Bêtes

Chapitre 21 : Réussite

4274 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/02/2021 21:43

Coucou ! Me revoilà avec le chapitre 21!

Comme toujours, un énorme merci à Amelia-Queen-Black pour son travail génial.

Ensuite, merci beaucoup beaucoup à Iavellan pour son retour ;D


Disclaimer : Tous les persos appartiennent à JKR

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales ;

Bonne lecture à tous !


Chapitre 21 : Réussite

« Tadjen, le fils du Noir dégageait une aura bestiale et Azarus, la fille de la Lumière était belle et très douce. Ils grandirent ensemble et des sentiments plus forts se créèrent petit à petit entre eux. Ensemble, ils eurent Saruveina, leur unique fils. Un étrange être non pas capable de contrôler les éléments, mais la Vie elle-même.

Le premier mage du sang était né.

Le temps s'écoulant plus lentement sur la Lune, des centaines d'années passèrent avant qu'Azarus ne revienne sur Terre.

Quand elle descendit à nouveau dans son monde natal, Azarus fut horrifiée par ce qu'elle vit : les humains étaient égoïstes et n'hésitaient pas à s'entretuer pour une gloire imaginaire.

Tadjen, s'apercevant de la beauté de la Terre et de la méchanceté des hommes, décida d'en faire un terrain de jeu. Il lâcha sur celle-ci ses frères et ses sœurs qui chassèrent les humains sans défense.

Tadjen découvrit aussi les autres espèces qui peuplaient la Terre. Ses frères et sœurs lunaires n'hésitèrent pas à procréer avec chacun d'eux pour créer de nouvelles races qu'ils utilisaient comme combattants contre les humains. Ainsi on vit apparaître les premiers loups-garous, les vampires, les goules, les nains, les elfes, les gnomes… toutes les espèces de démon connues aujourd'hui.

Azarus fut horrifiée par le geste de celui qu'elle aimait. Elle quitta Tadjen afin de se ranger du côté des descendants de sa famille. Elle souhaitait les protéger de la fureur de son amant.

Tadjen ne comprit pas le choix d'Azarus et lui rit au nez. Il la laissa partir, certain qu'elle reviendrait à lui dès qu'elle reprendrait ses esprits. Mais il avait sous-estimé l'amour qu'Azarus portait aux humains. »

Cinquième psaume du livre des origines, partie 3


357 : année du Conseil des Tribus Village d'Ao

Harry était mort. Son esprit s'était arrêté. Il ne bougeait plus et son regard avait sombré dans le vide, fixant un point qui n'existait pas.

Devant ses yeux défilaient les images d'un loup blanc, des images de sang et de peur. Il revoyait encore ses entrailles se faire déchirer. Sa peau se faire lacérer. Et malgré tout, il aimait ça. Il aimait souffrir. Il ne méritait pas plus de toute façon. Dra… Non. Le démon loup était là pour le punir. Et il l'accueillait avec joie.

- Mon pauvre chéri…

Harry ne l'avait pas senti mais quelqu'un avait pris sa main. Et maintenant la personne l'enlaçait. Est-ce que c'était chaud ? Peut-être que oui.

- Il est prêt maintenant. Il déteste les démons du plus profond de son être, je peux vous l'assurer.

- Vous êtes sûre ?

- Attendez que je vous montre.

Soudain, il fut arraché aux bras sécurisants et poussé contre le mur. Et là il entendit le grognement du loup. Il était revenu… Le loup blanc, le démon. Harry hurla. Il se recroquevilla un peu plus alors que le monstre approchait petit à petit.

- Mais qu'avez-vous fait ? entendit-il crier. Harry ! Mon pauvre Harry !

A nouveau on l'encerclait dans une couche protectrice. Mais pourtant les grognements étaient toujours là. Il ne fallait pas que le démon loup fasse du mal à cette personne toute chaude. Harry la rejeta. Il ne fallait pas qu'à cause de lui, elle aussi disparaisse…

- Son esprit est complètement égaré ! Qu'avez-vous fait ?! Espèces de monstres !

- Euphemia… Calme-toi. C'était nécessaire.

- Tais-toi James ! Comment as-tu pu ainsi les laisser faire du mal à notre Harry… Détruire la santé de Lily ne t'a pas suffi ?! Tu as déjà perdu un fils James !

