Annastasia et l'ultime affrontement

Chapitre 15 : Au manoir des Black

2616 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 01/01/2021 03:09

Padfoot passa la nuit entière à regarder Anna dormir comme si elle pouvait disparaître d'un moment à l'autre. Il avait retenu ses larmes au moment où elle s'était montré vulnérable et avait tout avoué. Savoir que sa fille avait voulu mourir lui brisait le coeur. De ne pas être celui qui l'avait sauvé lui faisait tout aussi mal. Anna lui avait pourtant parlé de sa culpabilité pour la mort de son amie mais il n'avait pas été capable de lui remonter assez le moral. Il s'en voulait terriblement.

Anna partit le lendemain matin avec Harry. Elle semblait de nouveau souriante et cela ne semblait pas forcé. Elle déjeuna chez Padfoot et sortit avec Harry par la suite. Anna souhaitait oublier toute cette histoire et voulait maintenant que les gens arrêtent de s'inquiéter pour elle.

Dans la grande salle, Percy Weasley vient la voir pour lui dire que le directeur voulait lui parler. Elle s'y attendait et acquiesça en soupirant. Harry, Ron et Hermione l'accompagnèrent jusqu'au bureau et allèrent ensuite en classe. Anna se sentait nerveuse et ne savait pas ce que Dumbledore allait lui dire. Elle entra après qu'il l'ait invité et prit place devant lui.


- Bonjour, Anna, dit le viel homme d'un ton bienveillant.

- Bonjour, monsieur, répondit poliment Anna.

- Tu dois déjà savoir la raison pour laquelle je t'ai fait venir ici. Le professeur Rogue est venu me voir hier soir.

- Je suis vraiment désolée, dit alors Anna.

- Tu n'as pas à t'excuser pour cela, répondit doucement Dumbledore. Il arrive que nous nous sentons dépassés par les événements... sauf que j'aimerais savoir pourquoi tu as gardé cela pour toi ?

- J'en ai parlé... mais rien ne semblait pouvoir atténuer la douleur. Mais maintenant, ça va... si Rogue ne...

- Le professeur Rogue, reprit Dumbledore.

- Le professeur Rogue, dit Anna, s'il ne serait pas arrivé... j'aurais fais la pire bêtise de ma vie.

- Je suis content de voir que tu es reconnaissante, Anna. J'espère également que tu sauras trouver l'aide nécessaire la prochaine fois.

- Oui, monsieur.

- Tu as le don de l'impérium en toi, déclara Dumbledore. Cela implique beaucoup de chose... comme le fait que tu représentes l'espoir. Si tu meurs, l'espoir meurs également.


Anna ne savait pas quoi répondre.


- J'ai de nouveau demandé l'aide d'un psychomage, poursuivit Dumbledore. Tu auras deux séances par semaine avec elle au retour des vacances.

- Quoi ? dit Anna, hébété.


Elle avait déjà fait l'expérience de parler à un psychomage auparavant et elle n'avait pas aimé cela. Dumbledore ne semblait pas lui donner le choix, cependant.


- J'aimerais beaucoup que tu puisses parler à quelqu'un de neutre, Anna, dit Dumbledore. Je te souhaite une bonne semaine et de bonnes vacances.

- Merci, répondit Anna.


Elle se leva et quitta le bureau. Elle retient un soupir. Elle n'aura pas le choix d'y aller.

Anna rejoignit la classe d'histoire de la magie et ses amis l'incendièrent de question. Elle leur fit un bref résumé et Hermione approuva l'idée de Dumbledore en disant que cela ne pouvait certainement pas nuire.

Les vacances arrivèrent rapidement. Anna était redevenue la Anna qu'elle était. Elle avait décidée de ne plus causer d'ennuis dans le cour de potion pour remercier Rogue de l'avoir aidé. Celui-ci semblait plutôt indifférent à tout cela, mais Anna savait qu'il tenait à elle.

Elle avait discuté avec Taylor et cela s'était bien passé. Le jeune garçon était d'une douceur infini et semblait pouvoir tout pardonner à Anna. Il lui avait néanmoins fait comprendre qu'il avait eu plus que peur en apprenant qu'elle avait volé un couteau. Anna s'était excusé sincèrement de lui avoir fait cela.

