Bêtes

Chapitre 5 : Théodore Nott et l'isolement

2611 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/08/2020 00:15

Coucou ! Voici le chapitre 5.


Encore une fois, merci à ma merveilleuse Béta : Amélia-Queen-Black pour sa relecture parfaite. Et merci aussi à ceux qui m'ont mis en favoris, c'est vraiment gentil et ça me fait très plaisir !


Disclaimer : Les personnages sont à JKR 😊


Bonne lecture !

xxxOOOxxx


- Je ne peux accorder une place dans le ministère qu'à l'un de vous, reprit le Maître de sa voix doucereusement froide. Cependant, celui de votre choix pourra se délecter de cette denrée rare en guise de consolation.


Théodore et Crabbe, bien que les yeux rivés sur l'humaine au parfum envoûtant, n'auraient pour rien au monde abandonné une place au sein du Ministère. Mais un choix devait être fait et vite. Quand Théodore croisa les yeux de Crabbe, il comprit que s'il ne lui laissait pas sa place, celui-ci révélerait toute la supercherie et alors, cela en serait fini de lui. Il serra les dents avant de déclarer :


- Je prendrai l'humaine.


Chapitre 5 : Isolés


356 : Année de la Lune Blanche, Manoir de Nott


Le domaine de Théodore Nott était un bien vaste terrain pour un homme seul. Entouré de forêt, le manoir était caché à la vue du monde, coupé de toute civilisation.


Le grand bâtiment était entouré d'un immense jardin dont chaque recoin semblait méticuleusement soigné. Fontaines représentant des dragons, labyrinthe de haies, fleurs diverses et variées apportant leurs couleurs à l'ambiance grandiose des lieux… Rien n'avait été laissé au hasard.


A l'intérieur, le manoir était des plus somptueux mais également des plus sombres. Il y avait énormément de décorations : statues de marbres, vieilles armures en fer, tableaux de grands maîtres, lustres de cristal… Cependant, une atmosphère négligée et cafardeuse rendait le tout extrêmement lugubre.


Théodore n'avait jamais jugé bon de rendre à son manoir la chaleur d'antan qui l'habitait. A quoi bon ? Il n'y avait plus personne pour discuter et rire avec lui en arpentant les vieux couloirs.


Autrefois il y avait bien eu Blaise et son sourire enjoliveur… Son père l'avait ramené à la maison un soir d'orage. Il disait que c'était le fils d'une de ses cousines vampires éloignées... Quelle connerie. Théodore grimaça à ce souvenir.


Qui aurait cru que Blaise était en fait son propre frère ? Et que son père l'avait eu avec une humaine. C'était évident pourtant. Pour quelle autre raison Arthur Nott aurait-il accepté un autre enfant dans le manoir si ce n'avait été son propre fils ?


Son père avait couvert leur famille de disgrâce, perdant ainsi toute l'estime que le Maître avait pu avoir pour eux. Sa condamnation avait été nette et rapide. Toute la communauté lupine et vampirique s'était retournée contre eux. A présent, il finissait ses jours à Azkaban.


Quant à sa mère, elle avait alors lentement commencé à dépérir tant la tristesse l'avait accablée. Déjà fragile de nature et affaiblie par la trahison de son époux, elle s'était éteinte peu de temps après. Pour finir, le pauvre Blaise avait été envoyé dans un élevage pour servir d'esclave à des démons pervers et sadiques...


Théodore était tout seul à présent. Enfin, il y avait bien ces quelques elfes de maison qui s'occupaient de tenir le manoir encore en état. Et maintenant, il y avait cette humaine à l'odeur renversante...


Il l'avait enfermée dans un cachot dans les sous-sols. C'était sa première esclave. Et c'était une esclave de grande qualité puisqu'il s'agissait d'une mage du sang.


Théodore ne savait pas exactement qu'en faire. Il ne détestait pas les humains comme la plupart des autres démons. Attention, il ne les aimait pas non plus : il les voyait comme une race inférieure tout juste bonne à servir de nourriture ou à rassasier ses plaisirs charnels. Mais lui, ceux qu'il détestait, c'étaient les démons. Ceux-là même qui avaient détruit sa famille et tous les êtres qu’il avait un jour aimés.


