Le Harry Potter dont vous êtes le héros 2 - Gryffondor édition
Vous vous cachez dans les toilettes des filles du troisième étage. Tu remarques que la voix désincarnée qui siffle résonne particulièrement fort ici. Dans le reste du château, c'est devenu pour toi un bruit de fond, un peu comme la voix d'Hermione dès qu'elle essaie d'avoir une discussion sérieuse avec toi. Mais ici, c'est à la limite du supportable. Tu n'y tiens plus.
"Éviscérer... Tuer... Démemb..."
"Oh ! C'est pas bientôt fini ??? Silence !!"
Ça marche. La voix grommelle un peu mais se tait. Hermione et Ron se tournent vers toi, une expression de stupeur sur le visage.
"Harry ? Qu'est-ce que tu viens de dire ?"
Tu es tout de suite sur la défensive : "J'ai juste dit à la voix de se taire !"
Ils ont l'air de plus en plus inquiets. Tu apprends finalement que tu viens de parler le Fourchelang, ce qui n'est pas bon signe puisque ça te désigne comme l'héritier de Serpentard bla bla bla. Tu leur fait remarquer sèchement que si tu n'avais pas été là l'an dernier, le monde des sorciers serait actuellement l'équivalent magique du troisième Reich, et vous reprenez le cours de vos préparatifs.
Tu ignores Hermione autant que tu le peux quand elle te tend une nouvelle robe avec insistance (tu as du mal à admettre que Drago mesure vingt bons centimètres de plus que toi). Enfin, tu te décides à la prendre en grommelant et t'enfermes dans une cabine.
Une fillette fantôme complètement perverse (si au moins elle était jolie!) essaie de t'espionner pendant que tu te changes. Heureusement, l'insulter sur son physique donne de bons résultats. Pas de doute, tu feras un Drago plus vrai que nature !
Ron essaie de se changer dans la même cabine qu'Hermione, mais renonce dans un gémissement après qu'un coup sourd ait retenti dans les toilettes.
Tu prends une grande respiration et déposes la mèche de cheveux dans la préparation. Elle prend immédiatement une couleur blond platine et produit un bruit qui ressemble à une exclamation de dédain. Les yeux fermés, en ayant l'impression de vivre un moment contre nature (plus encore que le soir où tu es entré dans la chambre de Pétunia et Vernon sans toquer), tu bois la potion d'un trait.
Tu portes immédiatement les mains à ta gorge et tombe à genoux sur le sol, le souffle coupé. Tu as l'impression que tes membres brûlent et fondent pour se reformer, que ta colonne vertébrale devient élastique puis liquide, que tu es transpercé par une myriade de minuscules aiguilles chauffées à blanc. Des pensées fugaces traversent ton esprit... tu es le plus beau... les pauvres te dégoûtent... pourras-tu un jour aimer une femme autant que tu aimes tes cheveux?
Enfin, tu te redresses et fixe tes mains : elles sont impeccablement manucurées. Ça a marché!
Tu sors de la cabine et après avoir retiré tes lunettes, admire à contre-cœur ton reflet dans le miroir. C'est vrai que Malefoy est séduisant, zut ! Il faudra que tu lui demandes ce qu'il utilise pour sa peau. Fixé sur cette pensée, tu oublies complètement le but premier de ta mission, jusqu'à ce que tu aperçoives Hermione et Ron - ou plutôt Crabbe et Goyle - sortir de leurs cabines respectives. Ils ont l'air nauséeux.
Vous vous hâtez jusqu'au hall d'entrée et vous vous cachez derrière des statues en espionnant la porte du grand hall où le dîner bat son plein. En patientant, Ron et toi buvez un milkshake aux dérivés de sous-produits de l'industrie plastique Fatbulous©, sous le regard désapprobateur d'Hermione.
Va en 43.