Between the Sheets

Chapitre 12 : J19 Summer rain ☔

838 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/07/2024 21:21

J19 Summer rain


Après la sortie en pédalo de l’après-midi, Aziraphale et Crowley avaient eu le plaisir de retrouver le cottage vide ! Gabriel et Beelzebub avaient toutefois laissé leurs affaires, c’est-à-dire la tente plantée dans le jardin, ainsi qu’une mouche posée sur l'îlot central de la cuisine. L’insecte, qu’aucun des célestes n'avait remarqué, se glissa rageusement dans une narine de Crowley, alors qu’il embrassait Aziraphale pour se faire pardonner cette sortie fort peu mémorable. Le démon s’écarta alors vivement de son partenaire en se mouchant dans le torchon offert par Muriel (un torchon touristique du Paradis, portant l’annotation “on ne mélange pas les Principautés et les Archanges”)...


— Mais enfin, Crowley, qu’est-ce qui te prend ? Ne va pas me dire qu’après le coup de soleil, tu as attrapé un rhume tout de même ? 

Pouah, mais non ! Pouah… C’est Bee qui m’a laissé un SMS ! 

— Un… Un quoi ? Mais… Ton téléphone est resté dans la chambre, tu ne l'as même pas sur toi ! 

— Mais non… Un Short Mouche Service, mon ange… 

— Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? Oh… Je vois… ajouta Aziraphale, en remarquant l’insecte, qui s’échappa du torchon froissé. 

— Ouais… La bestiole m’a dit qu’ils étaient partis faire un tour près d’Hassocks, dans un camp naturiste… C’est quoi un camp naturiste ? 

— Aucune idée ! 

— Ils disent qu’on peut les rejoindre si on veut, ajouta le démon.

— Mais on ne veut pas ! répondit précipitamment Aziraphale.

— Ah ça, c’est sûr ! Qu’ils y restent, et le plus longtemps sera le mieux, par la fourche de Satan… 

— Où vont-ils dormir ? Leur tente est restée là… 

— Ces tentes démoniaques viennent de l’Enfer, on a des tarifs ! Bee en a sûrement plusieurs, pas de soucis ! Dis-moi… On est vraiment en train de s’inquiéter de l’endroit où ils vont dormir ? 

— Absolument pas ! se défendit l’ange, en secouant vivement sa tête.

— Merveilleux ! Et si on allait se promener ?

— Bonne idée, laisse-moi juste prendre mon cardigan… 

— Vraiment ? Fin juillet ? 

— Le temps est souvent capricieux en bord de mer, tout le monde sait ça ! 

— Si tu le dis… répondit évasivement Crowley, en rechaussant ses Valentino sur son nez. 

— Tu ne prends pas de veste ?

— Non, je prends pas de veste, Aziraphale ! 

— Tu devrais, tu sais…

— J’écoutais déjà pas Dieu, à quel moment t’as cru que j’allais t’écouter ? 

— Bon, très bien, très bien… abdiqua l’ange, en levant les mains. 


Après une bonne demi-heure de marche le long du front de mer, le vent se levait, en même temps que le soleil se couchait, apportant une fine pluie, plutôt fraîche. Crowley tira sur les pans de sa robe de plage pour la serrer contre lui, alors que les gens qu’ils croisaient pressaient le pas.


— Veux-tu faire demi-tour ? demanda doucement l’ange.

— Pourquoi ? cracha Crowley, sans le regarder.

— Parce qu’il commence à faire froid, et que tu n’as que ta petite robe sur toi… 

— C’est toi qui fais pleuvoir ? T’as fait exprès ? demanda le démon, l’air suspicieux. 

— Ça n'a jamais fait partie de mes attributions, la météo… Tu… Tu aurais pu te changer, tu sais…

— J’aime bien cette robe… maugréa le démon. 


Aziraphale esquissa un petit sourire satisfait, tandis que la pluie redoublait en intensité. Il saisit alors la main de Crowley pour l’entraîner vers les petites boutiques qui se succédaient sur le trottoir opposé et ils se retrouvèrent serrés l’un contre l’autre, abrités sous un auvent.


— Maintenant, je me demande si ce n’est pas toi qui ferait pleuvoir, mon cher… Me ferais-tu le coup du vavoom ? demanda l’ange, avec un sourire narquois. 

— Non, mais… Qui sait ? J’ai peut-être un complice Là-Haut, après tout ? 

— Un ou une… Tu as froid ? 

— J’ai pas froid ! Les démons n’ont pas froid… 

— As-tu envie que je te donne mon cardigan ? reformula Aziraphale, en se retenant de ne pas lever les yeux au ciel.   

Ngk… 


Sachant pertinemment qu’il n’obtiendrait pas de réponse plus explicite, l’ange retira son cardigan beige et en couvrit les épaules de Crowley. La pluie, devenue impitoyable, les obligea à se pelotonner encore plus l’un contre l’autre sous l’auvent alourdi. Cette promiscuité indispensable fit malencontreusement s’effleurer leurs bouches tandis qu’Aziraphale ajustait le gilet sur le corps gracile et bien peu couvert du démon.


— Vavoom ? murmura le libraire contre les lèvres de Crowley.

— Vavoom…    

 


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