Le Temps de la Nuit

Chapitre 7 : Funeste Gotham

5063 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:06

Et voilà le chapitre 7 ! J'ai vraiment adoré l'écrire, parce que voilà quoi, Annie rentre dans le monde de Jérôme :3 j'espère que vous apprécierez tout autant de le lire :D

 

Greenwood et Aaron observèrent Jérôme s'avancer, et tournèrent leurs regards vers Annie qui s'arrêta en les voyant faire. Contrairement à ce qu'elle pensait, son regard ne se déroba pas. Elle maintint celui des deux autres, gonflée par une assurance qui venait juste de lui être insufflée. Une audace qui lui venait de la rue, et du plus profond de son cœur.

- On peut sortir par derrière, proposa Annie. L'usine est grande et mal connue, il y a peu de chance que les policiers soient de l'autre côté.

Les garçons n'eurent d'autre choix que de suivre Annie qui s'empressait de les diriger dans l'usine. Discrètement, Greenwood attrapa le bras de Jérôme.

- À quoi tu joues, exactement ?

Jérôme fit semblant de ne pas comprendre, plissa les yeux très légèrement et regarda autour de lui.

- Qui est en train de jouer ? Demanda-t-il avec une fausse surprise.

- C'était pas dans le plan, dit-il en désignant Annie d'un mouvement de tête.

- Si ça ne tenait qu'à moi, tu ne serais pas dans les plans non plus, gros tas.

- Qu'est-ce que tu dis ? Réagit Greenwood en s'approchant du visage de Jérôme.

Ce dernier plissa le nez de dégoût, et posa le bout de ses doigts sur le bas du menton de Greenwood pour l'éloigner.

- Garde ton haleine pestilentielle pour ton propre nez. Ensuite, je te propose de suivre ce que je fais, je dois te rappeler qui est le chef ?

Greenwood adopta son rictus malsain et se recula. Jérôme se détourna alors, satisfait de sa personne, et suivit la jeune femme devant lui. Son instinct avait visé juste, car lorsqu’Annie passa la tête dehors, il n'y avait personne. Néanmoins, de nouvelles alarmes de polices retentissaient dans Gotham. Annie ne cessait de regarder autour d'elle, épiant le moindre mouvement suspect ou inhabituel, comme le lui avait apprit Cat. Ne voyant rien aux alentours, le groupe se précipita à l'extérieur de l'usine et s'enfuit dans unes des nombreuses ruelles qui se proposaient à eux. Avant de les suivre, Annie eut le temps d’apercevoir une forme humaine perchée sur un toit. D'abord, elle pensa que c'était Cat, elle eut honte pendant un instant. Mais cette personne là était plus élancée, et plus grande que son amie. Greenwood, qui s'était mis à l'écart, passa derrière elle en courant.

- Eh ben alors la nouvelle, on a peur du noir ?

Il continua sa route, sans qu'elle ne prenne la peine de répondre. Elle ne se préoccupa pas plus de la femme en haut de l'immeuble et suivit les trois autres, se demandant si elle en avait finalement envie. Mais plus rien ne lui faisait envie. Elle continuait parce qu'il le fallait, et parce que ça en valait peut-être la peine à la sortie. Si sortie il y avait.

* * *

- Une fille ? Faillit s'écrier Galavan en voyant Annie debout derrière Jérôme.

- Oui, mais c'est lui le chef, railla Greenwood en mordant dans un donut.

Jérôme inspira une grande bouffée d'air qu'il bloqua dans son organisme pendant plusieurs secondes, se retenant de lui envoyer son poing dans la gueule.

- Tu as tué Arnold, et tu as pris une fille de la rue à la place !

Tabitha et Barbara entrèrent au même instant.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? Demanda Barbara en se déhanchant gracieusement.

Les regards se tournèrent vers elle, et Annie fut impressionnée par le charisme qu'elle portait en elle. Elle ne pu la trouver que détestable, sans savoir pourquoi. Galavan se tourna vers elle pour lui expliquer la situation, avec son perpétuel air courtois et distingué.

- Jérôme, à ramené une fille.

- Il faut s'y attendre avec les adolescents, dit Tabitha en observant la jeune femme.

- Moi je la trouve plutôt mignonne, ajouta Barbara. Il faudrait juste... lui faire prendre une douche, arranger ses cheveux et lui changer de vêtements.

