Annastasia et les fleurs du mal

Le mois de décembre arriva et il n'y avait eu aucune autre victime. Personne n'avait encore trouvé de remède, mais madame Pomfresh et Laura y travaillait tous les jours. La plus grande crainte d'Anna était qu'Hermione soit la prochaine victime... Elle ne la lâchait plus d'une semelle, à présent. Elle ne supporterait pas de perdre quelqu'un d'autre...

Un samedi matin, les quatre amis se rejoignirent dans la Grande Salle. Ron dévora le déjeuner alors qu'Harry semblait plutôt marabou. Anna remarqua Ginny qui jetait des coups d'oeil frénétique à Harry. Celui ci ne sembla pas s'en rendre compte du tout.

- Ça va, Harry ? Demanda Anna.

- Ouais... mais j'ai mal dormis, répondit Harry en baîllant.

- Comment ça ?

- Il n'a pas arrêté de gémir et de crier, dit Ron.

- Je rêvais de quelque chose... une bête... avec des yeux rouges.

- Étrange... dit Anna.

- Oui. On dirait que je la suivais... C'était juste bizarre et terrifiant.

- Peut être que ça veut dire quelque chose, déclara Anna.

Harry haussa les épaules.

- Je pense que je vais aller dormir avec Padfoot, ce soir, dit il en soupirant.

- Moi aussi, alors, dit Anna.

Elle tourna la tête vers la table des professeurs pour regarder son père, mais il était en pleine conversation avec Laura. Il se leva soudainement en même temps que Laura et se dirigèrent vers la sortie. Anna et Harry s'échangèrent un regard. Anna se leva alors, rapidement imité par Harry. Ils se dirigèrent tous deux à la suite de Padfoot sous le regard exaspéré d'Hermione. Ils rejoignirent Padfoot et Laura qui semblait se diriger vers l'extérieur.

- Papa ! S'exclama Anna.

Celui ci se retourna et leur souria.

- Salut, vous deux, dit il. Ça va ?

- Ouais, répondit Anna. Euh, on voulait te demander quelque chose.

- Quoi ? Demanda Padfoot.

- En privé, dit Anna en fixant Laura.

Laura sembla se sentir mal à l'aise et regarda Padfoot.

- Ça ne peut pas attendre ? Demanda Padfoot.

- Non, répondit Harry, bien qu'il ne sache pas ce qu'Anna avait derrière la tête.

Padfoot soupira et murmura à Laura de l'attendre dehors. Il se retourna ensuite vers les enfants.

- Oui ? Dit il.

- Bien... fit Anna. On aimerait dormir avec toi ce soir...

- Et ça ne pouvait pas attendre plus tard ? Dit Padfoot, de mauvaise humeur.

- On t'a dérangé ? Demanda Harry, l'air suspicieux.

- Un peu, oui, répondit Padfoot. Vous savez que vous pouvez venir quand vous voulez... À plus tard, lança t'il avant de partir rejoindre Laura.

Anna soupira fortement.

- Il l'aime, commenta Harry, l'air renfrogné.

- Pourquoi il ne peut pas se passer de filles ? Demanda Anna.

- J'en sais rien... Pourtant, les filles sont vraiment ennuyantes.

- Hé !

Anna le frappa sur l'épaule, l'air faussement indigné. Harry rigola et ils retournèrent à la Grande Salle ensemble. Ils passèrent une bonne partie de la journée à espionner Padfoot et Laura. Hermione les sermona sur leur indiscrétion mais Anna et Harry ne l'ecoutèrent pas. Padfoot et Laura s'étaient assis près du pont et semblait passer un bon moment ensemble. Anna sentit son coeur se pincer. Quelque chose en elle la poussait à détester Laura à partir de ce moment là.

Hermione décida de les amener à la bibliothèque pour leur changé les idées. Ron refusa net de les suivre et préfèra plutôt aller dans la salle commune, au plus grand désespoir de Harry. Ron disait qu'il devait affronter Neville aux échecs. Anna, Harry et Hermione firent des recherches sur l'éventualité d'un remède ou antidote pour les inferi. Ils avaient conclus que c'était la créature qui ressemblait le plus à ce que devenait les victimes du poison des fruits. Ils restèrent là près d'une heure et ils ne trouvèrent rien.

Anna et Harry se rendirent chez Padfoot lorsque la noirceur s'installa à l'extérieur et dans le château. Celui ci était dans sa chambre et lisait un livre. Anna sursauta et sortit sa baguette magique dans un geste théâtrale.

- Qui êtes vous et qu'avez vous fait de Padfoot ? S'exclama t'elle dramatiquement.

- Tu te crois drôle ? Grinça Padfoot en levant les yeux vers elle.