- Et je n'en perdrai pas un autre ! Maintenant on est sûrs que plus jamais il ne s'approchera d'un démon. Plus jamais il ne se fera avoir par l'un d'eux. Je l'ai sauvé Euphemia. Harry est sauvé.

La chaleur éclata en sanglot.

- Mais à quel prix… ? gémit-elle.

Harry sentit qu'on le soulevait du sol. Il eut enfin la force d'ouvrir un œil… Quand avait-il fermé les yeux ?

- Papa… ?

Son père le portait dans ses bras. Harry l'avait tant appelé. C'était la première fois qu'il venait le sauver. Il sentit qu'on enfonçait une aiguille dans son bras. Un petit cri aigu sortit de sa gorge. Une vraie douleur… Il en était sûr cette fois. Ce n'était pas une hallucination. Ou peut-être que si ?

- C'est fini Harry, c'est fini. Chut…

C'était la voix de son père. Il le conduisait ailleurs. Il quittait enfin sa prison. Les grognements s'étaient arrêtés. Les images disparaissaient. Il fut soudain aveuglé par la lumière.

Le soleil…

Pendant combien de temps ne l'avait-il pas vu ? Pendant combien de temps avait-il été privé de lumière ? Harry ne voulait plus jamais fermer les yeux. Il ne voulait plus jamais se retrouver dans le noir. Et pourtant il était si fatigué… Avant de sombrer dans le sommeil, il entendit un murmure :

- Je suis désolé Harry… Tellement désolé.


357 : année du Conseil des Tribus ; Manoir Malfoy

Draco se réveilla en sursaut.

Encore un cauchemar…

Il avait l'impression qu'on l'appelait. Qu'on avait besoin de lui. Mais il ne savait pas qui, il ne savait pas où il devait aller. Il avait ce sentiment de perte et d'inachevé… Pourtant il n'y avait plus aucun problème à régler ici. Est-ce que cela avait un rapport avec sa perte de mémoire ? Draco n'en pouvait plus de ces rêves et de cette angoisse tous les matins en se réveillant. Il fallait absolument que cela cesse.

Crabbe était mort. Tué par Théodore Nott. Apparemment ce fou était allé l'agresser chez lui. Quel dommage… Il aurait aimé être celui qui planterait ses crocs dans son cou pour lui arracher la tête.

Il avait à nouveau failli perdre sa maison bon diable. Pas qu'il considérait ce lieu réellement comme chez lui… Mais il y avait conservé les derniers souvenirs de sa vie passée. Et c'était réconfortant de penser qu'il y aurait toujours un endroit où il pourrait se réfugier si un jour tout basculait.

Surtout que son parrain s'entêtait à l'éviter. Severus faisait son possible pour l'éloigner de ses affaires. Il n'avait presque plus le droit de lui rendre visite ! De toute façon, Severus n'était jamais chez lui… Il était toujours en train de vadrouiller à gauche à droite…

Si seulement il lui parlait un peu de son plan secret. Il pourrait sûrement l'aider ! Severus savait à quel point Draco était quelqu'un de malin et de puissant. Mais non. Il avait préféré se rapprocher de Théodore… Pourquoi allait-il si souvent le voir à son manoir ?

Il aurait bien voulu lui rendre une petite visite également à ce cher Théodore. Pour voir ce qu'il se tramait.

Mais ça n'allait pas être possible. Le Maître l'avait déjà envoyé en mission dans un élevage. Il partait demain.

Franchement… Le Maître ne pouvait-il pas attendre un peu ? Il n'avait eu qu'à peine un mois pour se reposer.

357 : année de Tadjen ; Village d'Ao

Harry s'était assis sur une chaise dans le fond de la salle du conseil, au côté d'Euphemia. La coquille vide qu'il avait été se réanimait à nouveau. Il ne souriait plus, mais il parlait. Il recommençait à travailler et à apprendre.

Jamais il ne s'aventurait hors du village. Il était obéissant. Aucune réelle volonté ne l'animait, excepté celle de vivre. Il faisait ce qu'on lui demandait de faire, sans protester, machinalement. Il souhaitait seulement qu'on le laisse en paix. Il souhaitait seulement guérir de ses blessures. Seul.

