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Chapitre 22 : Fleamont Potter

4240 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/02/2021 21:45

Et voilà le chapitre 22!

Comme toujours, un énorme merci à Amelia-Queen-Black pour son travail génial. D'ailleurs elle a beaucoup travaillé sur ce chapitre (je suis pas mal embrouillé avec les différents temps x)) la pauvre. Mais comme d'habitude elle a géré. Mon histoire serait pas aussi bien sans elle ! Alors hésitez pas à aller voir ce qu'elle fait :)


Disclaimer : Tous les persos appartiennent à JKR

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales ;

Bonne année à tous et bonne lecture !


Chapitre 22 : Fleamont Potter

« Malgré la force d'Azarus, les démons étaient trop nombreux. Elle ne parvenait pas à protéger les humains. Alors elle pria La Terre de leur venir en aide.

La Terre ne fut pas d'un grand secours et ne put donner aux humains que de simples petits dons. Ainsi quelques-uns eurent la capacité de parler aux animaux, d'autres se virent dotés d'une force surhumaine, d'autres encore purent manipuler la mémoire et les souvenirs de chacun. Mais cela ne suffit pas. Alors Azarus se dirigea vers la divinité supérieure, son père : la Lumière.

La Lumière, fatiguée, ne voulait pas s'en mêler. Elle lui répondit seulement que la seule façon de sauver les humains était qu'Azarus s'offre en sacrifice à ceux-ci. Qu'ils mangent de sa chair et qu'ils récupèrent ses pouvoirs.

Azarus ne voulait pas mourir. Dans un dernier élan d'espoir, elle supplia Tadjen d'arrêter cette folie.

Tadjen, voyant que ses frères et ses sœurs n'étaient plus contrôlables et comprenant ce qu'Azarus s'apprêtait à faire, se mit dans une colère noire. Si elle voulait mourir, elle devrait le tuer en premier.

Azarus le cœur brisé se prépara alors à combattre son bien aimé. »

Sixième psaume du livre des origines, partie 3


« Mon cher Harry, autrefois, avant que les démons s'emparent de tout ce qui est dans ce monde, nous étions de sang royal. Potter n'est pas mon premier nom, à l'époque nous étions la famille J. Freiss. J'étais fille du roi Georges J. Freiss et Fleamont était mon cousin au troisième degré. Notre mariage était prévu depuis des années, mais nous, avec nos esprits d'enfants, nous avions choisi de nous détester.

Fleamont était un garçon très turbulent. Il ne tenait jamais en place, un peu comme ton père et comme toi au même âge. Un garçon qui devint un adolescent arrogant et un peu trop imbu de lui-même à qui tout réussissait. Il avait reçu lui aussi, comme son père avant lui, le don de force surhumaine. Votre lignée était connue pour ce don en particulier. Sur un champ de bataille, vous étiez incroyables. La famille royale, dont mon frère, n'hésitait pas à recourir à vos talents pour instaurer l'ordre et la paix et vous étiez heureux de leur obéir. Certains avaient même fini par vous appeler les chiens de la garde royale.

D'ailleurs si l'on s'attarde sur la famille royale... Aujourd'hui je me rends compte que nous étions en perdition. Notre sang commençait à perdre de sa valeur. De moins en moins de mages naissaient dans notre lignée, alors qu'autrefois, nous avions parmi nous des mages de sang forts et puissants. Ta naissance a été comme un rêve qui se réalisait… enfin je m'égare.

Fleamont était très ami avec mon frère dont je te parlais, Edward J. Freiss. Nous aimons raconter que ce sont les démons qui ont instauré l'esclavage, mais c'est faux. Notre marché noir était presque tout aussi conséquent. Edward appréciait particulièrement les esclaves de sang démoniaque et emmenait parfois Fleamont avec lui pour qu'il en choisisse un aussi. Ce qu'il ne faisait jamais.

Sauf une fois. »


Vingtième jour de la 305ème année, visite au Marché noir de la ville du Nord.

