dont on ne devait pas prononcer le nom, cette guerre si meurtrière pour les deux camps qui avait eu lieu huit années auparavant. Henry comprenait doucement les secrets que son épouse avait porté, les sacrifices qu’elle avait consenti à faire pour lui, pour eux. Il avait envie de la prendre contre lui, mais elle n’avait pas fini son récit, et la détermination dans les yeux bleus qui lui faisaient face ne donnait pas envie d'interrompre l’histoire. Elle continuait son explication en partant maintenant sur une voie plus nébuleuse, la magie elle-même. Elle prit sa baguette, expliqua ce que c’était, et usa de ce canalisateur pour mettre des actes sur les mots qu’elle débitait. Faisant léviter un vase proche d’un simple mouvement délicat du poignet ou apportant le plateau de cookies sur la table basse. Elle ne laissait pas de pause, sinon pour boire une gorgée d’eau, d’un verre apparu miraculeusement, ne voulant visiblement pas laisser Henry poser ses questions pour ne pas perdre le fil. Elle reprit pour mettre des mots sur les événements récents, l’explosion de la salle de crèche directement liée aux capacités magiques de leurs fils Aoru, les conséquences de cette manifestation sur l’ensemble des non-mages du village, le sortilège d’amnésie complet et complexe lancé pour aider à l’acceptation et au maintien du secret magique. Et enfin, les séquelles de ce déchainement de puissance non contrôlée sur leur fils. Henri avait bien vu les cheveux blancs de son enfant, mais, trop occupé à vouloir protéger sa famille des inconnus, il n’avait pas fait le lien. Maintenant il était tendu. Milonia sourit en le voyant si attentif à l’évocation de leurs enfants, et elle poursuivit. Annoncant que la blancheur des cheveux d’Aoru n’était pas la seule nouveauté, il avait aussi un oeil qui avait changé de couleur, comme rempli d’or liquide. Il avait les yeux vairons, l’un bleu puissant, héritage de sa mère et de son illustre famille sorcière, l’autre doré, séquelle irréversible d’une libération trop puissante et incontrôlée de la force magique. Leur fille, elle, n’avait rien, sinon une admiration grandissante pour son frère, devenu à ses yeux un héros, et un léger choc émotionnel plus dû aux ennuis qu’elle avait eu qu'à la magie protectrice de son frère. 

Le père de famille s’appuya contre le dossier de son fauteuil, laissant son dos épouser la forme tarabiscotée du meuble pour ne pas s'effondrer de soulagement. Ses enfants n’avait rien sinon quelques dérangements esthétiques, mais rien de grave ou de compromettant pour leurs avenirs et leurs croissances, sa femme semblait certes inquiète mais rien de plus. La journée avait été longue, bien trop longue pour un petit moldu ignorant. Miloniä acheva son monologue en évoquant le moyen de communication sorcier le plus répandu dans la campagne anglaise, le hibou. D’abord surpris, Henri acquiesça  et regarda sa femme siffler doucement. Un immense oiseau apparu alors, s’engouffrant par la fenêtre pour se poser sur l’accoudoir du fauteuil de Miloniä. Un hibou grand duc regardait désormais Henri avec le dédain naturellement présent dans le regard de ses volatiles. Miloniä le présenta comme étant Viatorem, le hibou qu’elle avait reçu à son entrée à l’école de Sorcellerie Poudlard, il était vieux mais effectuait encore son travail de livraison avec rigueur et courage. Elle lui flatta de cou de quelques gratouilles et il repartit se percher dans un arbre proche de la maison. Alors qu’ils regardaient tous deux l’oiseau sortir par la fenêtre, une légère explosion se fit entendre. Le temps de tourner la tête vers l’origine du bruit, l’espace au-dessus de la table basse s’était enflammé pour laisser tomber sur la surface plane un morceau de parchemin, accompagné d’une plume rougeoyante et étrangement chaude. Miloniä ramassa le message, et soupira. Elle annonça une visite importante pour le lendemain, et encouragea enfin son époux à poser les questions qu’il souhaitait. Cela faisait presque trois heures qu’elle monopolisait la parole.

“ J’avoue que cela fait beaucoup à comprendre et accepter pour une seule journée, mais… Je t’aime hier comme aujourd’hui et ce n’est pas une originalité supplémentaire de ta part qui me fera fuir ma chérie, sois en certaine. Tu m’assures que nos enfants vont bien et que les guignols en robes de tout à l’heure ne vous ont fait aucun mal, cela me suffit largement. Je voudrais simplement être certain de ce que tu m’as annoncé. Tu es la fille unique d’un certain Abelforth Dumbledore avec qui tu es fâchée depuis ton mariage avec moi, et étant l’unique membre de ta famille et de ta génération, tu hérites naturellement de tout ce que ta famille pouvait posséder.”

Miloniä rougit légèrement et acquiesça, Henri n’eut plus rien à ajouter. Sa femme en profita pour annoncer que la visite du lendemain serait liée à sa famille mais qu’il faudrait la garder secrète. L’homme promit, et ils montèrent se coucher, plaçant les enfants dans leur lit respectifs avant de pouvoir enfin se reposer. La nuit portant conseil, Henri espérait y voir plus clair le lendemain matin. Aussi sa dernière pensée avant de s’endormir fut « Demain est un autre jour », il se laissa ensuite aller au sommeil, rejoignant le reste de sa famille dans les bras de Morphée.

Le matin arriva plus rapidement que les membres de la famille ne l'auraient souhaité et mis à part la mère de famille Miloniä, les autres restèrent au lit, profitant d’une grasse matinée méritée après les événements de la veille. La maman avait pris sa place dans la cuisine, dirigeant d’une main de maître le ballet étrange des casseroles et poêles jouant une mélodie de crépitement et de tintement en laissant échapper des effluves délicieuses. Mélange appétissant d’oeufs, de viennoiseries et de jus de fruit, sans oublier le thé et le café fraîchement coulés qui emplissaient l’air d'odeurs délectables. Les plats, préparations et couverts dansaient une valse étrange sous le regard étonné et émerveillé de la jeune Elisabeth. Réveillée par le bruit du petit déjeuner, elle était sortie du lit, espérant un câlin maternel, pour découvrir un spectacle qui lui fit bien vite oublier ses envies de cajolage. Aoru sortit de sa chambre et descendit les escaliers qui le menait à la salle pendant que sa sœur s’asseyait à table, ayant enfin réussi à détourner les yeux de l’animation matinale. Les deux membres de la fratrie déjeunèrent sous le regard plein d'amour et de joie de leurs mère. La petite était ravie que la magie véritable soit dans sa maison, le jeune homme était plus réservé, ne sachant pas réellement comment appréhender les changements. Son physique avait changé de façon assez radicale, sa vision était plus acérée qu’avant et bien sûr, sa mère rayonnait d’une aura étrange qu’il n’aurait su décrire.



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