Les cauchemars le hantaient toujours, mais c'était normal lui avait-on dit. Ces cauchemars étaient l'assurance que la magie faisait toujours effet. Les démons ne lui feront plus jamais de mal.

Aujourd'hui, on choisissait les futurs guerriers du village. Sans surprise, beaucoup de jeunes femmes se présentaient mais les vieux guerriers avaient du mal à leur passer le flambeau. Ils lorgnaient les cinq garçons avec beaucoup d'expectation.

- Non, je ne prendrai pas les armes, désolé papa.

- Ron, intervint Fred, son frère. Tu es sûr de toi ?

- Oui, plus jamais je ne ferai du mal à qui ou quoi que ce soit… C'est… au-dessus de mes forces. Je ne veux plus causer de souffrances.

La nouvelle choqua Harry autant que tous les autres. Devenir guerrier du village et se battre contre les démons, ça avait toujours été le rêve de Ron. Pourquoi changeait-il d'avis aujourd'hui ?

- Mais Ron… supplia presque son père.

- Alors je prendrai sa place, interrompit Ginny.

- Quoi ? s'exclama Arthur. Toi ? Mais tu es apprentie prêtresse !

- Cela ne me correspond plus. J'ai décidé de me battre.

Les exclamations de surprise fusèrent dans la salle. C'était la première fois qu'une apprentie prêtresse décidait d'arrêter ses études. L'entrée dans leur secte était si difficile qu'aucune d'entre elles n'aurait laissé sa place pour rien au monde.

- Prendre une fille dans nos rangs… protesta un vieux guerrier. Ce sera un poids en plus.

- Une fille plus forte que tous les garçons de mon âge réunis. Et je peux vous le prouver.

Ginny lança un regard déterminé au vieux guerrier qui avait parlé. Celui-ci détourna les yeux.

- Bien, fit-il. Mais alors nous voulons aussi le petit Harry Potter.

- Comment ? s'exclama quelqu'un dans l'assemblée. Mais vous savez que c'est un traître ! Il n'est pas digne !

- Ses pouvoirs seront d'une grande aide s'il parvient à les maîtriser. Et c'est un garçon, sa place est au combat.

Ginny fit la grimace. Harry était encore en plein processus de guérison… On l'avait détruit de l'intérieur et elle ne savait pas s'il s'en remettrait un jour. Mais c'était peut-être une bonne idée de l'éloigner de l'emprise des prêtresses. Au moins, elle pourrait être à ses côtés.

- Si Harry est d'accord pourquoi pas ? intervint James. Harry ? Qu'en penses-tu ?

Tous les regards convergèrent vers le garçon. Ses yeux semblèrent s'animer pour la première fois depuis longtemps et il répondit :

- Oui, c'est d'accord.

Sa voix faible serra le cœur de Ginny mais elle pensait qu'il avait pris la bonne décision.

- Alors je me propose aussi ! déclara Ron. Mais à la seule condition que Ginny et Harry viennent également.

Un long silence accueillit leurs paroles. Un rictus amusé s'installa sur les lèvres de James.

- Les enfants ont fait entendre leur volonté. Qu'en pensez-vous guerriers ? Rémus ?

Rémus, le guerrier en chef, n'avait pas parlé depuis le début du conseil. Il éclata de rire.

- Bienvenue les enfants ! Je suis ravi de vous accueillir dans le bataillon !

Harry échangea un petit sourire hésitant avec Ron et Ginny. Le premier depuis des mois. Ils étaient prêts à avancer. Ensemble.


359 : année de Tadjen ; Village d'Ao

Harry suivait les traces de griffes sur le sol avec attention. C'était la première fois depuis bientôt deux ans, qu'il s'aventurait aussi loin du village. Leur entrainement était enfin terminé et ils avaient gagné le droit de chasser. Ils étaient sur le versant opposé de la montagne d'Ao. Celui qui était sauvage et dont on disait qu'il renfermait encore d'étranges créatures et quelques démons.

Il était accompagné de son père et d'autres vieux guerriers du village. C'était aussi leur première chasse depuis longtemps.

- Harry ! l'appela son père dans un souffle, accroupi derrière un buisson. Regarde.

Harry se déplaça vers lui en faisant attention à ne rien faire craquer sous ses pieds. Il avait bien grandi et il n'était plus aussi léger qu'avant mais la forêt était encore son terrain de jeu préféré. Il savait toujours comment se déplacer en son sein.