- Mais tu ne lit jamais ! Répondit Anna.

- C'est vrai, affirma Harry. La dernière fois que je t'ai vu lire, c'était dans un livre de recette pour faire des biscuits que tu as raté.

Padfoot leur fit une grimace et ferma son livre. Anna et Harry s'installèrent sur le lit.

- C'est un livre sur quoi ? Demanda Anna.

Elle souleva le livre pour voir la page couverture et apperçut Tendresse d'hiver. Elle plissa les yeux en regardant Padfoot.

- Tendresse d'hiver ? Dit elle.

Harry le regardait d'un air étrange et Padfoot se sentit un peu ridicule.

- C'est Laura qui me l'a suggéré, expliqua t'il. Je ne vais pas le lire au complet...

- Laura ? Répéta Harry. Tu lis pour une fille !

- N'en fait pas tout un plat, s'il te plait, gamin, soupira Padfoot.

- Mais tu l'a connais depuis à peine un mois ! Répliqua Anna d'un air indigné.

- Est ce que j'ai dis que j'allais la marié ? Grogna Padfoot. Arrêtez vos crise de jalousie, tous les deux.

- Ce n'est pas des crises de jalousie, répliqua Harry, vexé.

- Ah, non ? Fit Padfoot. Vous me posez plein de question et vous faites vos airs indignés !

Anna et Harry soupirèrent de concert.

- Bon, on est pas venu pour ça... dit Anna.

- J'espère, répondit Padfoot.

Anna lui fit une grimace.

- Harry fait des cauchemars, dit elle.

Harry leva les yeux au ciel.

- Des cauchemars ? Demanda Padfoot.

- C'est bizarre... dit Harry. On dirait que c'est vrai. Je rêve d'un monstre aux yeux rouges. Je ne suis pas sûr, mais on dirait que c'est un serpent. Il me murmure des choses...

- Voldemort a un serpent, déclara Anna.

- Mais ça ne veut sûrement rien dire, continua Harry. Sauf que je dors très mal...

- Moi, je pense que ça veut dire quelque chose, dit Anna. C'est bizarre que tu commences à faire ces rêves alors que Voldemort s'en prend aux nés moldu.

- Voldemort ne peut pas interférer dans les rêves de Harry, objecta Padfoot.

- On sait jamais, dit Anna.

- Arrête de t'imaginer le pire, Anna, soupira Padfoot. Il se passe assez de chose pour ne pas s'en faire avec des rêves...

Anna soupira et hocha la tête. Harry ne semblait pas très rassuré mais il se coucha tout de même. Anna l'imita et Padfoot ferma la lumière.

Harry se tortillait de plus en plus et cela réveilla Anna et Padfoot. Il se mit à gémir et à parler un langage étrange. Padfoot le secoua doucement mais il ne se réveilla pas.

- Harry ! Appela alors Anna. Réveille toi, Harry !

Harry ouvrit les yeux brusquement en criant. Il se mit à respirer difficilement et à regarder partout autour. Padfoot murmura des paroles réconfortantes en lui flattant le dos. Harry sembla se ressaisir.

- Encore le monstre... dit il à voix basse et apeuré. Il se promène dans une grande maison...

- Ce n'est qu'un rêve, gamin, dit doucement Padfoot.

- Tu parlais une drôle de langue, dit Anna d'un air perplexe.

- Je parlais au serpent... Murmura Harry.

- Essaie de te rendormir, maintenant, Harry, dit Padfoot en le faisant se recoucher dans le lit.

Anna se coucha à ses côtés mais ne parvient plus à trouver le sommeil. Elle fixa Harry tout le reste de la nuit en se demandant ce qui se passait. Padfoot disait que ce n'était rien de grave et ne semblait pas s'en faire, mais Anna trouvait cela étrange. Harry pouvait il suivre le serpent ou bien était ce le reflet de ses peurs ?

Le lendemain matin, cela prit plus de cinq minutes à Anna avant de se réveiller. Elle avait finalement succombé au sommeil aux petites heures du matin seulement. Harry semblait plus en forme qu'elle. Padfoot se réveilla et ils allèrent tous dans la Grande Salle pour le déjeuner. Avant d'aller à la table des professeurs, Padfoot dit à Harry :

- Je vais demander à madame Pomfresh des potions du sommeil.

- D'accord, répondit Harry, reconnaissant.

Padfoot lui fit un sourire et alla s'assoir. Ron et Hermione n'étaient pas encore là. Anna et Harry prirent place près de Neville et de Ginny. Seamus était un peu plus loin.

- Tu sais quel est l'endroit où se trouve le serpent dans ton rêve ? Demanda Anna à voix basse.

- Non... répondit Harry du même ton. C'est grand, je vois un peu flou... Ça ressemble à un manoir lugubre...

