Bêtes

Chapitre 15 : Revanche

2851 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/09/2020 20:28

Coucou ! Voici le chapitre 14 :)

Tout d'abord, merci beaucoup à Amelia-Queen-Black pour ses supers corrections !

Ensuite, un énorme merci à Maczin03 et Iavellan pour leurs adorables commentaires !


Disclaimer : Tous les persos appartiennent à JKR !

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales

Bonne lecture à tous !

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Severus ne prit même pas la peine d'ouvrir le portail et atterrit devant la porte de chez lui qu'il écarta en grand.

Surpris par sa brusque entrée en scène, son invité se redressa subitement. L'expression de Severus passa de la surprise à la colère pour être remplacée par un profond soulagement.

- J'aurais préféré avoir de tes nouvelles plus tôt ! ne put-t-il s'empêcher de maugréer.

Son filleul se précipita sur lui, son éternel sourire narquois aux lèvres. Severus n'avait jamais été très câlin, mais pour cette fois, il voulait bien accepter l'étreinte forcée de l'adolescent. Il l'avait cru mort bon diable !

- Bienvenue à la maison, Draco, lâcha-t-il stoïque alors que son cœur débordait de douceur et de soulagement.


Chapitre 15 : Revanche

357 : année du Conseil des tribus, Manoir de Snape

Le manoir de Severus Snape n'était pas très grand et aurait pu être comparé à une simple maison s'il n'y avait pas eu cet immense jardin de ronces. L'homme avait des goûts particuliers : le jardin bien que semblant de prime abord desséché, formait un labyrinthe parfaitement maîtrisé d'épines et de plantes noires. Peu étaient au courant qu'à la lumière de la pleine lune, des centaines de fleurs blanches fleurissaient lui donnant un aspect féerique.

La pièce principale du manoir était un salon de taille modeste plongé dans la pénombre et dont les murs étaient entièrement couverts de livres.

Draco s'était toujours senti à l'aise dans cette salle. A chaque fois qu'il venait, il s'asseyait sur le canapé élimé devant la cheminé pendant que son parrain lisait tranquillement sur son vieux fauteuil. Ce soir, c'était la même chose. Alors qu'un elfe de maison lui avait apporté de quoi manger et se réchauffer, Severus et lui discutaient dans une douce ambiance de sérénité.

- Où étais-tu passé ? lâcha Severus alors que Draco croquait dans un bout de poulet avec avidité.

Draco fronça les sourcils pour se laisser le temps de réfléchir. A chaque fois qu'il essayait de repenser à ce qu'il avait fait ces derniers jours, une intense migraine germait dans sa tête.

- Je ne suis pas sûr, répondit-il finalement. Je me souviens être tombé dans le vide et puis… plus rien. Je me suis réveillé sur une plage près d'un grand lac…

Ce n'était pas tout à fait vrai, il se souvenait également de deux yeux verts le fixant intensément. Mais il n'était pas certain de savoir si cela était le fruit de son imagination ou pas. En fait, il avait l'impression d'avoir oublié quelque chose de très important… mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

- Aux dernières nouvelles tu étais éclaireur dans un élevage d'esclaves… Que s'est-il passé ?

Draco n'y avait pas tout à fait réfléchi. Lorsqu'il s'était réveillé l'esprit embrumé par un tapage douloureux, il n'avait eu qu'une idée en tête : rentrer chez lui, dans le royaume des démons. Enfin, techniquement il n'était pas encore chez lui… Mais il redoutait le moment où il devrait affronter son père.

Il se rappela soudain la raison de son départ.

- J'ai été démasqué, déclara-t-il d'un ton grave. Mais j'étais parvenu à connaître la position de la plupart des villages cachés d'humains. Tu te rends compte ? Ils ont toujours l'espoir de reprendre le pouvoir !

Draco ricana et Severus lui fit mine de poursuivre.

- J'avais consigné leur position sur un parchemin que Nott et Crabbe se sont empressés de me voler, continua-t-il avec un air dégoûté. Ils m'ont laissé pourrir sur le territoire des détraqueurs… je serais mort si…

Il ne put aller jusqu'au bout de sa pensée. Une violente douleur germa dans sa tête. Draco fit la grimace en se repliant sur lui-même.