Cher journal,

Aujourd'hui, Edward a insisté plus que d'habitude pour que je l'accompagne au marché des esclaves. Il n'a cessé de me vanter l'exotisme des esclaves de cette fournée et l'excitation le survoltait. Moi j'étais très ennuyé. Posséder du vivant comme un objet, ce n'est vraiment pas quelque chose que j'apprécie. Mais qu'importe, Edward est mon ami et on passe du bon temps ensemble. Alors ça ne me dérangeait pas de supporter son caprice, une fois de plus. Tant que ça ne prenait pas trop d'ampleur… Enfin c'était ce que je pensais.

Le soir arrivant, Edward est venu me chercher en calèche pour nous conduire comme prévu dans les souterrains de la ville du Nord. Nous sommes ensuite entrés dans le grand bâtiment en pierre noire. Au-dessus de l'entrée, il y avait marqué « Grande vente aux enchères d'esclaves ». Nous étions masqués mais tout le monde pouvait reconnaître Edward à ses habits d'or et au blason Freiss qu'il arborait à sa ceinture.

La vente aux enchères s'est passée comme je l'avais prévu… ennuyante à mourir… Enfin presque. Je m'étais endormi pendant toute sa durée et m'étais réveillé seulement lorsque Edward avait choisi un esclave digne de lui. Je me serais rendormi si je n'avais pas croisé ces deux yeux rouge sang me transperçant le cœur.

J'ai alors prêté une attention toute particulière aux paroles du petit présentateur.

- Et maintenant pour votre bon plaisir, a-t-il scandé d'une voix mièvre, la perle rare et le clou de ce spectacle !

Tambours battants, on a fait approcher une énorme cage dont on distinguait à peine l'intérieur. Je me souviens que je ne pouvais qu'entrapercevoir ce regard rouge et chaud qui émanait de la cage, mais c'était comme si je me faisais étriper la poitrine de partout. J'avais comme le sentiment que la chose dans la cage m'appelait et m'attirait.

- Un incube ! a hurlé le présentateur.

Le public a émis des cris d'exclamation alors qu'on retirait le drap qui recouvrait la cage. Dedans, un garçon à peine plus jeune que moi, aux longs cheveux noirs et aux ailes tout aussi noires nous toisait de toute sa hauteur. Il semblait si fier, ses yeux lançaient des éclairs.

D'un geste brusque, le haut de la cage a été ouvert, et le démon pensant pouvoir saisir sa chance, s'est envolé haut dans la salle. Mais ses pieds étaient reliés à des chaînes et il n'a pu que tournoyer dans un cercle restreint. Tous, moi le premier, avons été ébahis par la beauté de l'être qui volait devant nous. De gracieuses ailes aux plumes noires cachaient presque en entier les lumières, ce qui donnait une atmosphère ombrageuse sombre et fantastique à la salle. J'ai presque cru avoir affaire à un ange. Mais l'ambiance ne le permettait pas. L'air était soudain devenu plus lourd, glacial, et je m'étais mis à frissonner.

Comprenant sans doute finalement qu'il ne pourrait pas s'échapper, le démon a foncé tête la première vers le public. Son beau visage était crispé en une grimace désespérée alors qu'un garde tirait de toutes ses forces sur la chaîne. Le démon s'est alors trouvé acculé sur le sol d'un coup brusque. On s'est précipité pour l'enchaîner plus lourdement au cou et aux bras jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger.

Un long silence avait suivi cette démonstration mais tout le monde s'est ressaisi pour hurler des prix exorbitants qui ne faisaient que grimper. Ils avaient tous été captivés, tous sans exception. Moi le premier.

J'étais resté bouche bée. Tant de sentiments contradictoires se débattaient en moi. Sous la violence des cris, l'incube avait regardé tout autour de lui, mi effrayé, mi en colère...

J'ai alors su que faire. Je me suis levé et j'ai crié d'une voix forte :

- Les Potter proposent dix mille millions de serties.

Le silence est revenu et pour la première fois, j'ai été heureux d'être considéré comme un chien fou. Qui oserait me défier ? Qui oserait défier ma famille ? Personne. J'avais toujours ce que je voulais.