- Oh non pitié, Barbara, pas toi aussi... soupira Galavan démuni.

- Laissons-lui au moins une chance. Qu'est-ce que tu sais faire ? Demanda-t-elle à Annie.

- Ça dépend, hésita cette dernière. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Je savais pas que j'avais besoin d'un C.V, dit-elle avec sarcasme.

- Faut croire qu'elle a du potentiel, enchaîna Barbara jouant la fine connaisseuse.

- Tu dis qu'elle a tué Arnold parce que tu lui as ordonné, demanda Galavan à Jérôme.

Annie n'écouta pas la suite de la conversation. Ils parlaient tous comme si elle n'existait pas, il n'y avait rien de plus ennuyeux. Elle lança son regard à la fenêtre, perdue dans des pensées invisibles et fragmentées. Elle fixa son attention sur la montagne de donuts posée sur la table et sentit son ventre se manifester. Elle posa les mains dessus en vérifiant que personne ne l'avait entendu. Elle sourit discrètement.

- Pourquoi tu rigoles comme ça ? L'agressa Greenwood, les coudes posés sur la table en tenant son gâteau rond.

- J'ai vu ta gueule, répondit-elle sans réfléchir.

Elle n'aurait jamais dit cela auparavant. Elle aurait baissé les yeux et n'aurait rien répondu. Elle se sentit perturbée en se faisant la réflexion, et s'interdit de regarder autour d'elle pour voir comment les autres réagissaient. Elle se contenta de fixer Greenwood, faisant semblant d'être dénuée de toute appréhension et de peur. Greenwood grinça des dents, et se leva brusquement de sa chaise, les muscles brûlant de rage. Elle entendit des personnes rire autour d'elle. Greenwood se planta devant elle, son nez touchant presque le sien. Elle ne bougea pas, ne recula pas d'un seul pas, et sentit son cœur s'accélérer dans sa poitrine prête à exploser. Elle se souvint d'un des conseils de Cat, t'es une fille, et tu es petite, donc à première vue, tu n'as pas l'avantage. Il faut que tu vises la gorge et le milieu de la poitrine lorsque tu te bats. Enchaîne les coups sans arrêt, pour que tu gardes le dessus. Annie passa ses yeux sur la gorge épaisse de Greenwood et sur le milieu de sa poitrine graisseuse. Il serra ses joues entre ses doigts, déformant sa bouche.

- Tu peux répéter ? je crois que j'ai pas bien entendu.

Elle sentit ses doigts sucrés et poisseux s'enfoncer dans sa peau. Il aurait presque pu la soulever, et l'envoyer balader contre un mur. Sa force dépassait largement la sienne.

Une main se posa sur l'épaule de Greenwood. Le visage de Galavan apparut.

- Lâche-la, on va trouver un arrangement.

Annie sentit la pression sur ses joues disparaître. Les doigts de Greenwood laissèrent une étrange sensation sur sa peau, qu'elle discernait comme grasse. C'est Galavan qui posa ensuite ses doigts sur elle pour lui tourner le visage de tous côtés afin de la scruter. Jérôme, toujours dans ses vêtements blancs et typés appuya son dos sur le bord de la table et croisa les bras sur sa poitrine en regardant Galavan faire. Annie croisa son regard moqueur.

- Qu'est-ce que tu lui as trouvé, à cette fille ? Demanda Galavan en ne la lâchant pas du regard.

Jérôme se détacha de la table et s'approcha d'eux.

- De l'acharnement, je crois. Ou quelque chose du genre.

- C'est bien possible, oui, répondit Galavan. Très bien...

Il chercha à l'arrière de son pantalon, et ressortit l'arme qui avait servi à Greenwood et Jérôme à régler leur différent. En la voyant ce dernier ne pu s'empêcher de sourire, et de jeter un regard narquois à Greenwood qui leva les épaules et s'en retourna à son donut. Galavan se cacha d'Annie, et lui tendit l'arme après quelques secondes. Elle la prit d'une seule main et regarda Galavan dans les yeux.

- Montre-nous ce que tu sais faire, dit-il enfin en montrant tout le monde autour de lui. Tu as le choix, petite.

Annie se souvenait de l'arme que Jérôme lui avait tendue. Elle était sensiblement plus lourde, mais pas de beaucoup. Le calibre était plus gros. Celle qu'elle tenait était un joli revolver de poche, sûrement indispensable à n'importe quel homme d'affaire.

