Bêtes

Chapitre 18 : Souvenirs

3087 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/10/2020 17:17

Coucou ! Me revoilà avec le chapitre 18 !

Encore une fois, un énorme merci à la merveilleuse Amelia-Queen-Black pour son super travail.

Ensuite, merci beaucoup beaucoup à Iavellan, Maczin03 et YumeByKira pour leurs gentils retours !

Disclaimer : Tous les persos appartiennent à JKR !

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales ;

Bonne lecture à tous !

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Petit rappel du chapitre 10 :

« Année 349 : suite à une embuscade organisée, les membres de la famille Malfoy ont été réduits de moitié. L'épouse Malfoy notamment ainsi que sa portée a été chassée et éliminée. Les loups-garous n'ayant qu'un partenaire pour toute leur vie, il est donc très probable que cette lignée s'éteigne. »

Page 546 de Vivre avec les démons, recueil de témoignages par Henry Samuelson.

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Chapitre 18 : Les souvenirs

« Un jour, la Lumière créa les étoiles afin de grignoter la moitié du Noir. Comprenant qu'à l'instar du Noir, elle possédait un pouvoir incroyable, la Lumière fit naître la Lune qu'elle voulait faire à son effigie et aussi belle qu'elle.

Mais la Lune comme les étoiles avaient un gros défaut : on ne les voyait scintiller que lorsque la Lumière n'était pas là et que le Noir enveloppait tout.

La Lune et les Etoiles finirent par trahir la Lumière qui n'était jamais là pour elles.

La Lumière blessée par la trahison de ses filles qui ne lui appartenaient plus, se sentit insignifiante face au Noir. Malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à le dépasser : le Noir était plus vieux et plus sage.

La Lumière décida alors de créer la Terre. Elle voulait que la Terre ne brille pas, et soit en tout point inférieure à elle, comme elle-même l'était du Noir. Elle voulait que celle-ci lui obéisse et ne la trahisse jamais. La Lumière fit de la Terre son esclave.

Mais la Lumière était si chaude qu'elle en brûla toute sa surface. La Terre hurla sa souffrance et la Lumière voyant sa fille mourir, pria le Noir de lui venir en aide.

Le Noir pris de pitié, décida de partager la Terre en deux qu'il appela le Jour et la Nuit appartenant respectivement à la Lumière et au Noir. Ainsi, la Terre n'eut plus jamais ni chaud, ni froid.

Pour les remercier, la Terre fit naître en son sein l'Eau et le Feu à l'effigie de ses deux maîtres. L'Eau pouvait être aussi douce que puissante comme le Noir, et le Feu était magnifique mais pouvait tout détruire sur son passage comme la Lumière.

De l'Eau et de la Terre naquirent les Plantes. Enfin, des Plantes et de l'Eau naquit la première Femme. On lui donna le nom de Terisza. »

Second psaume du livre des origines, partie 1

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357 : année du Conseil des Tribus ; Manoir Malfoy

Le vent ébouriffait les cheveux de Draco alors qu'il se trainait vers l'entrée de son territoire. Ce vieux manoir ne représentait rien pour lui. Depuis que l'incendie avait détruit sa véritable maison, il n'avait plus de chez-lui.

Le Maître leur avait bien offert un nouveau domaine – encore plus grand que le premier – mais c'était différent. Son père s'en accommodait peut-être. Mais ce n'était pas son cas. Les rires de ses frères et sœurs, la voix de sa mère… Tout ça n'existait plus.

Ils avaient récupéré le territoire d'une grande famille d'humains et la mémoire de leur passé rongeait souvent les murs de la maison. Des souvenirs qui n'étaient pas les siens, des souvenirs impersonnels... Son père avait fait enlever leurs vieux tableaux familiaux, mais l'empreinte des anciens habitants infestait chaque lieu, chaque parcelle de terrain. Parfois, c'était comme si Draco apercevait un enfant aux cheveux bruns courir dans le jardin. Comme s'il entendait les jacassements joyeux de sœurs jumelles près de la fontaine. Les âmes des humains le tourmentaient, et ce, même dans la mort.

Draco reprit apparence humaine à l'entrée du manoir. Il sentait son père à l'intérieur qui s'était levé à son approche. Maintenant, ils s'étaient tous deux placés devant la porte, la main tendue vers la poignée. Mais ni l'un ni l'autre ne trouvait le courage de l'actionner.

Alors que Lucius abaissait son bras en signe d'abandon, Draco prit son courage à deux mains et ouvrit le battant d'un coup sec.

- Bonjour père.