Vingt et unième jour de la 305ème année, de retour au Manoir Potter

Cher Journal,

On a apporté le démon dans mes quartiers en fin d'après-midi. A tête reposée, je me rends compte de combien j'ai agi impulsivement. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de l'acheter… Je ne sais même pas quoi faire de lui ! Mais quand je repense à ce que j'ai fait ce soir-là, je me dis que pour rien au monde je n'aurais agi différemment. J'éprouve au fond de moi, une indescriptible envie de le protéger.

J'avais déjà entendu parler de ces démons ailés. Ces monstres sensuels qui charment par leur beauté et éveillent les désirs les plus malsains. Hier soir, c'était la première fois que j'en voyais un en vrai. Et jamais je ne me serais attendu à réagir aussi fortement. Le démon a éveillé en moi une passion grisante… que je ne saurais combattre.

Pourtant, excepté ses yeux rouges et ses ailes, le démon n'a que l'apparence d'un gamin tout à fait normal. En le détaillant de plus près, j'ai même remarqué que les traits de son visage sont très doux. S'il n'y avait pas cette aura glaciale autour de lui, j'aurais certainement pu le prendre pour un être gentil et inoffensif.

En entrant dans sa chambre en début de soirée afin de voir comment le démon se portait, une odeur sucrée m'a agressé les narines. Une forte odeur de fleurs de magnolia.

Je me suis approché de la cage doucement. Les deux yeux rouges ne me lâchaient pas alors que j'avançais. Ses yeux ne reflétaient pas la peur, mais je le voyais lui qui frissonnait.

Je me suis accroupi devant lui.

- N'aies pas peur, ai-je soupiré. Je ne te ferai pas de mal.

C'était idiot d'avoir dit ça. Je ne savais pas ce qui m'avait poussé à tenter de gagner sa confiance.

- Comment tu t'appelles ? ai-je continué.

Le démon ne m'a pas répondu et a continué à me fixer de son regard perçant. Le voir à travers ces barreaux commençait sérieusement à m'énerver. Alors j'ai pris la décision de le libérer. De toute façon, il ne pouvait pas quitter la chambre.

- Comme tu voudras. J'ai décidé que j'allais te sortir de ta cage. Tu en penses quoi ?

Une fois de plus, le démon n'a eu aucune réaction. Après avoir ouvert les portes de sa cage j'ai décidé de sortir afin de rejoindre le bureau.

- Il y a des toilettes juste là, de quoi te doucher, t'habiller ici et manger là, lui ai-je expliqué en montrant les différentes parties de la grande chambre. Fais comme chez toi. Et ne t'inquiète pas, je ne dors pas ici.

Je devais travailler ce soir et je pensais que le démon préfèrerait sûrement de l'intimité pour se mettre à l'aise.

Alors que j'allais fermer la porte, il a lâché d'une voix mielleuse, son corps ondulant comme un chat :

- Tom. Je m'appelle Tom.


Quarantième jour de la 305ème année, au Manoir Potter

Cher Journal,

Cela a mis du temps mais Tom et moi nous sommes finalement rapprochés et j'ai l'impression qu'une certaine amitié s'est créée entre nous.

C'est un incube et nous nous sommes très vite découverts physiquement. A peine arrivé, il s'est jeté sur moi et nous avons passé ce que je pense être la plus belle nuit de ma vie. Mais dès la passion essoufflée, il m'a tout de suite repoussé, me jetant des regards froids, comme si je ne représentais rien. C'était ma première fois. Le sexe ne m'avait jamais attiré… et pourtant je m'étais abandonné comme jamais entre ses doigts experts. J'ai dû quitter la chambre, le cœur gros.

Mais je ne peux que comprendre. Les incubes sont ainsi, ils ont besoin de plaisir charnel et des fluides corporels d'une autre espèce que la leur pour survivre. Seulement, une fois rassasiés, ils ne veulent pas d'attache et repoussent ce sur quoi ils se sont nourris. Peut-être faudrait-il que je trouve un moyen de subvenir à ses besoins sans qu'il y ait de rapports sexuels entre nous… Mais je crois que ce moyen n'existe pas, et je ne sais pas s'il en a réellement envie. Moi non plus, je ne sais pas si j'arriverais un jour à me passer de sa chaleur.