Le jour des vacances enfin arrivé, tous les élèves sortirent pour aller prendre le train. Anna fit des aurevoirs un peu émouvant à ses amis. Elle n'avait pas envie de les quitter mais voulait également passer du temps à la maison. Harry alla dire aurevoir à Cho mais Anna remarqua qu'il n'était pas comme d'habitude avec elle.

Elle serra ensuite son père dans ses bras. Ce dernier avait été très présent ces derniers temps. Anna ressentait la crainte de son père quant à la laisser seule. Il veillait toujours à ce que quelqu'un soit avec elle et Anna ne pouvait pas lui en vouloir. Elle tentait de lui montrer qu'elle ne voulait plus du tout mourir et était prête à affronter l'avenir.

Durant le trajet, Anna s'endormit. Lorsqu'elle se réveilla, le train était arrivé à la gare. Anna rejoignit Padfoot avec Harry et salua une dernière fois ses amis en leur promettant de leur écrire. Ils se dirigèrent un peu à l'écart pour transplanner mais au même moment, Maugrey arriva avec l'autre auror Kingsley.


- Black, grogna Maugrey, tu ne peux pas retourner chez toi.

- Quoi ? répondit Padfoot.

- La rumeur court qu'il y aurait une attaque dans les jours qui suivent, expliqua Kingsley.

- À la maison ? fit Anna, sous le choc.


Kingsley hocha gravement la tête.


- Nous allons au quartier général, déclara Maugrey. Je pense qu'il serait plus prudent pour vous trois de vous y installer.


Padfoot poussa un soupir. Il détestait cette maison et n'avait aucune envie d'y vivre. Mais s'il devait le faire pour protéger Anna et Harry, il le ferait.


- Bon, dit-il, direction QG.


Il transplanna avec Anna et Harry sans plus attendre. Moony y était déjà avec Tonks et Teddy. Le bébé arborait de jolies cheveux bleus. Il y avait également Rogue et Mondingus. Anna ne s'attendait pas à se retrouver dans le manoir des Black aussi vite. Elle observa quelque peu la pièce sinistre et échangea un regard avec Harry.


- Allez vous installer en haut, dit alors Padfoot.


Anna hocha la tête et monta à l'étage avec Harry.


- Tu penses que c'est Rogue qui leur a dit pour l'attaque ? dit Anna en entrant dans sa chambre.


La pièce lui rappelait l'époque où elle se cachait avec Padfoot. Elle eut un sourire en y repensant.


- Oui, répondit Harry. Qui d'autre pourrait le savoir ?

- Tu as raison. Pourquoi veulent-ils attaquer directement la maison ?

- Je ne sais pas... nous sommes deux personnes qu'ils aiment bien embêter.


Anna eut un rire et se mit à défaire sa valise.


- On va essayer d'écouter ce qu'ils disent ? proposa soudainement Harry.

- Ouais, répondit Anna.


Ils sortirent ensemble de la chambre d'Anna et allèrent s'assoir en haut des escaliers. Ils n'entendirent que des murmures.


- On va passer Noël ici, soupira Anna.

- Au moins, on est en sécurité, répondit Harry.

- Ouais... dit Anna.


La réunion dura deux heures. Anna et Harry attendirent impatiemment que Padfoot vienne les chercher. Ce fut plutôt Moony qui vient les rejoindre.


- C'est terminé, dit-il.

- Qu'est-ce qu'on a le droit de savoir ? demanda Harry.

- Seulement que les mangemorts ont réussi à trouver votre maison, répondit Moony. La situation est contrôlé et vous êtes en sécurité.

- Qu'est-ce que vous allez faire ? demanda Anna. Vous allez les attendre ?

- Je ne peux pas vous en parler, répondit Moony, mais nous ne les laisserons pas faire aussi facilement.


Il eut un sourire. Anna échangea un regard avec Harry et sourit également.


- On descend ? demanda Moony.


Les adolescents approuvèrent et ils descendirent tous les trois en bas. Il ne restait plus que Tonks et Teddy avec Padfoot.