Lucius écarquilla les yeux sous la surprise mais reprit bien vite contenance.

- Bonjour Draco… Entre, je t'en prie.

Lucius se décala sur le côté et Draco en profita pour s'engouffrer à l'intérieur.

Il ne put s'empêcher de penser qu'il ressemblait vraiment à son père. Ils avaient les mêmes cheveux, la même carrure, les mêmes manières… Draco détesta se rendre compte que plus il prenait de l'âge, plus il en devenait la copie conforme. Il ne voulait pas finir comme lui. Draco voyait les cernes sous les yeux d'opale de son père. Il voyait le poids des années sur son visage élégant. Les fantômes du passé devaient le maudire lui aussi.

Les deux Malfoy se dirigèrent vers le salon dans le silence le plus complet. Sur les épaules de chacun d'eux pesaient une série de non-dits, de remords et de secrets.

Alors qu'ils s'installaient dans le hall, Lucius appela un elfe de maison.

- Apportez-nous à manger, nous recevons...

Draco esquissa un sourire las. Il n'était qu'un invité dans sa propre maison… Evidemment. Son père avait si bien su conserver la distance entre eux.

Mais il fallait avouer que Draco non plus ne faisait rien pour arranger la situation.

Draco s'installa sur une belle chaise en bois sculpté et laissa le silence s'éterniser. Aucun d'eux ne voulait commencer la discussion. Ils étaient murés dans leur mutisme, n'arrivaient pas à communiquer… Pourquoi était-ce si dur pour lui de se confier à son père ? Il n'était pourtant plus que l'ombre de lui-même à présent, il n'y avait plus de raison d'avoir peur. Draco se racla la gorge.

- Alors… Comment allez-vous père ?

Lucius pianota sur la table avant de lui répondre.

- Je m'occupe des dernières affaires… fit-il évasivement. Le Ministère m'envoie toujours des dossiers de temps en temps.

- Ah… d'accord…

Draco se souvint d'un coup d'une anecdote idiote que son parrain lui avait raconté.

- Severus m'a dit que vous vous étiez mis à la peinture ? questionna-t-il.

Lucius lâcha sa fourchette brusquement puis fronça les sourcils avant de marmonner dans sa barbe ce qui ressemblait à des injures à l'encontre de son parrain. Ce brusque excès d'émotions fit naître un léger sourire narquois sur le visage de Draco. Ce n'était pas tous les jours que Lucius dévoilait ce qui se cachait derrière son masque.

- C'est… exact. Ce vieux manoir et son jardin sont remplis d'histoire… De vraies sources d'inspiration.

- Vraiment ? Il faudra me montrer.

- Oui… Pourquoi pas… J'ai rangé mes toiles dans une des salles vides à côté de ta chambre.

Draco hocha la tête et le silence revint petit à petit. Mais il ne s'éternisa pas. Lucius lâcha un petit soupir avant de demander :

- Et toi ? Comment vas-tu ?

Draco croisa le regard de son père. Il y vit un étrange mélange de gêne et de retenue. Et peut-être même, tout au fond, cachée derrière son masque de froideur, une pointe d'affection.

- Je vais très bien comme vous pouvez le voir. Quant à ma disparition, moi-même je ne peux pas vous en dire grand-chose…

- Vraiment ? Et pourquoi ?

- J'ai perdu la mémoire.

Draco baissa la tête. Il ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer durant tout ce temps. Parfois la nuit, des rêves incompréhensibles le faisaient se réveiller en sursaut. Pourtant il ne parvenait jamais à s'en souvenir.

- Ces choses-là partent et reviennent… Je suis sûr qu'avec de la patience, tout te reviendra.

- Cela vous est déjà arrivé père ?

- Non… Mais je pense que c'est ce que ta mère aurait dit si elle avait été là…

- Oh… Oui. Elle me manque…

- Moi aussi.

Lucius ne détailla pas plus. C'était rare qu'il abordât même le sujet de Narcissa.

Le déjeuner se passa sans plus d'encombres, à coup de questions et réponses courtes. Ils n'échangeaient pas trop, mais finalement, ils n'avaient pas besoin de plus.

Le soir arrivant, Lucius amena même son fils dans son atelier afin qu'il puisse voir ses œuvres.

- Je vais te laisser, j'ai encore des affaires dont je dois m'occuper. Tu peux regarder, mais ne touche à rien.

Sur ces mots, Lucius quitta la pièce, laissant Draco entouré de visages peints et de livres. Il n'y avait pas de fenêtre, la lumière du jour ne pouvait pas y entrer. Elle n'était éclairée que par des petites bougies ici et là.