Il a fallu encore plusieurs jours avant qu'il n'accepte d'avoir une véritable discussion avec moi. Il m'a finalement raconté d'où il venait. Les Terres glacées, bien au Nord d'ici. Il semblerait que son espèce soit très attachée au froid et à la neige et que les plus puissants d'entre eux soient capables de contrôler la météo.

Tom a même fini par me montrer l'un de ses petits tours de magie, c'était fabuleux ! Il m'a offert une petite statuette en glace me représentant. Même si elle ne durera pas éternellement, son geste me touche.

Ce soir encore, je me suis couché à ses côtés. Il a depuis quelques semaines accepté ma présence auprès de lui la nuit. Mais je désespère de voir cet air si triste sur son visage. Il semble si malheureux. Je crois qu'il a besoin de sortir, d'être libre.

Je ne pourrais probablement jamais le garder dans cette prison dorée toute sa vie.


Soixantième jour de la 305ème année, à la frontière des mondes

Cher Journal,

Les démons sont beaucoup plus que ce que nous avons toujours pensé. Ils ressentent des choses, ils ont une véritable culture et aiment leurs proches. Ils sont si humains parfois. En tout cas, Tom est comme ça. Il est impulsif, moqueur, un peu extrême parfois… mais il m'aime. J'en suis sûr maintenant.

Ce matin je me suis réveillé avec l'idée en tête de libérer Tom. Tom Jedusor de son nom complet. C'est un prince dans son pays. Et je veux bien le croire. Ses manières ne sont pas moins précieuses que les miennes. Il semble même parfois plus éduqué et connaître plus de choses que moi… Enfin bref, je ne supportais pas de garder un être aussi exceptionnel enfermé. Alors nous nous sommes enfuis.

Je ne lui ai pas tout de suite dit où nous allions mais la température de plus en plus froide a dû lui mettre la puce à l'oreille. Son regard habituellement neutre ou moqueur s'est alors mué en quelque chose de plus sombre.

Lorsque j'ai ouvert la porte de la calèche et l'ai libéré de ses liens, il m'a fixé comme cherchant à plonger son regard au plus profond de mon être. Puis sans rien dire, il s'est envolé, laissant de magnifiques plumes noires derrière lui. Derniers souvenirs de son existence.

En remontant dans la calèche, j'avais le cœur lourd mais j'étais certain d'avoir fait le bon choix. Il n'avait aucun avenir avec moi et dépérissait. Je l'avais libéré.

Et pourtant, à peine quelques minutes plus tard, il a réattéri. Un grand sourire aux lèvres. Et j'ai su que lui aussi avait fait son choix.


« A l'arrivée du démon, Fleamont changea soudain du tout au tout. Une année passa et Edward et moi ne le voyions presque plus. Je ne le savais pas à cette époque, mais c'était à ce moment-là que Fleamont et le monstre, répondant au nom de Tom Jedusor, avaient commencé à s'aimer et se chérir.

Ce ne fut découvert que plus tard, lorsque Henry Potter, mon oncle et le père de Fleamont débarqua dans le palais, en furie, traînant sur le sol le corps nu et abîmé du démon.

- C'est de votre faute ! avait-il hurlé à mon père. La déviance de votre fils a atteint le mien !

Il était de notoriété publique qu'Edward avait de nombreuses relations sexuelles avec les esclaves. Même ceux à l'ascendant démoniaque. Henry avait alors balancé le monstre ailé sur le sol.

- Regardez cette horreur ! Ce fils du mal, ce monstre ! Regardez ! Il a perverti mon fils !

Mon père le roi n'avait pas su quoi répondre à cette attaque. Henry était un ami cher à son cœur et son plus fidèle général. Jamais il ne l'avait vu aussi déchaîné. Mais il n'eut pas le temps de réagir que Fleamont avait déjà fait irruption dans la salle du trône.

- Père arrêtez ! Lâchez-le ! Ce n'est pas sa faute, avait-il supplié.