- Il est vide, murmura-t-elle pour elle-même, en comprenant le jeu que menait l'homme en face d'elle.

- Pardon ? Interrogea Galavan, curieux.

Elle le regarda dans les yeux, et éleva l'arme, se décidant de ce qu'elle ferait avec. Elle la pointa finalement sur sa propre tête, soutint les yeux profondément noirs de Galavan, et enclencha la gâchette. Elle tressaillit un court instant. Pourquoi aurait-il risqué la vie d'un de ses protégés, au vu du cinéma qu'il venait de faire pour la mort d'Arnold. Radieux, Jérôme s'empara de l'arme qu'elle avait gardé sur sa tempe, et la pointa entre les deux yeux d'Annie.

- Il est vide, répéta-t-elle en scrutant Jérôme.

- Tu es sûre ?

- Presque.

Il fit grincer le mécanisme de l'arme quatre nouvelles fois à la suite, rapidement, enchaînant les coups. Jérôme avait vu Galavan enlever toutes les balles. Annie retint un cri horrifié, et ferma les yeux en se laissant tirer dessus, à vide. En voyant la scène, Greenwood secoua la tête de droite à gauche, désinvolte. Personne ne dit rien pendant un instant. Jérôme resta planté devant elle. Annie discernait une drôle d'expression dans ses yeux immobiles, la fixant avec une forme de bestialité qui lui appartenait.

- Tu n'as pas peur ? Demanda Galavan, rompant le silence qui imprégnait la pièce.

- Je suis terrorisée, répondit Annie la voix tremblante, sans quitter Jérôme des yeux. Mais la peur appartient à celui qui l'éprouve de la garder ou de la montrer.

- Qui t'as appris ça ? Questionna-t-il en fronçant les sourcils avec intérêt.

- Ca... Elle s'abstint, parler de Cat ne devait pas être une bonne idée. La... rue ?

- Je dois avouer que tu tiens de bons enseignements.

Une lueur malsaine dans les pupilles, Jérôme se plaça derrière Annie et posa ses mains sur ses épaules, l'arme froide lui chatouillant la gorge.

- Alors, on peut la garder ? sourit-il à pleine dent, faisant creuser malicieusement ses joues.

Galavan soupira, et fit un élégant geste de la main qui signifiait qu'elle restait avec eux. L'étreinte que Jérôme tenait sur ses épaules se renforça un court instant, lui donnant des frissons qui s'étalèrent électriquement dans son corps, pernicieux. Barbara avança gracieusement vers elle, dégageant Jérôme. Celui-ci pinça les lèvres en levant les yeux au ciel. Elle se mit à sa hauteur, pliant légèrement les genoux.

- Tu verras, dit-elle en mordant le bout de sa langue, on va bien s'amuser tous ensemble.

- Tabitha, Barbara, appela Galavan, je vous charge d'habiller cette jeune fille en conséquence.

Barbara frappa très légèrement dans ses mains comme une enfant, avec un sourire qui laissait découvrir toutes ses dents. Tabitha restait plus sérieuse, se mordant la lèvre du bas.

Elles emportèrent la jeune femme dans la salle de bain. Elles la laissèrent prendre une douche, qui dura de longues minutes. Annie remarqua qu'elle avait grossit dans la rue, rendant son corps moins anorexique. Elle effleura sa peau à travers les gouttes d'eau depuis le bout de ses doigts gauche en remontant jusqu'à sa clavicule. Elle passa ses mains sur son visage, suivant le tracé de ses os. Entoura son ventre de ses bras, ventre moins rentré, plus musclé. La fumée chaude sortait de sa peau et s'envolait dans l'air, frivole, et s'accrochait en buée sur le miroir et la vitre. Elle arrêta l'eau, essora ses cheveux en les tordant dans ses mains. Ils lui tombaient sur les épaules, comme des cascades d'or. Elle enroula son corps dans la serviette blanche et épaisse, s'observant dans le grand miroir qui cachait presque tout un mur. Elle n'eut pas le temps de concrétiser ses pensées, de les mettre en ordre après les avoir brouillées dans l'eau bouillante, que les deux femmes entrèrent sans frapper. Elle se retourna soudainement.

- Te voilà tout de suite plus approchable ! S'exclama Tabitha.

