Annastasia et les secrets dévoilés

Padfoot monta finalement les escaliers, après que Remus soit partit le dernier. Il voulait avoir une conversation avec Anna, mais il était rendu très tard et il ne savait pas si elle était toujours réveillée. Il alla regarder dans l’embrassure de la porte et aperçut la gamine dormir dans son lit, l'air plutôt paisible. Il décida de la laisser se reposer et alla dans sa propre chambre.

Il repensa à ce que Dumbledore lui avait dit… il avait dit qu’il croyait en son innocence et qu'il savait qu’il n'était pas un traître. Cela lui avait fait beaucoup de bien.

Il enleva ses chaussures et enfila un pyjama. Il se laissa ensuite tomber sur son lit, épuisé. Il ne pouvait que plaindre Anna après avoir vu lui-même sa mère adoptive. Cela avait dû être terrible de grandir avec elle. Tout comme lui avait trouvé terrible de grandir avec ses propres parents. Il entendit tout à coup un bruit de pas et une petite tête au cheveux noir apparut devant sa porte. 

- Padfoot ? Dit Anna d’une petite voix. 

- Je pensais que tu dormais, dit Padfoot. 

- Je dormais… mais je me suis réveillée. Est-ce que… on peut parler ?

- Bien sûr… viens.

Il tapota son lit pour qu'elle vienne s'assoir dessus, ce qu'elle fit la tête baissée. Elle avait un air coupable sur le visage et Padfoot pensa qu'elle avait dû réfléchir beaucoup.

- Je suis désolé de m’être enfuis, dit-elle. 

- Pourquoi tu la fais ? Demanda alors Padfoot.

- Je… Je pensais que tu ne voulais plus de moi…

- Je t'ai dit que ce n’était pas le cas.

- Je sais… mais je ne te croyais pas. J’étais en colère… 

- Pourquoi tu n'es pas revenu me voir, gamine ? 

Anna haussa les épaules. 

- Je me sentais rejetée, dit-elle à voix basse. Je ne réfléchissais plus vraiment, je voulais juste aller me venger de Tracy. 

- Tu sais que ça aurait pu très mal se finir ?

- Hum… on n’est pas fâchés, j'espère ? Demanda-t'elle de la même façon que Padfoot lui avait demandé la veille.

- Non, répondit Padfoot en lui souriant. Mais ne refais plus jamais ça.

- Non, promis, dit Anna en souriant également. Dis, Padfoot... pense tu que tu a vraiment oublié des souvenirs ?

- Je n’en sais rien... si c'est vraiment le cas, je ne peux pas m'en souvenir, dit-il avec une grimace. Dumbledore va demander à Rogue de me faire une potion.

- Qui est Rogue ? Demanda Anna.

- Quelqu'un que je déteste, répondit sombrement Padfoot. Il était à l'école en même temps que nous... un Serpentard aux cheveux gras.

- Oh, fit Anna en rigolant.

- Mais il est maître des potions...

- Donc, tu n'a pas le choix de le voir, ricana Anna.

Padfoot eut un léger rire et ébouriffa les cheveux d'Anna. Il était content que leur relation soit redevenue comme avant. Anna se laissa tomber sur son lit.

- Et qu'est ce qui va se passer si tu es vraiment mon père ? Demanda t'elle en regardant le plafond.

- Et bien... Je vais me sentir vraiment nul de t'avoir oublié comme ça, répondit Padfoot.

Anna ria doucement.

- Ça ne changera pas vraiment les choses, en fait, continua ensuite Padfoot. Nous allons rester ensemble et continuer nos vies.

- Cool, dit Anna.

- Cool ? Répéta Padfoot en riant.

Anna haussa les épaules en riant également.

- Je serais très heureuse que ce soit toi plutôt que le Seigneur des Ténèbres...

- J'espère, dit Padfoot. Pourquoi tu l'appelles comme ça ?

- Le Seigneur des Ténèbres ? Fit Anna. Euh... j'ai toujours entendu ce nom là...

- Normal... ce sont les Mangemorts qui l'appelle comme cela. Tu peux dire Voldemort.

- Voldemort, répéta Anna avec force.

Padfoot eut un sourire.