Mais son père ne l'écouta pas et le gifla si fort que Fleamont fut projeté contre le sol.

- Tu seras puni, mon fils, tu m'entends ?! Et pour ce qui est de cette perversion… de cette incarnation du mal, elle mourra !

Fleamont avait hurlé. Je me souviendrai toujours des larmes qui coulèrent sur son visage. C'était la première fois que je voyais quelqu'un souffrir autant. J'étais certaine que plus jamais il ne pourrait se relever.

Pourtant, à peine un mois plus tard, après une longue absence, Fleamont réapparut et il ne parla plus jamais du démon.

Quelques années après, nous nous sommes mariés et James, ton père, est né. »


« Nous n'avons plus jamais entendu parler du démon. Sauf un soir, où quelqu'un toqua à la porte en se présentant comme Tom Jedusor. Mon mari ne réagit pas à ce nom, et pourtant j'avais l'impression que quelque chose s'était remué en lui. Il m'ordonna de rester dans ma chambre alors qu'il allait voir qui était devant notre domaine.

Bien sûr, je ne l'écoutai pas et le suivis. C'est alors que l'horreur me frappa lorsque je reconnus les yeux rouges du démon qui avait jadis pris le cœur de mon mari. Mais tout le reste avait disparu. Ses gracieuses ailes noires n'étaient plus, remplacées par des os décharnés, son doux visage avait perdu son nez et ses beaux cheveux noirs avaient disparu pour révéler un crâne chauve serti de veines.

- Je me suis évadé, entendis-je.

Je ne pouvais pas voir le visage de mon mari, mais son corps ne bougeait pas, n'esquissait aucun geste. Il semblait crispé. Mon sang se glaça à l'entente du reste de la phrase :

- Viens avec moi, Fleamont, partons ensemble.

Qu'allait répondre mon mari ? Est-ce que leur amour était plus fort que tout ce qu'avait construit Fleamont ces dernières années ? Voilà les questions que je me posais. Mais j'avais tort de douter de Fleamont.

- Je ne peux pas… répondit-il. Toute ma famille est ici et je dois vivre avec elle.

La chose avait alors hurlé.

- Fleamont ! Tu m'avais dit que tu mourrais pour moi ! Et voilà que lorsque je viens te chercher, tu me refuses ! Fleamont… Pourquoi est-ce que tes yeux ne me regardent plus avec la flamme qui les animait autrefois ? Est-ce que… Je te dégoute ? C'est ton père qui m'a fait ça ! A cause de toi !

- Tom, va-t'en, le coupa Fleamont. Je t'ai cru mort toutes ces années et j'ai refait ma vie. Si je viens avec toi, jamais tu ne pourras vivre en paix et moi non plus. Nous serons traqués éternellement. Pars et soigne-toi. Tu peux vivre sans moi.

- Espèce de menteur ! hurla encore plus fort le monstre. Tu m'avais promis ! J'ai survécu pour toi ! Menteur ! Menteur !

Le temps, comme réagissant à sa douleur, s'était alors fait effrayamment sombre et la tempête éclata.

- Je suis désolé Tom… dit Fleamont d'une manière presque trop détachée.

C'est alors que l'horreur s'acheva. Le visage du démon se contorsionna dans tous les sens alors qu'il hurlait sa peine. Il scanda :

- Je me vengerai ! Traître ! Menteur ! Je te tuerai ! Et je tuerai tous les membres de ta famille ensuite, tous tes enfants mourront ! Tu ne seras jamais heureux Fleamont, jamais !

Et sur ces mots, une bourrasque glaciale se leva, la neige se mit à tomber et Tom disparut. »


« Jamais je ne sus ce que Fleamont endurait. Jamais il ne me partagea sa peine et sa douleur. Mais je sentais que quelque chose en lui était parti. Il ne vivait plus, il ne souriait plus. Même les rires de James ne lui firent plus rien. Il était hanté par le souvenir du monstre ailé.