Harry rejoignit très vite son père. Devant leur cachette, un élan à dix cornes était assis, ses pattes, griffues comme celles d'un félin, étendues devant lui. Un redelsch. Un de ces démons dont la maturation ne s'était pas faite jusqu'au bout. Certainement un sang-mêlé. La traque arrivait enfin à son terme.

- A toi l'honneur mon fils, chuchota James en lui donnant un arc et des flèches.

Le moment était venu pour Harry de montrer de quoi il était capable et de prouver son appartenance à la tribu d'Ao. Il banda son arc, la flèche pointée sur la tête du redelsch. Il ne pouvait pas le rater.

Avant qu'Harry ne tire, la bête se releva. Harry découvrit alors ce qui se cachait, endormi sous son épaisse fourrure. Des petits…

Harry ignora le pincement au cœur qu'il ressentit et décocha sa flèche.


359 : année de Tadjen ; Château Noir

Draco s'avançait devant une foule en délire. Il revenait de sa mission de deux ans dans l'Elevage du Sud-Ouest. Mais à la place de la fierté qu'il aurait dû ressentir sous les acclamations de la foule, il avait l'impression que son cœur s'était vidé. Il était épuisé.

Ce n'étaient plus les cauchemars qui l'empêchaient de dormir à présent. C'était sa propre conscience. Il se souvenait encore de la haine dans les yeux d'enfants dont il avait défiguré les proches. Il se souvenait de la souffrance que ses gestes avaient causée. Eprouvait-il de la compassion pour ces humains ? Pourquoi son âme était si torturée ? Il avait l'impression d'avoir été coupé en deux un jour et l'absence de sa moitié lui pesait de plus en plus.

Alors qu'il montait les marches et s'agenouillait devant son Maître, une soudaine envie de pleurer l'envahit. Il se remémora les humains dont il avait volé la vie et qui l'avaient supplié de les épargner. Il se remémora les trahisons, les regards vides, le sang qui n'avait plus de goût depuis longtemps. Et tout ça pour quoi ? Pour les félicitations d'un Maître qui l'aurait abandonné à son sort s'il n'avait pas survécu de lui-même ?

Draco retint ses larmes et se releva pour croiser le regard perfide du Maître. On le remerciait pour toutes les horreurs qu'il avait commises. On lui donnait le titre de Ministre de la défense. La place qu'il avait tant convoitée n'avait pourtant aujourd'hui plus aucune saveur à ses yeux. Pourquoi avait-il tant voulu la récupérer ? Pourquoi s'était-il battu pour cette place ? L'énergie qui l'avait alimenté à son retour n'était plus.

Draco salua le Maître une dernière fois et rejoignit son parrain qui se tenait à ses côtés. Celui-ci semblait lui aussi avoir la mine sombre. Ressentait-il la douleur de son filleul ? Ou est-ce que cette douleur était la sienne depuis le départ ? Ils ne se parlaient plus à présent. Un fossé s'était créé entre eux.

Draco regarda la foule qui le saluait avec respect. Cela ne lui faisait rien. Il n'esquissa même pas un sourire. Il n'avait plus goût à rien. Il ne vivait plus, il survivait.

Ce qui lui manquait avait peut-être un lien avec son passé oublié ?


359 : année de Tadjen ; Village d'Ao

En revenant de la chasse, Harry et les autres guerriers avaient rapporté le corps sans vie du redelsch sous les acclamations ravies des villageois. On aidait Harry à porter le corps imposant de la bête, mais la position du garçon à l'avant du cortège indiquait à tous que c'était lui qui avait tué le monstre. C'était leur premier gros gibier depuis des années. Et en plus, c'était un mi-démon. Harry sourit aux villageois en retour. Il avait appris à contrôler les expressions de son visage et était devenu très fort à ça. On lui tapota gentiment le dos et son père vint même lui ébouriffer les cheveux de fierté. Harry sentait qu'il regagnait petit à petit la confiance du village.

- Tenez, prenez-le ! On en mangera au diner de ce soir ! fit-il à l'intention des cuisinières qui approchaient.

Des petits rires lui répondirent alors qu'elles réceptionnaient le redelsch. Déchargé de son fardeau, Harry se dépêcha de saluer le reste des personnes qui étaient venues les accueillir avant de se diriger à grand pas vers sa hutte.