- Il faut absolument qu'on lui coupe les cheveux ! Dit Barbara en s'empressant de les prendre entre ses mains. Regarde, on les coupe un peu, mais pas trop hein, juste pour le redonner un peu de fermeté et de forme, enchaîna-t-elle avec frénésie.

- Il faut lui trouver un style aussi, tu sais, quelque chose de raffiné, tout en gardant son esprit, un peu... délaissé ?

Les deux femmes semblaient vouloir s'emparer entièrement du corps d'Annie qui ne se sentait pas perdre possession d'elle-même. Au contraire, elle éprouvait le besoin qu'on s'occupe d'elle, qu'on la change du tout au tout, qu'on fasse d'elle une nouvelle personne, afin que tout le monde s'en aperçoive, et plus seulement elle.

- Bon déjà passe lui des sous-vêtements, dit Tabitha en tendant sa main.

Barbara chercha derrière elle et en sorti un ensemble rouge.

- On les a trouvé super mignons, j'espère que c'est ta taille, confia Barbara.

Elles attendirent, alors qu'Annie tenait déjà l'ensemble.

- Oh, excuse-nous, comprit Barbara en lui tournant le dos.

Tabitha l'imita, et elle entendit les deux femmes rire. Elle n'y prit pas garde et enfila la lingerie. Elle croisa son reflet dans le miroir, s'estimant plutôt séduisante. Barbara et Tabitha se tournèrent dans un même temps.

- Parfait ! S'exclama Barbara en faisant balader ses yeux bleus sur Annie.

Tabitha la fit tourner sur elle même. Elles l'installèrent ensuite sur une chaise et sortirent une trousse de coiffure.

- Ne coupez pas trop, souffla Annie avec placidité.

- Oh, tu as retrouvé ta langue, plaisanta Barbara sans méchanceté.

Elle entendit les coups de ciseaux trancher ses mèches dans un bruit intact et froid, qui la faisait frémir imperceptiblement à chaque fois, comme si on lui volait un morceau d'elle-même. C'est Barbara qui coupait, sous le regard bienveillant de Tabitha.

- Je crois que tu peux te regarder dans le miroir, prévint Tabitha.

Annie se leva doucement. Elle ne se reconnut pas d'abord. Barbara entoura ses épaules d'un bras en jouant avec une de ses mèches.

- Alors comment tu te trouves ? Personnellement, je trouve que ça te va très bien. Ça change, hein ?

Annie se sentait profondément perturbée. Mais ce changement lui plaisait. Ses cheveux ne se contentaient plus de se balader sur ses épaules, maintenant ils mettaient son visage en valeur, faisant ressortir son regard légèrement vert.

- Tu es douée, dit-elle à Barbara en croisant son regard dans la glace.

- Ouii, je saiis, répondit-elle en tombant dans les aiguës.

Elle attrapa la main d'Annie et la tira au milieu de la pièce.

- J'aimais bien l'idée des bas, dit Tabitha en examinant Annie.

- Oui, mais on vire la robe, ajouta Barbara en attrapant son menton.

- Viens avec nous.

Tabitha lui attrapa le bras en tendant sa main vers la porte, mais la jeune fille résista.

- Je ne peux pas sortir comme ça.

- J'oubliais... Tiens, reprends ça !

Elle lui jeta la serviette qu'Annie cala sur sa poitrine de manière à ce qu'elle la couvre jusqu'au milieu des cuisses. Elles durent passer par la salle à manger afin d'atteindre la chambre des filles. Elles croisèrent Greenwood, Aaron et Jérôme qui jouaient aux cartes sur la table. Les regards des trois hommes suivirent le marche des femmes.

- Jolies jambes, complimenta Jérôme de sa voix dure et sensiblement rocailleuse.

- Ça donne faim, ajouta Greenwood, cherchant à mettre Annie mal à l'aise par tous les moyens.

Cette dernière ignora toutes les remarques.

Les deux criminelles lui firent enfiler d'abord un collant résille, puis un short noir entouré d'une ceinture marron. Pour le haut, elles optèrent pour un débardeur moulant, parce qu'une « femme doit toujours mettre son corps en avant ». Elle n'était pas sûre que cela soit vrai, mais les spécialistes, c'étaient elles. Elles lui ajoutèrent de grandes chaussettes qui lui arrivaient en haut des mollets, et finalisèrent leur œuvre en lui passant un t-shirt extrêmement lâche, qui lui découvrait tout une épaule et une partie de la poitrine, laissant voir le débardeur. Elles la laissèrent passer des bottines marron à talons hauts, qui se fermaient avec de longs lacets. Elle se dressa tant bien que mal, sentant l'instabilité que lui procuraient les chaussures.