- C'est vrai, dit alors Anna subitement en se redressant. Je voulais te dire... attends.

Elle se leva et partit en courant vers sa chambre. Elle revient deux secondes après avec une dague dans sa main.

- Regarde, dit-elle à Padfoot en le rejoignant sur le lit. La dague de Serpentard.

Padfoot ouvrit de grands yeux.

- T'a pas fait ça ? Dit-il, sous le choc.

- Ouais, répondit Anna en ricannant. Elle était dans le bureau de Tracy. Je lui ai volé avant qu'elle ne me voie. J'imagine sa tête quand elle va s'en rendre compte...

- Je ne suis pas sûr que c'était la meilleur chose à faire, gamine, dit Padfoot en soupirant. Elle voudra la retrouver.

- Et elle ne réussira pas, dit Anna avec un sourire.

- Tu es incorrigible, lâcha Padfoot en secouant la tête. Elle a l'air remplie de magie noire.

- Probablement, fit Anna. Mais ce n'est pas dangereux.

- Tu ne devrais pas la ranger dans ta chambre. On ne sait pas ce qui peut se passer.

- Hmm... fit Anna. Je la mets où, alors ? Je ne veux pas que Dumbledore la voit et qu'il la prenne.

- Ce serait pourtant la meilleure option. Il pourra sans doute l'examiner mieux que nous.

- Tu l'aimes bien, Dumbledore, n'est-ce pas ?

- Ouais... Il était déjà directeur quand je suis allé à Poudlard. C'est un homme bon. Et il croit en mon innocence.

- Juste pour ça, je l'apprécie aussi, souria Anna.

Padfoot lui rendit son sourire. La gamine se mit alors à bailler et à se frotter les yeux.

- Je pense que c'est l'heure de dormir, dit Padfoot.

- Ouais... répondit Anna.

- Laisse la dague ici, ordonna Padfoot. Je lui trouverais une place en bas demain.

- D'accord, répondit Anna.

Elle alla la poser sur le bureau de Padfoot, puis sembla hésiter en le regardant. Elle se précipita finalement vers lui et le serra dans ses bras. Padfoot fut d'abord surpris et lui resserra l'étreinte. Il était maintenant question de quelques jours pour savoir s'il était son père ou non... Il craignait un peu la réponse ; si c'était vraiment le cas, il aura manqué neuf années de la vie de sa propre fille.

- Padfoot, murmura Anna, je ne voulais pas vraiment partir de chez toi, hier... Je suis bien avec toi. Merci d'être venu me chercher...

- T'inquiète, gamine. Ça va. L'important, c'est que tu ne le fasse plus.

Anna hocha la tête et recula quelque peu.

- Bonne nuit, dit-elle.

- Bonne nuit.

Elle quitta la chambre de Padfoot pour regagner la sienne. Elle se laissa tomber sur son lit et s'endormit presque aussitôt.

La journée du lendemain se déroula plutôt paisiblement. Dumbledore avait envoyé une lettre à Padfoot lui disant que Rogue travaillait déjà sur la potion et qu'elle serait prête dans quelques jours. Anna savait que Padfoot était nerveux pour cela. Mais elle le comprenait, elle aussi était nerveuse. Tout changera pour elle si elle retrouverait son père... C'était plutôt étrange qu'ils se soient croisés en prison. Anna pensa que c'était le destin...

IIs passèrent la journée à jouer à des jeux quelquonques. Padfoot la pourchassait sous sa forme de chien et elle s'amusait à mouiller le plancher pour qu'il glisse. Kreacher passait sans cesse après eux pour nettoyer les dommages qu'ils faisaient. L'elfe de maison semblait être soulagé qu'Anna soit revenue. Il était même plutôt gentil avec elle, et Padfoot le soupçonnait de préparer quelque chose. Il détestait cet elfe, mais Anna commençait à l'apprécier. Il avait tout de même nettoyé l'entiereté de la maison depuis qu'ils étaient arrivés.

Padfoot avait rangé la dague dans un grand présentoir du salon. Il y avait plusieurs objets lugubres là-dedans et Anna trouvait qu'elle y était à sa place.