Severus se releva pour se placer devant lui. Il posa une main sur son front.

- Tu serais mort si… ? répéta-t-il.

Draco ne répondit pas. Il avait l'impression que quelqu'un s'amusait à triturer son cerveau avec des aiguilles. C'était vrai ça… Il avait été sur le point de mourir… Comment avait-il pu guérir du jour au lendemain ?

- Dis-moi Draco, reprit Severus songeur, sais-tu depuis combien de temps tu es porté disparu ?

Draco malgré la douleur, lui jeta un regard dubitatif.

- Quelques jours ?

- Huit mois.

- Quoi ?!

Severus se frotta le menton, étonné.

- Tu n'en as donc aucun souvenir…

Comment c'était possible ? Draco se cala la tête contre les mains. Huit mois… Il avait oublié huit mois de sa vie ?! Il ne pouvait pas y croire. Que s'était-il passé ?

- C'est sûrement encore un plan de Nott ! dit-il en relevant la tête brusquement. Je ne vois pas d'autre possibilité ! Il m'a piégé !

Puis terrassé par la douleur, il reposa sa tête en arrière contre le canapé.

- Hum, je n'en suis pas aussi sûr que toi, répondit Severus, pensif. Il est cependant évident que quelqu'un ou quelque chose t'empêche de te souvenir de ces derniers mois… Mais pour le moment, occupons-nous de ton mal de crâne.

Severus se dirigea vers un des livres de la bibliothèque et le pencha en arrière. Une porte dérobée s'entrouvrit et il disparut à l'intérieur. Quand il revint, il avait à la main une petite fiole remplie d'un liquide rouge.

- Bois ça, cela te fera du bien.

Draco grogna et avala la potion que son parrain lui tendait. Avant qu'il n'ait eu le temps de ressentir les effets bénéfiques du liquide, le garçon recracha tout par terre.

- Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ?! s'écria-t-il dégoûté.

La potion lui avait presque brûlé la bouche en plus de sentir le putride, c'était horrible !

Severus le regardait à présent plus qu'étonné.

- Tu ne reconnais pas ? C'est un concentré de pierre de sang. N'était-ce pas ce que tu préférais autrefois ?

- Eh bien on dirait que ce n'est plus le cas ! Est-ce que tu aurais autre chose pour calmer la douleur dans ma tête ?

En effet, la migraine avait repris et elle s'était même amplifiée ! Draco avait l'impression que quelqu'un s'amusait à taper sur sa tête avec une dizaine de marteaux.

Severus disparut à nouveau dans sa pièce secrète pour en revenir avec une fiole contenant cette fois un liquide bleu.

- Essaie ça.

L'adolescent sentit une douce chaleur l'envahir alors que la potion coulait dans sa gorge. Il se cala à nouveau confortablement dans le canapé, la douleur refluant.

Huit mois…

- Et que s'est-il passé durant mon absence ? demanda-t-il abruptement.

- Oh… Beaucoup de choses Draco. D'abord, grâce à ta missive, nous avons pu débusquer de nombreux villages cachés d'humains hostiles.

Draco hocha la tête. Au moins, son sacrifice n'avait pas servi à rien.

- Crabbe en a reçu presque tout le mérite, ajouta Severus. Il est devenu ministre de la justice.

- Quoi ?! Mais… et Nott ?

Décidemment, on allait de surprise en surprise ! Vincent Crabbe ministre, c'était la meilleure des blagues !

- Notre Maître a donné à Nott une humaine. Une mage de sang pour être exact.

- Une mage de sang… répéta Draco.

Cela sonnait bizarrement dans sa tête. Et son cœur s'était serré en entendant ces mots. Severus haussa un sourcil.

- Cela te dit quelque chose peut-être ?

Draco ignora la sensation de vide qui s'était soudain emparée de lui et la mit sur le compte de la fatigue. Il avait couru sans s'arrêter durant plusieurs jours pour arriver jusqu'ici, c'était normal. Et ses pensées toutes embrouillées qui semblaient enfermées dans du brouillard… La fatigue également. Sûrement.

- Non, non… éluda-t-il d'un geste de la main. Mais pourquoi Nott ne s'est-il pas octroyé la place au Ministère ? Il est bien trop ambitieux pour avoir laissé passer ça…

- C'est une question à laquelle je n'ai pas encore de réponse, répondit Severus la voix mystérieusement grave. Peut-être redoute-t-il la puissance de la famille Crabbe.