Draco s'avança parmi les sourires figés. La façon de peindre de son père était très abstraite. Draco n'était pas sûr de comprendre tout ce qu'il voyait.

Parfois il distinguait une rose dans un jardin, parfois il pensait voir un enfant sur une balançoire. Mais quand il revenait dessus, il jurait qu'en fait c'étaient des portraits horribles de démons. Il fallait avouer que son père avait un certain talent dans le glauque et l'effrayant.

En fouillant un peu, Draco se rendit compte que parmi les esquisses de son père se trouvaient également les vieilles peintures du manoir. Les tableaux des anciens propriétaires de ces lieux. Peut-être que Lucius s'en inspirait ?

Il ne connaissait pas vraiment l'histoire du manoir, mais il savait que le Maître haïssait ses anciens habitants. Les Potter. Une famille cousine de la royauté lorsqu'ils étaient encore au pouvoir. Draco se souvenait de certains de leurs noms. Les deux enfants représentés sur les tableaux étaient morts depuis. Fleamont et Charlus Potter. Lucius avait été responsable de leur agonie, même si le coup fatal avait été donné par le Maître.

Ce manoir avait abrité plusieurs générations de Potter avant qu'ils ne soient complètement éradiqués. C'était très étrange de pouvoir les voir vivre et grandir en tableaux.

Le mariage de Charlus, celui de Fleamont… puis la naissance de leur fils. James Potter.

Draco ne sut pourquoi mais son regard fut soudain attiré par une petite peinture de l'enfant de Fleamont à ses douze ans, l'année où tout avait basculé pour les humains. Ce visage rond mais anguleux, ces cheveux en épis, ces drôles de lunettes… il était sûr de les avoir déjà vus quelque part. Draco aurait presque juré qu'il le connaissait s'il n'y avait pas eu ces yeux noirs dérangeants et si peu familiers. Etrange… avait-il connu un garçon lui ressemblant ?

Draco !

Draco se retourna sur lui-même d'un coup. Il était presque certain qu'on l'avait appelé… D'où cela venait-il ? Et la douleur dans son crâne… Elle revenait ! Encore plus vive qu'avant… Draco se plia en deux terrassé par la souffrance.

Draco

La voix était empreinte de tristesse et ça lui faisait si mal au cœur. Il eut soudain des flashs d'un sourire, d'un rire… de deux yeux verts enjoliveurs…

Qu'est-ce que c'était que tout ça… Ses souvenirs ?

Arrête Draco…

Arrêter quoi ? Que faisait-il de mal ? Il était désolé… Il ne voulait pas que la voix soit triste par sa faute… Il fallait qu'il la rejoigne… Cette voix…

Sa tête allait exploser.

Draco se rendit compte qu'il s'était recroquevillé sur lui-même sur le sol quand les appels à l'aide disparurent.

Il se releva en sueur, haletant. Cet atelier lui flanquait les chocottes, il fallait absolument qu'il le quitte. Draco tituba jusqu'à la sortie en se rappelant que sa chambre était juste à côté.

Il ouvrit avec peine la porte de ses appartements et se laissa tomber sur son lit.

Il avait bien mérité de dormir.

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357 : année du Conseil des Tribus ; Manoir Malfoy

Une fois de plus, Draco avait passé une nuit exécrable. C'était étrange. Il avait l'impression de faire des rêves époustouflants mais qui se finissaient toujours en cauchemar… Et il y avait aussi cette voix qui l'appelait… Enfin peu importait, il avait des choses plus importantes à régler.

Aujourd'hui, Draco était convoqué au château noir afin de s'expliquer sur sa disparition et les procédures allaient être longues. Son projet sous-jacent lui prenait du temps également. Il avait décidé de faire tomber Crabbe étape par étape. D'abord, il allait rétablir la vérité sur sa tentative de meurtre à son encontre et installer l'inquiétude dans les esprits mais surtout dans celui du Maître. Ensuite il le discréditerait en mettant en lumière chacun des travers de Crabbe en tant que Ministre de la justice. Et s'il n'en avait pas commis – ce que Draco doutait fortement – il en créerait de toutes pièces. Une crasse avec des humains par exemple ? Quoi de mieux que la trahison pour finir à Azkaban… Il commencerait par lancer des rumeurs puis il placerait des indices par-ci par-là…

Oh Draco jubilait à l'idée de sa vengeance. Mais bien sûr il n'allait pas s'arrêter là. Le but final était d'éradiquer les Crabbe dans leur entièreté. Il était fort à ce petit jeu… C'était sans doute de famille.