En particulier, il haïssait la famille Malfoy. Lucius Malfoy, père de Draco Malfoy, était celui qui avait dénoncé son père. Il était bien content que leur sort ait été aussi malheureux que le sien.


Comme quoi, il y a une justice dans ce monde.


Mais alors qu'il avait enfin aperçu une lueur d'espoir, un moyen de restaurer leur blason et de revenir au pouvoir, un autre démon lui avait tout arraché. Vincent Crabbe. Il devait être bien content maintenant avec son siège au sein du ministère.


Crabbe l'avait chaudement remercié en quittant la cour du Palais du Maître. Théodore éprouva du dégoût en se

rappelant comment ce charognard avait hypocritement chanté ses louanges alors qu'il savait que désormais, Crabbe était au-dessus de lui. Et ce, dans tous les domaines à présent.


Si Crabbe n'avait pas été si fortuné et d'une famille aussi influente, jamais Théodore n'aurait plié devant lui. De plus, du fait des erreurs de son père, les ennemis étaient nombreux. Sa montée au pouvoir aurait comporté trop de risques…


Il ne put cependant empêcher un sourire sarcastique de naître sur son visage.


Un abruti pareil au conseil. Quelle erreur.


Théodore était presque sûr que Crabbe ne ferait jamais rien de bon et allait même ralentir le Maître dans ses tâches.


Qu'importe ! D'autres occasions se présenteront.


Théodore s'affala sur le canapé de son grand salon. Il avait un autre petit problème à régler en attendant. Il ne savait toujours pas ce qu'il devait faire avec l'esclave. Le plus logique aurait été d'en faire sa réserve de sang personnelle. Mais depuis l'histoire avec son père et Blaise, il détestait tout ce qui avait rapport au sang d'humain. Et particulièrement au sang d'humaine.


Il ne voulait pas qu'on le voit comme un traître, ou pire, comme un faible qui avait succombé aux charmes de la nourriture, comme son père. D'ailleurs, il était heureux que sa nature louve maternelle surpasse ses origines vampiriques paternelles. Sinon, il aurait été obligé de s'abreuver de sang régulièrement afin de maintenir son apparence.


Peut-être pouvait-il en faire une domestique. Mais ne serait-ce pas gâcher ses talents de mage et son sang ?

Alors qu'il cogitait, un elfe de maison toqua à sa porte.


- Maître Nott, l'humaine a repris ses esprits et depuis elle n'arrête pas de hurler et de taper contre les murs du cachot.


Théodore sirota son nectar de basilic, l'air détaché. Et alors si elle criait ? Cela ne le concernait pas. Le petit elfe parut hésiter avant d'ajouter :


- L'humaine… souhaiterait vous voir Monsieur.


Le loup haussa un sourcil. L'esclave avait l'audace de le convoquer ? Un sourire amusé prit place sur son visage habituellement si dur. Il allait probablement devoir lui rappeler sa place.


Ces mages… Toujours aussi fiers.


Il se leva afin de se diriger jusqu'aux sous-sols du manoir.


_ _ _ _ _ _ _ _ _


Alors que Hermione reprenait doucement ses esprits, elle remarqua deux choses. D'une, elle était seule. Elle se souvenait qu'on lui avait piqué de force une seringue dans le bras, alors qu'elle se débattait pour rester avec ses amis. Puis plus rien. Ces salopards l'avaient sûrement droguée. De deux, elle se trouvait dans un cachot qu'elle ne connaissait pas. Beaucoup plus petit mais aussi beaucoup plus aménagé. Il y avait même des toilettes et un lavabo.


Quel luxe…, pensa-t-elle ironiquement.


Quand sa tête ne tourna plus, elle commença à appeler autour d'elle.


- EH OH ! Il y a quelqu'un ?