Remus vient leur rendre visite dans la soirée en apportant du whisky pur feu, à la plus grande joie de Padfoot. Il avait même fait une petite danse de la joie et Anna était tordu de rire. Tous les trois étaient installés dans le salon, parlant de tout et de rien. Anna avait convaincu Kreacher de jouer une partie d'échec avec elle, et elle le battait sans cesse.

- C'est vrai, je ne te l'ai pas dit... dit Remus après leur deuxième verre de whisky.

- Quoi ? Fit Padfoot.

- Je surveillais la maison de Harry, quand nous pensions que tu t'étais évadé pour lui faire du mal.

- Génial, dit Padfoot, vaguement indigné.

- Rien de personnelle, ricana Remus. Je l'ai vu. C'est le portrait craché de James, en miniature. Il a même des lunettes.

- Je le savais, dit Padfoot, un léger sourire aux lèvres.

- Mais je le trouve plutôt petit pour son âge... continua Remus. Il portait des vieux vêtements trop grands pour lui.

- Il est avec Petunia et Vernon ? Grogna Padfoot d'un air noir.

- Oui, répondit Remus du même ton.

- Si je suis innocenté un jour, j'irais le chercher, déclara Padfoot.

- On pourrait aller lui rendre visite, s'exclama alors Anna.

- Ce serait risqué, répondit Remus. Deux évadés de prison ne passent pas inaperçu partout.

- On sait être subtile, hein, Padfoot ? Répliqua Anna d'un air espiègle.

- Ouais, ria celui-ci. Très subtile.

Remus secoua la tête.

- Padfoot pourrait y aller sous sa forme de chien, dit-il. Ce serait beaucoup plus subtile.

- Il ne pourra même pas lui parler, répliqua Anna.

- Je pourrais au moins le voir, fit Padfoot.

- Je veux venir aussi, dit piteusement Anna.

Padfoot eut un rire et lui ébouriffa les cheveux.

- On verra cela en temps et lieu, dit-il.

Anna maugréa dans sa barbe imaginaire et continua de jouer avec Kreacher, tandis que Padfoot et Remus se mirent à parler de leur souvenir avec le père de ce fameux Harry.

Quelques jours passèrent sans que rien de

particulier ne vienne les déranger. Dumbledore et l'ordre du phénix continuait les recherches concernant Tracy et Pettigrew. Anna se demandait ce qui était arrivé à Axel... il avait trahi sa mère et son père pour la protéger. Tracy n'était probablement pas enchantée de cela. Generis restait toujours au château et apparemment, il avait eu une visite du premier ministre. Padfoot tenait cette information de Dumbledore, qui avait entamé une poursuite contre les Hawell. Il devait réussir à démontrer que Generis était complice des manigances de Tracy. Il se pourrait également qu'Anna doive se présenter en cours. Pour l'instant, elle était en liberté provisoire. Le ministre Fudge avait semblé accablé de la situation, selon Remus. Anna était enchantée par cette nouvelle et était de très bonne humeur les jours suivant.

Puis leur parvient enfin la lettre qu'Anna attendait avec impatience. Un samedi matin, un joli hibou vient porter la fameuse lettre à Padfoot, qui disait que Rogue avait fini la potion et qu'il allait venir la porter chez Padfoot même, cette après-midi. Anna sautillait d'impatience tandis que Padfoot marmonna des insultes durant des heures. Il détestait vraiment cet homme et ne le voulait pas chez lui, mais il n'avait pas le choix.

Anna arriva en courant dans le salon lorsqu'elle entendit la porte d'entrée. Padfoot eut un rire étouffé lorsqu'elle se prit les pieds dans le tapis et le fusilla du regard. Padfoot alla ensuite ouvrir la porte et revient quelques secondes plus tard avec la mine sombre. Anna eut un sursaut ; l'homme devant elle était pâle, habillé tout de noir et avait des cheveux noirs et gras, comme Padfoot s'était senti obligé de souligner. Elle était certaine de l'avoir déjà vu avant, au château.

- Tu a la potion ? Demanda brusquement Padfoot.

- Bien sûr que je l'ai, grogna Rogue. Je ne suis pas venu faire une visite de courtoisie.