Draco fronça les sourcils. Nott était beaucoup trop malin pour avoir abandonné à cause de ce genre de raison. Les Crabbe avaient peut-être énormément de relations – leur maîtrise de l'hypocrisie était légendaire, il fallait bien l'admettre – mais il connaissait la fourberie et l'ambition de Nott. Et elle était incomparable ! A chaque fois, on aurait dit qu'il était désespéré de réussir. Qu'il fallait absolument qu'il surpasse les autres ou il en mourrait ! C'était d'ailleurs le seul démon que Draco voyait comme son rival en termes de talent. S'il l'avait vraiment voulu, Draco était sûr que Nott aurait pu doubler Crabbe et devenir Ministre.

- En tout cas, c'est une merveilleuse nouvelle pour moi, déclara Draco presque soulagé. Si Nott avait fini ministre je ne dis pas, mais là c'est cet idiot de Crabbe ! Il sera simple de me venger de ces deux enflures.

L'adolescent allait éclater de rire mais il s'arrêta net à la vue de la mine sombre de Severus.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? s'enquit Draco.

Severus sembla réfléchir et Draco sut qu'il était en train de choisir les informations qu'il allait lui donner. Il perdit tout de suite son sourire. Severus n'avait pas changé. Il lui cachait toujours des secrets.

- Il se trouve… commença Severus d'une voix profonde… que je place en Théodore Nott certains espoirs concernant la réalisation d'un certain projet.

L'adolescent le regarda avec des yeux ronds.

- Mais Severus ! Il a voulu me tuer !

- Je ne veux pas le défendre mais ton père a mis le sien en prison et a provoqué la mort prématurée de sa mère.

- Mais… !

- Je suis d'accord, le coupa-t-il sèchement. Ce n'est pas une raison. Mais si vous arriviez à laisser le passé de côté, je suis sûr que vous parviendrez à vous entendre.

Draco fit une grimace de dégoût.

- Impossible !

Severus n'ajouta plus rien et se mura dans un silence pesant.

- Tu sais bien qu'il faut que je regagne ma place auprès de notre Maître si je veux survivre… continua Draco la mine préoccupée. Et le moyen le plus facile est de les faire tomber tous les deux.

Draco prit le temps de réfléchir.

- Mais je veux bien faire un geste pour toi si c'est si important, dit-il finalement.

Son parrain parut se décrisper et Draco eut presque l'impression de voir un petit sourire de contentement se former au coin de ses lèvres.

- Si j'avais su que Théodore comptait autant pour toi au point de te faire décocher un sourire ! Je l'aurais peut-être moins provoqué !

Il observa son parrain boire dans sa coupe tentant en vain de camoufler à ses yeux expérimentés son rictus amusé. Draco ne put s'empêcher de glousser en voyant son petit manège.

- J'espère que tu n'apprécies pas autant Crabbe, reprit-il plus sérieusement. Parce que lui, je compte bien le faire tomber.

- Crabbe n'est qu'un imbécile et il ne m'est d'aucune utilité, répliqua Severus froidement. Fais-en ce que tu souhaites.

Draco ricana. Il avait tenté plusieurs fois de savoir quel était ce fameux projet secret de son parrain. Mais jamais celui-ci n'avait accepté de lui en parler. Dommage, peut-être aurait-il pu l'aider ?

- Comment va père, en fait ? demanda doucement Draco.

- Il n'est pas en forme. Depuis que tu as disparu, je le vois rarement sortir de son manoir. Tu devrais peut-être aller le voir.

- Oui… Peut-être…

Aller voir son père allait encore être pour lui source de malaise et d'incompréhension. Mais pour une fois, il voulait bien faire un effort. Après tout, ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps.

- Draco, sache que malgré le peu d'affection qu'il te montre… Il tient à toi.

- Je sais…

Son père et lui ne s'étaient jamais compris, et Draco le regrettait. L'ambition folle de celui-ci leur avait cependant tant coûté… Severus plaça une main réconfortante sur son épaule. Il ne montrait ainsi son affection que lorsqu'on parlait de sa famille. Draco eut un sourire las. Son parrain savait toujours comment lui redonner courage.