Aucune réponse. Mais Hermione ne se faisait pas d'idées. Il devait forcément y avoir des gardes, ou quelque chose qui surveillait qu'elle ne faisait pas de bêtises.


Hermione tenta de rassembler ses pouvoirs au bout de ses doigts. Rien. Ces enfoirés n'avaient pas oublié de lui bloquer à nouveau son flux magique. Elle ragea intérieurement alors qu'une boule se formait dans sa gorge. Luna devait tellement s'inquiéter… Elle espérait que rien ne lui était arrivé. Ils avaient été si proches de s'évader. Et voilà que Voldemort, le Maître, s'était soudain souvenu de son existence.


Où se trouvait-elle ? S'étaient-ils doutés de leur plan d'évasion ?


Non, c'était impossible. Ils avaient pris toutes les précautions et seulement une dizaine d'entre eux étaient au courant de ce qu'il se tramait. Et même si elle n'était plus là, le plan pouvait toujours se réaliser. Hermione espérait de tout cœur qu'ils n'avaient pas pris l'absurde décision de l'attendre. C'était leur seule chance avant des mois. Et il

fallait absolument qu'ils s'évadent maintenant.


En attendant, elle devait découvrir où elle se trouvait, c'était capital. Et elle espérait aussi en apprendre plus sur la situation des autres…


- EH OH ! appela-t-elle plus fort. Où suis-je ? Il y a quelqu'un ?


Toujours rien.


Evidemment…


Mais Hermione n'allait sûrement pas se laisser faire. Elle redoubla d'effort et se mit à taper contre les portes en bois de sa prison avec hargne. Son manège dura plusieurs minutes avant qu'un elfe de maison daigne voir ce qu'il se passait. Sa tête apparut derrière les barreaux de la porte.


- Humaine. Vous faîtes trop de bruits.


- Où suis-je ? demanda-t-elle de but en blanc.


- Je n'ai pas le droit de vous le dire.


- Et qui l'a ? continua Hermione, déterminée. Je dois savoir où je suis et pourquoi on m'a séparée des autres.


L'elfe soupira, il avait l'air exaspéré.


- Seul le maître pourrait vous en dire plus.


- Eh bien faites le venir !


- Le maître seul décide quand voir ses prisonniers… ou pas.


Hermione voyant que l'elfe n'en démordait pas, décida de changer de tactique.


- S'il vous plaît… Je suis complètement perdue. Aidez-moi !


Le petit elfe croisa les bras, complètement insensible à son numéro. Hermione reprit alors, montrant son visage le

plus hautain et diabolique possible.


- Bien, dit-elle. Alors je ne m'arrêterai pas de hurler et de frapper contre les murs.


Le petit elfe eut l'air irrité. Le maître l'avait chargé de la surveiller. Cela n'allait pas être de tout repos. L'humaine reprenait déjà son manège de plus tôt et lui brisait les tympans. Le vieux Rumpy ne put en supporter plus et s'évanouit dans les airs avec un claquement de doigts.


Lorsqu'il disparut, Hermione crut qu'il n'y avait plus d'espoir. Pourtant, quelques minutes plus tard, la porte de sa prison s'ouvrit sur un homme aux yeux aussi sombres que la nuit.


- Vous m'avez demandé mademoiselle ?


Sa voix glaciale et son ton faussement élégant refroidirent très vite les ardeurs d'Hermione. Elle était bouche bée. Il s'agissait de Théodore Nott. L'un des loups les plus fourbes de Tom Jedusor. Se trouvait-elle dans son antre ? Elle avala difficilement sa salive. Ses chances de survie baissaient à vue d'œil.


- Alors ? s'impatienta l'homme, lugubre. Que me voulez-vous ?


- Je… Où suis-je ?


- Sur mon domaine. Au manoir Nott.


Un frisson désagréable lui traversa tout le corps. C'était elle ou il faisait plus froid tout à coup ? Elle prit son courage à deux mains avant de demander, espérant contrôler les trémolos de sa voix :


- Qu'est-ce que je fais ici ?


Théodore esquissa un demi-sourire.