- Je vais me débarbouiller, à plus tard, lança-t-il à ceux qui lui demandèrent où il allait.

Alors qu'il avançait dans le village il répondait au salut réjoui de quelques personnes et croisa enfin celle qu'il cherchait.

- Salut Harry, s'exclama Ginny. Alors comment ça s'est pass…

- Ginny ! Viens vite. J'ai besoin de toi. Ron est par là ?

- Euh… Oui ? Je crois. Pourquoi ?

- Cherchons-le !

Harry était trop pressé pour vraiment s'encombrer d'une réponse. Ils trouvèrent rapidement Ron et comme Ginny, celui-ci fut embarqué par un Harry complètement survolté.

Harry les conduisit dans sa chambre et sous les yeux ébahis de ses amis, il sortit de sa poche un petit animal grognant.

- Mais qu'est-ce que c'est ? s'exclama Ron de surprise.

- C'est un petit du Redelsch que j'ai abattu ce matin. Je n'ai pu sauver que celui-là.

Ginny éclata de rire.

- Tu ne changeras jamais, lâcha-t-elle en reprenant son sérieux.

- Mais c'est dangereux Harry ! le réprimanda Ron.

- Mais non, ce n'est qu'un bébé. Si je l'élève bien, il ne fera de mal à personne.

- Parce que tu vas l'élever ?! Harry ! Tu recommences !

- Tais-toi Ron. Quoi ? Tu veux encore trahir ma confiance ?

Ron lâcha un rire nerveux.

- Non… Non… Bien sûr que non, tu peux compter sur moi. Mais ça m'inquiète quand même. Et si on te découvrait ? Les villageois ont enfin commencé à t'accepter à nouveau.

- Bof, je leur dirai que c'est pour une expérience.

- Ron a raison Harry, intervint Ginny. Il ne faut pas répéter les erreurs du passé.

- Alors quoi ? Je devrais le tuer ?

Ginny jeta un œil à la petite bête poilue qui grognait entre ses petites dents. Il était vraiment mignon avec ses grands yeux clairs.

- Bon… fit Ron. D'accord. C'est vrai qu'il est adorable.

- Harry, houspilla Ginny, ne me dis pas que tu l'as sauvé parce que tu te sens coupable d'avoir tué sa mère.

Harry fit une grimace et ne répondit pas.

- Tu es vraiment trop gentil pour être guerrier Harry, continua-t-elle. Vraiment trop.

- J'ai une idée ! s'exclama soudain Ron. C'est moi qui vais l'élever ! Si je suis découvert, les conséquences seront moins désastreuses que si c'est toi.

- Excellente idée ! déclara Ginny, la mine réjouie. Je t'aiderai.

- Mais… protesta Harry. C'est mon devoir à moi. Je ne veux pas vous attirer de problèmes.

Ron haussa les épaules.

- Ne t'inquiète pas. On n'a pas un père complètement taré nous.

Ginny hocha la tête.

- Bon, on va essayer de trouver un endroit pour le cacher. Toi tu restes ici, il ne faut pas éveiller les soupçons.

- Merci les amis, murmura Harry avec un petit sourire désolé.

- Tout pour toi mon cœur, fit Ginny avec un clin d'œil.

Ron et Harry mimèrent une grimace.

- A plus tard Harry ! salua Ron alors qu'ils quittaient la demeure.

Harry les regarda s'éloigner, le cœur serré mais l'esprit soulagé. Même s'il l'avait aidé, la présence du petit redelsch l'avait mis très mal à l'aise. Seulement le toucher avait été une vraie torture, il en aurait presque vomi.

Il avait du mal à l'admettre mais il avait été soulagé de tuer la mère. Un de moins… avait-il pensé. Et pourtant il s'était dégoûté ensuite. Ce n'était pas lui qui pensait ainsi. C'était la malédiction dans sa tête. C'étaient ses cauchemars. Il détestait les démons et en même temps il savait que cette haine n'était pas la sienne.

Harry se regarda dans le miroir de sa chambre. Dans son dos, il croyait presque apercevoir un grand loup blanc qui le regardait d'un air neutre. Cet ami qui était mort par sa faute. Cet ami qui revenait dans ses cauchemars pour lui arracher le cœur avec ses crocs. Cela faisaitdes années qu'il hantait ses rêves. Et pourtant il ne parvenait plus à prononcer son nom.