- Hmmm, fit Anna, pensive.

- Qu'est ce que tu penses ? Demanda abruptement. Tu penses que je peux voir où se trouve Voldemort ?

- Non, répondit Anna. Enfin... Peut être, Harry. C'est seulement toi qui peux le savoir.

Harry ne répondit rien et sembla réfléchir. Le silence était lourd. Anna se sentait plutôt angoissé de cette histoire là. Cela ne présageait rien de bon. Ginny se leva soudainement pour aller s'assoir en face d'eux.

- Salut ! Dit elle d'un air peu naturel.

- Salut, répondirent Anna et Harry d'une même voix.

- Avez vous hâte aux vacances ?

- Euh, répondit Harry, oui, bien sûr.

- Moi aussi ! J'ai demandé à maman un balais pour Noël. Je veux pouvoir jouer avec mes amis ! Mais je sais que c'est cher... Peut être que Bill me donnera le sien.

Ginny semblait essoufflé d'avoir autant parler et elle rougit. Anna ne savait pas trop quoi répondre et elle attendit que Harry le fasse.

- Je te le souhaite, dit il. Voler, c'est super.

- Ouais, répondit Ginny. Vous êtes au courant des derniers potins dont tout le monde parle ?

- Euh... fit Anna. Non ?

- Fred et George ont vu Laura, la médicomage, embrasser le professeur Lestrange.

- Quoi ? S'étrangla Anna.

- Tu es sûr ? Demanda Harry.

- Euh, oui. C'est ce qu'ils disent, répondit Ginny.

Anna et Harry s'échangèrent un regard indigné. Ils tournèrent la tête vers la table des professeurs. Padfoot et Laura étaient encore assis côte à côte et ils discutaient. Ron et Hermione arrivèrent soudainement.

- Salut, fit Ron en baîllant. On a quoi, ce matin ?

- Duel et sortillège, répondit Hermione.

- T'as une tronche affreuse, Anna, souligna Ron d'un air surpris.

- Merci, grimaça Anna.

- Tu savais que Fred et George ont vu Laura embrasser le père de Taylor ? Demanda Harry.

- Euh, non, répondit Ron.

- Elle l'a embrassé ? Répéta Hermione, étonnée.

- Mais qu'est ce que ça fait ? S'exclama alors Ginny. Ce sont des adultes responsables.

Les quatre amis s'échangèrent un regard et ne répondirent pas. Ginny n'était pas au courant de la relation entre Padfoot et Laura. Anna la détestait encore plus maintenant qu'elle avait une bonne raison de le faire... Elle devait discuter avec Harry de la meilleur façon d'en parler avec Padfoot. Peut être devaient ils attendre les vacances de Noël.

IIs mangèrent en silence et allèrent ensuite au cour de duel. Padfoot n'avait pas l'air très en forme mais il les accueilli en souriant, comme à son habitude.

- Salut à tous ! Aujourd'hui, nous allons faire un petit concours. Vous allez tous affronter quelqu'un de l'autre maison et le gagnant recevra cinq points pour sa maison. Le gagnant sera celui qui réussit à désarmer ou à jeter son adversaire au sol.

Les élèves se réjouirent de cette nouvelle. Le cours étaient en commun avec les Serpentard. Anna regarda Malfoy, l'air menaçant. Celui ci la fusilla du regard. Padfoot les intima à tous se placer en ligne, face à l'autre maison. Il y eut trois duels et Gryffondor en rapporta deux. Ce fut ensuite le tour de Parvati Patil. Elle affronta un garçon à l'air timide et elle perda. Hermione s'avança ensuite pour affronter une fille qui était plutôt grande. Anna ne la connaissait pas, mais elle la voyait parfois traîner avec Malfoy. Ron lui murmura que c'était Parkinson.

- Vous êtes prêtes, les filles ? Demanda Padfoot.

- Oui.

Elles levèrent leur baguettes et Anna souhaitait qu'Hermione l'emporte.

- Expelliarmus ! Lança la Serpentard.

Hermione se tassa sur le côté et l'esquiva.

- Rictumsempra ! Cria t'elle.

Le sort atteignit la cible de plein fouet. La Serpentard s'envola de quelques mètres et tomba lourdement au sol.

- Hermione a gagné ! Cinq points pour Gryffondor !

Il fit un clin d'oeil à Hermione qui était rayonnante. Vient ensuite le tour de Neville. Anna n'avait pas grand espoir en lui, malheureusement. Il affrontait une fille aux cheveux bruns.

- Petreficus totalus ! Lança t'elle.