- J'irai le voir demain, une fois reposé, déclara-t-il finalement.

Sur la table basse, Draco posa ensuite un tas de papiers froissés.

- Pour l'instant, occupons-nous de l'annonce de mon retour…

Intrigué, Severus releva la tête vers son filleul. Draco avait posé sur la table les restes d'une célèbre revue des démons : le Chicaneur, qu'il fixait à présent avec un sourire carnassier.

- Crabbe va payer, sois-en certain.


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357 : année du Conseil des tribus, Ministère de la justice, Château Noir

Vincent Crabbe comme tous les matins, était de très bonne humeur. Tout semblait lui sourire ces derniers temps. Pour sa promotion, ses parents lui avaient même offert dix nouveaux esclaves humains. Ils n'étaient peut-être pas d'aussi bonne qualité que celle qu'avait reçu Nott, mais ils faisaient tout de même l'affaire !

Surtout cette paire de jumelles blondes aux yeux clairs. Leur enlever toute leur volonté avait été un réel plaisir. Maintenant elles agissaient comme des poupées et lorsqu'il les malmenait, elles se laissaient faire sans broncher. Elles étaient comme il aimait que les femmes soient. Silencieuses et obéissantes. Il était vrai qu'au début elles avaient eu des petits regains de rébellion. Mais peu à peu tout cet éclat s'était dissipé et sous ses coups et ses assauts répétés, elles avaient cédé.

Un sourire pervers se nicha sur ses lèvres. Il avait hâte de rentrer pour profiter à nouveau d'elles. Elles le distrayaient si bien avec leurs courbes de débauchées. De magnifiques objets de plaisir. Il adorait parsemer leurs corps de jolies tâches bleues. Tous ceux qui pouvaient les voir comprenaient tout de suite que c'était son territoire, qu'elles étaient sa possession.

Il voulait bien admettre que tout ce qui lui arrivait, c'était grâce à Nott. Ce pauvre idiot lui avait mâché le travail. Il avait juste eu à le suivre comme son ombre ! Tout cet acharnement à essayer de lui plaire et à jouer l'hypocrite… Les enseignements de ses parents s'étaient révélés précieux.

En y repensant, Crabbe ne pouvait s'empêcher de rire frénétiquement. Théodore était tombé dans son piège. Crabbe lui avait tout raflé !

Enfin il fallait admettre aussi que celui-ci avait fait preuve de fidélité en pensant à lui ce jour-là. Maintenant qu'il était au pouvoir, il n'oublierait pas ses amis ! Il allait sûrement récompenser Théodore grassement. Un jour. Quand il y penserait.

Crabbe s'assit tranquillement à son bureau en beau chêne noir. Le fauteuil de ministre était si incomparablement confortable. C'était fini les missions où il fallait risquer sa vie. Fini d'être un larbin et de jouer les lèche-bottes ! Maintenant, c'était lui qu'on respectait et qu'on faisait tout pour contenter. Il avait le pouvoir !

Il jeta un regard amoureux à l'insigne en or qui trônait sur son bureau.

Vincent Crabbe Ministre de la Justice

Que cela sonnait bien. Il ne pouvait pas être plus heureux.

Enfin, le démon décida de se mettre au travail. Mais avant cela… Peut-être avait-il le temps de s'octroyer une petite pause… ?

Il commanda un en-cas à une esclave qui passait par là – et n'oublia pas de lui pincer une fesse – puis déplia avec contentement le journal du jour.

« DRACO MALFOY DE RETOUR A JEDOM : REVELATIONS »

Sous le choc, Crabbe s'évanouit.


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Et voilà ! Verdict ? ;)

Draco a perdu la mémoire et maintenant il veut se venger ! Crabbe va effectivement payer. Mais il y a un tout petit problème... cela fait huit mois que Draco est parti et il ne se souvient plus de rien ?!

Ewi, il ne s'est pas tout à fait sorti indemne de sa confrontation avec le monstre du lac d'Ao... j'espère que vous ne m'en voulez pas trop ! Les raisons de sa perte de mémoire seront expliquées petit à petit... :)

Avez-vous compris ce qu'est un éclaireur ? C'est un espion, un agent-double, un infiltré...

Merci beaucoup de me lire et à bientôt !

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