- Bien sûr, fit Padfoot.

- Il se peut qu'il aille des effets secondaires.

- Comme quoi ?

- Tu verras bien, répondit Rogue.

Padfoot n'avait pas l'air particulièrement heureux de cette nouvelle. II y avait de l'animosité dans l'air et la tension était écrasante. Rogue sortit un flacon de ses poches et le tendit sèchement à Padfoot. Ce dernier le prit avec le léger hochement de tête pour le remercier.

- Je vous ai déjà vu avant, lâcha alors Anna.

L'homme posa son regard sombre sur elle et arqua un sourcil. Elle se souvenait, maintenant, il était venu voir Tracy il y a des années.

- Vous êtes venu au château il y a des années, déclara t-elle.

- Cela est possible, répondit sèchement Rogue.

- Vous êtes un Mangemort ! S'exclama alors Anna, indigné.

Rogue leva les yeux au ciel et Padfoot semblait heureux qu'elle le mentionne.

- J'étais, grogna Rogue.

- Vous ne pouvez pas enlever le tatouage que vous avez sur le bras, répliqua Anna. Vous restez donc un Mangemort toute votre vie...

- Vous semblez être bien au courant, répliqua sèchement Rogue. Prévoyez-vous rejoindre le clan ?

- Jamais de la vie ! Répondit vivement Anna.

Rogue eut un petit rictus.

- Tu n'as jamais eu de bonne fréquentation, dit alors Padfoot d'un ton moqueur.

- On pourrait en dire autant de toi, répliqua Rogue.

Ils se défièrent du regard quelques instants et Anna décida de briser le malaise grandissant :

- Bon, bien, merci beaucoup, dit-elle en forçant un sourire.

Rogue la toisa du regard et salua Padfoot d'un signe de tête avant de tourner les talons. Padfoot grogna dans son dos et ricana lorsqu'il entendit la porte se refermer.

- Tu ne m'avais pas dit que c'était un Mangemort ! S'exclama Anna.

- J'ai oublié ce détail... Il est revenu avec Dumbledore maintenant. Il est un espion.

- Un espion ?

- Oui, il espionne Voldemort... enfin, espionnait Voldemort et il tient Dumbledore au courant des plans des Mangemorts.

- Oh, lâcha Anna, un peu impressionnée.

- Mais c'est un con quand même, déclara Padfoot.

Anna approuva d'un signe de tête pour ne pas contrarier Padfoot. Lorsqu'elle avait vu Rogue dans le passé, elle avait été impressionnée qu'il tienne tête à Tracy. Elle n'avait jamais su pourquoi ils s'étaient disputés, mais elle les avait entendu hausser le ton.

Padfoot attendit l'arrivé de Remus après le souper pour boire la potion. Il était assis sur le divan du salon et regardait le flacon jaunâtre d'un air dégoûté.

- Allez, Padfoot, l'encouragea impatiemment Anna.

- Tu la sentis ? Fit Padfoot. C'est dégoûtant.

- N'y pense pas, dit Remus.

- Et si Rogue a fait exprès de la raté ? Demanda Padfoot, angoissé.

- C'est impossible, répondit Remus. Dumbledore lui a demandé, il n'oserait pas faire cela.

- Ouais... approuva Anna.

Padfoot leur jeta un dernier regard incertain avant d'avaler le contenu du flacon. Il fit une moue dégoûté et déposa le flacon vide sur la table du salon. Il y eut un moment de silence dans lequel Anna et Padfoot observèrent Padfoot attentivement. Puis, la gamine dit :

- T'a un deuxième nez qui est sorti.

- Quoi ? Paniqua Padfoot en se tâtant le visage.

Anna pouffa de rire et Remus l'imita juste après. Padfoot lança un regard noir à Anna, comprenant qu'elle riait de lui.

- Très drôle, dit-il.

Soudainement, il s'endormit et tomba sur le divan. Remus le tapota sur les joues mais il ne se réveilla pas.

- Effet secondaire, dit alors Anna, perplexe.

- Sans doute... répondit Remus. Il faut attendre qu'il se réveille.

II soupira en observant son ami évanouit. Anna soupira également, impatiente de savoir s'il savait quelque chose.