- Il faudrait penser à tout redécorer, déclara Tonks en observant les lieux, perplexe.

- Tu ne peux pas mieux dire, lâcha Anna.

- Il serait temps, ajouta Harry.

- C'est pour ça qu'on a déménagé, soupira Padfoot. Ce n'est pas un foyer doux et accueillant.

- Si on allait au chemin de traverse ? demanda Tonks avec enthousiasme.

- Maintenant ? dit Moony.

- Oui, répondit Tonks. En plus, Teddy a besoin de couche.

- Ce n'est pas un peu imprudent ? dit alors Harry.

- L'attaque n'est pas pour tout de suite et il n'y a presque aucune chance qu'ils attaquent aujourd'hui au chemin de traverse, répondit Tonks. On est plusieurs, de toute façon.

- Ouais, approuva alors Padfoot, ce n'est pas une mauvaise idée.

- Génial, dit Tonks en habillant Teddy plus chaudement.


Anna était enchanté par cette sortie improvisé. Refaire la décoration du manoir était une très bonne initiative et cela allait leur changer les idées.

Vingt minutes plus tard, ils se retrouvèrent tous au chemin de traverse. Tonks les guida dans des boutiques de décoration et montra qu'elle avait beaucoup de goût. Elle aimait la décoration et Anna se prit au jeu. Elle choisirent des accessoires rouges pour la plupart. Ils passèrent presque toute la journée à magasiner. En sortant du dernier magasin convoité par Tonks, ils tombèrent face à face avec Lucius Malfoy et son fils.


- Tiens, tiens, dit Lucius, une sortie familiale ?

- Ne te vexe pas, répondit Padfoot, mais on a pas le temps de te parler.


Lucius eut un rictus. Drago dévisageait Anna d'un air qu'il voulait méchant et Anna se contenta de croiser les bras.


- Faites bien attention à vous, sussura Lucius.

- C'est une menace ? dit Padfoot en s'approchant.


Moony s'approcha aussitôt et retient Padfoot par un bras.


- C'est un conseil, répondit Lucius. Il semblerait qu'il y est eu un attaque récemment...

- Tu es bien au courant, rétorqua Padfoot.

- Nous devons y aller, maintenant, lâcha Tonks.


Lucius la dévisagea et partit.

Drago les regarda tous d'un air hautain et suivit son père.


- Quel emmerdeur, siffla Padfoot.

- Tu l'as dis, répondit Moony.

- Retournons à la maison, dit Harry d'un air noir.


Ils retournèrent donc tous à la maison et Tonks se mit en tête de tout installer les décorations. Anna et Harry l'aidaient tandis que Moony et Padfoot s'occupaient de Teddy. Le petit bonhomme marchait maintenant à quatre pattes et aimait bien toucher à tout. Padfoot se sentait nostalgique d'une époque qu'il n'avait pas pu connaître avec sa propre fille en voyant le fils de son meilleur ami. Moony sourit à Padfoot comme s'il le comprenait et Padfoot poussa un soupir.


- Hé, fit alors Moony, t'es un bon père.

- Tellement bon que ma fille a essayer de se suicider, marmonna Padfoot.

- Ta fille a vécu des choses horribles pour son âge, répondit Moony. Tu ne pouvais rien y faire... je sais qu'elle t'aime plus que tout au monde.

- Je sais, soupira Padfoot, mais je me sens dépassé. Tous ses amis qui meurent devant elle... je ne me suis jamais remis de la mort de James et Lily, tu sais.

- Je sais, répondit doucement Moony. On ne s'en remet jamais vraiment... mais nous sommes tous ensemble.

- Ouais, fit Padfoot en forçant un sourire.

- Tout va bien aller, encouragea Moony. Est-ce que tu as parlé avec Anna ?

- Non, pas encore, répondit Padfoot. Pas sérieusement, entucas. Je ne sais pas trop comment l'aborder...

- Fais comme tu as toujours fait, répondit Moony.


Teddy s'avança vers Padfoot et se mit à babiller. Il s'accrocha aux jambes de Padfoot pour se mettre debout.


- Pad... Paddy, dit le bébé tout sourire.