- Je crois pas que ce soit une bonne idée, dit-elle en essayant de maintenir son équilibre.

- Mais si, tu dois porter des talons, c'est beaucoup plus séduisant.

- Séduisant ou pas, je ne peux pas marcher avec !

Au même instant on toqua à la porte, et Jérôme apparut dans son entrebâillement. Annie voulut rejoindre une chaise, mais elle perdit tout à fait l'équilibre, et s'écrasa sur le sol. Barbara la regarda avec apitoiement.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Galavan veut te voir, Tabitha. Je n'ai pas l'habitude de jouer les pigeons voyageurs, mais j'étais quand même curieux de voir ce que vous aviez fait de notre invitée.

- De ton invitée, Ginger, corrigea Barbara.

- Nous sommes une famille, après tout, répliqua le rouquin. Vous comptiez vraiment lui faire porter ces échasses ?

- Ça ne te regarde pas. Tu peux t'en aller maintenant, conclut Barbara en montrant le couloir derrière lui d'un mouvement de la tête. Tabitha lui passa devant, et ferma la porte sur son nez. Il éleva les mains, sournois mais défait, avant de s'en aller.

- Tu sais quoi ? On va plutôt te faire porter tes anciennes chaussures.

- Je préférerai, sourit Annie.

Ces femmes n'étaient pas méchantes. Annie regarda Barbara quelques secondes, et comprit pourquoi Cat avait put rester chez elle et l'apprécier. Barbara était juste une personne amoureuse qui avait tout perdu. Elle cherchait quelque chose qui pourrait l'aider à rattraper ses erreurs, pendant qu'Annie cherchait à commettre des erreurs. Barbara lui maquilla les yeux, juste ce qu'il fallait pour les faire ressortir, et ne pas la rendre superficielle.

- T'es prête ?

Elle hocha la tête, et se plaça devant le miroir de la chambre, qui la fit se découvrir toute entière.

- Je te trouve vraiment classe comme ça, dit Barbara fière de son travail et de celui de Tabitha.

- Je trouve aussi, dit Annie en s'observant.

- Très bien, on va pouvoir te montrer à tout le monde alors !

 

Tous étaient plus ou moins admiratifs du changement qu'avaient entreprit Tabitha et Barbara sur Annie. Aaron la regardait, moitié intéressé, moitié indifférent. Greenwood la trouvait charmante malgré lui. Galavan était satisfait de l'allure que lui avaient donné les deux femmes, offrant une image sinistre à Annie, mais aussi terriblement séduisante. Jérôme n'était pas là. Il la surprit en arrivant derrière elle, il colla son visage sur sa joue droite, humant le parfum de sa peau. Il posa ses lèvres sur sa joue, sans pour autant l'embrasser.

- Dommage pour tes jambes, dit-il en se détachant d'elle pour s'asseoir à la table.

Elle ne su pas comment réagir, et laissa simplement ses yeux balader dans la pièce. Elle aperçu Barbara la regarder malicieusement, se mordant la lèvre inférieure. Galavan quant à lui fit l'impasse sur le comportement de Jérôme.

- Bon, les enfants, un peu de sérieux, reprit Galavan. Vous avez bien travaillé pour l'instant, c'est vraiment très encourageant. J'ai une nouvelle mission pour vous. Pour vous tous, insista-t-il en attardant son regard sur Barbara puis sur Annie. Demain, avant midi, vous irez attaquer le département de police de la ville.

Des exclamations fusèrent.

- Oui, oui, je sais, vous êtes impatient, tenta de les calmer Galavan. Reprenez-vous.

- On va devoir porter nos costumes de tarés une nouvelle fois ? Demanda Jérôme, farouche.

- Oh, non, cette fois, vous serez en agent de police, les garçons. Excepté Aaron...

- Et qu'est-ce que je vais faire, moi ? Demanda Barbara sans laisser finir Galavan, avec une impatience dissimulée.