Draco s'apprêtait à quitter son manoir quand un de ses informateurs lui annonça :

- M. Crabbe est à l'entrée du domaine my Lord.

Un sourire carnassier prit place sur son visage. Il descendit avec hâte les escaliers et ouvrit gracieusement le battant de sa porte.

- Que me vaut ce déplaisir ? fit-il à l'encontre du bellâtre qui tapait des pieds à l'entrée.

- Je t'interdis de tout raconter au Maître Suprême, vociféra Vincent le doigt pointé sur lui.

Draco minauda.

- Qu'est-ce que je ne devrais pas raconter dis-moi ?

Il jubilait. Crabbe pouvait bien être incroyablement beau, à l'intérieur il était pourri jusqu'à l'os et vraiment, ce n'était pas un génie.

- Ne fais pas l'imbécile ! fit-il avec des grands gestes. Et je te jure que si tu dis quoique ce soit, tu le regretteras. Je ne suis plus le même qu'avant, j'ai le pouvoir de te détruire d'un claquement de doigts !

Draco lui rit au nez.

- Mais enfin, mon cher Vincent, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles !

Il ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il enchaîna :

- De la fois où tu m'as jeté aux détraqueurs ? Risquant de supprimer toutes autres informations en ma possession ? Ou de la fois où tu m'as volé ma place auprès du Maître ?

Crabbe fulminait, il était rouge de colère.

- Je t'interdis de faire quoique ce soit ! Je te jure que tu vas le regretter !

- Encore et toujours des menaces… Pauvre Vincent… Il fallait y réfléchir à deux fois avant de faire de moi ton ennemi.

Crabbe essayait d'en placer une, mais sa bouche s'ouvrait et se refermait comme s'il ne trouvait pas les mots. Quand Draco en eut marre de son petit manège, il assena :

- Maintenant si tu veux bien m'excuser, j'ai une famille à faire tomber.

Sur ces mots, il claqua la porte et se transforma. L'altercation avec ce cher Crabbe allait finir par le mettre en retard.

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357 : année du Conseil des Tribus ; Château Noir

La réunion avec le Maître et les hauts membres du conseil s'était incroyablement bien passée. Draco avait manipulé l'assemblée comme il l'entendait et l'appui de Severus lui avait donné un coup de pouce assez conséquent. De plus, Crabbe faisait déjà parler de lui et pas en bien. Il était peut-être ministre de la Justice mais il n'avait même pas pris la peine de créer de liens avec les hauts-placés. Et ses fautes juridiques étaient aberrantes ! Draco n'avait presque besoin de rien faire pour que les démons s'offusquent et prennent son parti ! Beaucoup soutenaient encore sa famille et voyaient en Draco le nouveau dirigeant de la famille Malfoy et donc de tous les loups-garous sous la coupe du Maître… Il devait encore faire ses preuves mais il était écouté et respecté.

La descente en enfer de la famille Crabbe commençait. Il ne restait plus qu'à leur trouver un motif de trahison et s'en était fini. Quel dommage qu'il ne puisse pas aussi punir Nott ! Mais enfin, de ce qu'il avait compris, celui-ci s'était complètement retiré de la lutte des pouvoirs depuis quelques temps. Severus lui avait plus ou moins dit qu'il était en mission pour le Maître…

C'était inquiétant. Si Nott se rapprochait trop du Maître et devenait son favori, il deviendrait peut-être même une menace… Il fallait espérer que d'ici-là, Severus ne lui trouve plus d'utilité.

- Maître Draco ! Le Manoir ! Vite, venez !

Un elfe de maison s'était matérialisé devant lui complètement affolé. Draco eut un mauvais pressentiment. Le petit elfe était tout retourné et gigotait dans tous les sens en déblatérant un discours complètement incohérent.

- Calme-toi ! s'énerva Draco. Que se passe-t-il avec le manoir ?

- Maître ! Il brûle !


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Et voilà ! Verdict ?

Quel est le lien entre les Potter, les Malfoy et le Maître ? Qui a mis le feu au manoir Malfoy ? Est-ce que vous pensez que Draco et Nott pourront trouver un terrain d'entente un jour ?

Bon alors, je m'excuse énormément pour le long délai !

J'ai vraiment beaucoup de choses à faire (en plus de mes études déjà :'() et je crois que ça va être compliqué pour moi de continuer dans ma lancée d'un chapitre par semaine... Ne m'en voulez pas trop pour mon retard TT^TT

J'espère que le chapitre vous a plu et je vous remercie de m'avoir lu !

A bientôt pour la suite :D

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