31 Octobre 1981

Je ne me souviens pas du jour de ton arrivée chez nous, mais ce dont je me souviens c'est que, bambin, j'aimais jouer avec toi.

Mes parents ne voulaient pas qu'on soit proche. Alors, évidemment nous nous sommes éloignés. J'ai appris qu'en étant odieux avec toi, j'étais félicité par eux. Quelle belle bêtise j'ai fait, pour en profiter.

Et puis, j'ai fini par oublier à quel point je t'aimais.

Jusqu'au jour où tu as appris que tu étais un sorcier. Une "Personne Bizarre" comme ils aimaient dire. Là, mes sentiments pour toi, son passé de la haine, à la crainte. Pourquoi ? Je pense que le fait d'avoir gagné une queue de cochon y est pour beaucoup ! Maintenant j'en rie avec ma femme.

Et, il y a eu, cette attaque de détraqueurs, pendant cet été de canicule. À partir de là tout à changer pour moi.

J'ai vu des choses... Horribles, ce soir-là. Et en y réfléchissant... Ce n'est rien comparé à ce que je t'ai fait endurer.

Et pourtant, tu as choisi de nous protéger, de nous faire changer de lieu, le jour de ton départ. Chose qui m'a touché, et brisé le cœur, j'essayais de te faire comprendre, ce dernier été, que je voulais qu'on construise quelque chose ensemble. Une vraie relation de cousin. Mais avec toutes les choses que je t'ai fait, je comprends que tu n'es pas compris mon intention, j'étais maladroit...

J'aurais pu choisir de te soutenir, j'aurais pu choisir de t'aider, de t'aimer. Tu es mon cousin. J'ai été idiot. Ceci ne changera pas toutes ses années ou je t'ai martyrisé. Mais j'espère qu'on pourra repartir à zéro.

Après tout, tu as tout perdu cette nuit-là Mais grâce à ça, on s'est rencontré. Chose qui ne serait jamais arrivé, si cette nuit avait été différente pour tes parents.

Je veux rattraper le temps perdu. Je veux découvrir ton monde, rencontrer ta femme, que tu rencontres la mienne et mon fils, Henry.

Je suis désolé. Pour tout.