- Toi, ma belle et tendre Barbara, toi tu vas être l'appât de la proie. Je veux que tu montres à James Gordon que tu vaux bien plus qu'il ne le prétend.

Barbara sourit malignement.

- Je ne sais pas si a à voir avec votre façon de procéder, intervint Annie la voix impassible alors que toute l'attention se posait instantanément sur elle, mais j'ai cru voir une femme nous épier ce matin, alors que nous sortions de l'usine. Elle était sur le toit d'un immeuble. Je n'ai pas pu voir son visage, mais je sais que c'était une femme.

Un silence embarrassé s'installa. Greenwood, Aaron, Jérôme et Barbara observèrent autour d'eux, interrogatifs. Galavan se contenta de contempler Annie, essayant de discerner une trace de mensonge. Mais son visage était tout à fait naïf et rien, ni dans son regard, ni dans sa voix, ne laissait paraître qu'elle avait reconnu Tabitha perchée sur le toit. Tabitha regarda furtivement son frère.

- Gotham est remplie de gens étranges, il ne faut pas s'attarder sur ce genre de détail, répondit ce dernier.

Annie ne dit rien. Mais les détails étaient bien plus importants que ce qu'il disait, car malgré ce qu'il pouvait avancer, Galavan prenait garde aux moindres détails. Et elle le savait pertinemment.

- Bien, reprit Galavan en détournant le regard, vous prendrez la voiture de police garée juste au bas de l'immeuble, histoire d'être totalement dans la peau de vos personnages. Barbara, tu arriveras avant tout le monde, et tu attireras l'attention de James Gordon pour le faire sortir du département. Tu l'emmèneras dans une ruelle, celle qui est juste à côté, et Aaron, qui t'attendra là-bas, pourra lui faire comprendre qui sont les nouveaux patrons dans cette ville. Je veux que Gordon vous reconnaisse, c'est pour cela qu'Aaron aura le même costume qu'aujourd'hui.

Aaron se contenta de sourire et Barbara regarda Galavan avec un cet air féroce et criminel qui la caractérisait tant.

- Jérôme, Greenwood et... notre nouvelle invitée...

- Ann, informa-t-elle.

- Ann, c'est cela, vous serez accompagnés de quelques uns de mes hommes, vous êtes chargés d'attaquer le département de police. Les garçons, vous serez habillés en policier, comme je vous l'ai dit, ainsi vous passerez inaperçus.

- Et qu'est-ce qui se passe ? Interrogea Jérôme.

- Toi, mon bon Jérôme, tu t'occuperas du capitaine, Sarah Essen. Je veux que tout le monde se souvienne de sa mort et de sa défaite. Je veux que chacun d'entre vous prouve à ces personnes que les héros n'ont plus leur place à Gotham.

Galavan parlait, et on avait envie de croire à chacune de ses paroles. Annie le regardait, sans admiration, mais avec espoir. Un espoir qu'elle n'aurait jamais voulut concevoir, mais elle n'en avait plus rien à faire que cette ville souffre. Elle devenait aussi égoïste que tous ceux qui étaient dans cette pièce. Si elle devait souffrir, alors le monde souffrirait avec elle. Si elle devait se venger, elle se vengerait de cette ville toute entière. Gotham n'y pourrait rien.

- Qu'on donne quelque chose qui rende cette jeune fille plus effrayante, par pitié, dit Galavan en tournant sur lui même pour trouver quelque chose qui lui conviendrait.

Annie tiqua en comprenant qu'il parlait d'elle.

- Elle paraît trop... naïve.

- Je crois que j'ai ce qu'il faut, dit Tabitha en allant dans sa chambre pour revenir avec deux armes à feu. Voilà, tu ne pourras pas utiliser les deux en même temps, mais ça t'apportera plus de crédibilité. Tu en laisses une reposer en utilisant l'autre. Tu feras grand effet comme ça, et tu plairas plus, ajouta-t-elle en déviant son regard par dessus l'épaule d'Annie pour lui faire un clin d’œil ensuite.

Annie regarda derrière elle pour croiser les yeux préoccupants de Jérôme. Elle ne savait pas si elle aimait ce qu'elle devenait. Mais la vie ne lui avait pas laissé le choix. C'est en tout cas ce qu'elle essayait de se convaincre, voire de se persuader. Les excuses sont pourtant le mensonge des faibles et des traîtres. Et Annie avait le réel sentiment d'être les deux.

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