Padfoot eut un grand sourire et prit Teddy dans ses bras.


- Oui, c'est Paddy, dit-il au bébé.

- Hé ! lança alors Anna en arrivant dans le salon. Vous venez voir ce qu'on a fait en haut ?

- Ouais, répondit Padfoot en se levant.


Il suivit Anna avec Teddy dans ses bras et Moony à sa suite. Le couloir du premier étage était coloré de rouge et or. Plusieurs cadres de lion et de quidditch ornaient à présent sur le mur. Il y avait des plantes vertes et plusieurs luminaires pour mettre de la lumière. Tonks avait aussi ajouté une touche de Noël qui embellissait le manoir.


- Wow, ça change, commenta Padfoot.

- Beaucoup mieux maintenant, souria Moony.


Tonks avait un immense sourire et semblait fière d'elle. Ils décidèrent de tous dîner ensemble puis la famille Lupin retourna chez elle. Anna passa la journée dehors à jouer dans la neige avec Harry.

Le soir venu, personne n'avait de nouvelle de l'ordre du phénix ou des mangemorts. Padfoot figura que tout allait bien pour le moment, même s'il paraissait nerveux. Anna savait qu'il fumait encore mais ne dit rien là-dessus. Elle pensait que c'était sûrement sa faute si son père était aussi stressé...

Elle souhaita bonne nuit à Harry et alla dans sa chambre. Cette chambre n'était pas aussi accueillante que celle de leur vrai maison mais Anna s'y sentait bien. Elle s'installa dans son lit et regarda le plafond, pensive. Elle se souvenait de la première fois qu'elle avait mit les pieds ici. Kreacher avait tout de suite dit qu'elle était la fille de Padfoot, mais celui-ci n'y croyait pas du tout.


- Tu as l'air pensive, dit justement Padfoot en entrant dans la chambre.

- Ouais, répondit Anna. Je repensais à la première fois que je suis venu ici.

- Bon ou mauvais souvenir ? s'enquit Padfoot en s'assoyant sur son lit.

- Bon, sourit Anna. Kreacher avait dit que j'étais ta fille mais tu ne le croyais pas.


Padfoot eut un rire.


- Je ne pouvais pas imaginer que tu étais ma fille, dit-il. Tu étais si brillante, si dégourdie... tu l'es toujours, d'ailleurs.

- Merci, souria Anna. Tu te souviens quand Harry est venu s'installer ? Je crois qu'il avait peur de cette maison.

- Pauvre petit, répondit Padfoot. Cette maison était vraiment effrayante pour vous.

- Non, fit Anna. Je l'aimais bien, moi. C'était ta maison.


Padfoot eut un sourire et flatta doucement les cheveux d'Anna.


- Anna... dit-il doucement. Est-ce que tu vas m'en parler, si tu te sens mal à nouveau ?


Anna hocha doucement la tête.


- Je suis désolé, dit-elle dans un murmure. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Je me sentais... indigne de vivre...

- Tu n'es pas indigne de vivre, Anna, répondit aussitôt Padfoot. Mais tu sais... je comprend exactement ce que tu ressens. Quand James et Lily sont morts... je me suis blâmé tant d'années pour ça. Mais c'est inutile. Ça ne les ramènera pas.

- Je sais, dit tristement Anna.

- On ne peut pas s'empêcher de ressentir ce genre de chose lorsqu'on perd ceux qu'on aime.

- Ça va aller, maintenant, dit Anna. Ne t'inquiète plus pour moi.

- Je vais m'inquiéter toute ma vie pour toi, ma grande, dit Padfoot avec un léger sourire.


Anna secoua la tête et alla dans les bras de son père.


- Je t'aime, dit-elle avec émotion.

- Moi aussi, répondit Padfoot.

- Et si je dois mourir pour vaincre Voldemort, ajouta Anna, je le ferais sans aucun regret.

- Tu ne mourra pas, répliqua Padfoot. Arrête de dire ça, gamine...


Anna eut un sourire penaud mais au fond d'elle, elle savait comment tout ça allait se terminer. Elle était celle que Voldemort avait choisi. Et pour sauver tout ceux qu'elle aimait, elle était prête à tout.


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