C'est alors que la guerre commença. Un certain Voldemort avait pris le pouvoir et dirigeait les démons d'une main de fer. Au début, on ne prenait pas réellement cette révolte au sérieux. Les démons avaient longtemps essayé de se rebeller contre les humains, sans jamais réussir. Mais nous avions tort. Voldemort était animé d'une soif avide de vengeance et la haine le rendait extrêmement puissant.

Tu l'auras peut-être déjà compris, mais Voldemort s'appelait autrefois Tom Jedusor. Et il démarra la guerre pour se venger de nous. De la famille royale, des Potter, de Fleamont.

Nous fûmes finalement chassés de nos manoirs, de nos villes que Voldemort appela moqueusement ensuite, des Elevages. Il fit des humains des esclaves et leur fit les mêmes horreurs que les humains avaient pu lui faire avant. Il traqua chaque Potter, chaque Freiss, voulant leur mort à tous. Mes parents ainsi que Henry, le père de Fleamont, moururent de ses mains. Bien que nous ayons de nombreux fidèles, plus aucun village ne voulait de nous. Ils étaient trop effrayés – à juste raison – que le démon ne nous traque jusqu'à chez eux. La fuite dura des années mais pourtant, un malheureux jour de neige, Voldemort finit par nous rattraper.

Aidé par d'énormes monstres loups, Voldemort décima le restant de ma famille. Edward fut déchiqueté sous les crocs d'un loup blanc. Et ton pauvre grand-père, lui aussi rattrapé par ces monstres blancs, fut laissé derrière.

Alors que je fuyais avec Lily et James, portant ton jeune frère dans mes bras, je me retournai une dernière fois vers mon mari. Penché au-dessus de lui, se trouvait la silhouette cabossée du monstre ailé qu'il avait un jour aimé. Je ne suis pas sûre de ce que je vis, ce jour-là, mais je pourrais jurer que Fleamont avait caressé le visage glacé du démon et que celui-ci pleurait toutes les larmes de son corps. »


« Le combat opposant les deux amants fut rude mais Azarus avait l'avantage car Tadjen ne voulait pas la tuer. Et alors qu'elle s'apprêtait à porter le coup de grâce, Saruveina,leur fils, se plaça entre eux deux.

Saruveina mourut sur le coup.

Ravagés par le chagrin de la perte de leur unique enfant, Azarus et Tadjen se battirent jusqu'à la mort. Tadjen déjà très blessé succomba le premier. Azarus quant à elle perdit plus de la moitié de son corps, si bien qu'elle constata avec horreur qu'il n'y avait plus assez pour nourrir les humains.

Azarus avec la force du désespoir, parvint cependant à ramener le cadavre de son fils jusqu'à son village. Elle ordonna aux humains qui la suivaient de découper le corps de son enfant et de nourrir les habitants avec celui-ci.

Les humains mangèrent la chair de Saruveina alors qu'Azarus s'éteignait, le cœur soulagé car son fils vivrait à travers eux.

Ainsi naquirent les premiers mages des éléments. Mais personne ne put contrôler plus d'un élément comme le faisait Azarus.

Grâce au sacrifice de Saruveina et d'Azarus, la race humaine fut sauvée et devint dominante. Elle chassa les démons dans les terres les plus reculées et s'amusa de leurs difformités.

Les premiers démons, frères et sœurs de Tadjen, disparurent petit à petit. On ne sait s'ils sont morts ou ce qu'ils sont devenus.

Les noms d'Azarus, de Saruveina et de Tadjen furent alors à jamais oubliés mais on raconte qu'un jour le souverain renaîtra et installera la paix entre les enfants du Noir et de la Lumière. »

Septième psaume du livre des origines, partie 4

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Et voilà... Verdict ?

Je n'ai pas eu de place pour les protagonistes principaux, mais on les retrouvera au prochain chapitre ;) Vous avez enfin l'histoire de Voldy et un petit bout du passé de la famille de Harry. Vous avez aussi le commencement de tout et une sorte de prophétie... Je me demande si le mystère est bien gardé !

Dans le chapitre suivant, on aura à nouveau un saut dans le temps avec Harry et Draco !

Merci de m'avoir lu et à bientôt :)

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