- Vous m'avez été offerte, annonça-t-il. Par mon Maître. En guise de récompense.


- Oh, fit Hermione, l'information montant avec peine jusqu'à son cerveau. Et… Et qu'allez-vous faire de moi ?


Le brun eut un rire sec.


- Ça, je ne le sais pas encore… répondit Théodore. Mais rassurez-vous, je ne compte pas vous utiliser comme nourriture. J'ai une sainte horreur du sang humain.


Effectivement, il semblait que le démon tentait de respirer le moins possible. L'odeur de son sang lui faisait-il de

l'effet ? Hermione frissonna. Son sang était à la fois son arme la plus forte et sa faiblesse la plus cruelle. Par-dessus tout, elle ne voulait pas finir en viande hachée dans l'assiette d'un démon aussi malveillant que Nott. Un éclair de

fierté traversa ses grands yeux bruns.


- Peut-être pouvez-vous me libérer, railla-t-elle, sa haine et son dégoût transparaissant dans sa voix.


Elle se mordit les lèvres en se rendant compte du ton insolent qu'elle avait pris pour lui répondre. Le visage de Nott se fit encore plus sombre et un sourire vicieux naquit sur ses lèvres.


- Vous ne manquez pas d'humour… Mais sachez une chose mademoiselle. Bien que je n'aie rien contre vous ou

votre race, je suis toujours dans la capacité de vous tuer. Et personne ne m'en tiendra rigueur.


En disant ces mots, il s'était dangereusement rapproché. Hermione recula, soudain effrayée.


Quelle idiote…


Elle aurait dû y réfléchir à deux fois avant de provoquer le maître des lieux. Celui-ci continuait son avancée, imperturbable. Merde. Si Hermione avait eu ses pouvoirs, cela ne se serait pas passé ainsi. Mais là, elle était démunie, elle n'avait rien pour se protéger excepté les fins vêtements noirs qui distinguaient sa place dans la société. Tout à coup elle trébucha et atterrit les fesses les premières sur le sol.


Théodore garda son regard fixé sur elle un moment, comme s'il hésitait. Finalement, il s'accroupit pour être à

hauteur des yeux de la jeune fille. Il lui prit une mèche de ses cheveux bouclés pour les flairer puis plongea son regard dans celui de l'humaine.


- Je ne souhaite pas plus que vous recourir à la violence. Mais si vous ne me laissez pas le choix, je n'hésiterai pas.


Et sur ses mots, il se releva et quitta la pièce.


_ _ _ _


Théodore montait les escaliers aussi rapidement qu'il le pouvait. L'altercation avec la jeune fille avait été beaucoup plus éprouvante qu'il ne le pensait. Il sentait encore son odeur qui taquinait ses sens. Il devait absolument s'éloigner d'elle. Le vampire en lui choisissait mal son moment pour se manifester, lui qui s'était si bien caché toutes ces années. L'odeur de la jeune fille était beaucoup trop aguichante pour ses pauvres narines. Pourtant, il n'était qu'à moitié vampire. Il en venait presque à comprendre pourquoi son père avait cédé à la tentation.


Brr… Ces mages du sang.


C'était vraiment un problème. Le Maître ne l'avait en rien récompensé. La jeune mage allait très probablement lui pourrir la vie.

xxxOOOxxx

Et voilà ! Qu'en pensez-vous ?


Petit point important que je tiens à souligner : je ne pense pas qu'on puisse tomber amoureux de façon saine quand l'une des deux personnes se trouve en position de supériorité et de domination de l'autre. Alors même si le syndrome de Stockholm c'est intéressant, je ne pense pas l'aborder dans ma fanfic :) J'espère que vous apprécierai ce que je vous réserve cependant !


Dans le chapitre suivant on en découvrira plus sur le fonctionnement du village d'Ao et sur les plans de James pour Harry. Vous l'aurez compris, on va reprendre l'aventure de nos deux chéris :D


Voilà, voilà, merci beaucoup de me lire !


A bientôt !

 

Laisser un commentaire ?