Cette fameuse nuit où tout avait basculé, avait-il voulu le tuer ? Avait-il voulu le protéger ? Jamais Harry ne le saurait. Et pourtant au fond de lui, il sentait que sa présence lui manquerait pour toujours.


362 : année du Vol ; Village d'Ao

- Approche-toi Harry, j'ai à te parler. Et ne dis pas un mot, tu vas me fatiguer.

Harry prit la main d'Euphemia avec douceur et s'assit sur une chaise près du lit. La vieille femme était malade et son corps fatigué y reposait. Mais il reconnaissait encore l'éclat de vigueur dans son regard et la pointe malicieuse dans sa voix.

- Je ne sais pas encore combien de temps j'ai sur cette terre… Mais maintenant que tu es devenu un guerrier puissant, il est certain que tu prendras la succession de ton père en tant que dirigeant du village.

Cela faisait cinq années qu'Harry était devenu un guerrier respecté du village d'Ao. Il avait regagné la confiance de son village et à présent, était même sous la tutelle de son père pour devenir le prochain chef du village. Il s'était réconcilié avec Ron qui avait élevé en secret le petit redelsch. On ne pouvait même plus les séparer et lorsque le village avait découvert son existence, Ron avait réussi à les convaincre de le garder. Après tout, c'était une parfaite monture dans les montagnes et sur les champs de batailles elle offrait un avantage conséquent. Et puis elle agissait comme une bête et pas comme un démon.

- Je vais te raconter l'histoire de notre famille afin que tu comprennes mieux les décisions de James, murmura Euphemia. Je t'en prie, ne lui en veux pas trop.

Harry serra plus fort la main de sa grand-mère. Quoique celle-ci voulait lui dire, il écouterait sagement. La vieille femme avait toujours été son soutien dans les moments difficiles et il ne la remercierait jamais assez.

- Ton attirance envers les démons n'est pas quelque chose d'anormal dans notre famille, c'est même dans notre nature. Ce que je vais te révéler est un grand secret que l'on garde depuis des années, alors ouvre bien tes oreilles et ne le répète à personne.

Harry hocha la tête. Euphemia plongea son regard dans le sien et lâcha dans un souffle :

- Ton grand-père, Fleamont Potter, mon cher et défunt époux, était amoureux d'un monstre ailé.


362 : année du Vol ; Manoir Malfoy

A milles lieux de là, Draco Malfoy ouvrait un vieux coffre caché dans le grenier de son manoir. Depuis quelques mois déjà, il s'amusait à découvrir le passé des humains qui habitaient ces lieux cinquante ans plus tôt. Une étrange intuition lui soufflait que sa mémoire oubliée se cachait dans les secrets du domaine des Potter. Pourquoi cela ? Il n'aurait su le dire, mais cette démarche faisait naître un doux espoir en lui.

Il avait passé cinq années à servir le Maître, à creuser un fossé entre lui et son parrain et à perdre de sa vigueur, jour après jour, incapable de boire la moindre goutte de sang humain. Il ressemblait de plus en plus à son père, après la disparition de Narcissa.

Mais il avait retrouvé un souffle de vie dans les histoires des fantômes de son manoir. Ce soir-là, il rata un battement alors qu'il soufflait sur le dos d'un vieux livre poussiéreux. Le titre indiquait :

« Journal de Fleamont Potter »

xxxOOOxxx

Et voilà... verdict ? :)

Comme vous pouvez le voir, on a sauté de 5 ans en avant dans le futur ! Dans le prochain chapitre, je vais enfin pouvoir raconter l'histoire de Fleamont et révéler quelques un des mystères... J'espère que ça vous plaira :)

Vraiment désolée pour le retard, je me suis mise à travailler à cause du covid et en plus j'avais mes examens en même temps jusqu'en janvier. J'ai dû faire un choix :/ Je ne sais pas si j'arriverais à reprendre un rythme normal avant les vacances de juillet... Je voudrais pas faire des promesses en l'air donc je ne m'avance pas !

C'est une période très difficile, pour tout le monde je suis sûre. Alors courage à tous, tenez bon ! Je croise les doigts pour qu'on s'en sorte.

Merci de m'avoir lu et à bientôt !

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