Neville tomba au sol avec fracas. Padfoot le réanima et accorda les points en Serpentard. Anna se demandait si Padfoot avait décidé de faire ce concours pour remonter les points des Gryffondor. Cela voudrait dire qu'il avait confiance en eux sur leur capacité en duel face au Serpentard. Seamus affronta Goyle et il gagna. Ce fut ensuite le tour d'Anna. Un garçon aux cheveux noirs se présenta à elle. Il leva sa baguette et elle en fit de même.

- Expelliarmus ! S'exclama t'il.

Anna le contra d'un geste de la main.

- Stupéfix !

- Protego ! Impedimenta !

- Protego !

Anna ne s'attendait pas à cela. Ce garçon ripostait bien. Il ouvrit la bouche mais Anna le devança avec un sort muet. Son stupéfix l'atteignit et il tomba par terre. Padfoot le réanima et accorda cinq points à Gryffondor avec joie. Harry fut le suivant. Malfoy eut un petit sourire et sortit de baguette. Harry semblait ravi d'affronter Malfoy seul à seul.

- On ne se blesse pas, déclara Padfoot. Allez y.

- Impedimenta ! Cracha Malfoy.

- Protego !

- Rictumsempra !

- Protego !

- Flipendo !

- Protego ! Expelliarmus !

Malfoy se jeta sur le côté. Le duel était féroce. Harry et Malfoy se défièrent du regard pendant plusieurs secondes.

- Serpensortia ! Lança finalement Malfoy.

Aussitôt, un grand serpent sortit de sa baguette magique et avança vers Harry. Celui ci recula de plusieurs pas tandis que le serpent avançait. Harry se mit alors à murmurer des choses incompréhensibles. Il semblait parler au serpent car celui ci s'arrêta brusquement et le regarda. Harry dit encore quelques mots étranges... Tous les élèves se mirent à murmurer entre eux. Anna était abasourdie. Que faisait Harry ?

- Tu savais qu'il était fourchelang ? Demanda Hermione.

- Quoi ? Fit Anna. Non...

- Il sait parler au serpent, murmura Ron.

Padfoot fit disparaître le serpent subitement. Il donna des points aux deux maisons. La cloche retentit à ce moment là et tout le monde sortit, sauf les quatre amis. Padfoot se dirigea vers eux.

- Harry, tu veux m'expliquer ? Demanda t'il fermement.

- Euh, quoi ? Fit Harry. J'ai juste essayé de dire au serpent de ne pas m'attaquer...

- Tu as parlé fourchelangue ! Dit Padfoot. Depuis quand fais tu ça ?

- Je ne comprend pas, dit Harry, confus.

- Harry ! S'exclama Hermione. Tu es fourchelang. Le seul autre fourchelang connu est tu-sais-qui. C'est très étrange de faire ça, même dans le monde sorcier.

- Mais je ne fais pas exprès ! Répliqua Harry.

- Peu importe, intervient alors Anna, ça ne fait rien. Tu es toujours Harry.

Harry eut un petit sourire reconnaissant.

- Bien sûr qu'il est toujours Harry, soupira Padfoot. C'était juste... soudain.

- Tout le monde ne va parler que de ça ! Lança Ron. Ça va changer de la dernière rumeur...

- Ron ! Grogna Hermione.

- Quel rumeur ? Demanda Padfoot.

- Rien de passionnant, répondit Anna. Un truc que Collin, en première année, aurait fait...

- Ouais ! Approuva Harry.

Padfoot plissa les yeux en les regardant. Ils lui cachaient quelque chose, il le sentait.

- Bon, on a cours de sortillège, dit Hermione.

Les autres l'approuvèrent et la suivirent hors de la classe en saluant Padfoot.

Durant tous le cours de sortillège, Harry se sentit fixé de toute part. Apparemment, même les Pouffsoufle, dont le cours était en commun, était au courant pour le serpent. Anna se faisait un devoir de lancer un regard noir à tout ceux qui regardait un peu trop longtemps Harry.

Elle avait comprit qu'Harry entendait le serpent de son rêve murmurer des choses parce qu'il était fourchelangue. Si ce serpent était réelle et qu'Harry pouvait s'imposer dans l'esprit de Voldemort, ils auraient un bon avantage sur lui. Mais cela ne restait que sa théorie. Rien ne prouvait ce qu'elle pensait. Elle aimerait bien voir la maison dans laquelle se trouve le serpent pour voir si elle existait quelque part...

Elle ne dormit pas beaucoup cette nuit là non plus. Elle se demandait si Harry dormait bien... Elle se força néanmoins à penser à des choses heureuses. Il ne restait que trois jours avant les vacances de Noël. Elle avait hâte de se retrouver à la maison et de pouvoir voir Moony, Tonks et Teddy plus souvent. Elle s'était aussi entendu avec Harry sur le fait de parler de ce que Fred et George avait vu que pendant les vacances.